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économie et finances - Page 143

  • Forte hausse du chômage en mai

    C'est un peu réducteur de suivre le taux de chômage annoncé mois par mois, une vraie tendance se voyant sur une durée plus longue.

     

    Après trois mois de relatif recul (en fait très faible) les chiffres repartent à la hausse et surtout restent301678 à un niveau très élevé.

    De même pour les Ardennes après quelques "bons" chiffres, plus de 1% d'augmentation en font le mauvais élève de la région. L'approche des élections va permettre la multiplication des déclarations, mais souvent c'est comme aux résultats des élections : plus la réaction vient tard, plus la situation est mauvaise pour celui qui est concerné.

    Voici les chiffres donnés par libération.fr, d'après le ministère.

     

     

     

    Cette fois-ci, Xavier Bertrand, le ministre du Travail, s'est bien gardé de se vanter des chiffres du chômage avant leur publication officielle. Et pour cause: ils sont très mauvais. En mai, Pôle emploi a enregistré, en France métropolitaine, 17.700 demandeurs d'emplois supplémentaires en catégorie A, ceux qui n'exercent aucune activité. Soit une augmentation de 0,7% par rapport à avril.

    Ce fort rebond concerne aussi ceux qui exercent une activité réduite: +0,7% pour la catégorie B (moins de 78h travaillées dans le mois), +2,2% pour la catégorie C (plus de 78h).

    Au total, catégories A,B,C confondues, 4.078.500 personnes sont considérées comme demandeurs d'emplois. Leur nombre n'a jamais été aussi élevé depuis au moins 14 ans, selon nos calculs. Sur un an, il augmente de 1%.

  • AMI : les locaux rachetés par la ville de Vouziers ?

    Depuis la reprise du site de Valfond par AMI, le problème des locaux n'est pas résolu.

     

    C'est un liquidateur judiciaire qui a en charge le bâtiment, qui est loué à la société AMI. Celle-ci souhaite en devenir propriétaire, mais le prix de vente proposé par le liquidateur est très élevé.

    images?q=tbn:ANd9GcTwQKCki8q4sBoQOBlhR4zRbzwRwkj1dMCp87ysHSX0TLw--vrEIl y a un an , une solution semblait se dessiner. Voici ce que nous écrivions à l'époque :

    L'entreprise était confrontée à un grave problème, puisqu'elle n'est pas propriétaire des locaux qu'elle occupe. Le bâtiment fait partie des biens de l'ancienne société qu'un liquidateur judiciaire est chargé de gérer. Il souhaitait revendre l'immeuble à un prix qui correspondait plus à la valeur d'un tel bien en région parisienne.

    Le patron d'AMI avait fait une proposition bien inférieure, proposition que le liquidateur ne voulait pas accepter.

    D'après nos informations, le tribunal de commerce a tranché: le bâtiment sera mis aux enchères, avec une mise à prix compatible avec les moyens d'AMI. Il semble peu probable qu'un autre enchérisseur fasse monter les prix : on ne voit pas qui serait intéressé par ce local.

    AMI pourrait donc être enfin en sécurité dans ses murs, sans avoir mis sa trésorerie en difficulté. Il ne reste plus qu'à attendre le résultat de cette vente, et à espérer que les ouvriers d'AMI  puissent continuer de pouvoir vivre et travailler dans le Vouzinois.


     

    Mais depuis rien n'a avancé, le patron d'AMI menace de quitter Vouziers si rien ne se fait, et le liquidateur campe sur ses exigences.

    Lors de la rencontre du premier mai, le maire de Vouziers a fait part de son inquiétude et de son impatience pour ce dossier. Il a indiqué que la société se portait bien, et qu'elle devait même faire des embauches suite à la reprise de quelques marchés.

    Mais tout reste suspendu à une solution dans le domaine du bâtiment.

    Il semble que la ville ait pris une décision : son site internet annonce :

    Prochaine réunion du conseil municipal :
    Jeudi 12 mai 2011 à 20 h dans la grande salle de la Mairie.
    Ordre du jour :
    Proposition d'acquisition par la Ville de Vouziers
    du terrain et des bâtiments de la société SAS APM.


    Cette proposition est une surprise puisqu'elle n'a pas été financée lors du récent vote du budget de la ville. Il faudra donc régler ce problème de financement, ainsi que d'autres de nature légale pour aboutir à ce qui pourrait être la solution retenue.

    Nous vous tiendrons bien entendu au courant de l'évolution du dossier.

