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politique internationale - Page 133

  • Mali : les agences humanitaires doivent avoir accès en toute sécurité au nord du pays

    Communiqué d'Amnesty International

     

    Le Nord du Mali est au bord d’un désastre humanitaire majeur et les agences humanitaires doivent avoir immédiatement accès à cette région pour éviter de nouvelles victimes au sein de la population civile.Les trois villes du Nord du pays, Gao, Kidal et Tombouctou, ont été la scène de pillages, d’enlèvements et de chaos depuis leur occupation par des groupes armés en fin de semaine passée. Des femmes et des jeunes filles auraient été violées.

    Les populations font face à un risque imminent de graves pénuries alimentaire et médicale qui pourraient entraîner de nouvelles pertes humaines, notamment parmi les femmes et les enfants qui Mali-Gao-Pres-Soldats-1.jpgsont plus vulnérables.
    Amnesty International a appris que, dans les villes de Gao et de Menaka, des femmes et des jeunes filles ont été enlevées de chez elles et auraient été violées.
    Un témoin de Gao a confié à Amnesty International : "Le 2 avril, trois jeunes filles ont été enlevées par des hommes armés dans le 8e quartier appelé Boulgoundié et ont été emmenées dans des véhicules. Elles ont été ramenées le lendemain. Elles étaient trop traumatisées pour raconter ce qu’elles avaient subi".
    Amnesty International a également appris que, le 3 avril, un homme a tenté d’enlever une fillette de 13 ans qui se trouvait chez elle. Des voisins ont donné l’alarme et l’homme a fui.
    Les femmes et les jeunes filles sont en particulier terrifiées à l’idée de sortir de chez elles.

    Les populations décrivent une atmosphère de quasi anarchie. La situation continue de se détériorer dans le Nord du pays.

    Toute la nourriture et les médicaments stockés par les grandes agences humanitaires ont été pillés et la plupart des travailleurs humanitaires ont fui.

    Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’ouest.

    À Gao, l’électricité et l’eau ont été coupées et l’hôpital a été pillé. Un habitant de Gao a dit à Amnesty International le 5 avril : "Le marché et tous les magasins sont fermés. Les gens vivent de leurs maigres réserves alimentaires."
    Un médecin de Gao a confié à Amnesty International : "Les médicaments ont été volés et les dossiers des malades détruits. En quelques jours, des années d’efforts et de succès médicaux ont disparu dans carte-Mali.jpgles flammes".

    À Kidal, un des groupes armés, Ansar Dine, qui veut imposer la charia a demandé aux femmes de porter le voile et a détruit un night club dont le gérant est en fuite. À Gao, tous les bars ont été détruits. À Tombouctou, des groupes armés d’Ansar Dine ont arrêté des personnes accusées de vols et de pillages. Il existe des craintes que certains d’entre eux ne subissent des châtiments basés sur la charia.

    Des habitants de Kidal, Gao et Tombouctou tentent de quitter ces villes par tous les moyens. Un habitant de Tombouctou a dit à Amnesty International ce matin: "La ville est en train de se vider. Les gens partent vers le Sud ou vers la Mauritanie. Ils utilisent tous les moyens : le bus, la moto ou à dos d’âne".
    Depuis le début de cette insurrection, plus de 200 000 personnes ont quitté le nord du Mali dont quelques 100 000 ont trouvé refuge dans les pays voisins (Mauritanie, Niger, Algérie et Burkina Faso).

  • Sénégal, la page Wade est tournée

    Le Sénégal tourne la page Wade avec la nette défaite du vieux président sortant.

    Il était en tête au premier tour, avec environ 34% des suffrages. Mais tous les candidats d'opposition se sont retrouvés derrière Macky Sall, qui était second pas loin de Wade. Cet ancien premier ministre s'était rebellé contre le président quand celui-ci a voulu protéger son fils Karim, accusé de corruption.

