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L'AN VERT de Vouziers : écologie et solidarité. - Page 591

  • CIGEO : un siècle sans panne de ventilation… sans rire ?

    A projet exceptionnel, débat public exceptionnel d'une durée de neuf mois… sur internet ! Pour autant, ce débat a suscité plus de questions qu'il n'a apporté de réponses. L'ANDRA vient de faire savoir qu'elle avait entendu une petite partie du débat : ralentir le projet et passer par une phase pilote. Mais cela ne satisfait pas FNE. Explications.

    Un débat sans réponses…

    L'ANDRA fait savoir aujourd’hui ce qu'elle retient du débat public pour son projet CIGEO. FNE en retient avant tout un dossier incroyablement incomplet pour un enjeu de cette ampleur, sans réponse à certaines questions. Que va-t-on enfouir ? A quel coût ? Que signifie la réversibilité ? Jamais la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) n'aurait donné son aval pour un dossier pareil dans un secteur autre que nucléaire.

    … et avec beaucoup de questions !

    Si le débat n'a pas pu faire émerger de réponses, il a néanmoins soulevé une avalanche d'autres questions concernant les risques d'explosion, d'incendie, de déformation de la roche sous la chaleur, ou encore a tenue des matériaux à l'humidité ou à la sécheresse... Ces questions n’ont pas non plus obtenu de réponses satisfaisantes. Il apparaît donc clairement qu'il ne faut pas précipiter les choses, mais plutôt les ralentir.  La première conclusion à en tirer est donc que CIGEO doit sortir de la loi sur la transition énergétique où il était apparu pour accélérer le projet.

     

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    Un « démonstrateur » pour avancer en douce

    La nécessité de tester quelque chose entre le laboratoire et l'échelle industrielle s'est imposée. Ainsi est née la notion de « démonstrateur » qui signifie l’élaboration d’un projet intermédiaire avant le grand saut final. Contrairement à ce qu'on peut lire dans le compte-rendu du débat, cette idée n'est pas vraiment issue du débat comme l’analyse de l'association Mirabel-Lorraine Nature Environnement le démontre très bien[1]. Elle est née surtout chez des experts du nucléaire, dont l'IRSN qui considère qu'il reste trop d'inconnues en l'état et trop de risques. D'autres spécialistes vont plus loin et mettent radicalement en cause le principe même de ce stockage construit comme un four dans lequel on place des produits chauffants (déchets radioactifs) en espérant qu'il ne dépasse jamais 90° grâce à la ventilation... pendant plusieurs siècles ! 

    Un prototype… sous certaines conditions

    A ce stade, FNE pense qu'il serait vraiment raisonnable d'arrêter les frais et de commencer à investir sérieusement dans l'entreposage pérenne correctement étudié en demandant à l'Assemblée nationale de revenir sur sa décision de 2006 prise sous la pression du lobby nucléaire sans avoir mesuré l'ensemble des enjeux. Quoiqu'il en soit, le calendrier doit obligatoirement être modifié.

    Maryse Arditi, responsable du réseau Energie de FNE : « Puisque l'ANDRA a décidé d'un prototype pour 2025, celui-ci doit impérativement être parfaitement défini et  servir à tester tous les problèmes de faisabilité sans utiliser le moindre déchet radioactif. Le premier déchet radioactif enfoui signera l’irréversibilité du projet. Tous les autres problèmes doivent donc avoir trouvé une solution avant. ».

    (1)"Projet CIGEO d’enfouissement des déchets radioactifs - Analyse de MIRABEL Lorraine Nature Environnement des conclusions du débat public 2013 - lundi 05 mai 2014"
    http://pandor.at/p/fichiers/CIGEO_analyse_ccl_DP_MIRABELLNE_05052014.pdf

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  • Grand marché transatlantique » : empêcher la régression des droits et le contournement de la démocratie

    Communiqué LDH

    La Commission européenne s’est engagée depuis plus d’un an, dans des négociations avec les Etats-Unis, sur un projet de traité (dit Tafta) portant sur le commerce et sur les flux financiers transatlantiques.


    Le processus d’élaboration de ce Traité est inquiétant. D’abord, du point de vue démocratique : non seulement la Commission européenne a commencé à négocier en mars 2013 sans aucune légitimité, le mandat pour le faire ne lui ayant été conféré qu’en juillet 2013, mais les tenants et aboutissants de laimages?q=tbn:ANd9GcTsF1Yl-tRJiqojaFH95xujFzKKD_gOmxewSVmYtF9GOQwCX6Fn négociation sont entourés d’une opacité incompatible avec tout contrôle démocratique sérieux sur ce qui se prépare au nom de plus de cinq cent dix millions de citoyens. Ainsi, aucun projet ni document précis n’ont été ni publiés ni même mis à la disposition du Parlement européen. En revanche, la Commission européenne va jusqu’à chiffrer à l’euro près le montant d’un prétendu bénéfice que chaque Européen retirerait de ce Traité, et les gouvernements banalisent le processus, comme s’il était sans grands enjeux.

