Mardi 8 mars: Ciné-débat à 20 h 00 au cinéma Métropolis de Charleville-Mézières avec
"La Domination Masculine” Film de Patric JEAN - 2009
A l’issue de la projection, un débat sera proposé avec des membres de l'association FEMMES RELAIS 08
L'avis de "Arte" lors de la projection du film sur la chaîne franco-allemande :
Dans une clinique, un jeune homme se réveille satisfait : il s'est acheté quelques centimètres de virilité en plus. Réunis autour de livres pour enfants, des petits tournent les pages et y vont de leurs commentaires : "La maman c'est pour les tâches ménagères et les hommes ils font des choses un peu plus difficiles." Et puis il y a les femmes. Certaines évoquent le monde du travail avec ses inégalités salariales, le cantonnement à des activités peu valorisantes, et un taux de chômage plus élevé alors que leur niveau de qualification et d'éducation est supérieur en moyenne à celui des hommes. Submergées par l'émotion, d'autres racontent les violences infligées par leurs conjoints, qu'elles soient physiques ou morales.
L'illusion de l'égalité
Dans ce film engagé, volontairement provocateur, le documentariste Patric Jean met en image des faits majoritairement connus, tout en explorant la domination ordinaire, tellement banalisée qu'elle en devient invisible. Dans le sillage de Pierre Bourdieu, il analyse la construction sociale des rôles féminin et masculin, comme en témoigne la visite savoureuse du magasin de jouets, véritable usine du sexisme avec ses appareils ménagers miniatures et ses super-héros armés jusqu'aux dents. Pourtant, on s'étonne lorsque des femmes cultivées, participant à un speed dating, mentionnent le physique et les talents culinaires dans la liste des qualités premières qu'elles peuvent offrir à un homme. En juxtaposant des séquences comiques, affligeantes et dramatiques, La domination masculine soutient l'idée que si les féministes ont remporté d'importantes batailles dans les années 1960 et 1970, elles doivent aujourd'hui se battre contre "l'illusion de l'égalité". Et contre la montée en puissance des "masculinistes", notamment au Québec, où une armée de revanchards en mal de pouvoir n'hésite pas à comparer le féminisme à "un crime contre l'humanité".