    Sall est un libéral comme Wade, il y a surtout une différence de génération et de personnalité entre les19042012034433.jpg&h=300&w=495&zc=1 deux. Sall a complètement réussi son pari de fédérer l'opposition, puisque son score correspond à l'addition des scores des anti-Wade du premier tour.

    Lematindafrique.com écrit : Les résultats provisoires du second tour de la présidentielle viennent confirmer l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême et la défaite du président sortant Abdoulaye Wade. En effet, les suffrages valablement exprimés dans ce deuxième tour sont estimés par le CNRV à 2.995.893 votants, soit un taux de participation de 55,0%. Le candidat Macky Sall déclaré vainqueur a brigué 1.909.244 des voix, soit un taux de 65,80%, alors que son adversaire Abdoulaye Wade a eu 992.556 voix, soit un taux de 34,20%.

    Wade n'améliore pas son score de premier tour et subit donc une défaite sans appel, qu'il reconnaît.

    Sall considère son score comme un plébiscite en sa faveur,  mais il devra rapidement se monter capable d'apporter des réformes concrètes, sinon l'état de grâce sera de courte durée.

  • Mali : non au coup d’Etat ! Pour le retour à la légalité constitutionnelle

    Communiqué LDH
    La LDH, Ligue française des droits de l’Homme et du citoyen, exprime sa plus vive préoccupation face au coup d’Etat militaire perpétré le mercredi 21 mars au soir à Bamako, capitale du Mali.

    Ce coup d’Etat intervient alors que le Mali est engagé dans le processus de préparation des élections topelement.jpgprésidentielle et législatives et qu’il est d’autre part confronté, depuis plus de deux mois, dans le Nord, à une situation de guerre qui a conduit plus de 200 000 personnes à fuir leur domicile et à se réfugier, pour une partie d’entre elles, dans les pays voisins. Le coup d’Etat que vient de connaître ce pays, alourdit les difficultés des populations et porte un coup aux progrès réalisés depuis 1992 pour construire un Mali démocratique ; il risque de fragiliser gravement le processus démocratique en construction en Afrique de l’Ouest.

    La LDH apporte son entier soutien à son organisation sœur l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), et demande avec elle la restitution du pouvoir aux autorités civiles, la garantie de l’intégrité physique de toutes les personnes et la libération immédiate de celles qui ont été interpellées dans l’illégalité. La LDH avec la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH) et l’AMDH, exige le retour à l’Etat de droit et à la légalité constitutionnelle.

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  • Restructuration de la dette grecque : qui sont les gagnants ?

    Communiqué de presse du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde

    Le CADTM dénonce la campagne de désinformation sur la dette grecque et le plan de sauvetage des créanciers privés

    Plus de 85% des créanciers privés (banques, assurances, fonds de pension…) ont accepté jeudi soir desiteon0-dc90f.gif participer à la restructuration de la dette grecque en effaçant 107 milliards d’euros. Sur le papier, ces créanciers renoncent ainsi à 53,5% de leurs créances. Mais contrairement aux apparences, le CADTM affirme que cette opération est surtout une bonne nouvelle pour les banques grecques et européennes (principalement françaises et allemandes), pas pour le peuple grec à qui on promet de nouvelles détériorations de ses conditions de vie.

    En effet, les créanciers et le gouvernement grec ont mis en place un montage complexe : les créanciers privés échangent leurs titres grecs contre de nouveaux d’une valeur (faciale) inférieure. Ainsi, pour une obligation échangée d’un montant initial de 100 euros, les créanciers vont recevoir un nouveau titre d’une valeur faciale de 46,5 euros. Loin de perdre à ce petit jeu, les créanciers privés troquent des titres qui se vendaient entre 15 et 30 euros sur le marché secondaire pour des titres bien plus sûrs.

    De surcroît, la Troïka octroie un nouveau prêt de 130 milliards à la condition que le montant soit utilisé pour payer la dette et soutenir les banques. Alors que tous les grands médias reprennent le refrain officiel selon lequel la dette grecque est réduite de 107 milliards d’euros, ils oublient d’intégrer les 130 milliards de nouveaux crédits octroyés par la Troïka qui viennent l’augmenter. En bout de course, les créanciers privés s’en sortent très bien et sont remplacés par des créanciers publics internationaux (BCE, Etats de la zone euro, FMI) qui vont exercer une pression constante sur les autorités grecques afin d’aggraver les mesures antisociales.

