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CIGEO : un siècle sans panne de ventilation… sans rire ?

A projet exceptionnel, débat public exceptionnel d'une durée de neuf mois… sur internet ! Pour autant, ce débat a suscité plus de questions qu'il n'a apporté de réponses. L'ANDRA vient de faire savoir qu'elle avait entendu une petite partie du débat : ralentir le projet et passer par une phase pilote. Mais cela ne satisfait pas FNE. Explications.

Un débat sans réponses…

L'ANDRA fait savoir aujourd’hui ce qu'elle retient du débat public pour son projet CIGEO. FNE en retient avant tout un dossier incroyablement incomplet pour un enjeu de cette ampleur, sans réponse à certaines questions. Que va-t-on enfouir ? A quel coût ? Que signifie la réversibilité ? Jamais la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) n'aurait donné son aval pour un dossier pareil dans un secteur autre que nucléaire.

… et avec beaucoup de questions !

Si le débat n'a pas pu faire émerger de réponses, il a néanmoins soulevé une avalanche d'autres questions concernant les risques d'explosion, d'incendie, de déformation de la roche sous la chaleur, ou encore a tenue des matériaux à l'humidité ou à la sécheresse... Ces questions n’ont pas non plus obtenu de réponses satisfaisantes. Il apparaît donc clairement qu'il ne faut pas précipiter les choses, mais plutôt les ralentir.  La première conclusion à en tirer est donc que CIGEO doit sortir de la loi sur la transition énergétique où il était apparu pour accélérer le projet.

 

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Un « démonstrateur » pour avancer en douce

La nécessité de tester quelque chose entre le laboratoire et l'échelle industrielle s'est imposée. Ainsi est née la notion de « démonstrateur » qui signifie l’élaboration d’un projet intermédiaire avant le grand saut final. Contrairement à ce qu'on peut lire dans le compte-rendu du débat, cette idée n'est pas vraiment issue du débat comme l’analyse de l'association Mirabel-Lorraine Nature Environnement le démontre très bien[1]. Elle est née surtout chez des experts du nucléaire, dont l'IRSN qui considère qu'il reste trop d'inconnues en l'état et trop de risques. D'autres spécialistes vont plus loin et mettent radicalement en cause le principe même de ce stockage construit comme un four dans lequel on place des produits chauffants (déchets radioactifs) en espérant qu'il ne dépasse jamais 90° grâce à la ventilation... pendant plusieurs siècles ! 

Un prototype… sous certaines conditions

A ce stade, FNE pense qu'il serait vraiment raisonnable d'arrêter les frais et de commencer à investir sérieusement dans l'entreposage pérenne correctement étudié en demandant à l'Assemblée nationale de revenir sur sa décision de 2006 prise sous la pression du lobby nucléaire sans avoir mesuré l'ensemble des enjeux. Quoiqu'il en soit, le calendrier doit obligatoirement être modifié.

Maryse Arditi, responsable du réseau Energie de FNE : « Puisque l'ANDRA a décidé d'un prototype pour 2025, celui-ci doit impérativement être parfaitement défini et  servir à tester tous les problèmes de faisabilité sans utiliser le moindre déchet radioactif. Le premier déchet radioactif enfoui signera l’irréversibilité du projet. Tous les autres problèmes doivent donc avoir trouvé une solution avant. ».

(1)"Projet CIGEO d’enfouissement des déchets radioactifs - Analyse de MIRABEL Lorraine Nature Environnement des conclusions du débat public 2013 - lundi 05 mai 2014"
http://pandor.at/p/fichiers/CIGEO_analyse_ccl_DP_MIRABELLNE_05052014.pdf

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