  • Le vrai coût du nucléaire

    Communiqué de la FNE


    EDF demande à l’Etat d’augmenter le prix de l’électricité de 30% en 5 ans. Principale raison de cette nouvelle hausse : EDF doit investir dans un parc nucléaire vieillissant, les chantiers du futur EPR et le centre de stockage de déchets à Bure s’avèrent beaucoup plus onéreux que prévu. Alors que le géant de l’électricité française reconnait lui-même que les prix de l’électricité en France sont sous-estimés, France Nature Environnement analyse les coûts réels de l’énergie nucléaire. Enquête.


    Pour Bruno Genty, président de France Nature Environnement : « la terrible catastrophe de Fukushima imagea un impact très important dans le monde entier. Plus rien ne sera jamais comme avant pour l’industrie nucléaire qui est désormais obligée d’admettre qu’elle se trouve dans une impasse. On ne peut plus prendre un tel risque et assumer un coût économique et humain pharaonique pour satisfaire 2,5% de la consommation mondiale d’énergie. »

    Avec sa demande de forte augmentation des tarifs d’électricité en France, EDF admet implicitement que les prix actuels de l’électricité sont en dessous de ses coûts réels. C’est une première. Le mythe de l’électricité nucléaire pas chère s’écroule et illustre la vulnérabilité de notre système énergétique. La question qui se pose désormais est : quel est le coût réel du nucléaire ?

    Prendre en compte tous les coûts liés au nucléaire

    Contrairement aux idées reçues l’énergie nucléaire coûte cher et pour calculer son vrai prix il faut prendre en compte tous ses coûts : recherche et développement, extraction et importation d’uranium, exploitation, entretien, transport par des lignes THT, déchets, sécurité, risques, le démantèlement, l’assurance… Tout cela avec des effets limités sur le marché de l’emploi.

    Nucléaire, combien ça coûte ?

    • Dès 1999, le rapport de Jean-Michel Charpin, Benjamin Dessus et René Pellat chiffrait le coût pour la recherche et le développement ainsi que pour l’exploitation des centrales françaises entre 418 et 446 milliards d’euros.

    • Le coût de construction d’une centrale est aussi démesuré que difficile à estimer. La preuve avec les chantiers EPR en Finlande et à Flamanville qui accusent tous les deux de 2 à 3 ans de retard, avec un prix qui est passé de 3,3 milliards à plus de 5 milliards d’euros pour la centrale de Flamanville. En tout (pour Flamanville et la Finlande) Areva a provisionné 2,6 milliards d'euros à cause des retards. Immobilisations qui s'ajoutent aux 423 millions de pertes d'Areva en 2010.

    • Il faut ajouter à cela un coût de démantèlement chiffré à 63 milliards d’euros par la Cour des Comptes (rapport de 2005) qui s’inquiète du manque de provisions financières d’EDF et d’Areva pour couvrir ces dépenses.
    • Le combustible, uranium importé essentiellement du Niger – ce qui n’assure ni l’indépendance énergétique, ni la durabilité – coûte également cher. Son coût global a tendance à augmenter – le coût de l’uranium du Niger a doublé en 2008 - à cause de sa raréfaction et des conditions difficiles d’exploitation aggravées par la menace terroriste et les enlèvements des salariés d’Areva.
    • A cela s’ajoute le coût de l’entretien qui augmente avec le vieillissement des centrales et qui fait augmenter le coût de l’assurance. C’est la raison pour laquelle la centrale de Fukushima au Japon n’était plus assurée depuis août 2010. Son exploitant, Tepco, ayant jugé le tarif proposé par l’assureur « trop excessif ». Les assureurs rechignent à prendre ce risque seuls et sont obligés de se regrouper pour tenter de le couvrir.

    images?q=tbn:ANd9GcQ2m--AUGeEYqOsE1ujcZtGyL4OfJatyI0i4gwzCfLTTYbNeqOh4g• Le coût du transport par des lignes THT de l’électricité produite par les centrales et les pertes d’énergie pouvant aller de 10 à 20% des capacités énergétiques lors du transport longue distance alourdissent également la facture.

    • Le stockage des déchets devra être assuré pendant toute la durée de leur radioactivité (100 000 ans). Aucune solution n’existe actuellement et les tentatives sont extrêmement coûteuses : le prix du centre de stockage profond à Bure est passé de 15 milliards à plus de 35 milliards d’euros en quelques années.

    • Restent encore à estimer les coûts des indirects ou externalités négatives : radioactivité, pollutions des sols et de l’eau, risques pour la santé… couverts par l’argent du contribuable. Sans oublier que la facture explose en cas d’accident !

    • Pour comparaison : la catastrophe d’AZF a coûté 2 milliards d’euros, le coût purement économique de la catastrophe de Tchernobyl s’élève lui à plus de 500 milliards de euros … alors que EDF est assuré pour tout accident seulement à hauteur de 91 millions d'euros.

