politique nationale - Page 265
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Fraude sociale : des préjugés à la réalité
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Chômage : toujours pas d'inversion de la courbe
Les chiffres du nombre de chômeurs publiés ce jour sont à interpréter avec prudence, suite au bug informatique du mois d'août.
La DARES qui donne ces chiffres estime qu'il faut comparer le mois de septembre au mois de juillet, sans tenir compte de l'anomalie du mois d'août. En faisant cela, on constate que la tendance est toujours à l'augmentation. Et les plans sociaux annoncés ces derniers jours n'incitent pas à un optimisme pour la fin de l'année.
La vague des licenciements qui touche l'agro-alimentaire en Bretagne démontre de manière exemplaire le fonctionnement de l'économie libérale : l'Allemagne fait tourner ses abattoirs avec des ouvriers payés en dessous du SMIC français, mettant en faillite les filières bretonnes. Il n'y a pas dans ce cas de distorsion de concurrence d'après les critères européens, puisque le social ne compte pas.
Par contre, il n'est pas possible d'aider un service public (voir le cas des transports vers la Corse par exemple) cela crée un trouble insupportable. Le chemin est bien balisé pour les entreprises : vous pouvez baisser vos coûts en faisant porter la charge sur les salariés, mais ne comptez pas sur un solidarité nationale qui constituerait un crime anti-libéralisme.
Voici les derniers chiffres officiels :
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 295 700 en France métropolitaine fin septembre 2013. Ce nombre est en hausse de 1,9 % (+60 000), après une baisse de 1,5 % en août (-50 000). Au final, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A a augmenté de 0,3 % (+10 000) entre juillet et septembre 2013. Sur un an, il croît de 8,1 %.
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories B et C s’établit à 1 547 700 en France métropolitaine fin septembre 2013. En septembre, le nombre de ceux de catégorie B est en hausse de 1,0 %, après une baisse de 2,6 % en août (+6,2 % sur un an), et le nombre de ceux de catégorie C diminue de 1,3 %, après avoir augmenté de 0,5 % en août (+5,2 % sur un an). Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 843 400 en France métropolitaine fin septembre 2013 (5 141 000 en France y compris Dom). Ce nombre est en hausse de 1,1 % (+54 200) au mois de septembre, après une baisse de 1,3 % en août (-62 700). Au final, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A, B, C a diminué de 0,2 % (-8 500) entre juillet et septembre 2013. Sur un an, il augmente de 7,3 %
Et voici les chiffes régionaux, données par la DIRECCTE Champagne-Ardenne :
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi de catégorie A s'établit à 75 838 en Champagne-Ardenne, fin septembre 2013. Ce nombre augmente de 7,1 % (+ 5056) par rapport à la fin août 2013 (+ 16,6 % sur un an).
Par département, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A varie de + 2,7 % à + 9,9 % en septembre 2013 par rapport à fin août :
Ardennes (+ 2,7 %), Aube (+ 7,9 %), Marne (+ 9,9 %), Haute-Marne (+ 4,8 %).
En Champagne-Ardenne, le nombre des demandeurs d'emploi de catégorie A, B, C s'établit à 107 057 fin septembre 2013. Ce nombre croît de 0,8 % (+ 886) au mois de septembre (+ 7,7 % sur un an).
Par département, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, B, C varie de + 0,5% à + 1,5% en septembre 2013 par rapport à fin août :
Ardennes (+ 0,5 %), Aube (+ 1,5 %), Marne (+ 0,6 %), Haute-Marne (+ 0,9 %) -
Jean-Baptiste Eyraud passé à tabac par les CRS: deux côtes cassées, silence radio ?
Communiqué d'ATTAC
Ce qui s'est passé samedi après-midi place de la République à Paris est à la fois banal et indigne. Banal parce que la répression contre les mouvements sociaux est devenue une routine quotidienne dans notre pays, sous Manuel Valls comme sous Brice Hortefeux, et en particulier contre les sans logis ou les sans emploi.
Indigne parce que les forces de l'ordre ont dispersé violemment et illégalement un rassemblement déclaré de façon parfaitement légale par le DAL place de la République. Plusieurs mères de famille ont été frappées. Jean-Baptiste Eyraud, le porte parole du DAL, a été roué de coups de pieds alors qu'il s'était assis par terre en attendant de pouvoir sortir de l'encerclement policier auquel les manifestants étaient soumis. Il a eu deux côtes cassées. Pas de dépêche des agences de presse, pas un mot dans la plupart des quotidiens, silence à la radio.
