Dans une note publiée ce jour, l'Institut national de la statistique et des études économiques ( INSEE) dresse le tableau de l'évolution de la population des Ardennes. Ces chiffres sont connus, mais le plus inquiétant se trouve dans la projection que fait l'étude pour les années à venir. D'ici 2050, notre collectivité pourrait connaître la chute la plus importante parmi les départements français.
Voici des extraits de cette publication :
"En cinquante ans, le département des Ardennes a perdu 22 500 habitants, dont 5 500 entre 2010 et 2015"
"Comme la plupart des autres départements du nord-est, la situation des Ardennes ne s’améliorerait guère. Ce département pourrait connaître la plus forte baisse de population en France métropolitaine d’ici à 2050."
Une déprise dans les Ardennes qui perdure depuis le milieu des années 70
"Entre 2010 et 2015, le département des Ardennes connaît une situation de déprise démographique. Le nombre d’habitants passe de 283 250 à 277 750 : c'est une diminution de 0,39 % en moyenne chaque année, soit la troisième plus forte des départements en déprise du Grand Est, derrière les Vosges et la Haute-Marne."
Entre nord-est et centre de la France, les mouvements naturels et migratoires s’opposent
"Les phénomènes tendanciels influant sur l’évolution de la population peuvent se répartir en deux catégories : d’une part, ceux liés au solde naturel, soit la différence entre les naissances et les décès intervenus au cours de la période, et d’autre part, ceux ayant trait au solde migratoire, soit la différence entre le nombre de personnes ayant déménagé pour s’installer sur le territoire et le nombre de celles qui en sont parties.
Pour les Ardennes, l’excédent des naissances sur les décès ne compense pas les échanges migratoires déficitaires, que ce soit sur la période récente ou sur les cinquante dernières années"
Les Ardennes, le plus jeune département en déprise de longue période
"Du point de vue de la structure par âge, parmi les départements du nord-est en recul démographique, les Ardennes se situent entre les plus jeunes de l’Aisne et de la Moselle, et ceux plus vieillissants de la Haute-Saône et de la Meuse. Pourtant, la contribution du solde naturel à la réduction du nombre d’habitants s’avère dans les Ardennes deux fois inférieure à celle de l'Aisne et de la Moselle, et plus proche de celle de la Haute-Saône et de la Meuse. La natalité y est pénalisée par un nombre de femmes en âge de procréer nettement plus faible qu’en Moselle et d’une fécondité moins importante que dans l’Aisne. Malgré une moindre présence de seniors par rapport à la Haute-Saône et à la Meuse, le nombre de décès dans les Ardennes demeure relativement élevé en raison d’une espérance de vie qui est l’une des plus basses des départements en déprise. "
Un manque d’attractivité résidentielle, notamment vis-à-vis des seniors
"Comme tous les départements du nord-est de la France en déprise, celui des Ardennes se caractérise surtout par un fort déficit migratoire. La contribution de ce dernier à la baisse de la population est de 0,51 point par an entre 2010 et 2015, soit le déficit le plus important de tous les départements en déprise de France métropolitaine. Ce fort manque d’attractivité résidentielle n’est pas nouveau : sur les cinquante dernières années, le département se classe second (- 0,63 point par an), derrière la Haute-Marne (- 0,67). Il est particulièrement marqué chez les jeunes. En 2014, parmi les 97 390 habitants des Ardennes qui ont moins de 30 ans, 3 170 déclarent qu’ils habitaient dans un autre département français un an auparavant. Dans le reste du territoire national, 3 780 vivaient dans les Ardennes et en sont partis, soit un déficit entre les entrées et les sorties représentant 0,6 % des jeunes Ardennais. Ces mouvements résidentiels correspondent principalement à un rapprochement des jeunes de leur lieu d’études à partir de 18 ans."
Dans les Ardennes, la perte de population pourrait être la plus forte à l’horizon 2050
"Les phénomènes sous-jacents à la déprise ont une incidence forte sur les dynamiques démographiques futures des départements. En supposant que les tendances récentes se prolongent (s, le nombre d’habitants des Ardennes pourrait diminuer de 1 150 par an d’ici à 2050, soit - 0,44 %, un rythme proche de celui de 2010-2015."
"L’effet du vieillissement serait accentué dans les Ardennes : avec l’augmentation du nombre de seniors, plus enclins à quitter le département, ce dernier perdrait d’autant plus d’habitants au jeu des migrations résidentielles. En l’absence de choc exogène, les Ardennes pourraient ainsi devenir le département de France métropolitaine où le rythme de la déprise serait le plus élevé sur la période 2015-2050. "
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