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Monde agricole - Page 87

  • Maïs OGM: des super insectes nuisibles résistants aux pesticides

     

    Communiqué de Greenpeace

    Ce que Greenpeace craignait est malheureusement en train de se produire…

     

    Des biologistes de l’université de l’Iowa l’ont confirmé : certains insectes-nuisibles sont devenus résistants aux plantes OGM pesticides et en particulier au maïs OGM (dit maïs Bt). Ces études confirment donc les craintes de nombreux experts soulevées lors de la commercialisation des OGM.

     

    Chrysomèle 1 – Monsanto 0

    La chrysomèle des racines du maïs est un insecte nuisible particulièrement vorace, qui est depuis Chrysomele-414b2-f57ba.jpglongtemps la hantise de tous les producteurs de maïs. Monsanto avait mis au point en 2003 le premier maïs OGM conçu pour résister aux attaques de cet insecte.
    Le succès de cette variété a été tel que 6 ans plus tard, en 2009, 45% des cultures de maïs aux États-Unis utilisaient les semences de Monsanto. Oui mais voilà, depuis 2009 justement, les chrysomèles ont décidé de répliquer. Elles ont ainsi muté et sont devenues résistantes à la toxine intégrée dans les céréales (Bacillus thuringiensis ou Bt).

    Les chercheurs sont partis de témoignages d’agriculteurs ayant subi des attaques de chrysomèles sur leurs champs de maïs génétiquement modifié. Les analyses conduites en laboratoire ont montré que le ver des racines du maïs (Diabrotica virgifera virgifera), présent dans le mid-west américain est résistant à la protéine Cry3Bb1 provenant du maïs OGM MON863, du MON88017 et de leurs croisements. Le maïs OGM MON863 avait été autorisé aux États-Unis et au Canada en 2003 et le MON88017 en 2006.

    La mise en place d’une agriculture durable nécessaire !

    alimog10.jpgFace au « risque commercial » que représentent les apparitions de résistance, la stratégie des multinationales est d’ « empiler » plusieurs transgènes codant pour plusieurs protéines insecticides dans une plante. Monsanto commercialise ainsi aux Etats-Unis le maïs SmartStax depuis 2010, un maïs qui contient notamment six protéines insecticides. Ce maïs est actuellement en attente d’autorisation commerciale en Europe, dans le cadre d’un dossier déposé en 2008 par Monsanto, Dow AgroScience et Mycogen.

    Pour Aaron Gassmann, chercheur à l’université d’Iowa State, une des causes de la prolifération de ce nuisible est aussi l’insuffisance de refuges, zones de cultures non modifiées génétiquement qui doivent normalement concentrer ces insectes et les empêcher de muter. En effet, seulement la moitié des surfaces plantées respecte cette disposition, pourtant réglementaire!

    Cette dernière étude n’est malheureusement pas la seule. D’autres prouvent la résistance des insectes aux OGM : comme le Spodoptera frugiperda résistant au Cry1F produit pas le maïs Bt à Porto Rico, le Busseola fusca résistant à la protéine Cry1Ab dans un maïs Bt en Afrique du sud, et le Helicoverpa zea à la protéine Cry1Ac et Cry2Ab dans le coton OGM dans le sud-est des États-Unis.

    Ces instances de résistance est le sommet de l’iceberg. La résistance des insectes aux plantes OGM va forcer les agriculteurs à utiliser des pesticides encore plus toxiques et en plus grande quantité. Bref, les OGM consistent en un autre cul-de-sac de l’agriculture industrielle. Les solutions existent pourtant !

    La solution reste et restera toujours la mise en place d’agriculture plus respectueuse de l’environnement et qui travaille avec la nature plutôt que contre elle !

  • Responsables mais pas coupables

    Déjà en campagne électorale (il n'y aura pas de primaires à l'UMP), Sarkozy courtise ses soutiens potentiels.

     

    Tout le monde n'a pas le contact que Chirac avait noué avec le monde agricole, Sarkozy est loin d'avoir algues_vertes_en_bretagne_reference.jpgla même estime que son prédécesseur parmi les agriculteurs. Leur vote étant majoritairement à droite, il doit tenter de les séduire par ses propos. En visite en Bretagne, il a essayé de les dédouaner de leur responsabilité dans le phénomène des algues vertes. Pourtant c'est bien l'élevage intensif des porcs qui est en première ligne dans cette pollution.

    Ses arguments volent assez bas : les responsables ne seraient pas les agriculteurs mais "les choix économiques faits il y a longtemps" Et qui a validé et appliqué ces choix économiques ? Les fédérations agricoles majoritaires, dont les dirigeants ont longtemps fourni les ministres de l'Agriculture dans les gouvernements de droite.

    Au détour d'un argument, Sarkozy se contredit lui-même : il propose de développer la méthanisation pour recycler les effluents des élevages, quel intérêt cela aurait-il si le problème était ailleurs?