Les CRS et leur hiérarchie présente sur place ce samedi 17 octobre ne pouvaient ignorer qui est
Jean-Baptiste Eyraud. Depuis vingt ans il lutte avec le DAL contre l'indifférence et le silence qui entoure le drame des sans logis et des mal logés. Par son activité inlassable et son énergie communicative, il a permis aux sans logis de disposer d'un outil et une voix écoutée et respectée. Il contribue sans trêve à mettre à nu les contradictions entre les discours et les actes des politiciens, prolixes en promesses mais avares en réalisations.
En frappant Jean-Baptiste Eyraud, les forces de l'ordre n'ont pas agi au hasard: cibler une de ces figures les plus connues vise à répandre la peur dans tout le mouvement social. Ce gouvernement est aussi dur avec les démunis qu'il est prévenant envers les grands patrons et banquiers. La Préfecture de Paris et Manuel Valls doivent cesser leurs agissements brutaux et illégaux. Le gouvernement doit appliquer la loi DALO, le droit à l'hébergement, les réquisitions de logement. En s'engageant dans une politique répressive indigne, le gouvernement saccage les principes de solidarité et de justice, seuls à même de faire barrage à la droite extrême.
Attac France,
Paris, le 22 octobre 2013 -
A Rethel comme partout, le F.N. est antirépublicain et infréquentable
Communiqué de la section vouzinoise de la Ligue des Droits de l'Homme.
Il est légitime et parfois nécessaire dans une démocratie de critiquer un élu ou un ministre sur ses actes politiques .
Mais cela suppose d'avoir un tant soit peu d'arguments dignes de ce nom, ce qui ne semble pas à la portée de Mme Leclère, qui doit puiser son inspiration au niveau zéro des forums de discussion où elle trouve des supporters aussi peu éclairés qu'elle.
En déclarant la suspendre de son poste de chef de file aux municipales à Rethel, le Front National, par la voix de Florian Philippot, semble se démarquer des propos nauséeux et racistes qu'elle a tenus à l'encontre de la garde des sceaux, Mme Taubira. Ces propos sont dans la veine des écrits de « Minute », l'hebdomadaire dont Desproges disait qu'avec un seul numéro, il avait lu tout Jean Paul Sartre, car il avait à la fois la nausée et les mains sales.
Impuissant face à la criminalité croissante à Marseille, en Corse ou en Guadeloupe, Manuel Valls joue les gros bras avec les roms et les sans papiers qu'il expulse avec une énergie à faire pâlir ses prédécesseurs de droite et sombrer la dynastie Le Pen dans les oubliettes. Mme Taubira est une cible plus facile pour le FN, qui ne sait plus comment récupérer un électorat captivé par le ministre de l'intérieur.
Pendant que son collègue de l'Intérieur occupe ainsi la scène médiatique, Mme Taubira présente sa loi de prévention de la récidive et d'individualisation des peines au conseil des ministres.
En attaquant violemment ce projet à coup de mensonges destinés à effrayer la population , l'extrême droite à travers ses meneurs et ses médias -Minute, 24 heures actu entre autres, ne fait qu'exciter des centaines d'Anne Sophie Leclère, les poussant au scandale et récupérant une part d'audience.
Le FN a donc fait semblant de désapprouver sa candidate mais l'annonce d'une procédure judiciaire contre la garde des sceaux lève toute ambiguïté : ce parti est et reste antirépublicain et infréquentable.
Quel que soit le candidat frontiste à Rethel (où il ne serait pas surprenant que Mme Leclère soit rétablie comme tête de liste), son programme sera comme d'habitude et comme ailleurs une succession de propositions ineptes, bafouant les valeurs de la République. A nous, simples citoyens, de juger les propositions des différents candidats à l'aune des valeurs de la liberté de l'égalité et de la fraternité.
La section vouzinoise de la Ligue des Droits de l'Homme
Lien vers la vidéo de France 2 où Madame Leclère s'exprime
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Le non-courage politique
Communiqué du réseau éducation sans frontières (RESF), après l’intervention de François Hollande ce 19 octobre 2013.
Hollande intervient à la télé pour démembrer une famille, celle de Léonarda autorisée à revenir en
France sans ses parents et ses frères et sœurs. C’est la seule solution qu’il a trouvé face à l’émotion et à la mobilisation des lycéens devant l’expulsion de deux jeunes scolarisés, Khatchik lycéen de 19 ans, et Léonarda collégienne de 15 ans. Il affirme sa fermeté pour répondre aux attentes, montées en épingle par les sondages, des électeurs de droite, qui pendant plus de 10 ans ont entendu Sarkozy et Le Pen associer "immigration et insécurité".
