Robert Guédiguian était hier à Vouziers pour présenter son film "Une histoire de fou". Pour le centième anniversaire du génocide arménien, il a voulu raconter les conséquences sur 3 générations de cet événement majeur. Si le massacre des Arméniens par les Turcs a fait 1,5 million de victimes reconnues par les historiens, il est toujours nié par le gouvernement actuel d'Ankara. Et c'est ce négationnisme d'Etat, pratiquement autant que le génocide, qui a engendré des blessures qui ne se ferment toujours pas après 3 générations.
A travers l'histoire de l'Arménie, et de celle d'une famille réfugiée à Marseille, R. Guédiguian (photo ci-dessous) élargit la réflexion à des notions universelles : la vengeance, le mal nécessaire, la fin et les moyens, la possibilité du pardon.
Son film est tout sauf manichéen, il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre, mais des gens qui souffrent. Et leur souffrance les mène souvent au bord de la folie, folie meurtrière ou folie liée à la souffrance physique et psychique d'une victime "collatérale".
Mais pour le réalisateur, le pardon reste possible, à partir du moment où le responsable reconnaît son rôle. C'est même le seul moyen de briser la chaîne infernale de la vengeance qui se transmet d'une génération à l'autre.
C'est aussi pour cela que le réalisateur a dédicacé ce film "à ses amis turcs", amis dont il peut se sentir plus proche que de certains arméniens, tel Vréj le héros négatif du film.
Vous trouverez ci-dessous un extrait d'une critique du film, qui a été saluée par Robert Guédiguian lui-même.
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