Ce nouveau One Planet Summit ouvre une année charnière pour le climat et la biodiversité, après les sommets reportés en 2020. La crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui a accéléré la prise de conscience, et mis en lumière l’urgence de mettre en œuvre des changements radicaux pour préserver le climat et la biodiversité. Les responsables politiques sont attendus par les citoyens et citoyennes pour faire enfin des annonces fortes et ambitieuses, qui permettront des changements concrets de nos modèles d’exploitation de la nature.
Malgré ces attentes, nous n’avons assisté qu’à un défilé d’annonces vides, bien loin des solutions portées par les populations locales, les scientifiques et la société civile.
Le modèle des One planet Summit, soutenant les partenariats public privé, laissent une trop grande place au bon vouloir des entreprises, alors même que ce sont aux Etats d’assumer leurs responsabilités historiques : sans mesures contraignantes, il semble illusoire de mettre un terme à la crise environnementale.
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One Planet Summit : recyclage de mesures et annonces en trompe l’œil
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America, great again?!
Edito du 07 janvier 2021 de Cartooning for peace.
Il avait prévenu : « Cela va être sauvage » (« It’s going to be wild »)… C’est le mot qui qualifie le mieux les images proprement hallucinantes des émeutiers pro-Trump qui ont pris d’assaut le Capitole à Washington, mercredi 6 janvier, lors de la cérémonie de certification de la victoire de Joe Biden.
Les partisans du président sortant, issus pour la plupart des mouvances suprémacistes et complotistes d’extrême droite, arborant tenues paramilitaires, drapeaux confédérés et slogans d’un autre âge (« Dieu, des Armes et Trump »), ont semé le chaos après avoir été chauffés à blanc par celui que l’on appelle désormais le « pompier pyromane » ou le Néron de la Maison-Blanche.
Par son déni et sa radicalisation populiste, Donald Trump aura, jusqu’au bout, porté la responsabilité de l’affaiblissement de la démocratie américaine (le parti républicain est dévasté) et de la division de sa société, en général.
Dans la même journée, les élections sénatoriales en Georgie donnaient au Sénat américain une majorité démocrate. Heureusement, les institutions américaines tiennent encore bon… -
Une loi européenne pour mettre fin à l'impunité des multinationales
Publié le 06.01.2021 par Amnesty InternationalL’année 2021 pourrait voir naître une loi européenne sur le devoir de vigilance. Elle permettrait la protection de l’environnement et des droits humains au niveau européen. Mais les obstacles restent nombreux.
Le 29 avril dernier, le commissaire européen à la Justice Didier Reynders s’est engagé à travailler à l’adoption d’une législation européenne contraignante sur la responsabilité des entreprises vis-à-vis des droits humains et de l’environnement. La loi française sur le devoir de vigilance des multinationales - pour laquelle AIF a beaucoup plaidé - sert déjà de modèle aux premiers travaux.
Elle pourrait inclure une responsabilité juridique, des mécanismes de mise en œuvre et l’accès à la justice pour les personnes dont les droits sont affectés par des entreprises.
Une nécessité pour les victimes d’entreprises
À ce jour, seule la France a introduit un devoir de vigilance pour les entreprises, c’est-à-dire une obligation pour les plus grandes d’entre elles de s’assurer que toutes leurs filiales et sous-traitants, où qu’ils soient installés, ne violent ni les droits humains, ni ne portent atteinte à l’environnement.
Il est nécessaire que ce devoir de vigilance soit désormais étendu à l’ensemble du continent européen pour pouvoir permettre un accès à la justice pour les victimes d’entreprises multinationales qui commettent des violations de droits humains via leur chaine de valeur. Depuis plusieurs années, en effet, nous dénonçons les cas de violations des droits humains commises par des sociétés transnationales, ainsi que les multiples restrictions de l’accès à la justice pour les victimes, particulièrement pour les communautés faisant l’objet de discrimination structurelle, comme les femmes et les populations autochtones.
La catastrophe de Bhopal, en Inde, le déversement de déchets toxiques en Côte d’Ivoire, la pollution provoquée par le navire pétrolier Erika sur les côtes françaises, les déversements d’hydrocarbures et le torchage du gaz par Shell au Nigeria sont autant d’exemples emblématiques et non exhaustifs de l’impunité dont jouissent les multinationales.
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En 2021, faisons corps pour la planète
Publié le 5 janvier 2021 par Greenpeace.
L’année 2020 s’est achevée et personne ne va s’en plaindre. Crise sanitaire, crise climatique, crise économique, exacerbation des inégalités et des injustices, violences policières, restriction des libertés… La pandémie de Covid-19 a agi à la fois comme un révélateur et un accélérateur des dysfonctionnements de notre système globalisé actuel, que nous dénonçons déjà de longue date. Elle a aussi fait naître des îlots de solidarité et de coopération, qui nous disent qu’il faut garder espoir.