    Cette façon de faire qui tend à la désinformation aboutit à exclure les citoyens, les parties prenantes de la société civile et à laisser champ libre aux représentants des lobbies et des grandes entreprises transnationales. Elle jette un doute sérieux sur les buts recherchés par les négociateurs.

    Il y a plus préoccupant. Ce qui a fini par transpirer du projet permet de le caractériser comme un outil de soumission de la démocratie vis-à-vis des acteurs financiers et entrepreneuriaux. De fait, il s’agit non seulement d’abaisser des droits de douane, au demeurant déjà très faibles, mais surtout, au titre de la suppression des « obstacles non tarifaires » au commerce et à l’investissement, de soumettre toute législation protectrice des salariés, des producteurs, des consommateurs, de l’environnement, de la santé publique, etc., aux bons vouloirs d’un « Conseil de coopération réglementaire », qui n’est responsable devant aucun citoyen. Corrélativement, toute entreprise pourrait attaquer un Etat devant un mécanisme ad hoc de règlement des différends pour paralyser le fonctionnement d’un service public, d’une entreprise publique, ou l’application d’une politique publique qui gênerait ses intérêts commerciaux ou financiers.

    Ce Traité vise clairement à court-circuiter les pouvoirs démocratiquement légitimes pour faire les lois et les juridictions indépendantes et impartiales chargées d’appliquer le droit. L’objectif est de subordonner l’intérêt général et la protection des droits fondamentaux aux intérêts commerciaux et financiers. Certes, la France a obtenu que les biens culturels soient pour le moment retirés du mandat de la Commission européenne. Mais cette exclusion n’est ni certaine ni définitive et les normes sociales, sanitaires et environnementales sont, elles, menacées d’un alignement sur la protection la plus faible des salariés, des consommateurs et de l’ensemble de la population.

    La Ligue des droits de l’Homme considère qu’un tel projet, qui engage l’avenir de tous les citoyens européens, ne saurait être poursuivi sans un débat sérieusement informé, contradictoire et public. Elle appelle les citoyennes et les citoyens à se saisir de cet enjeu, à interpeller l’ensemble des candidats aux prochaines élections européennes sur ce que sera leur vote, le jour où ce texte sera soumis pour approbation ou rejet au prochain Parlement européen. Car la crise de confiance entre l’Union et ses citoyens ne peut que s’aggraver, tant que les gouvernants de l’Europe ne prendront pas au sérieux la garantie des droits fondamentaux et les conditions minimales de l’effectivité démocratique. Le 25 mai, le pouvoir de les y contraindre sera entre nos mains à toutes et tous.

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  • La santé ne doit pas être privatisée

     A l'appel du collectif de défense de l'hôpital de Charleville Mézières, un débat sera organisé le 14 mai prochain sur la privatisation de la santé.

    Mélange public privé à l'hôpital accompagné d'une baisse de qualité de l'accueil dont les Ardennais se plaignent de plus en plus, accompagné d'un malaise des personnels, le tout entouré d'une profonde opacité : le collectif de défense de l'hôpital veut en savoir plus sur l'avenir !
    Car le plan régional de santé prévoit la collaboration entre les maternités de Charleville-Mézières et de Sedan. Que signifie dans ce cadre la fermeture d'un des étages de la maternité à l'hôpital Manchester ?
    Car le plan régional de santé évoque une seule autorisation de chirurgie à Charleville-Mézières : quel est l'avenir de la chirurgie publique ?

    Le Collectif de défense de l'hôpital a écrit au directeur de l'Agence Régionale de Santé. Le collectif de défense de l'hôpital s'est aussi rapproché du “Réseau Européen contre la privatisation et la commercialisation de la santé et de la protection sociale”. Celui-ci mène un combat contre le démantèlement des systèmes de santé et de protection sociale et ses conséquences pour les populations. Il regroupe des associations, des syndicats, des partis politiques et des plateformes sociales. A quelques jours des élections européennes, il nous a semblé utile d'organiser un débat sur ce sujet.

