Du 10 au 21 novembre 2025, la ville de Belém (Brésil) accueillera la COP30. Cette COP doit constituer une rupture politique majeure, une étape décisive dans la refonte des relations internationales entre pays du Nord et pays du Sud. Aujourd’hui, le système établi continue d’être largement caractérisé par une logique de rentabilité des financements pour le développement et le climat.
L’endettement insoutenable de ces pays reste une entrave majeure à leur souveraineté économique et à leur capacité d’investissement dans les secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation ou la lutte contre le changement climatique.
Les acteurs du Nord, qu’ils soient publics ou privés, détiennent une part importante de ces dettes, souvent sous des conditions opaques et peu favorables. Cette réalité met en lumière une inégalité structurelle dans le système financier international, où la justice climatique est régulièrement repoussée à plus tard, laissant les pays les plus vulnérables subir de plein fouet les effets du changement climatique sans bénéficier d’un soutien réel et pérenne. Dans ce contexte, la coopération internationale se trouve mise en péril : si elle ne remet pas en cause les mécanismes actuels de conditionnalité, d’endettement et d’iniquité, elle risque de perdre toute légitimité aux yeux des pays du Sud et de l’opinion publique mondiale.
Pour que la COP30 soit véritablement un tournant, elle doit permettre d’imposer des mesures concrètes :
- annulation des dettes insoutenables,
- financements climats sous forme de dons,
- réforme de l’architecture financière internationale,
- et surtout, reconnaissance d’un droit à la justice climatique qui place les intérêts des populations les plus affectées au cœur des négociations.
La France a un rôle particulier à jouer en ce sens, notamment quelques mois avant sa prochaine présidence du G7 (2026), l’occasion unique d’amplifier ces réformes profondes du système économique mondial.
Ce changement de paradigme est indispensable pour rétablir la confiance, rééquilibrer les rapports de force et construire une coopération internationale plus juste, plus solidaire et réellement efficace face aux enjeux globaux du XXIe siècle.
