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L'AN VERT de Vouziers : écologie et solidarité. - Page 575

  • Les actionnaires ne connaissent pas la crise.

    La crise économique qui touche l'économie mondiale depuis plusieurs années est loin d'être terminée.

    La croissance est pratiquement nulle en Europe, et la dette qui plombe la reprise ne diminue pas. Les chiffres du chômage sont un indicateur tristement évident de la gravité de cette crise qui touche des millions de personnes rien qu'en France. Pourtant, on apprend que les dividendes versés aux actionnaires sont en forte hausse cette année. Selon le site lesechos.fr : "Les dividendes, au niveau mondial, ont atteint un nouveau record au deuxième trimestre à presque 427 milliards de dollars, selon une étude d'Henderson Global Investors sur les plus grandes sociétés mondiales."

    On est encore plus surpris de voir que notre pays est parmi ceux qui voient le chiffre des dividendes versés augmenter le plus. Toujours selon lesechos.fr : "La France se distingue clairement, puisqu'elle est le plus important pays de la zone pour les rémunérations aux actionnaires. Celles-ci atteignent 40,7 milliards de dollars entre avril et juin, en progression de 30 %. Le secteur financier a opéré un retour à la normale avec la reprise des dividendes de Crédit Agricole et une forte hausse pour Société Générale. BNP Paribas, de son côté, a versé des dividendes et indiqué qu'il continuerait malgré la lourde amende infligée aux Etats-Unis."

    D'après ces chiffres, on pourrait conclure que la crise est terminée, puisque des bénéfices peuvent être versés aux actionnaires. La réalité semble plus cruelle : les entreprises hésitent à investir, car la situation économique n'est pas brillante, et elles préfèrent distribuer leur bénéfice plutôt que prendre le risque de se développer en misant sur un meilleur avenir.

    Cette hausse des dividendes n'est donc pas une bonne nouvelle, du moins pour la majorité des Français, car elle n'annonce d'aucune manière un début de sortie de crise.

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  • Ukraine : Les victimes oubliées - Graves violations des droits humains

    Communiqué de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH)

    La situation des droits humains en Ukraine est alarmante. Chaque jour, dans le cadre du conflit entre les troupes ukrainiennes et les groupes armés pro-russes principalement à l’est du pays, des civils sont tués ou victimes d’enlèvement, de détentions arbitraires, de tortures, de menaces et aussi de discriminations, en particulier en Crimée.

    Les graves violations des droits humains commises entre novembre 2013 et février 2014 dans le cadre de la répression des militants d’Euromaidan ont fait l’objet d’une couverture médiatique mondiale et d’enquêtes approfondies ont été menées ou sont en cours par des instances internationales et nationales, des organisations nationales de la société civile et des OING.

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    Le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines à la suite d’un tir de missile a replacé cette situation au centre de l’actualité alors que la communauté internationale s’était peu à peu démobilisée depuis les événements de Maidan et l’annexion de la Crimée par la Russie et peinait à influer sur la résolution du conflit.

    En revanche, la documentation des violations actuelles des droits humains en Crimée et dans le cadre du conflit entre l’armée Ukrainienne et les groupes pro-russes est rendue extrêmement complexe du fait de l’insécurité générale, des difficultés d’accès aux zones de conflit, des entraves au travail des journalistes et ONG, de la peur des victimes de témoigner par crainte de représailles, et de la guerre de l’information menée par les deux camps.

    Cette note a pour objectif de mettre en lumière les grandes tendances des graves violations des droits humains commises par les parties en conflit – qui pour certaines pourraient être qualifié de crimes internationaux, d’établir les responsabilités et de formuler des recommandations aux acteurs internationaux et nationaux pour la protection des populations civiles et la lutte contre l’impunité.

    Elle se base sur des informations fiables, vérifiées et recoupées recueillies à l’occasion d’une mission internationale de la FIDH en Ukraine en juin 2014, organisée avec son organisation partenaire, Center for Civil Liberties, et les informations relayées par des ONG locales et sources d’information indépendants, les instances internationales travaillant dans le pays comme le Haut commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies.
  • Le programme de recherche Tchernobyl + Fukushima

    Si les dangers du nucléaire sont communément admis, peu d'études de terrain ont mesuré les conséquences à court et à long terme d'une contamination radioactive. Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ont  malheureusement rendu possibles des telles études en dehors de laboratoires.

