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inondation

  • Un état de catastrophe pas si naturelle que ça

    Le gouvernement vient de décréter l’état de catastrophe naturelle pour 275 communes suite aux récentes inondations. Une situation qui se répète d’année en année, sans qu’aucune leçon n’en soit tirée. France Nature Environnement rappelle que ces dégâts pourraient pourtant être en grande partie évités, à condition de revoir notre politique d’aménagement du territoire pour permettre à la nature de jouer son rôle de régulateur.

    Des phénomènes naturels aux dégâts dus à notre gestion du territoire

    L’inondation est la première cause de déclaration d’état de catastrophe naturelle en France : près de la moitié des communes françaises sont concernées par ce risque. Si la pluie et les crues sont des phénomènes naturels, le fait qu’ils génèrent de telles inondations et de tels dégâts est dû pour l’essentiel à notre façon d’aménager le territoire.

    L’imperméabilisation des sols, la construction sur de nouvelles zones à risques, l’édification systématique de digues, la destruction de zones naturelles et agricoles qui permettent de réguler les inondations… ne sont plus acceptables. Il est urgent de modifier notre mode d'aménagement du territoire et de s’appuyer sur des solutions fondées sur la nature pour éviter d’en arriver à de telles catastrophes :  il est nécessaire que tous les territoires à risque inondation soient couverts par un plan de prévention des risques, annexé sans délai au plan local d’urbanisme et opposé avec rigueur aux permis de construire.

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  • L'entente Aisne Oise va-telle disparaître ?

    L'entente Aisne Oise est un établissement public territorial de bassin (EPTB), qui gère l'ensemble des rivières du bassin hydrographique de l'Oise en matière de lutte contre les inondations.

    L'Aisne fait partie de ce bassin, en tant qu'affluent de l'Oise. L'Entente a été créée par 5 départements traversés par ces cours d'eau : l'Aisne, les Ardennes, la Marne,  la Meuse, et l'Oise dont les représentants forment le conseil d'administration.

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    Un texte de loi en discussion va modifier totalement le mode de gestion des risques inondation. Le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPAM) est actuellement en examen  et a déjà fait l'objet d'une navette entre les assemblées. Il est écrit dans l'article 35 B "Les communes sont compétentes en matière de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations"

    Les EPTB pourront toujours exister, mais en tenant compte de cette nouvelle compétence. "L’établissement public territorial de bassin peut également définir, après avis du comité de bassin et, lorsqu’elles existent, des commissions locales de l’eau concernées, un projet d’aménagement d’intérêt commun. Il le soumet aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale et aux établissements publics d’aménagement et de gestion de l’eau concernés qui, s’ils l’approuvent, lui transfèrent ou délèguent les compétences nécessaires à sa réalisation."

    D"après le site du Sénat, la loi a été adoptée définitivement le 19 décembre dernier après passage en commission mixte paritaire.

    Les EPTB (dont l'Entente Aisne Oise) verront donc leur périmètre redéfini par les nouvelles collectivités compétentes (communes et communautés de communes). La règle de formation sera identique à celle de la création des communautés de communes : périmètre proposé par le préfet, adoption par la règle de la majorité qualifiée.

     

    Les opposants à ce texte soulèvent au moins deux problèmes.

    Le périmètre de compétence ne sera plus obligatoirement celui du bassin, ce qui risque de faire perdre de la cohérence aux mesures prises.

    L'exercice de cette compétence nécessitera de donner les moyens financiers aux communes ( et communautés de communes). La création d'une taxe spécifique est inscrite dans le texte de loi, mais les opposants s'interrogent sur l'opportunité d'une création de taxe dans le contexte actuel.


    Les partisans de ce projet soulignent à l'inverse l'intérêt de rapprocher l'exercice de Carte-EPTB-212x300.jpegcette compétence de l'échelon de base des collectivités territoriales (et ce d'autant plus dans la perspective de la disparition des départements à moyens terme). Ils notent aussi que les communes possèdent la compétence urbanisme qui est totalement imbriquée avec cette problématique du risque inondation. (voir notre publication récente à ce sujet).

    Ils notent que les établissements de bassin qui devaient couvrir le territoire national en 2017, et cela est loin d'être une chose acquise.

    Les établissements existants voient  leur légitimité fortement remise en question par le vote de cette loi. Dans la période de transition qui s'ouvre, on voit mal comment ils pourraient "passer en force" sur des projets contestés. Les habitants de Savigny-sur-Aisne qui refusent la construction d'un barrage sur leur commune devraient pouvoir compter sur un nouveau sursis, ou même  sur un retrait de ce projet.

