Publié le 19.05.2021 par Amnesty §International.
Les combats au Tigré, région du nord de l’Éthiopie, ont commencé le 4 novembre 2020.S’en est suivi une véritable vague de violations des droits humains et du droit international humanitaire.Des milliers de civils ont été tués,des centaines de milliers de personnes ont dû quitter leur lieu de vie et parmi elles,au moins 63 000 se sont réfugiées au Soudan. Pourtant, le silence de la communauté internationale est assourdissant.
La montée en puissance des tensions politiques en Éthiopie a débuté en 2018, lorsque qu’Abiy Ahmed est devenu Premier ministre. Ce dernier a peu à peu écarté du pouvoir fédéral le Front de Libération du Peuple du Tigré (FLPT), qui était une force politique dominante en Éthiopie depuis 1991.
Par ailleurs, l’accord de paix avec l’Érythrée qui a valu à Abiy Ahmed son Prix Nobel en 2019, apparaît avec le recul comme l’émergence d’une alliance militaire entre les deux pays. Une alliance qui a permis au Premier ministre éthiopien de reprendre le contrôle du Tigré.
Amnesty International et d’autres organisations ont recensé une série de crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité. De nombreuses sources fiables indiquent également que des soldats éthiopiens et érythréens infligent des violences sexuelles, notamment des viols en réunion, à des femmes et des jeunes filles.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a temporisé pendant des mois, avant de finalement prendre acte avec préoccupation de la situation de plus en plus désespérée dans le Tigré. L’Union africaine et les gouvernements de la région ont, quant à eux, très peu agi afin de condamner de vraisemblables crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.