    Le siège du programme de recherche  Tchernobyl + Fukushima (CFRI) se trouve à l’Université de Caroline du Sud, à Columbia. Les recherches ont commencé officiellement en Ukraine en 2000, et à Fukushima en juillet 2011. À ce jour, le groupe a mené plus de 30 expéditions de recherche à Tchernobyl et 10 expéditions à Fukushima.

    À Tchernobyl comme à Fukushima, les accidents nucléaires ont émis d’énormes quantités d’éléments radioactifs qui ont été dispersés par les conditions météo dominantes à l’échelle du paysage. Quelque 200 000  km2  (Tchernobyl) et 15 000 km2 (Fukushima) ont été lourdement contaminés. Les matériaux radioactifs ne se sont pas dispersés de manière uniforme et ont créé une mosaïque de micro-habitats « chauds » et « froids » disséminés sur toute la région. Ce patchwork radioactif nous a donné une opportunité unique d’observer les effets génétiques, écologiques et les effets liés à l’évolution avec beaucoup de détail et de répétition et donc une grande rigueur scientifique, qui ne serait pas possible en laboratoire ou avec des études de terrain traditionnelles, souvent soumises aux contraintes d’une gamme limitée et plutôt peu naturelle d’hétérogénéité environnementale. Ceci est un aspect important car on peut présumer que les interactions entre les facteurs environnementaux naturels et les contaminants radioactifs jouent probablement un rôle déterminant dans les conséquences biologiques des catastrophes en question. Il est donc indispensable que les études sur les effets des radiations soient menées dans la nature, à l’échelle des régions. Les études portant sur les seules populations humaines présentent de nombreuses contraintes qui limitent leur utilité quand il s’agit d’essayer de comprendre les conséquences à long terme des radiations.

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    (...)

    Voici les points essentiels des recherches publiées par le programme de recherche de Tchernobyl + Fukushima :

    • La taille des populations et le nombre d’espèces (c’est-à-dire la biodiversité) d’oiseaux, mammifères, insectes et araignées sont nettement inférieures dans les zones hautement contaminées de Tchernobyl.

    • Chez de nombreux oiseaux et petits mammifères, la durée de vie et la fertilité sont réduites dans les zones de forte contamination.

    • À Fukushima, seuls les oiseaux, les papillons et les cigales ont connu un déclin significatif durant le premier été suivant l’accident. Les autres groupes n’avaient pas souffert d’effets négatifs. Les efforts continuent pour repérer les changements qui pourraient affecter ces populations au fil du temps.

    • On observe une grande variabilité chez les différentes espèces quant à leur sensibilité aux radionucléides. Quelques espèces ne sont pas affectées et certaines semblent même augmenter en nombre dans les zones fortement contaminées à Tchernobyl comme à Fukushima. Ceci est dû, on peut le présumer, à la disparition de la concurrence (donc davantage de nourriture et d’habitat disponible), à la réduction du nombre des prédateurs et peut-être à une adaptation aux effets des radiations.

    • Beaucoup d’espèces montrent des signes de dommages génétiques suite à une exposition aiguë ; les différences observées entre Tchernobyl et Fukushima suggèrent que certaines espèces pourraient montrer les conséquences d’une accumulation de mutations sur plusieurs générations.

    • Certains individus et espèces ne montrent aucune évidence de dommage génétique lié à l’exposition aux radiations et certains montrent même des signes d’adaptation évolutive aux effets des radiations grâce à une augmentation de l’activité antioxydante qui peut offrir une protection contre les radiations ionisantes.

    • Les espèces d’oiseaux les plus susceptibles de connaître une réduction de leur nombre à cause des radiations sont celles qui historiquement ont vu une augmentation de leur taux de mutation pour d’autres raisons, liées peut-être à la capacité de réparation de leur ADN ou au déclin de leurs défenses contre le stress oxydant.

    • Les effets délétères de l’exposition aux radiations observés chez les populations naturelles de Tchernobyl comprennent une augmentation des taux de cataractes, de tumeurs, d’anomalies de croissance, des déformations des spermatozoïdes, des cas de stérilité et d’albinisme.