    Ils vont désormais devoir adapter leur stratégie à cette nouvelle donne, ainsi qu'à la situation qui va être générée par la réforme du scrutin cantonal. Le redécoupage des cantons n'est pas encore validé, mais il est presque certain que celui de Monthois disparaisse, entraînant la perte d'un élu local favorable aux thèses des opposants au barrage comme peut l'être l'actuel conseiller général .

     

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    La vallée de l'Aisne inondée près de Savigny (photo l'An Vert D R)


  • Prévention des inondations : qui peut le plus peut le moins.

    L'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme vient de publier une note sur l'exposition de l'Ile de France au risques d'inondation.

    Ce document s'appuie sur des travaux antérieurs (plan de prévention des risques d'inondation, PPRI, et les données d'urbanisme récentes), pour donner un état des lieux pour ce risque en région parisienne.

    Le document affirme que "Pour une crue d’occurrence centennale– considérée comme une crue moyenne par la directive Inondation –, les analyses révèlent la très forte exposition du parc de logements franciliens. Près de 435 000 logements (environ 8 %), totalisant 27,3 millions de m2 de surfaces habitables, sont potentiellement exposés aux inondations par débordement.

    Ces logements s’inscrivent essentiellement dans les lits majeurs de la Seine (81 %) et de la Marne (15 %) qui constituent le principal principal bassin de risques ; la répartition des autres logements se distribue entre les berges de l’Oise (moins de 1 %) et celles de l’ensemble des petites rivières (Essonne, Yerres, Loing, Epte…) qui irriguent le territoire francilien."

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    L'auteur de la note ajoute : "Si le système des ouvrages de protections (digues, batardeaux…) développé par la ville de Paris pourrait théoriquement protéger la voie publique parisienne d’une inondation par débordement jusqu’au niveau de la crue de 1910, les autres territoires de l’agglomération  centrale paraissent beaucoup plus vulnérables."

    Il conclut ainsi "Pour le citoyen, la connaissance de sa situation par rapport à des zones de risques devrait permettre à chacun d’anticiper les conséquences d’une inondation majeure, d’autant plus qu’il s’agit d’un phénomène lent. Le partage de l’information, le développement de cette culture du risque, dont le défaut est un constat largement partagé par les acteurs de la gestion des risques en Île-de-France, devraient constituer l’un des principaux axes d’actions des stratégies locales à mettre en œuvre à l’échelle des TRI."

    On peut dès la première lecture en tirer quelques conclusions :

    La préoccupation majeure est centrée sur une crue centennale, sachant que celle-ci surviendra à plus ou moins brève échéance. La problématique des barrages n'est même pas soulevée, ce qui est compréhensible quand on sait que l’hiver dernier les barrages-réservoir ont atteint leur remplissage maximal, et qu'il n'avaient plus dès ce moment aucun rôle possible de protection de l'aval. Comme le dit la note de l'IAU, une crue centennale est un phénomène lent et l'on peut ajouter un phénomène inexorable.

    Le document indique clairement les zones à cibler, parmi lesquelles les berges de l'Oise ne représentent que moins de 1 % du total. Il précise que "le nombre comme la part de logements construits en zones d’aléas fort à très fort sont en augmentation constante pour atteindre 18 500 logements et près de 50 % sur la dernière décennie." On peut affirmer que les constructions continuent à se multiplier en zone inondable, sans tenir compte des risques.

    Pour revenir à la situation locale, c'est à dire à l'intention de l'Entente Aisne Oise de construire des retenues sur les cours d'eau de ce bassin, en particulier un barrage à Savigny, on voit bien la très faible utilité de ces projets.

    Leur impact ne pourrait se traduire que sur un territoire très minoritaire parmi les zones inondables d'Ile de France.

    Ces barrages n'auraient aucune utilité en cas de crue centennale, ils sont en effet remplis encore plus Photo_049.jpgrapidement que les grands barrages du bassin de la Seine.

    La préoccupation principale pour la région parisienne est la survenue de cette crue centennale, et des mesures spécifiques doivent être prises localement : arrêt des constructions en zone à risque, protection des installations sensibles.

    Sans être ingénieur en hydraulique, il semble évident qu'une protection contre les risques d'une crue majeure serait d'autant plus efficace contre une crue moyenne, contre laquelle les barrages type Savigny sont conçus.

    On en conclut que lorsque les mesures nécessaires pour une protection contre une crue majeure auront été prises en région parisienne, l'utilité de la construction d'ouvrage du type de celui prévu à Savigny tendra vers zéro.

  • Les lacs-réservoirs du bassin de la Seine sont transparents

    Pour éviter les crues de la Seine en région parisienne, trois grands lacs-réservoirs ont été créés en amont.