    De plus, alors qu’en cas de litige 85% des anciens titres dépendaient de la législation grecque, l’entièreté des nouveaux titres dépendra de la justice de Londres. L’objectif des créanciers est de limiter la possibilité de la Grèce de décréter un défaut de paiement ou une annulation.

    Pour le CADTM, ce nouveau plan est une supercherie car, sous prétexte de venir en aide à la Grèce, il sauve la mise aux créanciers privés qui portent pourtant une lourde responsabilité dans l’endettement de la nation hellène. Les banques ont utilisé une partie de l’argent public injecté afin de les sauver de la faillite en 2008-2009 pour spéculer sur la dette grecque et ont pu réaliser d’énormes profits avant de pousser la Grèce vers la grave crise qu’elle connaît.

    52694529.jpgSelon le CADTM, tous les prêts de la Troïka à la Grèce octroyés depuis mai 2010 sont odieux, ils sont frappés de nullité car ils constituent une violation permanente des droits économiques, sociaux, civils et politiques des citoyens grecs.

    Le CADTM tient une nouvelle fois à saluer le courage et la détermination du peuple grec qui lutte contre les politiques d’austérité inhumaines imposées par la Troïka. Le AAA des créanciers (Austérité Austérité Austérité) doit laisser la place au AAA des peuples : Audit Annulation Autre politique.

    Pour le CADTM, la solution passe nécessairement par la mise en place d’une politique radicalement différente. En Grèce comme dans les autres pays soumis à la Troïka, il faut mettre fin au remboursement de la dette et abandonner les mesures antisociales. Afin de lutter contre la campagne mensongère sur la crise grecque, il faut renforcer l’audit citoyen de la dette publique qui doit aboutir à la répudiation de la part illégitime ou odieuse. Le CADTM soutient pleinement la Campagne d’audit de la dette grecque et les comités d’audit qui se mettent en place dans plusieurs autres pays européens. Le CADTM appelle à multiplier les actions de solidarité avec le peuple grec et à constituer un large front social européen contre les politiques d’austérité.

  • Russie une élection présidentielle de routine

    En Russie, les soirées électorales ne risquent pas de faire apparaître un suspens insoutenable.



    Le vainqueur est connu d'avance, et seul son score n'est pas totalement défini par anticipation. Poutine avait annoncé 60 %, les premiers chiffres officiels sont autour de 61%.

    La fraude explique en partie ce score, mais si elle a existé ce jour (au moins un cas filmé par webcam), elle n'est pas laputin_210.240x320.jpg seule raison que l'on peut retenir.

    Poutine verrouille le pays depuis trois mandats (deux en tant que président, un en tant que premier ministre). Il peut donc compter sur des relais dans l'administration,  l'armée, la presse etc...

    La situation du pays est loin d'être idyllique, mais une partie de l'économie redémarre et certains en profitent.

    De son côté, l'opposition est divisée et n'a pas de chef connu. Les partis politiques ont bien du mal à se construire, et il faudra probablement des années pour faire vivre une vraie démocratie dans le pays.

    Les résultats des dernières législatives montrent cependant que le pouvoir absolu de Poutine peut se fissurer. Les voici repris du site du Monde Diplomatique:

    Voici les résultats qui sanctionnent le parti au pouvoir. Manifestement, ce dernier n’est pas trop « absolu »… Par rapport à 2007, Russie unie (ER) recule de 64,30 % à 49,32 %, le Parti communiste (KPRF) remonte de 11,57 % à 19,19 % et son rival de gauche Juste Russie (SR), social-démocrate, passe de 7,74 % à 13,24 %, le parti (d’extrême droite) libéral-démocrate (LDPR) de 8,14 % à 11,67 %, le parti libéral Iabloko de 1,59 % à 3,43 %, un score qui ne lui permet pas d’entrer à la Douma.

