En proposant de développer une activité économique basée sur la récupération et le réemploi d’objets – autrement dit sur l’économie circulaire – l’abbé Pierre s’est inscrit comme un pionnier de la seconde main, devenue si tendance ces dernières années. Constitutive de l’ADN Emmaüs, elle a été pensée pour être au service d’un projet social et solidaire, et d’accueil inconditionnel de personnes en situation d’exclusion.
Aujourd’hui, le mouvement compte 480 boutiques implantées dans toute la France ainsi que Label Emmaüs, sa propre plateforme de vente en ligne. Ce réseau permet d’accueillir plus de 7 000 compagnes et compagnons, qui retrouvent ainsi un toit et une activité, mais aussi de financer de nombreux emplois en insertion. En 2019 – dernière année d’activité pleine avant la crise sanitaire, Emmaüs a collecté plus de 300 000 tonnes d’objets, devenant le premier acteur du réemploi en France.
« L’économie circulaire » : alibi de nouveau venus sur le marché de la seconde main
L’intérêt croissant des Français pour la seconde main pourrait donc s’interpréter comme un signal positif pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Mais c’est sans compter sur l’appétit aiguisé de nombreux acteurs de l’économie traditionnelle.