     

    Voici un compte-rendu de sa courte visite par le site écologie.tv

     

    Assisté par Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, respectivement ministre de l’écologie et ministre de l’agriculture, Nicolas Sarkozy s’est rendu dans le Finistère pour participer à une table ronde sur la protection du littoral et de la mer. Parmi les sujets évoqués, celui des algues vertes. Nicolas Sarkozy a estimé sur ce point que les agriculteurs n’étaient pas responsables de la prolifération d’algues vertes sur le littoral breton. Il a précisé que les agriculteurs n’étaient pas responsables de choix économiques qui ont été faits il y a longtemps, tout en indiquant qu’il y aura toujours des « intégristes » pour contester et si ce ne sont qu’eux, que l’on entend, c’est dû à l’excessivité de leurs propos.

    Sur le dossier des algues vertes, Nicolas Sarkozy a tenu a encourager les agriculteurs à emprunter la voie vers la méthanisation. Le gouvernement entend privilégier les appels à projets, notamment sur les unités de méthanisation.

    Depuis le début de l’année, ce sont près de 25 000 mètres cubes d’algues vertes qui ont été ramassés sur le littoral des Côtes-d’Armor et du Finistère, c’est presque deux fois plus que l’an dernier sur la même période. Les engrais azotés utilisés dans l’agriculture et formant des nitrates dans les cours d’eau, seraient à l’origine de la prolifération des algues de ces « marées vertes ». De leurs côtés les écologistes s’inquiètent d’arrêtés ministériels qui assouplissent les conditions d’épandage d’azote pour les agriculteurs.

  • Cruiser étendu au Colza : le ministre défie le Conseil d’Etat

     

     

    Communiqué de presse de L'Union Nationale de L'Apiculture Française

     

     Le ministre de l’agriculture vient d’étendre l’autorisation du Cruiser au colza alors que le Conseil d’Etatunaf_sansPlume.jpg a déjà annulé des autorisations qui avaient été délivrées en 2008 et 2009 et qu’il se prononcera dans les prochains mois sur l’annulation de l’AMM délivrées pour les années 2010 et 2011.
    L’Union Nationale de l’Apiculture Française s’indigne une fois de plus d’un manque de respect de la législation.
    Cette décision est d’autant plus regrettable que le colza restait une des rares cultures non traitées d’un attrait majeur pour nos colonies d’abeilles. Après les quatre autorisations successives de mise sur le marché du Cruiser sur le maïs (de 2008 à 2011) et malgré l’annulation des autorisations de 2008 et 2009 par le Conseil d’Etat en février dernier, le Ministère de l’agriculture vient donc de délivrer une nouvelle autorisation de mise sur le marché à Syngenta pour un nouveau Cruiser pour le traitement des semances de colza.
    Autorisé en mai 2011 par le Ministère de l’agriculture sur un avis favorable de l’ANSES d’octobre 2010 (seulement publié aujourd’hui), le « Cruiser OSR » contient trois substances actives : le thiaméthoxam (un insecticide), le fludioxonil et le métalaxyl-M (tous deux des fongicides).
    Le thiamethoxam, est à l’origine de cas avérés d’intoxication d’abeilles. Son autorisation sur le colza, plante très visitée par les hyménoptères, est gravissime pour l’avenir du cheptel apicole français.
    Olivier Belval, président de l’UNAF, déclare : « C’est un nouveau coup porté à nos abeilles. Nous constatons avec dégoût le désintérêt du Ministère pour notre cause et nous redoutons un printemps silencieux dans les plaines de colza»

    images?q=tbn:ANd9GcQYPdRIUCJ5It3V1pgwB9W1TzUXIEOk9sY38LAqHU_G4D9QEup2&t=1Les populations d’abeilles domestiques ou sauvages ne cessent de décroître et pourtant, elles sont indispensables à la survie de milliers d’espèces de plantes à fleurs cultivées et sauvages.
    Olivier BELVAL déclare : « Nos abeilles sont de véritables sentinelles de l’environnement : lorsque celui-ci se trouve dégradé par des pratiques agricoles contestables, leur déclin alerte immédiatement les apiculteurs qui en ont la garde.
    Ces derniers agissent alors en véritables lanceurs d’alerte face à un péril qui menace les mille espèces d’abeilles sauvages qui elles aussi disparaissent sans que personne ne s’en émeuve. »

  • Sécheresse : Le Maire s'inquiète

    Dans de nombreuses régions, en France et en Europe, le manque de pluie se fait fortement sentir.

    Les autorités gouvernementales commencent à communiquer sur le problème, mais elles sont bien impuissantes pour le résoudre. D'autant que la politique agricole qui est actuellement suivie favorise des cultures qui demandent d'avoir recours à l'irrigation massive.

    Une réunion s'est tenue ce jour, voici les commentaires du ministre selon "Boursier.com":

    A l'issue du Comité sécheresse, Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture a confirmé que le manque de précipitations devenait préoccupant : "La situation est aujourd'hui plus défavorable qu'en 2003 en raison de précipitations inférieures de 20 à 30% suivant les points du territoire, mais également en raison du manque de précipitations précoce", a-t-il souligné.

    Le Vouzinois est touché par cette sécheresse précoce, voyez ci-dessous un champ de maïs photographié près de La Corre cet après-midi.