    Débat public
    mercredi 14 mai 2014 à 18 h
    Hôtel de ville de Mézières
    avec la participation d'Yves Hellendorf
    Membre du réseau européen
    contre la privatisation et la commercialisation

    de la santé et de la protection sociale


    Syndicaliste de la santé en Belgique

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    L'hôpital de Manchester (photo l'An Vert, D R)

  • Attac 08 fait son cinema


    « The Brussels Business »
    Mais qui contrôle vraiment l'Europe ?
    Documentaire de Friedrich Moser et Matthieu Lietaert
    2012 – 85 minutes

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    The Brussels Business offre un voyage à l'intérieur des coulisses de la plus grande économie sur terre - l'Union européenne. Il explique l'historique du lobbying, le quatrième pilier fondamental, pour comprendre comment sont créées les lois qui déterminent la vie de plus de 500 millions d'Européens. Avec ses 2500 structures de lobbying et 15.000 lobbyistes, Bruxelles est le deuxième pôle de lobbying mondial après Washington DC.
    Sous forme d'un docu-thriller politique, ce film montre la version non officielle de l'intégration européenne. Il remonte dans le temps et fait l'historique des groupes de pression qui ont gravité autour de l'Union Européenne (comme l'ERT). Il montre comment ils sont intervenus dans des négociations cruciales comme celles de l'OMC à Seattle en 1999 ou lors de la récente crise grecque...

     

    Mardi 13 Mai 2014 à 20 h 00
    au cinéma Métropolis de Charleville-Mézières
    A l’issue de la projection, un débat sera proposé avec
    Claude LAYALLE,
    militant d'Attac Paris 12
    et membre de la Commission Europe d'Attac France.


    Le cinéma attac, un « rendez-vous » pour enrichir la réflexion sur le monde actuel, ouvrir le débat et promouvoir des films militants et peu diffusés. Ces créations cinématographiques
    singulières pour leur approche des enjeux sociaux et politiques associent culture et engagement citoyen.
    attac08 : 03 24 59 14 18
    http://attac08.over-blog.org/

  • Réservez votre weekend des 5 et 6 juillet pour Notre-Dame-des-Landes 2014

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    La préparation de notre désormais traditionnel rassemblement estival avance...

    Des forums, des débats, des conférences, des stands, des concerts, des animations....


    Réservez d'ores et déjà votre weekend des 5 et 6 juillet 2014, et plus si vous avez envie de donner un coup de main.


    Plus d'informations à venir...

    Bientôt un site internet, déjà un évènement Facebook et un hashtag #NDL2014

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  • Ras le bol de l'injustice fiscale.

    Qui doit payer pour les nuisances des poids lourds(entretien des routes, pollutions)?
                   - nous tous, avec nos impôts?
                - ou les grandes entreprises de transport routier, avec l'écotaxe qu'il vaut mieux appeler pollutaxe?
     
                        Le collectif ardennais pour la pollutaxe répond: les pollueurs doivent être les payeurs
     
     et il l'a fait savoir  en faisant de Woinic son complice d'un jour! Ce dernier, masqué pour se protéger de la pollution routière, porte vaillamment la banderole " +de trains -de camions! La pollutaxe maintenant!".
    Le changement climatique est engagé et le gouvernement hésite  toujours à mettre en œuvre la pollutaxe. Les bonnets rouges, dans la violence, ont exprimé leur refus, mais les bonnets rouges ne sont pas la France! De nombreux mouvements écologistes revendiquent la mise en œuvre de la pollutaxe. En effet, au moment où le gouvernement renonce aux recettes de cette taxe, il augmente la TVA des transports publics en la portant à 10% frappant ainsi au porte-monnaie la population vertueuse qui les utilise..
    La pollutaxe doit servir à financer les alternatives au transport routier: le rail,  le fret maritime ou fluvial. Elle doit aider à créer des emplois de proximité, non délocalisables. Il fait reconvertir les chauffeurs routiers en cheminots et non l'inverse comme on le fait aujourd'hui.
    En ce 1er mai , des militants du collectif ardennais pour la pollutaxe ont mené une action de communication pacifique. Ils espèrent être entendus. Contact du collectif:0607662065

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  • Pendant la crise ukrainienne, la catastrophe de Tchernobyl continue

    Communiqué de Sortir du Nucléaire

    La crise politique en Ukraine ferait presque oublier que ce pays – ainsi que de vastes régions du Belarus et de la Russie - est marqué par une catastrophe nucléaire en cours depuis 28 ans. Populations malades, mensonge et déni, milieu naturel atteint, réacteur toujours menaçant : à l’occasion du triste anniversaire de l’accident, effectuons quelques rappels sur ce désastre durable aggravé par les tensions internationales.