    Ils régulent les débits de la Seine, de l'Aube et de la Marne, mais dans une certaine limite. En effet ces réservoirs ont une capacité maximale de près de 800 millions de mètres cubes d'eau. Ce jour les trois plus grands lacs ont atteint leur capacité maximale d'exploitation et sont de ce fait devenus transparents : ils relâchent autant d'eau qu'ils en captent, c'est à dire qu'ils n'ont plus aucune utilité.

    Voici le communiqué officiel :

    mardi 7 mai à 16h - Des débits importants sur le bassin amont de la Seine depuis début mai ont conduit à un remplissage total des 3 lacs-réservoirs Aube, Marne et Seine, en conformité avec leurs règlements d'eau et leurs consignes écrites d'exploitation.
    Cette situation exceptionnelle en cette période de l'année conduit à ce que les ouvrages soient transparents et à ce que les débits naturels de l'Aube, de la Seine et de la Marne transitent à l'aval de ces 3 lacs.

    La préfecture de l'Aube diffuse régulièrement des communiqués sur la gestion de cette situation.

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    On peut donc affirmer que tous ces travaux, toutes ces terres inondées n'ont plus aucune utilité dès que la pluviosité devient exceptionnelle. Il est fort étonnant de constater la rapidité avec laquelle la limite est atteinte, alors que nous ne sommes pourtant pas en situation de déluge. Cette insuffisance est connue de tous puisque la ville de Paris a réactualisé récemment son plan d'urgence en cas d'inondation, et que des dégâts supérieurs à ceux de la crue de 1910 sont attendus à une échéance plus ou moins proche.

    Par comparaison, le barrage de Savigny était dimensionné pour retenir 4 millions de mètres cube d'eau soit 200 fois moins que les retenues du bassin de la Seine. Ce barrage, s'il était construit, deviendrait "transparent" en très peu de temps, et n'aurait aucun effet en cas de pluviométrie élevée et persistante. Sa possible utilité se situe donc dans un créneau très étroit, pour une crue d'intensité moyenne et de durée faible.

    Il faut répéter que rien ne pourrait empêcher une crue majeure, et que, pour des crues moyennes, des mesures de précaution (zones inconstructibles, petites digues,..) alliées à une gestion douce des écoulements des eaux sont les plus efficaces.

    Il faut que tout ceci soit intégré à la réflexion sur la gestion des inondations des bassins de l'Aisne et de l'Oise pour éviter d'imposer à Savigny ou ailleurs des ouvrages inutiles et dangereux.

  • Série noire à la centrale nucléaire de Fort Calhoun, dans le Nebraska

    Ce ne sont pas seulement les tremblements de terre exceptionnels qui menacent les centrales nucléaires, les inondations aussi.

     

    Le point faible des centrales nucléaires se situe au niveau du refroidissement, qui ne doit jamais être interrompu sous peine de fusion du coeur . L'eau est  le plus souvent utilisée pour cet usage, mais qui dit eau dit mer et tempête possible ou rivière et inondation ou séchesse éventuelles.

    Et après le Japon, c'est le tour des États-Unis de connaître des difficultés majeures : un article de "Sortir du nucléaire"

     

    Nos informations proviennent de la page spéciale du Nuclear Information and Resource Service (NIRS) : http://www.nirs.org/reactorwatch/accidents/fortcalhoun.htm

    La centrale nucléaire de Fort Calhoun (Nebraska), composée d’un réacteur de 500 MW, est actuellement4df8ad3fac74f.image.jpg menacée par les inondations causées par le débordement du Missouri.

    Cette centrale est à l’arrêt depuis le 9 avril pour rechargement de combustible. L’opération est terminée, un tiers du combustible ayant été renouvelé, mais elle n’a pas encore redémarré. Les piscines de combustibles contiennent actuellement environ 670 tonnes de combustible usé, pour une radioactivité de 100 millions de curies (aux Etats-Unis, depuis 1992, le combustible usé reste stocké sur les sites). Le césium 137 (radioélément d’une demie-vie de 30 ans, connu pour causer des lésions aux viscères) représente 40 % de cette radioactivité. Ce seul réacteur contiendrait donc plus de Césium 137 dans ses déchets que ce qui a été relâché par les quatre réacteurs de Fukushima Daiichi jusqu’ici.

    Le site est actuellement en alerte maximale, étant encerclé par les eaux à la suite d’une crue du Missouri. La centrale est en effet située à 1004 pieds (environ 306 mètres) au-dessus du niveau de la mer. Selon la Nuclear Regulatory Commission, le niveau des eaux au 15 juin était de 1005 pieds et 7 pouces au-dessus du niveau de la mer, et pouvait atteindre 1006 pieds et 4 pouces dans les prochains jours.