    • A ce coût économique s’ajoute un coût social qui tend vers l’infini.
    Changer de modèle énergétique pour créer plus d’emplois
    D’après nos estimations, en prenant en compte uniquement les coûts de recherche et développement, construction, exploitation, réparation, transport de l’électricité et démantèlement, le coût d’un Mwh produit par le nucléaire serait égal à celui de l’éolien terrestre, mais plus cher que la biomasse, l’hydraulique ou les énergies fossiles.

    En ce qui concerne le marché de l’emploi, l’énergie nucléaire représenterait 100.000 emplois directs et indirects en France. Pour comparaison : le photovoltaïque seul, c’est 25.000 emplois en France, alors qu’en Allemagne l’éolien, le photovoltaïque et la biomasse représentaient 340.000 emplois en 2009. L’avance prise par l’Allemagne en termes de création d’emplois verts s’explique d’ailleurs en partie par le programme de sortie progressive du nucléaire qui a réorienté les investissements vers les solutions alternatives. Contrairement à cela, en France, l’énergie nucléaire concentre une grande partie des investissements, notamment publics, ce qui siphonne le potentiel des énergies renouvelables.

    Pour sortir de l’impasse nucléaire, France Nature Environnement propose un programme sur uneenercoop-l-energie-a-contre-courant.jpg quarantaine d’années. Il faut commencer par sortir de l’absurde comme le chauffage électrique, peu efficace et coûteux pour les ménages, puis lancer un plan massif de rénovation des bâtiments et réduire la consommation des appareils électriques. Par ailleurs il faut investir massivement dans les transports collectifs, mais aussi réduire drastiquement la consommation des moteurs des véhicules. Objectif : diminuer la consommation de l’énergie de 62% en 40 ans. D’après le scénario de Négawatt*, ce sont des pistes crédibles et réalisables. Pour atteindre les 23% d’énergies renouvelables d’ici 2020, comme la France s’y est engagée, il est nécessaire de réorienter les investissements vers les énergies renouvelables, toutes les énergies renouvelables : solaire thermique et photovoltaïque, éolien terrestre et off shore, énergies marines, hydraulique, biomasse, et géothermie.

    Pour Bruno Genty, « il est plus que temps de changer notre modèle énergétique, pour le rendre plus durable, plus robuste, moins cher et créateur d’emplois non-délocalisables. Comme avec le modèle décrit par Nicholas Stern pour le changement climatique, il faut aujourd’hui investir dans la sortie du nucléaire et l’anticipation pour éviter d’avoir demain à payer une facture économique et humaine exhorbitante. »

  • Il est temps que la Banque mondiale prenne les droits humains au sérieux

    Communiqué d'Amnesty Internartional

    Les grandes entreprises peuvent avoir un impact négatif considérable sur les droits des personnes et des groupes humains. À travers ses recherches, Amnesty International a montré que ces conséquences peuvent prendre diverses formes, allant de moyens de subsistance menacés ou détruits à des expulsions forcées visant à laisser place à des opérations d’extraction.

    Le Groupe de la Banque mondiale, entre autres fonctions, finance les activités de grandes entreprises dans des pays en développement, par le biais d’une institution appelée Société financière internationale (IFC). L’IFC soutient fréquemment des industries de nature particulièrement invasive telles que le pétrole, le gaz et les projets miniers. Ces industries sont souvent associées à des dommages environnementaux et des atteintes aux droits humains.

     

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    Gazoduc en construction dans la Région d'Ayacucho au Pérou, projet financé par l'IFC. Septembre 2009

     

     

     

     


    L’IFC doit veiller à posséder de solides garanties pour empêcher les atteintes aux droits humains résultant de ses activités.

    Malheureusement, la Banque mondiale refuse de prendre les droits humains au sérieux. En mai 2011, l’IFC adoptera de nouvelles directives de gestion des risques sociaux et environnementaux liés aux activités qu’elle soutient. Cependant, non seulement elle propose d’adopter des garanties qui sont insuffisantes pour empêcher les effets négatifs en termes de droits humains, mais elle REFUSE même de s’engager à respecter ces droits.

    Venant d’une institution qui prétend avoir pour vocation de lutter contre la pauvreté et d’améliorer la vie des populations, et qui est gouvernée par des États membres ayant des obligations internationales en matière de droits humains, cela est totalement inacceptable.

    Les entreprises ne peuvent pas être exonérées de toute responsabilité pour leur impact négatif sur les droits humains. Passez à l’action, en faisant savoir au vice-président exécutif de l’IFC qu’il est maintenant temps de prendre les droits humains au sérieux !