"Je conduirai une lutte implacable contre l'immigration illégale" disait Hollande dans sa campagne. C’était son 50ième engagement et il s’y tient dans son application la plus stricte. Sauf que depuis des années, des militants PS, des responsables de ce parti, Manuel Valls lui-même à l’occasion n’hésitaient pas à soutenir publiquement, à parrainer, à écrire aux préfets pour demander la régularisation d’une famille, d’un jeune. Ces engagements, multiples et dans tout le pays laissaient croire aux électeurs de gauche que le PS au pouvoir en tiendrait compte dans sa gestion de l’immigration et qu’en particulier, il serait attentif aux situations individuelles des personnes vivant en France depuis des années. Une partie de l’opinion publique attendait très rapidement après la présidentielle quelques gestes forts dans ce domaine.
Mais Hollande applique son programme : il nomme Valls à l’Intérieur et laisse l’immigration à la charge de ce ministère. La législation votée sous les deux précédents gouvernements reste en place sans aucun changement. L’annonce d’une nouvelle loi est sans cesse repoussée aux calendes grecques. Et désormais le PS explique qu’il faut respecter la loi, celle là même dont ses membres ont combattu les effets concrets sur des êtres humains bien concrets eux aussi. La seule modification annoncée par Hollande est une accélération des procédures d’examen des demandes d’asile, pour que les enfants n’aient pas le temps de s’intégrer à l’école. Face aux situations désastreuses, les militants et responsables PS ont longtemps baissé les yeux et laissé faire, même si l’affaire de Léonarda et l'expulsion de Khatchik ont amené certains d’entre eux à se démarquer publiquement de Valls. Un premier pas faut-il espérer. Une circulaire de novembre 2012 est censée permettre quelques régularisations. Elle n’a pas force de loi et laisse la plus grande liberté aux préfets. La famille de Léonarda rentrait presque dans les clous très restrictifs de cette circulaire, le Préfet a décidé, en suivant les propos de son ministre de tutelle, que cette famille n’était pas « intégrable ». La scolarisation des enfants, l’avis des enseignants, la naissance d’un enfant en France, la présence de tous depuis cinq ans en France, n’existent pas, pire sont niés, refusés, exclus. Il est indispensable à la bonne marche de ce pays que cette famille soit expulsée vers le Kosovo, un pays pratiquement sans Etat dont on n’a pas besoin de demander l’autorisation pour accueillir ses prétendus ressortissants et dont le traitement fait aux Roms est reconnu carrément discriminatoire.
C’est la loi, disent Hollande et Valls. Une loi héritée de Sarkozy-Guéant et restée intacte. Et la procédure d’expulsion a été respectée : irruption de la police au domicile aux petites heures du matin, obligation de prendre rapidement quelques affaires et de laisser le reste derrière soi et même aller chercher l’enfant qui n’est pas au domicile. Bien sûr, le style de l’interpellation d’une gamine qu’on va saisir dans le bus au cours d’une sortie scolaire comme si c’était un dangereux criminel pour lequel toutes les forces de police doivent être mobilisées toutes affaires cessantes, est un peu choquant, même Hollande le reconnaît.
Mais ce n’est pas cet aspect, anecdotique, qui l’est. Ce qui est choquant c’est que la loi prescrive l’expulsion d’une famille qui vit ici depuis des années. Et c’est le manque de courage politique de ceux qui justifient ces lois, les font appliquer par leur administration et refusent de les changer.
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F.N. : nouvelle génération, mais toujours aussi c...
Le passage du relais entre les générations, de Le Pen père à Le Pen fille, est souvent présenté comme un changement qualitatif pour le F. N.
Mais ce parti d'extrême-droite reste un parti d'extrême-droite. En refusant de voir son parti qualifier de la sorte, Marine Le Pen montre qu'elle souhaite en modifier l'image. Mais elle en garde les pires valeurs de rejet de l'autre, de xénophobie et d'intolérance.
Candidate en juin 2012 dans la première circonscription des Ardennes, Anne-Sophie Leclère incarne la
"génération Marine" qui donne un coup de jeune à l'image du F.N. Elle réalise un score proche de 17 %, et la voila promue tête de liste de l'extrême-droite pour les municipales à Rethel. Elle déclare à notre confrère L'Union : "« Cette image ringarde de fachos véhiculée par les médias, ça me saoule ! » (...)
« Jean-Marie, on l’aime bien. C’est le bon grand-père de la famille. Mais Marine, c’est autre chose. Elle est posée, sociable, son discours est ouvert, global, séduisant. On aimerait toutes lui ressembler ! »L'image a changée, mais le fond de la pensée a-t-il évolué ?