     

    L'élection de Poutine est sensée lui ouvrir un règne sans partage de deux mandats supplémentaires. Le résultat de ce soir pourrait être la première scène de ce scénario, mais la pièce n'est pas tout à fait écrite ni encore jouée.

    12 ans c'est long, et il est tout à fait possible que la situation évolue sur de nombreux points (économie, démocratie, environnement international, ...).

    Poutine pourra-t-il garder le contrôle complet ? L'opposition aura-t-elle le temps et l'opportunité de se développer ? Une chose est sûre, même les meilleures dictatures ont une fin.


  • Sénégal : les opposants se regroupent derrière Macky Sall

    Après le premier tour des élections présidentielles, la situation est délicate pour le président Wade.

     

    Ce sera peut-être l'élection de trop pour "le vieux" comme l'appel les Sénégalais. Après deux mandats, le charme est rompu, les erreurs se payent dans les urnes. Wade a voulu imposer son fils Karim par des modifications du mode électoral, puis il a décidé de se présenter, bien que la constitution limite le nombre y-en-a-marre-298x295.jpgde mandats à deux.

    Il sera opposé au deuxième tour à Macky Sall, un de ses anciens premiers ministres limogé pour avoir critiqué Karim Wade, le dauphin désigné. Macky Sall a reçu le soutien de l'ensemble de l'opposition, y compris celui du candidat PS et celui du mouvement citoyen M23 et du collectif "y'en à marre".

    La barre des 50% sera donc très difficile à atteindre pour Wade, d'autant que les chefs religieux, qui soutiennent habituellement le pouvoir en place, semblent faire preuve d'une certaine prudence.

    Certains seraient déjà prêts à quitter le navire : Le premier ministre et directeur de campagne de Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye, a téléphoné à Macky Sall après le premier tour pour le féliciter de son score. Les deux hommes sont amis de longue date, mais on imagine mal François Fillon appeler l'autre François pour le féliciter en cas de succès de Hollande au premier tour des présidentielles françaises.

  • Sénégal : Wade en mauvaise posture

    Le premier tour des élections présidentielles sénégalaises s'est déroulé ce dimanche.

     

    Ces élections ont été marquées par l'opposition à la candidature de Wade, président sortant. Sa 10714990733Portrait-Wade2.jpgpolitique est rejetée assez massivement et encore plus son comportement. Il a cherché à faire élire son fils Karim pour prendre sa succession; il a fait construire un monument gigantesque en contrôlant les bénéfices de son exploitation; il a fait inscrire une limitation à deux mandats dans la constitution et se présente pour un troisième mandat.

    Heureusement pour lui, l'opposition est divisée. Il est  principalement en concurrence dans ce scrutin avec deux de ses anciens premiers ministres qui ont quitté le parti majoritaire, et avec un candidat du parti socialiste qui est en perte de vitesse depuis la chute de Diouf.

    Le  candidat-président a bénéficié de son statut de chef de l'Etat. Par exemple, de nombreuses coupures d'électricité perturbaient la vie des Sénégalais depuis des mois. Il a fait installer à grand frais des centrales de dépannages le temps de la campagne électorale.

    Grâce aux moyens dont il dispose, il a pu tenir de grandes réunions dans ses fiefs de la campagne sénégalaise. Mais signe des temps, les grands chefs religieux (en particulier Mourides) n'ont pas donné de consigne de vote pour Wade.

    Les résultats connus ce jour donnent Wade autour de 30%, et donc un deuxième tour en mars prochain.

    Macky Sall son ancien premier ministre serait le suivant avec environ 25%.

    Ces tendances seront-elles confirmées lors de la publication des résultats définitifs ? C'est une des clefs du deuxième tour.

    L'autre élément déterminant sera la capacité des opposants à s'unir contre Wade, et à mettre en pratique le pacte qu'ils ont fait entre eux avant le premier tour : joindre leurs forces contre le sortant.