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Série noire à la centrale nucléaire de Fort Calhoun, dans le Nebraska

Ce ne sont pas seulement les tremblements de terre exceptionnels qui menacent les centrales nucléaires, les inondations aussi.

 

Le point faible des centrales nucléaires se situe au niveau du refroidissement, qui ne doit jamais être interrompu sous peine de fusion du coeur . L'eau est  le plus souvent utilisée pour cet usage, mais qui dit eau dit mer et tempête possible ou rivière et inondation ou séchesse éventuelles.

Et après le Japon, c'est le tour des États-Unis de connaître des difficultés majeures : un article de "Sortir du nucléaire"

 

Nos informations proviennent de la page spéciale du Nuclear Information and Resource Service (NIRS) : http://www.nirs.org/reactorwatch/accidents/fortcalhoun.htm

La centrale nucléaire de Fort Calhoun (Nebraska), composée d’un réacteur de 500 MW, est actuellement4df8ad3fac74f.image.jpg menacée par les inondations causées par le débordement du Missouri.

Cette centrale est à l’arrêt depuis le 9 avril pour rechargement de combustible. L’opération est terminée, un tiers du combustible ayant été renouvelé, mais elle n’a pas encore redémarré. Les piscines de combustibles contiennent actuellement environ 670 tonnes de combustible usé, pour une radioactivité de 100 millions de curies (aux Etats-Unis, depuis 1992, le combustible usé reste stocké sur les sites). Le césium 137 (radioélément d’une demie-vie de 30 ans, connu pour causer des lésions aux viscères) représente 40 % de cette radioactivité. Ce seul réacteur contiendrait donc plus de Césium 137 dans ses déchets que ce qui a été relâché par les quatre réacteurs de Fukushima Daiichi jusqu’ici.

Le site est actuellement en alerte maximale, étant encerclé par les eaux à la suite d’une crue du Missouri. La centrale est en effet située à 1004 pieds (environ 306 mètres) au-dessus du niveau de la mer. Selon la Nuclear Regulatory Commission, le niveau des eaux au 15 juin était de 1005 pieds et 7 pouces au-dessus du niveau de la mer, et pouvait atteindre 1006 pieds et 4 pouces dans les prochains jours.

Par ailleurs, deux autres évènements se sont produits ces derniers jours :
- le 7 juin, un incendie dans une armoire électrique a privé le site d’alimentation électrique, et donc privé les piscines, qui contenaient du combustible encore chaud, de refroidissement pendant 90 minutes.
- le 13 juin, un rejet d’eau depuis la centrale dans le Missouri s’est produit, au rythme de 105 gallons (environ 397 litre) à la minute, pendant une durée indéterminée. Il n’est pas possible de savoir si cette eau, qui provenait du bâtiment administratif, était irradiée.

Nous ne pouvons pas fournir plus d’informations pour le moment et vous invitons à consulter la page du NIRS : http://www.nirs.org/reactorwatch/accidents/fortcalhoun.htm

Plus encore que la submersion des piscines, le risque est bien que l’eau n’endommage les systèmes de refroidissement et d’alimentation électrique de la centrale.

Un tel scénario n’a malheureusement rien d’exceptionnel...

Ainsi, lors de la fameuse tempête de 1999, à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) une forte inondation a également touché une partie des bâtiments, mettant hors d’usage plusieurs dispositifs du système de refroidissement, avant d’atteindre la moitié des pompes. Pendant quelques heures, la sûreté du réacteur n°1 n’a plus reposé que sur deux pompes. Du fait de la crainte du "bug de l’an 2000", les techniciens de la centrale étaient sur le pied de guerre et la catastrophe a pu être évitée de justesse... mais si de telles conditions n’avaient pas été réunies, ou si la marée avait été plus forte, on aurait pu craindre une défaillance totale des systèmes de refroidissement, pouvant potentiellement mener à la fusion du coeur (1).

Une partie des centrales nucléaires françaises sont situées le long de fleuves sujets à de grandes crues (comme la Loire). La centrale de Gravelines, dans le Nord, est construite sur un polder, à proximité d’un réseau de canaux (2). Du fait des changements climatiques, les phénomènes extrêmes (tempêtes, fortes pluies) pourraient voir leur fréquence et leur amplitude s’accroître. Il est donc urgent de sortir du nucléaire, avant que de tels phénomènes ne provoquent un accident grave sur nos centrales.

(1) Le Blayais dans la tempête ou merci au bogue de l’an 2000, in Nucléaire : le déclin de l’empire français, Les Cahiers de Global Chance, 2011

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