En s'appuyant notamment sur la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes décidée par l'ONU, la section de Vouziers de la Ligue des Droits de l'Homme a organisé ce jeudi 23 novembre une conférence-débat. Une vingtaine de personnes ont assisté à cette soirée, et ont pu recevoir des explications de Maitre Agnès Leborgne, avocate à Charleville et de David Legros, juriste du CIDFF 08(Centre d’Information sur les Droits des Femmes et de la Famille).
L'ONU fait le constat "qu'aujourd’hui, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde.
Les inégalités entre les sexes persistent dans le monde entier, empêchant les femmes et les filles d'exercer leurs droits fondamentaux et compromettant les perspectives qui s'offrent à elles. Selon le dernier rapport du Secrétaire général des Nations Unies, des efforts plus énergiques devront être faits pour parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser les femmes et les filles, notamment sur le plan juridique, afin de lutter contre les discriminations sexistes profondément ancrées, qui sont souvent la conséquence d'attitudes patriarcales et de normes sociales apparentées.
La violence à l'égard des femmes est la forme la plus extrême de discrimination. D'après les données recueillies auprès de 87 pays de 2005 à 2016, 19% des femmes âgées de 15 à 49 ans affirmaient avoir subi des violences physiques ou sexuelles infligées par un partenaire intime au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête. Dans les cas les plus extrêmes, ces violences peuvent conduire à la mort. En 2012, près de la moitié des femmes victimes d'homicides volontaires dans le monde avaient été tuées par un partenaire intime ou un membre de leur famille, contre 6% des hommes.
La mutilation génitale féminine représente un autre cas d'extrême violence. Cette pratique a baissé de 24% depuis l'an 2000 environ. Pourtant, sa prévalence reste élevée dans certains des 30 pays disposant de données représentatives à ce sujet. Une enquête réalisée dans ces pays vers 2015 révèle que plus d'une fille sur 3 âgées de 15 à 19 ans a subi un type de mutilation sexuelle, contre près d'une sur deux autour de l'an 2000."
Dans notre secteur et dans les Ardennes, le même cri d'alarme peut être lancé. Heureusement, des réseaux sont en place, et se montrent fort utiles malgré des moyens limités. Le CIDFF 08 tient une permanence à Vouziers tous les 15 jours. (Un jeudi sur deux : 9h00 - 12h00 ; sur rendez-vous, tél. : 03 24 37 39 98).
Les professionnels ( santé, travailleurs sociaux, gendarmes) sont de mieux en mieux formés. Mais cette violence est trop souvent cachée, voire niée. Un changement radical des mentalités sera nécessaire pour faire cesser ce scandale meurtrier. Il faudra pour cela un travail de longue haleine, dont la soirée de jeudi n'était qu'une modeste, mais indispensable étape.
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