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politique nationale - Page 303

  • Règle d'or non, Sarkozy dehors oui !

    En fin politicien notre président a lancé le débat sur la règle d'or, qui devait mettre mal à l'aise les socialistes.

     

    L'opposition a clairement indiqué qu'elle ne voterait pas une telle mesure, et il semble que Nicolas Sarkozy ne soit plus très favorable à la réunion du congrès (Sénat plus Chambre des Députés) pour l'adoption de cette modification de la constitution. La récente défaite au Sénat devrait le rendre encore plus prudent.

    Cette règle d'or devait interdire de faire voter le budget de l'état en déficit. C'est pourtant ce que fait le gouvernement depuis des années, il ne respecte même pas les critères du traité de Maastricht. Celui-ci interdit un déficit supérieur à 3 % du budget, chiffre dépassé de manière régulière, malgré les remarques régulières des instances de Bruxelles.

    Sarkozy et son gouvernement ont donc  été incapables de maintenir un déficit sous les 3 %, même avant la crise, et ils veulent imposer la rigidité à 0% pour ceux qui vont leur succéder.

    Les derniers chiffres montrent que les déficits s'aggravent et que la France continue à s'endetter. Le magazine Challenge note "La dette publique de la France s'est encore accrue de 46,4 milliards d'euros au deuxième trimestre par rapport à la fin mars pour s'établir à 1.692,7 milliards, soit environ 86,2% du produit intérieur brut (PIB)"

    Il ajoute :"L'augmentation de la dette publique observée au deuxième trimestre de cette année résulte de la forte poussée de l'endettement de l'Etat, qui a crû de 52,6 milliards d'euros alors que les organismes divers d'administration centrale (Ademe, CEA, Météo France, CNRS,...) mais aussi les administrations publiques locales et de sécurité sociale se sont désendettées."

    Le mauvais élève est donc bien l'état, bien mal placé pour donner des leçons.

    historique-dette-publique-france.jpg

     

    Comment sera-t-il possible de s'en sortir ? D'après le tableau ci-dessus, on a le choix entre l'inflation ou une bonne guerre. Pourquoi pas les deux tant qu'on y est.


  • Senat : plus Bel la vie pour le Parti Socialiste?

    On nous promettait un feuilleton en plusieurs épisodes, en fait Jean-Pierre Bel a été élu au premier tour à la présidence du Sénat.

     

    Les alliés du Ps (Verts ou PC) n'ont finalement pas présenté de candidat, se rangeant dès le premier119866_20110531_jean-pierre%20bel.jpg tour derrière Jean-Pierre Bel. Alors qu'aucune menace de droite n'existait, ce soutien politique montre la dépendance de ces courants vis à vis du parti majoritaire à gauche. On notera que le candidat du PS a non seulement fait le plein de son camp mais récolté deux votes de plus , venant du centre-gauche, notion très sénatoriale.

     

    Que va faire le PS de cette victoire ? Une tribune pour ses propositions et un laboratoire pour sa crédibilité de parti de gouvernement. Le premier discours du président était tout à fait dans la tonalité du "président normal " de François Hollande.

     

    L'opposition sait qu'elle ne pourra pas faire passer des lois nouvelles par sa seule majorité au Sénat. L'assemblée nationale reste le lieu de décision finale. Mais les débats vont changer de nature au Sénat: La majorité va attendre au tournant le PS sur ses propositions concrètes et le PS lui va bénéficier d'une caisse de résonance qui va faire mieux entendre sa voie. Il a semble-t-il réussi dans l'exercice nouveau que représentent les primaires, réussira-t-il également sur ce terrain ?

     

    Les quelques mois qui nous séparent de mai seront bien remplis, et seront étudiés à la loupe par les observateurs professionnels et par les électeurs potentiels.

    Plus belle la vie pour le PS ? Il a vécu un épisode heureux ce jour, mais le feuilleton peut nous réserver encore des rebondissements.

  • Chômage : pas d'amélioration en vue

    Les chiffres officiels du chômage pour août 2011 sont parus.

     

    Comme d'habitude, la communication du gouvernement veut faire passer une mauvaise nouvelle pour une bonne chose.

    Le communiqué officiel indique :

    Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A a baissé de 2000 au mois d’août 2011, pour s’établir désormais à 2 754 500. Le nombre de jeunes demandeurs d’emploi recule également de 6 300 (-1,4%), soit une baisse de 3,6% sur un an.
    Xavier Bertrand, ministre du travail, de l’emploi et de la santé relève que cette évolution positive est obtenue sur le front de l’emploi malgré un net ralentissement de la croissance depuis plusieurs mois.

