Dessin de Jiho pour Cartooning for Peace
bourse
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La bourse ou la vie
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Les actionnaires ne connaissent pas la crise.
La crise économique qui touche l'économie mondiale depuis plusieurs années est loin d'être terminée.
La croissance est pratiquement nulle en Europe, et la dette qui plombe la reprise ne diminue pas. Les chiffres du chômage sont un indicateur tristement évident de la gravité de cette crise qui touche des millions de personnes rien qu'en France. Pourtant, on apprend que les dividendes versés aux actionnaires sont en forte hausse cette année. Selon le site lesechos.fr : "Les dividendes, au niveau mondial, ont atteint un nouveau record au deuxième trimestre à presque 427 milliards de dollars, selon une étude d'Henderson Global Investors sur les plus grandes sociétés mondiales."
On est encore plus surpris de voir que notre pays est parmi ceux qui voient le chiffre des dividendes versés augmenter le plus. Toujours selon lesechos.fr : "La France se distingue clairement, puisqu'elle est le plus important pays de la zone pour les rémunérations aux actionnaires. Celles-ci atteignent 40,7 milliards de dollars entre avril et juin, en progression de 30 %. Le secteur financier a opéré un retour à la normale avec la reprise des dividendes de Crédit Agricole et une forte hausse pour Société Générale. BNP Paribas, de son côté, a versé des dividendes et indiqué qu'il continuerait malgré la lourde amende infligée aux Etats-Unis."
D'après ces chiffres, on pourrait conclure que la crise est terminée, puisque des bénéfices peuvent être versés aux actionnaires. La réalité semble plus cruelle : les entreprises hésitent à investir, car la situation économique n'est pas brillante, et elles préfèrent distribuer leur bénéfice plutôt que prendre le risque de se développer en misant sur un meilleur avenir.
Cette hausse des dividendes n'est donc pas une bonne nouvelle, du moins pour la majorité des Français, car elle n'annonce d'aucune manière un début de sortie de crise.
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Banques : une semaine à haut risque
Vendredi 9 septembre a été un nouveau jour noir pour les banques.
En ce qui concerne les établisements français les plus exposés, on a noté une chute de 10% pour la Socité Générale, de 7 % pour le Crédit Agricole et la BNP Paribas. Cette baisse en un seul jour est considérable, d'autant qu'elle s'ajoute à celle des semaines précédentes.
Pourtant nos dirigeants politiques avaient déjà sauvé les banques au début de la crise actuelle ( il n'était pas peu fier notre président -sauveur du monde ) et les tests pratiqués ces derniers temps avaient semble-t-il montré la bonne santé des banques françaises.
La notation des trois banques citées plus haut avait déjà été baissée par deux agences, la troisième (Moody's ) devrait le faire dans les jours prochains (voir le journal Les Echos). Dans le contexte actuel, cette nouvelle est une menace lourde pour ces établissements bancaires. Ils sont au coeur du dispositif économico-financier de notre pays, et les conséquences d'une chute d'une ou plusieurs de ces banques seraient immenses.
Quand on connaît la nervosité de la Bourse actuellement de telles nouvelles, rapportées par un journal proche des milieux patronaux, font craindre non seulement une poursuite de la chute des cours boursiers mais des incidences lourdes sur l'économie réelle.
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Perte négligeable
La crise financière révèle quelques dysfonctionnement graves dans l'économie libérale . Ce système économique nous est présenté depuis des années comme le meilleur, et même comme pratiquement indispensable à la survie de l'humanité qui ne doit chercher uniquement qu'à s'adapter à ce modèle .
Ce crise n'est pas la première, elle est plus grave car elle combine plusieurs causes : crise des "subprime" (crédits américains), crise des matières premières, crise écologique, ...
Pour tout arranger, une gigantesque fraude vient d'être révélée à New-York, pour 50 milliards de dollars . Le montant des sommes perdues par la Société générale lors du scandale du siècle (pour mémoire, lié à Jérôme Kerviel) était de 5 milliard d'euros : une broutille .
Cette même Socité Générale est impliquée dans ce nouveau scandale . Voici ce qu'elle déclare :
Dans un communiqué, Société Générale a indiqué avoir une exposition inférieure à 10 millions d'euros au fonds Madoff Investment Securities. La banque qualifie cette somme de «négligeable». Bernard Madoff a été arrêté jeudi dernier après le dépôt simultané de plaintes du FBI et de la Securities and Exchange Commission. Le gestionnaire d'actifs est accusé d'une fraude qui aurait coûté 50 milliards de dollars à ses clients.
Comme quoi tout est relatif, mais si 10 millions d'euros sont négligeables, l'An Vert accepte une petite contribution négligeable de la part des banques pour les étrennes de ses rédacteurs . Merci d'avance , on accepte le payement en liquide .
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Vous n'avez pas tout perdu
Vous avez peut-être perdu quelques milliers ou dizaines de milliers d'euros à la bourse ces derniers temps . Croyez bien que nous sommes de tout coeur avec vous dans cette épreuve . Le gouvernement, qui a bon coeur également, ne vous oublie pas . Il vient de prévoir que les pertes en bourse seront déductibles des impôts .
Donc si on gagne en bourse, le bouclier fiscal permet de ne pas être trop imposé . Si on perd en bourse, on peut déduire les pertes de ses revenus .
"Papa, quand je serai grand, je veux être boursicoteur : c'est un beau métier , et bien payé !"
Un extrait de Boursorama.com, pas assez cité dans ce blog .
Confirmant une information publiée samedi dans La Tribune, le rapporteur général de la commission des Finances de la Haute assemblée a déclaré à l'AFP que cet amendement, élaboré "en concertation" avec Bercy, serait soumis au vote lundi, dans le cadre de la discussion sur les articles dits "non-rattachés" du projet de budget.
Concrètement, les particuliers pourront déduire de leurs revenus de l'année 2009 les moins-values (pertes) de cession de valeurs mobilières cotées en Bourse, dans la limite de 10.700 euros.
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Sarkozy relance, la bourse s'écroule
Le plan de relance de Nicolas Sarkozy avait été préparé avec soins, au moins dans la communication : les ministres occupent l'espace médiatique pour conforter le message du président . Pas de chance, ce vendredi sont publiés des chiffres très mauvais pour le chômage aux Etats-Unis, et en réaction la bourse de Paris plonge en dessous de 3000 points . Dans les plans de soutien à l'économie, l'effet psychologique est majeur, et bien là c'est raté .
Sur le fond des mesures annoncées, les présidents de région font remarquer que les projets annoncés (lignes TGV par exemple) sont en grande partie financés par les collectivités locales . Et que l'état ne verse pas les dotations prévues pur les projets déjà validés . En clair, Sarkozy annonce des mesures que d'autres devront payer .
Dans les mesures prévues, la relance de l'automobile prend une place importante (prime de 1000 euros) : c'est en contradiction avec le Grenelle de l'environnement qui donnait la priorité aux transports en commun . Dans cet ordre d'idées, la relance de la construction d'autoroutes est encore plus illogique : il semble que la crise soit aussi un bon prétexte pour céder au lobby de l'automobile .
Pour couronner le tout, Devedjian ministre de la relance est aussi crédible en économie que Mireille Mathieu en ministre de la culture, mais il fallait le caser quelque part .
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la bourse remonte
dessin de Martin Vidberg ( vidberg.blog.lemonde.fr )