    26 avril 1986 : le début de la catastrophe

    Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) explose en projetant dans l’atmosphère des quantités considérables de radioéléments. La première vague d’évacuation ne commencera que le lendemain ; une zone d’exclusion de 30 km de rayon sera ensuite définie. Pendant des mois, pompiers puis « liquidateurs » - de 600 000 à 900 000 personnes, essentiellement des jeunes appelés recrutés sur tous le territoire de l’URSS - se relaient dans des conditions sanitaires catastrophiques pour éteindre l’incendie, puis pour tenter à tout prix d’étouffer la fusion du cœur du réacteur. Comme celui-ci menace de s’enfoncer dans le sol, un tunnel de 167 mètres de long est creusé sous le réacteur pour y construire une dalle de béton. Une deuxième explosion catastrophique aura été évitée, mais au prix de l’irradiation de centaines de milliers de personnes.

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    Les radionucléides mortifères projetés par l’explosion ont touché principalement le Bélarus, l’Ukraine et l’Ouest de la Russie, mais se sont également dispersés sur une grande partie de l’Europe. Des concentrations élevées se déposent notamment en Allemagne, en Autriche, en Suède et en Finlande . La France n’est pas épargnée : les Alpes, la Corse et l’Alsace seront les régions les plus touchées.

    28 ans de désinformation

    Très vite, l’appareil de désinformation officiel se met en place en Ukraine, mais aussi en Europe. En France, le Professeur Pellerin, directeur du Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants, intervient à de nombreuses reprises pour minimiser la menace sanitaire. Aucune distribution de pastilles d’iode n’aura lieu, et – contrairement à ce qui s’est passé chez nos voisins européens - aucune consigne concernant les aliments contaminés ne sera donnée. Le même Pierre Pellerin fera partie du petit cénacle d’experts internationaux qui s’accorderont sur le nombre de morts de Tchernobyl à communiquer officiellement . Attaqué par l’Association Française des Malades de la Thyroïde, il bénéficiera d’un non-lieu en septembre 2011 et décèdera en 2013, blanchi par la justice.

    Pourtant, il existe de lourdes preuves du passage du nuage de Tchernobyl en France et du fait que les autorités en étaient averties. Avant d’être brusquement dessaisie du dossier en mars 2011, la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geoffroy a rassemblé de nombreux éléments accablants lors de perquisitions au domicile de Pierre Pellerin.

    De nombreuses études ont tenté de mettre à jour les impacts réels de la catastrophe de Tchernobyl. Mais toutes, ou presque, ont finalement été enterrées par les autorités. En juillet 2013, pourtant, est sortie une étude italienne indépendante mettant en évidence la forte augmentation des maladies thyroïdiennes en Corse suite à l’accident.

    Plus d’informations : http://www.sortirdunucleaire.org/Tchernobyl-retombees-France

    La vie durablement contaminée

    Dans les zones les plus contaminées, la catastrophe sanitaire n’a pas fini de sévir. Parmi les 600 000 à 900 000 liquidateurs, un grand nombre sont décédés ou tombés rapidement malades des suites de leur irradiation. Plus de 3,5 millions de personnes vivent toujours dans des zones contaminées  en Ukraine, 2 million au Bélarus et 2,7 en Russie. Certains radioéléments projetés en masse lors de l’explosion, toujours présents dans les sols, sont entrés dans la chaîne alimentaire, comme le Césium 137 et le Strontium 90, dont les effets nocifs ne prendront fin que d’ici trois siècles. L’accumulation du Césium 137 dans l’organisme va de pair avec une augmentation spectaculaire du taux de cancers et de pathologies cardiovasculaires, en particulier chez les enfants, mais atteint aussi l’ensemble des systèmes des organes vitaux. Elle provoque également des changements hormonaux responsables d’une infertilité croissante, ainsi que l’augmentation des malformations pour les enfants.

    La désinformation est toujours à l’œuvre concernant les impacts sanitaires réels de Tchernobyl. Devant l’élévation du taux de malformations congénitales (passé entre 2000 et 2009 de 3,5 pour 1000 à 5,5 pour 1000), la réponse du ministère de la Santé du Bélarus fut de fermer l’unique Institut de recherche sur les maladies héréditaires et congénitales , ainsi que l’Institut de radio-pathologie de Gomel. En 2005, le « Forum Tchernobyl », réuni à Vienne sous l’égide de l’AIEA, a conclu que seuls 4000 décès pouvaient être attribués à Tchernobyl. L’augmentation des pathologies et la dégradation de l’état de santé des populations y sont mises sur le compte du stress, de l’alcoolisme et de la détérioration des conditions économiques et sociales dans les régions concernées. Pourtant, les recherches menées par des scientifiques indépendants mettent au jour des chiffres autrement plus élevés. Selon une étude du Pr. Yuri Bandajevski, publiée dans les annales de l’Académie des Sciences de New-York en 2011, la catastrophe et ses suites seraient responsables de 985 000 morts .