    Le communiqué ne présente pas d'autres chiffres, il faut chercher plus loin pour trouver :

    Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories B et C s’établit à 1 393 700 enchomeurs-300x300.jpg France métropolitaine fin août 2011. En août, le nombre de ceux de catégorie B augmente de 2,9 % (+7,2 % sur un an) et le nombre de ceux de catégorie C s’accroît de 0,7 % (+9,5 % sur un an).

     

    Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 148 200 en France métropolitaine fin août 2011 (4 412 700 en France y compris Dom). Ce nombre est en hausse de 0,5 % (+20 200) au mois d’août. Sur un an, il augmente de 4,3 %.

     

    En fait seule la catégorie A est en très légère baisse (-0,1% ), le chiffre total des catégories A B et C augmente de 0,5 % sur un mois et de 4,3 % sur un an (4 412 700 personnes au chômage en France).

    Malgré cette réalité, le ministre se réjouit d'une baisse catégorielle même pas significative et en tire des conclusions optimistes, "oubliant" les chiffres globaux qui lui sont défavorables.

     

    Pour les Ardennes, l'évolution est comparable :

    D'après le site de la préfecture de Région , le nombre total de chômeurs augmente de 0,8%.

     

    Fin août 2011, dans le département des Ardennes, 13 762 personnes sont inscrites à Pôle emploi en catégorie A. Ce nombre diminue de 1,0 % par rapport à fin juillet 2011 ( - 134). Sur un an, il est en augmentation de 2,3 %

     

    Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, B, C s'établit à 20 794 dans le département des Ardennes, fin août 2011. Ce nombre augmente de 0,8 % (+ 166). Sur un an, il augmente de 6,9 %.

     

    Ces mauvais chiffres tombent alors que les prévisions de croissance pour les mois et années qui viennent sont revues à la baisse par tous les institutions et observateurs.

    Comme l'économie libérale ne sait  créer de l'emploi qu'avec de la croissance on a beaucoup de raisons d'être inquiet pour les mois à venir.

  • Senat : un symbole tombe

    La victoire de la gauche aux élections de ce samedi représente tout un symbole.

     

    Elle marque la fin de plusieurs décennies de domination de la droite sur cette assemblée. Le sénat n'avait jamais basculé, même lors de la "vague rose"qui a suivi la victoire de F. Mitterrand à l'élection présidentielle. Il faut dire que cette assemblée a la particularité d'être renouvelée que partiellement (par tiers jusqu'alors, par moitié maintenant), et les sénateurs sont élus au suffrage indirect par des senat_0.jpg"grands électeurs" (délégués de conseils municipaux, conseillers généraux ou régionaux ).

    Ces éléments concourent à une stabilité de la représentation, le changement qui survient n'en est que plus remarquable.

    Ce jour marque l'aboutissement des différentes victoires de la gauche aux élections locales, dont les élus sont donc le vivier du "grand électeur".

    Elle marque aussi une défaite pour la droite et son président, malgré une sur représentation des territoires ruraux plus conservateurs. En ce sens elle est aussi un sérieux avertissement pour l'élection de 2012.

     

    Ce symbole fort reste cependant un symbole avec peu de conséquences concrètes.

    Les vrais lieux du pouvoir sont la présidence de la République et la chambre des députés. Le sénat n'a pas le pouvoir de faire passer une loi à lui seul, pas plus que de voter ou refuser de voter un budget.

    Les vrais changements sont encore à conquérir, cette victoire encourageante ne doit pas masquer cette vérité.

    Encore nous ne parlons là que du pouvoir politique. En ce qui concerne le pouvoir économique, les lieux de décisions sont tout autre, et les décisionnaires ne sont pas soumis au scrutin universel.

    Oui ce soir un symbole du pouvoir de droite est tombé, mais le chemin est encore long pour atteindre la reprise des pouvoirs par les citoyens au service du bien commun.

  • L'éducation en France :sérieux ralentisement

    L' OCDE publie les données sur l'éducation en  comparant différents pays, dont ceux qui font partie de l'organisation.

     

    Pour la France le constat est plutôt sévère, avec des chiffres qui montrent une dégradation depuis ces dernières années.

