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société - Page 146

  • Plan de relance : les plus précaires, une fois de plus ignorés !

    Communiqué du collectif "alerte", dont voici un extrait de sa présentation sur son site.

    (...)ALERTE a pour objectif l’éradication de la pauvreté - prioritairement de la grande pauvreté - et de l’exclusion. Il s’appuie sur un objectif de reconnaissance des droits fondamentaux, dans le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains, en promouvant l’accès de tous aux droits de tous. Pour ALERTE, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion doit être une réelle priorité nationale, globale et durable.

    Le collectif plaide également pour la participation systématique des personnes concernées dans l’élaboration des politiques publiques. (...)

     

    Le gouvernement, à travers le plan de relance économique qu’il vient de présenter, n’a une nouvelle fois pas pris la mesure de la réalité vécue par 9 millions de nos concitoyens, dont 3 millions d’enfants. En effet, moins de 1 % des 100 milliards débloqués dans le cadre de ce plan est dédié aux plus précaires.  Les associations de lutte contre l’exclusion s’étonnent que, malgré la promesse de Jean Castex de proposer des « dispositions extrêmement ambitieuses pour les Français », le gouvernement ait une nouvelle fois fait l’impasse sur les plus pauvres, pourtant premières victimes de la crise sanitaire. Le collectif ALERTE rappelle donc de nouveau l’urgence de développer des politiques ambitieuses afin d’éradiquer structurellement la pauvreté dans notre pays.

    Perte d’emplois et de revenus, réduction de l’activité, augmentation des charges pendant le confinement, endettement, impayés de loyer, réduction drastique du reste à vivre qui pousse de plus en plus de gens vers les lieux de distribution alimentaire, rupture scolaire, surmortalité : les personnes en situation de précarité sont les premières à subir les effets de la crise alors que leur conditions de vie étaient déjà critiques auparavant, comme l’a souligné à de nombreuses reprises le collectif ALERTE. Nous sommes aujourd’hui face à une aggravation, un basculement et un ancrage d’une frange de la population dans la grande précarité. Alors que la paupérisation des 15-30 ans s’accélère, le plan de relance ne comporte aucune mesure qui leur garantisse un emploi stable et un revenu décent. Il faut agir maintenant !

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  • Des associations environnementales boycottent le Conseil de transition écologique

    Extraits tirés de l'article de Laury-Anne Cholez (Reporterre) le 2 septembre 2020 .

    La politique de la chaise vide. Voici la stratégie adoptée par France Nature Environnement (FNE), la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et les Amis de la Terre. Les trois associations ont refusé de participer à la réunion de rentrée du Conseil national de la transition écologique (CNTE) mardi 1er septembre. Elles dénoncent les régressions environnementales du gouvernement, sa complaisance envers les lobbies agricoles et cynégétiques, ainsi que le court-circuitage des corps intermédiaires.

    « On ne va pas servir d’alibi une fois de plus au CNTE, explique à Reporterre Arnaud Schwartz, le président de France Nature Environnement. Dans les premières années de la mandature, nous avons laissé le bénéfice du doute au gouvernement en attendant des résultats. Mais on ne les voit pas arriver. Ou alors, ils sont beaucoup trop faibles face aux destructions qui se poursuivent. Le président de la République est le champion des beaux discours mais les actes ne suivent pas. Au contraire, nous sommes face à de multiples régressions. Discrètement, il détricote le droit de l’environnement et la capacité des citoyens à s’informer. »

    La dérogation sur l’utilisation des néonicotinoïdes promise aux betteraviers aura eu raison de la patience des associations. Cet insecticide, connu pour être un « tueur d’abeilles », est en effet interdit en France depuis le 1er septembre 2018, à la suite de la loi biodiversité de 2016. Un texte défendu à l’époque par la députée Barbara Pompili, devenue depuis ministre de la Transition écologique.

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  • L’Etat autorise à nouveau la chasse des tourterelles des bois

    Communiqué de la LPO le 28.08.2020

    A 5 mois d’accueillir le Congrès mondial de l’Union Internationale de Conservation de la Nature à Marseille, la France autorise la chasse de près de 18000 tourterelles des bois, espèce menacée d’extinction et classée sur les listes rouges de l’UICN. La LPO a décidé de réagir devant le Conseil d'Etat.