    • Le développement neurologique est lui aussi affecté comme le prouve une réduction de la taille du cerveau chez les oiseaux et les rongeurs ; des répercussions sur les capacités cognitives et les taux de survie ont également été démontrées chez les oiseaux.

    • À Fukushima, les premiers signes d’anomalies du développement ont été observés chez les oiseaux en 2013, mais on n’a pas encore mis en évidence de dommages génétiques importants chez les oiseaux et les rongeurs.

    • La croissance des arbres et la décomposition microbienne dans le sol sont également ralenties dans les zones fortement contaminées par les radiations.

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    Pissenlits mutants à Fukushima (Photo de Timothy Mousseau)

    En résumé, ces résultats démontrent clairement que ces catastrophes nucléaires ont eu des conséquences à l’échelle de l’environnement  sur les individus, les populations et les écosystèmes ; nombreux sont les exemples d’anomalies du développement et de difformités qui contribuent probablement à la réduction de l’abondance et de la biodiversité observée dans les régions radioactives de Tchernobyl et de Fukushima. Ces résultats s’opposent nettement à l’optimisme des affirmations sans preuves avancées par le Forum de Tchernobyl (ONU) et les membres du Comité scientifique des Nations Unies sur les effets des radiations (UNSCEAR). Les études devront être poursuivies pour déterminer non seulement le temps d’adaptation des populations et des communautés à cette perturbation, mais aussi si ces régions seront un jour à nouveau habitables et si oui, à partir de quand.

  • Le Cabaret Vert : des objectifs clairs et des des moyens adaptés

    Le Cabaret Vert a l'ambition de concilier un festival populaire et le développement durable.

    Voici en quatre chapitres, repris de son site, comment il arrive à mettre en place un rassemblement festif et écologique.

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    COMMENT LE FESTIVAL LIMITE-T-IL SON IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT ?

    L’équipe du Cabaret Vert a défini 4 points d’actions : assurer la gestion et la valorisation des déchets, contrôler la consommation d’énergie, préserver les ressources en eau et définir un plan de transport pour les marchandises et les festivaliers.

    Près de 100 bénévoles sont directement impliqués dans la collecte et le tri des déchets du festival. L’organisation assure le tri des matières recyclables, ainsi que la collecte des déchets organiques provenant des toilettes sèches et des stands de restauration.

    Le festival contrôle sa consommation d’énergie, du montage au démontage, et sa consommation en carburant.

    Le Cabaret Vert veille à préserver ses ressources en eau en contrôlant leur utilisation et en  utilisant des produits d’entretien éco-certifiés.

    En termes de transports, le festival  incite également ses festivaliers à venir en bus, train ou covoiturage, grâce à des offres promotionnelles et une communication adaptée.

    COMMENT LE FESTIVAL CONTRIBUE-T-IL AU DÉVELOPPEMENT D’UNE ÉCONOMIE LOCALE, DURABLE ET SOLIDAIRE ?

    Dès ses origines, le Cabaret Vert a placé l’économie et la promotion du territoire au cœur de sa réflexion développement durable.

    Le festival suit une politique d’achats responsables : prêt ou location de matériel, 100% des produits d’entretien éco-certifiés, vaisselle jetable biodégradable…

    À cette démarche s’ajoute la mise en place d’une charte de restauration durable, basée sur 4 volets : Produits alimentaires, Gestion des déchets, Maîtrise de l’eau & énergie et Fonctionnement général du stand.

    16 principes ont ainsi été identifiés pour améliorer au fur et à mesure des années l’impact économique et environnemental des buvettes et stands de restauration.

    Le Cabaret Vert a avant tout la volonté de s’impliquer dans le développement économique de la région. Le festival veille donc à s’entourer de partenaires locaux pour développer des projets fédérateurs & collaboratifs.

    COMMENT LE FESTIVAL FAVORISE-T-IL LA CRÉATION DE LIEN SOCIAL ?

    Le Cabaret Vert souhaite offrir un événement culturel multidisciplinaire, de qualité et accessible à tous.

    Pour y parvenir, une Politique Tarifaire Solidaire est mise en place depuis le début du festival. Les prix exercés sont validés chaque année par le conseil d’administration de l’association, garant de l’esprit et des valeurs du Cabaret Vert.