    Note : l'OCDE ( Organisation de coopération et de développement économiques) est une organisationocde1-300x199.jpg internationale d’études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d’assemblée consultative. (Source Wikipedia)

     

    Voici ce que constate ce rapport en ce qui concerne la France :

    La France a rattrapé le retard qu’elle pouvait déplorer ces dernières décennies en matière de niveau d’éducation atteint par sa population.
    La France était en retard en matière d’éducation scolaire puisque 55 % seulement des 55-64 ans disposent d’un diplôme égal ou supérieur au deuxième cycle du secondaire – niveau équivalent au baccalauréat, CAP ou BEP – contre 61 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Avec 84 % des adultes de 25 à 34 ans ayant un tel diplôme, le progrès est notable, la moyenne de l’OCDE étant désormais inférieure (81 %), même si certains pays (Canada, République slovaque, République tchèque, Pologne, Slovénie, Corée, Suède et Fédération de Russie) atteignent plus de 90 %

     

    Cependant, depuis 1995, de sérieux signes de ralentissement sont observés, aussi bien dans les taux de scolarisation que dans l’investissement financier dans l’enseignement primaire et secondaire.

     

    (...) Les taux de scolarisation des 15-19 ans ont progressé de manière constante dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE entre 1995 et 2005 passant de 74 % en 1995 à 81 % en 2005. Ces taux ont augmenté à un rythme moins soutenu ces quatre dernières années : le taux moyen de 2009 s’établit à 83 %. En France, le taux de scolarisation des 15-19 ans a diminué entre 1995 et 2009 et est passé de 89 % à 84 % durant cette période

    Comme pour les 15-19 ans, la progression des taux de scolarisation des 20-29 ans - qui donnent la mesure des effectifs du supérieur - a marqué le pas ces dernières années en France (...)

     

    (...)

    Toutefois, les dépenses au titre des établissements d’enseignement ont augmenté à un rythme plus faible que le PIB en Allemagne, en Autriche, en France, en Israël, au Japon et en République slovaque. Parmi ces pays, les variations les plus sensibles s’observent en France et en Israël, pays où la part du PIB consacrée à l’éducation a diminué d’au moins 0.3 point de pourcentage entre 2000 et 2008 (voir le tableau B2.1 et le graphique B2.1), essentiellement en raison de la diminution des dépenses en pourcentage du PIB dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire en France (diminution de 0.4 point de pourcentage, passant de 4.3% en
    2000 à 3.9% en 2008, alors que la moyenne OCDE est de 3.7 pour les deux années) et dans l’enseignement tertiaire en Israël (diminution de 0.3 point de pourcentage) .

     

    Ces larges extraits montrent que l'éducation n'est plus un choix prioritaire pour les gouvernements et ce depuis 1995.

    images?q=tbn:ANd9GcTKHvB6ijYRelIvNOIelQjwLj8rbt4hRvnRMOAhzsmz2bX2agbkTQL'avenir d'un pays se joue en grande partie dans sa capacité à former les nouvelles générations. Ce désinvestisement, qui s'accélère encore ces derniers temps, prépare donc des années difficiles pour les jeunes de notre pays. Les chiffres du chômage montrent dès maintenant que la jeunesse paye un prix fort pour la crise actuelle. Pour les moins formés, la situation est même catastrophique, avec des taux de chômage autour de 30%.

    Les chiffres montrent également que le système éducatif reproduit pour la plus grande part les inégalités socio-culturelles dans les familles. Il est donc tout à fait logique que le "président des riches" laisse tomber l'éducation des Français les moins favorisés. C'est tout du moins logique dans la philosophie politique qui l'inspire.

  • Le président des riches

    Le couple Pinçon-Charlot, deux sociologues spécialistes de la grande bourgeoisie, réédite une version de leur ouvrage « Le président des riches ».

     

    Ce livre a eu un grand succès, il permet de comprendre le fonctionnement de la partie la plus aisée de 866311962.jpgnotre société, et de voir comment ils maintiennent leur contrôle sur les pouvoirs dans les domaines politiques, économiques et culturels.

    Ils répondent aux questions de "Politis" à l'occasion de la publication ce cette version de leur livre, augmentée en fonction de l'actualité récente.

    Voici une question tirée de cet entretien :

     

    Politis.fr : Dans la « guerre des classes » qui se joue selon vous aujourd’hui, la « conscience de classe » n’existe que du côté des dominants...

    Michel Pinçon : Oui, la bourgeoisie fonctionne en réseau avec des interconnexions très fortes entre les familles. Il existe un militantisme insoupçonné mais très efficace, sur les problèmes urbains par exemple.

    La conscience de classe se traduit aussi dans les urnes. Les beaux quartiers ont voté en masse pour Nicolas Sarkozy, tandis que les votes sont dispersés dans les quartiers populaires. Il n’existe pas la même unité idéologique, la même conscience politique, que dans la bourgeoisie.