    Le 27 août 2020, l'arrêté relatif à la chasse de la tourterelle des bois en France métropolitaine pendant la saison 2020-2021 a été publié au Journal Officiel. Il fixe un quota de prélévement maximal de 17460 oiseaux. 

    Peu importe les courriers de grandes ONG de protection de la nature du Royaume Uni, d’Allemagne, des Pays Bas… demandant à la France de ne plus tirer sur cette espèce migratrice devenue très rare dans leur pays.

    Peu importe que la Commission Européenne ait demandé en 2018 aux Etats membres de suspendre la chasse de cet oiseau. Peu importe l’ouverture d’une procédure d'infraction contre la France sur ce même sujet en juillet 2020.

    Peu importe que le Comité des experts de la gestion adaptative ait conclu en mai 2019 et réitéré en juin  2020 sur la nécessité de stopper la chasse de cette espèce. Il a suffi au Ministère normalement chargé de préserver la faune sauvage, d’exiger dudit comité qu’il refasse ses calculs pour arriver à un quota positif. Le chiffre de 17460 prélèvements fut ainsi sorti des modèles populationnels de la plateforme technique du CEGA en précisant que la probabilité de stabiliser les populations équivaut alors à une chance sur deux, et qu’elle dépend de la bonne disposition des autres pays à réduire également leurs prélèvements ! 

    Peu importe que l’arrêté pour la saison 2019-2020 ait été attaqué par la LPO et soit toujours en attente de jugement.

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  • Macron suspend partiellement la chasse à la glu

    Publié par la Tribune de Genève le 27.08.2020

    La méthode consistant à immobiliser des oiseaux sur des branches à l’aide de colle afin d’en faire des proies ne sera plus autorisée cette année pour les grives et les merles, a annoncé ce jeudi le président français.

    Emmanuel Macron a décidé de suspendre cette année la chasse à la glu pour les grives et les merles, a annoncé jeudi l’Élysée, dans l’attente d’une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne sur cette méthode de chasse controversée.

    Le chef de l’État a pris cette décision mercredi, après avoir reçu le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, en présence de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, a précisé la présidence.

     

    En revanche «les quotas des autres chasses traditionnelles sont maintenus à leur niveau de l’an dernier», a ajouté l’Élysée.

    Demande de la Commission européenne

    Le 2 juillet, la Commission européenne avait une nouvelle fois demandé à la France de mettre fin «à la chasse illégale et de réexaminer ses méthodes de capture d’oiseaux», pointant du doigt notamment la chasse à la glu, pour les grives, et aux filets, pour les alouettes.

    Fin 2019, le Conseil d’État avait saisi la Cour de justice de l’Union européenne pour qu’elle précise si la directive «Oiseaux» permet d’autoriser la capture à la glu de certaines espèces d’oiseaux sauvages, sans avoir obtenu de réponse pour l’instant.

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  • ZÉRO ARTIFICIALISATION NETTE : une opportunité de relance verte

    La LPO publie une analyse et des propositions en vue d’atteindre cet objectif essentiel à la sauvegarde de la biodiversité.

    Le rapport de l’IPBES place l’altération des habitats au rang de la principale cause d’érosion de la biodiversité à l’échelle planétaire. Les deux principaux facteurs d’altération sont l’extension des terres agricoles et la croissance des zones urbaines et des infrastructures. Cette dernière dynamique est qualifiée d’artificialisation. 

    Dans toutes les régions du monde, plus de 50% de la population vit désormais dans des zones urbaines, et cette proportion dépasse les 80% en Europe et en Amérique du Nord. Mais l’artificialisation progresse plus vite encore que la population: depuis 1981, celle-ci a augmenté en France de 70% alors que la population augmentait «seulement» de 19%. Avec près de 10% du territoire artificialisé, nous nous situons à un niveau légèrement supérieur à la moyenne européenne. 

    Plusieurs engagements ont été pris par les pouvoirs publics pour stopper cette évolution:

    • Les lois sur l’urbanisme (lois SRU(2000), Grenelle II (2010) et ALUR (2014)) visaient à limiter la périurbanisation à travers les documents d’urbanisme.
    • La loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche(2010) a fixé un objectif de réduction de moitié à l’horizon 2020 du rythme d’artificialisation des terres agricoles.
    • Le quinzième objectif de développement durable (ODD15) de l’Agenda 2030 de l’ONU adopté par la France («préserver et restaurer les écosystèmes terrestres»).
    • Le plan biodiversité publié en juillet 2018 vient conforter et renforcer cette ambition en fixant un objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
    • L’instruction du Gouvernement du 29 juillet 2019 relative à l’engagement de l’État en faveur d’une gestion économe de l’espace et la création de l’Observatoire de l’Artificialisation des Sols. 