    Par ailleurs, depuis plusieurs années, d’étranges « ONG » comme le CEPN  mettent en place des programmes destinés à prouver que l’on peut vivre en zone contaminée. Ainsi, le programme « ETHOS », en vigueur à Tchernobyl, est maintenant exporté… à Fukushima, pour appuyer le retour de populations dans des régions où la radioactivité ambiante devrait pourtant interdire tout séjour prolongé !

    Les milieux naturels aussi sont touchés

    En 2010, le reportage « Tchernobyl, une histoire naturelle » a contribué à populariser la thèse d’une nature intacte qui reprendrait ses droits. Pourtant, cette théorie va à l’encontre des observations scientifiques réalisées dans la zone contaminée (Lire l’analyse détaillée du professeur Michel Fernex : http://www.sortirdunucleaire.org/Tchernobyl-Fernex ).

    Après avoir mis en évidence l’existence de malformations importantes chez les hirondelles de Tchernobyl , Tim Mousseau, chercheur à l’Université de Caroline du Sud a récemment découvert que la croissance des arbres pouvait aussi être affectée par les radiations . Selon ce même chercheur, il apparaît également que les radiations nuisent aux micro-organismes, empêchant la décomposition des végétaux . Cette accumulation de bois mort pose un nouveau risque : un incendie pourrait facilement se déclencher, relâchant dans l’atmosphère une fumée chargée de radioéléments.

    La construction du nouveau sarcophage et les soins aux malades, victimes collatérales de la crise politique.

    Le réacteur éventré, qui contient encore 97% des éléments radioactifs, constitue toujours une menace : le sarcophage de béton construit à la va-vite au-dessus de ses ruines se fissure déjà. En 2013, une partie du toit s’est déjà effondré . La construction d’une arche métallique géante de 92 mètres de haut et 245 mètres de long destinée à recouvrir le réacteur, a donc commencé en 2010. Ce chantier pharaonique, mené par un consortium formé de Vinci et Bouygues, est censé coûter au moins deux milliards de dollars. L’Ukraine ne pouvant y contribuer qu’à hauteur de 8%, le reste devait être financé par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement et le reste de la communauté internationale. Mais il apparaît que le nouveau sarcophage ne pourra être fini pour 2015 comme prévu, en raison d’un manque de financements criant. En raison de la crise politique, certains officiels ukrainiens craignent que la Russie ne fournisse pas la contribution à laquelle elle s’était engagée. Et l’Ukraine, exsangue, ne peut fournir de nouveaux financements  .

    La crise politique et le spectre d’opérations militaires ont également de lourdes conséquences humanitaires. Selon l’ONG autrichienne Global 2000, l’État n’est plus à même de financer un système de santé déjà faible et certaines thérapies contre le cancer destinées aux enfants ne sont plus disponibles dans le nord de l’Ukraine  . Par ailleurs, certaines associations étrangères ont mis leurs opérations entre parenthèse. L’ONG Enfants de Tchernobyl International, basée en Irlande, a ainsi dû suspendre un programme de chirurgie cardiaque destiné aux enfants d’un montant de 3 millions d’euros.

    La crise politique accroît le risque nucléaire en Ukraine

    Enfin, la menace d’une escalade de la violence fait réapparaître le spectre d’un nouveau désastre nucléaire en Ukraine. Le pays compte encore de nombreuses centrales en activité, dont celle de Zaporizhzhya, qui compte six réacteurs. En cas d’opération militaire, comment assurer la sécurité de ces sites ? Même s’ils sont arrêtés, comment garantir qu’ils restent approvisionnés en électricité pour que le refroidissement puisse se poursuivre  ?

    28 ans après l’explosion du réacteur, la catastrophe est toujours là, et pour longtemps. Au nom de toutes les victimes passées, présentes et à venir, nous devons absolument rappeler sa terrible actualité. Et tout faire pour empêcher un nouvel accident.

    Nous avons ici beaucoup développé la situation en Ukraine, mais la Biélorussie a été largement touchée. Pour en savoir plus et apporter une aide aux victimes, plus d’informations ici : http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php