    Bagot La Corre  mai.2011 026.jpg

     

  • Azote: une pollution qui coûtera cher

    Une évaluation récente menée par 200 experts issus de 21 pays européens différents* démontre que les excès de l'azote causent de sérieux problèmes en matière d'environnement et de santé. Par ailleurs, leur coût économique représente le double des bénéfices agricoles résultant des fertilisations azotées.

    Réaction de FNE.

    Les coûts cachés de l'azote

    v-7-1051423-sm.jpgSelon le rapport, 10 millions d'européens sont exposés à des taux de concentration en azote qui dépassent les seuils de potabilité réglementaire et se révèlent donc dangereux pour la santé. D'autre part, en se volatilisant, une partie des fertilisations azotées contribue largement aux émissions des gaz à effet de serre et favorise des concentrations importantes en ozone. Ces effets néfastes sont responsables de troubles respiratoires. De plus, ils coûtent cher : les experts évaluent entre 150 et 735 euros par personne et par an le coût des menaces causées par la concentration en azote sur l'environnement et la santé.

    Pour Lionel Vilain, conseiller technique agriculture de FNE : " L'excédent d'azote n'est plus seulement un problème environnemental ou sanitaire, il devient un problème économique. "

    Changer de modèle agricole

    FNE rappelle que l'élevage industriel et les cultures intensives de céréales sont responsables en grande partie des excès d'azote constatés sur plus de la moitié du territoire métropolitain : en plus des fertilisations minérales pour les cultures, l’azote est massivement importé par l’élevage industriel qui dépend du tourteau de soja, un aliment très riche en azote. La prolifération des algues sur le littoral découle d’excédents structurels de lisier et de fientes induits mécaniquement par l’élevage hors sol.

    Pour Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE : " Il faut maintenant prendre le problème à bras le corps : réduire l’utilisation d’engrais dans les cultures, lier davantage l'élevage au sol, mais aussi remettre en cause nos habitudes alimentaires. En effet, nourrir 9 milliards d’humains ne pourra se faire demain sans réduire notre consommation en produits animaux. "

  • Semaine sans pesticides : tous les acteurs doivent jouer le jeu

    A la veille de la semaine sans pesticides, France Nature Environnement souhaite revenir sur l’état d’avancement du plan Ecophyto 2018, décidé lors du Grenelle. Si FNE souhaite une mise en œuvre efficace de ce plan, elle s’inquiète de voir certains acteurs de la filière « traîner les pieds ».


    Il faut respecter la règle

    Le plan Ecophyto est issu de la concertation du Grenelle de l’environnement. Pour atteindre son epandage-pesticides+3002003.jpgobjectif, réduire l’utilisation des pesticides de moitié d’ici 2018, une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes sera indispensable. Ce qui est loin d’être gagné.

    Claudine Joly, spécialiste des pesticides à FNE, s’inquiète : « De nombreux acteurs en particulier les industriels, les coopératives, les représentants de la profession agricole et même les services de l’Etat revoient à la baisse les objectifs du plan : de moins 50% l’objectif devient souvent moins 30%. Nous demandons un engagement fort et clair des représentants de l’Etat et des conseils régionaux dans la démarche. »

    Si le plan Ecophyto ne porte pas ses fruits…

    Le plan Ecophyto fait le pari qu’un engagement volontaire de toutes les parties prenantes permettra de réduire l’usage des pesticides. Il ne comporte pas de mesures contraignantes.
    Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE, alerte : « Nous demandons la publication rapide du rapport annuel prévu par la loi sur l’usage des pesticides. Si nous ne constations aucun progrès dans les toutes prochaines années, nous exigerions des mesures contraignantes, comme la taxation dissuasive des pesticides.. »

    Un symbole : le Cruiser

    Inquiète de l’impact de cet insecticide sur les abeilles, FNE avait engagé une action en justice pour demander l’annulation de ces autorisations et lancé une pétition qui avait recueilli plus de 45 000 signatures. Dans sa décision du 16 février annulant l’autorisation du Cruiser pour 2008 et 2009, le Conseil d’Etat reconnaît que « l’ampleur du risque à court et à long terme auquel les abeilles communes pourraient être exposées après l’application du produit Cruiser » a été insuffisamment évaluée. FNE a engagé un nouveau recours pour l’interdiction de ce produit en 2011.

    Tous responsables, tous acteurs du changement !

    FNE tient à rappeler que les agriculteurs ne sont pas les seuls responsables de la forte dépendance de l’agriculture française aux pesticides. Pour Bruno Genty, Président de FNE : « Des fabricants et distributeurs de pesticides, qui ont un intérêt économique évident à vendre toujours plus de pesticides, jusqu’au consommateur, souvent exigeant quant à « l’esthétique » des fruits et légumes qu’il achète, en passant par l’industrie agroalimentaire et la grande distribution qui imposent leurs normes et leurs standards, c’est l’ensemble des maillons de la chaîne qui est concerné par ce changement de modèle agricole. »

    FNE appelle à signer sa pétition pour l’interdiction des pesticides les plus dangereux
    pour la santé et l'environnement et l'application pleine et entière du plan Ecophyto 2018 :
    /fr/nos-dossiers/Agriculture/campagne-2011/la-petition.html