    Le festival travaille également sur l’amélioration de l’accès au festival et au camping pour tous. Actuellement, une équipe de 18 personnes assure l’accueil des personnes en situation de handicap.

    Toujours dans cette dynamique d’échange et de partage, le Cabaret Vert valorise la création locale et accueille d’autres disciplines artistiques : les espaces Bande Dessinée, cinéma, ainsi qu’une programmation arts de rue.

    Et enfin, en 2013, plus de 1200 bénévolesde tout âge ont assuré l’accueil des festivaliers. Pour une expérience positive, constructive et enrichissante, une équipe de 20 bénévoles assure l’accueil et la bonne intégration de l’ensemble des bénévoles.

    COMMENT LE CABARET INTÈGRE-T-IL LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LE FONCTIONNEMENT DU FESTIVAL?

    Le Cabaret Vert a pour mission de communiquer de manière transparente et responsable auprès de toutes ses parties prenantes et de valoriser les actions citoyennes, de façon à permettre la bonne compréhension et la vitalité de ses engagements.

    Le Cabaret Vert cherche à impliquer les festivaliers dans sa démarche au travers des réseaux sociaux, de l’application mobiledu site internet, de l’affichage sur le site, et des supports de communication imprimés par des « imprim’vert ».

    Dans une même démarche, le village associatif accueille plus de 40 associations engagées dans les secteurs culturel, écologique et humanitaire. Ouvert durant tout le festival, il assure aussi un rôle de prévention. Une partie des associations renseignent les festivaliers sur les comportements à risque et mettent à leur disposition des préservatifs, des éthylotests, des bouchons d’oreilles, des fruits et barres de céréales…

    Durant le festival, une équipe de 10 bénévoles est en charge de la visibilité & de la bonne compréhension de la démarche développement durable : sensibiliser et informer les festivaliers et collecter des données pour établir le rapport développement durable du festival.

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  • Terroristes, les bons et les mauvais.

    Coller l'étiquette "terroriste" à une personne ou à une organisation revient à la discréditer, ou du moins à tenter de le faire, aux yeux de l'opinion publique.

    Il serait ainsi aisé de distinguer les bons et les méchants dans la multitude et la complexité des conflits qui se déroule sur la planète.

    Il est pourtant évident aux yeux de l'Histoire que les terroristes d'un jour sont souvent les interlocuteurs voire les libérateurs du lendemain.

    Le cas le plus connu est celui des résistants français de la période 1940 1944, terroristes pour l'occupant allemand et pour le gouvernement de Vichy, qui sont depuis la Libération salués comme des héros.

    Plus récemment, l'OLP en Palestine est passée du statut d'organisation terroriste à celui de partenaire de négociation de paix à Camp David notamment.

    Cette semaine, la France et l'Europe ont décidé d’envoyer des armes aux combattants kurdes d'Irak. Ceux-ci livrent une bataille acharnée contre les fanatiques de l’État Islamique au Levant. Ces derniers qui ont perpétré des massacres dans les territoires passés sous leur contrôle sont devenus l'ennemi principal. Et les Kurdes deviennent de fait les alliés de l'occident, représentant le bras armé de l'Amérique et de l'Europe dans cette zone très troublée, où les États tombent en déliquescence.

    Or, parmi les combattants kurdes se trouvent ceux du PKK, qui regroupent les opposants kurdes sur le territoire turc.

    Il y a quelques mois, la police française menait une opération contre des membres du PKK se trouvant en France. Ce groupe est actif au sein de la communauté immigré d'origine kurde, mais n'a jamais commis d'attentat sur le sol français.

    Et aujourd'hui, la France envoie de toute urgence des armes aux combattants kurdes pour palier à l'effondrement de l'Etat irakien (merci à G. Bush et C. Powell).

    Les simplifications des politiciens et des médias, qui adorent mettre les gens et les organisations dans des cases toutes faites ne peuvent correspondre à des réalités toujours complexes, mais qui demandent un peu de temps et d'analyse pour être comprises et pour y amener des réponses adaptées.

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    Combattants kurdes

  • Nucléaire : de gros problèmes pour EDF et GDF

    Si le nucléaire est à l'origine de catastrophes majeures, notamment à Tchernobyl et à Fukushima, il est bien connu que le nucléaire français est à l'abri de tels soucis.