Tout est lié
L’année qui vient de s’écouler nous a aussi montré que toutes ces crises sont connectées : la dégradation des écosystèmes et de la biodiversité favorise le développement de maladies infectieuses d’origine animale ; les personnes les plus démunies sont les plus touchées par le coronavirus ; tandis que de nombreuses personnes perdent leur emploi, une poignée de multinationales et de riches actionnaires prospèrent sur le dos de la crise sanitaire…
Ainsi, nous avons acquis la certitude que nous ne parviendrons pas à protéger notre planète sans combattre les inégalités et la loi du profit qui maintiennent en vie ce système défaillant et contribuent à désunir notre société. La défense de l’environnement est indissociable des luttes pour le respect et l’égalité des droits. Nous ne pouvons pas nous contenter de dénoncer les symptômes de la dégradation environnementale : nous devons nous attaquer à leurs causes profondes et au système qui les perpétue. Tous les grands défis de notre époque sont intimement liés – tout comme les îlots de pouvoir qui en sont à l’origine et les mentalités qui s’en accommodent. C’est pourquoi il est nécessaire de les transformer conjointement. -
L’extradition de Julian Assange rejetée par la justice britannique
Publié le 04.01.2021 par Amnesty InternationalJulian Assange, le fondateur de WikiLeaks, ne sera pas extradé vers les États-Unis. La justice britannique a estimé que son extradition serait dangereuse en raison de sa santé mentale.
Nous nous réjouissons de cette décision, mais pour autant, nous regrettons que le Royaume-Uni se soit impliqué dans ce processus, motivé uniquement par des raisons politiques.
Refus d’extradition
Le tribunal britannique a reconnu que les conditions de détention auxquelles Julian Assange pourrait être soumis aux Etats-Unis, seraient terriblement néfastes sur sa santé mentale. Après avoir été réfugié pendant sept ans à l’ambassade d’Equateur à Londres, il est incarcéré depuis 2019 dans la prison anglaise de Belmarsh. Son état de santé s’est aggravé : Julian Assange souffre d’un état dépressif et de pulsions suicidaires.
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Bien que battu, le trumpisme empêche tout retour des États-Unis à la « normalité » !
Extraits de l'article publié le 24 décembre 2020 par Yorgos Mitralias sur le site du CADTM
Si l’on en croit nos bons médias internationaux, les États-Unis sont déjà en train de revenir à la « normalité » et – évidemment – Donald Trump c’est déjà du passé. En somme, une simple parenthèse ou plutôt un accident de parcours condamné à être oublié et à ne pas laisser des traces dans l’histoire de « la plus grande démocratie du monde ». Alors, quoi de plus normal que nos médias se désintéressent de ce personnage qui d’ailleurs « vit ses derniers jours à la Maison Blanche » et dont les activités ne présentent plus aucun intérêt et sont donc... passées sous silence.
Rien de plus fallacieux que cette vision presque idyllique de la présente passation de pouvoir étasunienne car elle n’a absolument rien à voir avec la très redoutable réalité quotidienne de ce pays. En effet, comment nos médias internationaux osent-ils parler de « retour à la normalité » des États-Unis quand on sait que Trump vient d’ajouter 11 millions de voix supplémentaires (!) à son score électoral de 2016 ? Et aussi, quand 72 % de ses électeurs croient dur comme fer que les élections du 3 novembre ont été truquées et 62 % d’eux encouragent Trump à ne pas reconnaître la victoire de Biden ? Comment ces médias veulent nous faire croire que Trump n’était qu’une malheureuse « parenthèse », quand les sondages que ces mêmes médias publient – sans les commenter – nous disent qu’il y a 52 millions de fanas de Trump qui le considèrent vainqueur des élections présidentielles et dont la grande majorité se déclarent « prêts à donner leur vie » pour le voir continuer à occuper la Maison Blanche ?
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L’Argentine légalise l'avortement, une victoire historique !
Publié le 30.12.2020 par Amnesty International.
Après le feu vert du Sénat, l’Argentine vient officiellement de légaliser l’avortement. Une victoire historique dans un pays encore divisé sur la question.
Deux ans après un premier rejet des parlementaires, le texte autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en Argentine a été adopté, ce mercredi 30 décembre. Jusqu’ici, l’avortement n’était permis qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. La loi permet désormais l'interruption légale de grossesse jusqu'à la 14e semaine de gestation. Toutes les personnes qui décident d'interrompre leur grossesse bénéficieront d'un service sûr et de qualité.
C’est une immense victoire pour ces milliers de femmes qui, depuis des années, se battent pour obtenir ce droit fondamental. Leur foulard vert et leur cri : « Aborto legal ya! » (avortement légal maintenant), resteront les symboles de leur lutte.
Le Sénat conservateur donne enfin son feu vert
Après son adoption le 11 décembre par les députés, le projet de loi a été définitivement adopté au Sénat ce mercredi, par 38 voix pour, 29 contre et 1 abstention. En 2018, il avait rejeté par 7 voix un texte similaire, dans un pays très catholique et profondément divisé sur la question.