En fait, le vernis séduisant et sociable a vite fait de craquer. Malheureusement pour Anne-Sophie Leclère, cela s'est produit devant la caméra de France 2, et à un moment où les dirigeants du F.N. se donnent comme priorité la construction d'une nouvelle image . Libération rapporte les déclarations du responsable local du F.N. :
«Dès qu’un adhérent se permet des propos qui ne sont pas dans notre ligne de conduite, souvent il est présenté au conseil de discipline», a affirmé le responsable départemental FN. «Ce service n’a jamais tant fonctionné qu’actuellement car on tient vraiment à avoir une ligne politique correcte», a-t-il conclu.
Les responsables nationaux du F.N. , par la voix de Florian Philippot, parlent d'une "erreur de casting". Cela montre l'idée qu'il se font de candidats aux élections : des figurants dans un film que l'on veut grand public. Mais Anne-Sophie Leclère n'est pas une inconnue qui débute dans la carrière, puisqu'elle a représenté le parti d’extrême droite aux dernières législatives en juin 2012.
Que les valeurs d'intolérance et les programmes d'exclusion soient portés par des octogénaires borgnes ou des trentenaires blondes ne change rien à l'affaire. Comme le disait si bien Brassens :
"Le temps ne fait rien à l'affaire.
Quand on est con, on est con!
Qu'on ait 20 ans, qu'on soit grand-père
Quand on est con, on est con!" -
Pour un État laïc, au service de tous les citoyens.
Le Conseil Constitutionnel vient de confirmer qu'il ne pouvait exister une quelconque "clause de conscience" qui permettrait aux maires de ne pas célébrer un mariage homosexuel.
Le Conseil Constitutionnel appuie sa décision sur des principes fondamentaux : les agents de l’État sont là pour appliquer la loi, leurs propres opinions ou croyances ne pouvant en rien interférer avec leur mission. Le maire qui officie lors d'un mariage est le représentant de l’État, il n'est pas qu'un élu ou un
citoyen mais un Officier d’État Civil.
Il peut bien entendu refuser cette charge s'il considère que les lois en vigueur ne sont pas compatibles avec ses convictions. Ce qui rend sa situation bien différente d'un simple citoyen, et c'est pourquoi il a pu exister une objection de conscience pour les appelés qui refusaient de porter les armes pour accomplir leur service militaire.
On imagine mal qu'un État puisse fonctionner avec des agents qui refuseraient telle ou telle mission en fonction de croyances ou de convictions personnelles ; ce serait non seulement ingérable, mais cela entraînerait des discriminations permanentes pour les citoyens qui ont recours à l'administration.
Voici des extraits des commentaires du Conseil Constitutionnel pour asseoir sa décision de ce jour :
(...)
Premièrement, il résulte des articles L. 2122-27 et L. 2122-32 du CGCT que le maire, officier de l’état civil, est un officier public agissant au nom de l’État pour l’accomplissement d’une mission de service public qui consiste à assurer l’application et le respect de la loi en matière d’état civil. Le respect de la loi est inhérent à la fonction de l’officier de l’état civil.
Deuxièmement, le principe de neutralité du service public s’oppose à ce qu’un maire puisse s’abstenir, pour des motifs philosophiques ou religieux, d’accomplir un acte auquel il est légalement tenu, tout en conservant sa fonction. En ce sens, à propos de la liberté de religion, Jean Barthélemy indique que « le service public […] est entièrement voué à l’application de la loi et à l’accomplissement des missions qui lui sont confiées dans (l’)intérêt général, sans considération pour les opinions de ceux qui le servent et de ceux qui en bénéficient »9.
Troisièmement, l’acte accompli est un acte juridique qui n’implique pas la conscience de son auteur dans des conditions comparables à l’acte de diagnostic ou thérapeutique du médecin (a fortiori l’IVG). Il y a des particularités dans l’accomplissement de l’acte médical qu’on ne retrouve pas dans les missions de l’officier de l’état civil.(...)
Le CC conclue donc :
Dans sa décision n° 2013-353 QPC du 18 octobre 2013, le Conseil constitutionnel a donc jugé : « qu’en ne permettant pas aux officiers de l’état civil de se prévaloir de leur désaccord avec les dispositions de la loi du 17 mai 2013 pour se soustraire à l’accomplissement des attributions qui leur sont confiées par la loi pour la célébration du mariage, le législateur a entendu assurer l’application de la loi relative au mariage et garantir ainsi le bon fonctionnement et la neutralité du service public de l’état civil ; qu’eu égard aux fonctions de l’officier de l’état civil dans la célébration du mariage, il n’a pas porté atteinte à la liberté de conscience » (cons. 10).