    C'était du moins la philosophie officielle jusqu'au retour d'expérience de l'accident de Fukushima, qui a fait prendre conscience de la légèreté des mesures préconisées en cas de défaillance grave dans un centrale nucléaire.

    Des incidents sérieux sur des installations nucléaires en Grande-Bretagne et en Belgique obligent les exploitants de ces centrales à des arrêts prolongés. Ces incidents mettent en lumière la fragilité de ces technologies, avec la possibilité d'une malveillance pour le cas de la centrale belge.

    L'installation de Doel sera stoppée pour de longs mois d'après le site lesechos.fr :

    C’est une mauvaise nouvelle de plus pour Electrabel et son actionnaire GDF Suez : mis à l’arrêt le 5 août après une fuite d’huile, le réacteur Doel 4, l’une des sept tranches nucléaires belges, ne redémarrera pas avant le 31 décembre 2014, a indiqué le groupe belge jeudi. « Les premiers résultats disponibles indiquent des dégâts importants au niveau de la turbine haute pression ».

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    Le site de la rtbf précise qu'un acte délibéré est à l'origine de cet arrêt : " Le réacteur est à l'arrêt depuis l'incident qui a touché la turbine à vapeur dans la partie non-nucléaire de la centrale. 65 000 litres d'huile de la turbine se sont écoulés vers un réservoir souterrain destiné à récupérer cette huile en cas d'incendie. Manquant de lubrifiant après cette manœuvre, la turbine a surchauffé et s'est automatiquement arrêtée, suivant les procédures prévues.

    Electrabel évoque "des dégâts importants à hauteur de la turbine à haute pression". La société est incapable de donner une date pour le redémarrage. L'acte de sabotage a très vite été envisagé.

    Vendredi dernier, l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) et le parquet de Termonde ont chacun ouvert une enquête sur l'arrêt inattendu de la centrale. L'AFCN a rapidement conclu à une manœuvre délibérée.

    L'enquête est désormais menée par le parquet fédéral. Plusieurs médias ont suggéré une piste de menace terroriste, mais le parquet estime qu'il s'agit d'une conclusion hâtive. "Différentes pistes sont toujours étudiées", indique le porte-parole."

    En Grande-Bretagne, ce n'est pas GDF, mais EDF qui se trouve en grande difficulté. L'entreprise française a stoppé 4 réacteurs qu'elle exploite outre-Manche via sa filiale britannique. D'après Le Monde, "le problème a initialement été découvert l'an dernier dans sa centrale de Heysham, au nord-ouest de l'Angleterre. Une inspection de routine aux ultrasons a révélé un « résultat inattendu » dans l'une des huit chaudières du réacteur. Celui-ci a repris du service au début de l'année, à puissance réduite, mais EDF Energy a décidé de mener de plus amples tests. Débutés en juin, ceux-ci ont « confirmé la présence d'un défaut ».

    L'entreprise n'a détecté aucun problème similaire sur ses autres centrales, mais l'anomalie est suffisamment inquiétante pour qu'elle choisisse de mettre à l'arrêt les quatre réacteurs qui sont du même design, deux à Heysham et deux à Hartlepool (nord-est de l'Angleterre). La suspension est prévue pour une période estimée à huit semaines, le temps d'approfondir l'enquête.

    Le défaut concerne le support central de la chaudière (« boiler spine »). Cette pièce soutient les différents tubes qui y sont installés. EDF Energy assure que la sécurité de ses centrales n'est pas mise en cause, et que leur arrêt temporaire est une mesure de précaution.

    Pour l'entreprise, cette décision va avoir d'importantes conséquences financières. Pour le deuxième semestre, elle a revu à la baisse sa production maximale d'électricité de presque 9 %, à 30,1 Térawattheures."

    La concentration de la production sur de grosses unités explique que des situations de ce type aient des conséquences majeures pour l'exploitant et aussi pour l’approvisionnement énergétique des pays qui ont recours au nucléaire.

    Heureusement pour nos voisins belges et anglais, ces problèmes n'ont pas été à l'origine d'une catastrophe majeure, mais ils sont significatifs de la fragilité inquiétante de la filière nucléaire, même sous contrôle français.