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  • Sécheresse : les centrales nucléaires de Chooz sont à l'arrêt, le débit de la Meuse étant trop faible

    Extraits de l’article de la rtbf.be

    La production électrique d’origine nucléaire est désormais réduite. Chooz, sur la Meuse, en France, a mis ses deux centrales à l’arrêt. Le débit du fleuve est trop bas depuis une douzaine de jours.

    Dans ces circonstances, l’eau pompée pour refroidir les réacteurs et ensuite rejetée dans le fleuve, perturberait l’écosystème et l’approvisionnement en aval.

    10% de la production nucléaire française

    Techniquement, les centrales de Chooz pourraient fonctionner mais un accord belgo-français les en empêche. Dès que le débit descend sous les 22m³/seconde pendant 12 jours consécutifs, un réacteur doit s’arrêter. Si l’on passe sous les 20m³/seconde, les deux unités sont stoppées.

    La perte n’est pas mince. Elle représente un dixième de la capacité de production nucléaire française.

    Vulnérabilité nucléaire

    Les étés mettent régulièrement en évidence la difficulté des sites nucléaires à s’adapter au changement climatique. La situation de Chooz n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel : en automne 2018, elle a déjà dû se mettre en veilleuse pour les mêmes raisons.

    Chaque année, EDF doit d’ailleurs stopper la production de plusieurs centrales : 22 réacteurs sur 58 ont été touchés par des arrêts ou des baisses de production ces 20 dernières années.

    La nouvelle normalité

    Depuis 4 ans, le scénario se répète. Le débit des cours d’eau ralentit, les prairies et les champs sont desséchés, les forestiers redoutent des incendies.

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  • La mémoire confisquée des falsos positivos

    Afin de gonfler ses statistiques et toucher une récompense, l’armée colombienne a déguisé en guérilleros des innocents, les a enlevés, puis tués. Depuis plus de dix ans, des femmes se battent pour rendre justice à ces « faux positifs », leurs hommes disparus.

    Le leurre de Clara Inés Méndez n’a fonctionné que quelques heures. Des polochons placés dans les lits de son fils, Edward, et de son neveu, Weimar, comme de fausses silhouettes, afin que son mari ne se doute pas de leur absence. Elle pensait que les deux cousins, âgés de 19 ans, sortis quelques heures plus tôt, allaient revenir après avoir raccompagné leur amie. Même tard dans la nuit… Finalement, le lendemain, le 21 juin 2004, après une longue journée de recherches, Clara Inés se rend à l’évidence. Et lorsque son mari rentre du boulot, elle lui avoue : oui, elle a laissé les gamins sortir. Oui, ils ne sont jamais rentrés.

    Après deux jours de recherches, l’horreur. Un proche prévient son mari que les corps de son fils et de son neveu disparus ont été identifiés, en banlieue sud de Bogotá, la capitale. La télévision parle de deux guérilleros, vêtus d’uniformes militaires, portant sur eux les papiers d’Edward Benjamin Rincon Méndez, 19 ans, et de Weimar Armando Castro Méndez, 19 ans. Direction la morgue, ses murs blancs, ses frigos gris. Le drap se lève et Clara découvre le visage de son fils. Puis celui de son neveu. Beatriz Méndez, soeur de Clara Inés et mère de Weimar, s’est terrée à la campagne pendant quelques mois, refusant de manger, refusant de vivre. « Ce sont mes autres enfants qui m’ont permis de continuer », soupire-t-elle. Puis, en 2008, elle rejoint les Mafapo (Madres de falsos positivos), pour réclamer justice. « J’ai entendu parler à la radio des Mafapo dont les enfants, de simples civils selon leurs mères, ont été retrouvés exécutés, vêtus de ces mêmes vêtements de guérilleros. J’ai directement pensé : mais oui ! c’est la même histoire que celle de mes fils ! », se souvient-elle.

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