    Par ailleurs, deux autres évènements se sont produits ces derniers jours :
    - le 7 juin, un incendie dans une armoire électrique a privé le site d’alimentation électrique, et donc privé les piscines, qui contenaient du combustible encore chaud, de refroidissement pendant 90 minutes.
    - le 13 juin, un rejet d’eau depuis la centrale dans le Missouri s’est produit, au rythme de 105 gallons (environ 397 litre) à la minute, pendant une durée indéterminée. Il n’est pas possible de savoir si cette eau, qui provenait du bâtiment administratif, était irradiée.

    Nous ne pouvons pas fournir plus d’informations pour le moment et vous invitons à consulter la page du NIRS : http://www.nirs.org/reactorwatch/accidents/fortcalhoun.htm

    Plus encore que la submersion des piscines, le risque est bien que l’eau n’endommage les systèmes de refroidissement et d’alimentation électrique de la centrale.

    Un tel scénario n’a malheureusement rien d’exceptionnel...

    Ainsi, lors de la fameuse tempête de 1999, à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) une forte inondation a également touché une partie des bâtiments, mettant hors d’usage plusieurs dispositifs du système de refroidissement, avant d’atteindre la moitié des pompes. Pendant quelques heures, la sûreté du réacteur n°1 n’a plus reposé que sur deux pompes. Du fait de la crainte du "bug de l’an 2000", les techniciens de la centrale étaient sur le pied de guerre et la catastrophe a pu être évitée de justesse... mais si de telles conditions n’avaient pas été réunies, ou si la marée avait été plus forte, on aurait pu craindre une défaillance totale des systèmes de refroidissement, pouvant potentiellement mener à la fusion du coeur (1).

    Une partie des centrales nucléaires françaises sont situées le long de fleuves sujets à de grandes crues (comme la Loire). La centrale de Gravelines, dans le Nord, est construite sur un polder, à proximité d’un réseau de canaux (2). Du fait des changements climatiques, les phénomènes extrêmes (tempêtes, fortes pluies) pourraient voir leur fréquence et leur amplitude s’accroître. Il est donc urgent de sortir du nucléaire, avant que de tels phénomènes ne provoquent un accident grave sur nos centrales.

    (1) Le Blayais dans la tempête ou merci au bogue de l’an 2000, in Nucléaire : le déclin de l’empire français, Les Cahiers de Global Chance, 2011

  • Crues de l'Aisne : le nouveau rapport est disponible

    Comme nous vous l'annoncions mardi dernier, ça bouge du côté de la prévention des inondations et du barrage de Savigny.

     

    Photo_049.jpgLe rapport de la CEMAGREF est disponible (pour le voir cliquer ici), et il préconise une vision nouvelle et un cadre beaucoup plus large que ceux retenus par l'Entente Aisne-Oise.

    C'est donc une étape importante pour cette bataille, mais le combat est loin d'être gagné.

    Il reste de nombreux points à éclaicir, et la position du Conseil Général semble toujours ambiguë, entre sa participation à l'Entente et sa demande à la CEMAGREF d'encadrer le travail de cette même Entente : de l'auto-surveillance ?

    Nous vous donnons ci-dessous un extrait de la note du site des opposants au barrage de Savigny, en attendant une prochaine AG de leur association (prévue le 12 mars prochain).

     

     

    Vous sachant tous impatients, voici une très brève synthèse :
    * Les études menées par l’Entente sont incomplètes, il faut donc mener de nouvelles études.
    * Ces nouvelles études seront financées par l’Entente.
    * La Préfecture et le Conseil Général mandate le CEMAGREF pour encadrer l’Entente dans le conduite des nouvelles études.
    * Les nouvelles études porteront sur l’ensemble du bassin versant de l’Aire et de l’Aisne, incluant la zone aval de leur confluence jusqu'à au moins Attigny.

    Ce qui est en demi-teinte dans cette réunion et dans le compte rendu du CEMAGREF :
    * Les raisons de l’abandon du site de Condé les Autry ne sont pas explicitées.
    * Les raisons jadis économiques seraient maintenant techniques.
    * Les protagonistes (l’Entente et le CG ) refusent toujours de clarifier la position de la Marne et continuent de prétendre que s’il n’y a pas de retenue dans ce département c’est uniquement pour des raisons techniques.

  • Savigny sur FR3

    FR3 a consacré un reportage au problème du barrage envisagé à Savigny.

     

    Il est passé au journal régional du 10 / 01.


     

    Vous pouvez le voir par ce lien.


    Voir le reportage de la minute 4' 25 à la minute 6' 55.

     

     

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