     



    Agissez SIGNEZ la pétition au vice-président exécutif de l’IFC  (sur notre site international)

     

     

     

  • Ardennes :2000 à Revin pour soutenir les salariés de Porcher

     

     

    Nous reproduisons ci-dessous le compte-rendu du blog de la CGT du CGal 08

     

     

    La mobilisation a été trés forte cet après midi à Revin, où 2000 personnes ont manifesté leur soutien aux 148 salariés de Porcher qui vont perdre leur emploi.

    Pour l'occasion les commerçants Revinois avaient baissé le rideau CIMG2963.JPGpour accompagner la manifestation.


    Manifester dans Revin avec tous ces magasins fermés laissait comme un goût amer d'une vision future ....


    De nombreux syndicalistes, partis politiques, élus ont aussi répondu présents .....


    En tête de cortège, les salariés de Porcher tirant comme symbole un cercueil ... Vision funeste !!!!

     

    Dans une ambiance bonne enfant, la manifestation a traversé l'agglomération et s'est rendue devant les grilles de Porcher .....

  • Les Ardennes à nouveau touchées : Porcher liquidé

    Au comité d'entreprise de Porcher réuni ce jour a été annoncée la fermeture du site de Revin


    Le site du Parisien annonce que trois unités du groupe Ideal Standard vont fermer : 2 en France et un en Angleterre. Ci dessous, un extrait de l'article annonçant ces fermetures :

    Ideal Standard International a annoncé mercredi le projet de fermeture de deux sites français de production et d'un site en Angleterre, entraînant la suppression de 560 postes, dont 311 en France, a-t-on appris de source syndicale.
    L'unité de production de Dole (Jura) et l'usine Porcher à Revin (Ardennes), spécialisées dans la fabrication d'éléments de sanitaire en céramique et qui emploient respectivement 163 et 148 salariés, devraient fermer à la fin du premier semestre 2011, a indiqué à l'AFP Marie-Claude Moriau, la secrétaire FO du comité d'entreprise de Porcher.


    Selon la direction d'Ideal Standard, la fermeture de l'usine de Middlewich en Angleterre, qui emploie 249 personnes, devrait intervenir d'ici trois mois.

     

     

    Voici la réaction du blog des Lenoir et Mernier

     

     

    C’est maintenant inéluctable, la fermeture du site de Revin est programmée d’ici fin juin 2011.

    L’usine de sanitaires PORCHER spécialisée dans la fabrication de baignoires et lavabos va jeter à la rue 146 salariés.

     

    173.jpgCette entreprise historique datant de 1886 avait déjà été amputée de sa partie fonderie devenue Oxame.

    La direction d’Idéal Standard industrie France est une filiale du groupe américain “ Américan Standard“.

    Ce qui veut dire que la production sera désormais fabriquée à l’étranger, mais que les consommateurs Français continueront d’acheter sous la marque PORCHER.

    Une nouvelle fois la vallée de la Meuse va connaître un drame pour des dizaines de familles victimes d’une société capitaliste, dont l’humain est considéré comme une quantité négligeable et jetable.

    On attend des élus non pas des belles paroles électorales, mais des actes concrets pour redonner à l’industrie et à la métallurgie Ardennaise autre chose que des musées.

    Le collectif pour l’emploi et le développement industriel, dont fait partie notre association, est déjà porcher_le_president_du_conseil_general_et_une_delegation_d_elus_recus_le_6_mars_au_ministere_de_l_industrie.jpgintervenu à plusieurs reprises sur les problèmes de l’industrialisation, notamment au travers des États généraux de l’industrie.

    Le collectif va mobiliser toute son énergie, ses experts et ses ressources politiques et syndicales afin de contribuer à enrayer ce déclin industriel dans nos Vallées de Meuse et Semoy.

    Mais dès maintenant notre association se tient à la disposition des salariés de Revin, afin de développer la solidarité, l’entraide et l’amitié des Métallos.

  • Cine ATTAC

     


    25 janvier à 20H au métropolis à Charleville-Mézières.

    L'animateur du débat sera Christian Celdran du comité scientifique d'ATTAC, et membre d'ATTAC08.

     

     

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    Entretien avec la réalisatrice :

    D’où est venue l’idée de faire ce film ?

    • "Dans mon précédent documentaire, Paroles de Bibs, un des ouvriers Michelin, Serge Ferry, se demandait pourquoi les actionnaires américains étaient sur la plage, à se reposer, alors que lui faisait les 3x8, et respirait des produits toxiques dans son atelier pour un salaire de misère. A travers cette colère légitime et au-delà de la question cruciale du rapport capital-travail, il s’interrogeait sur la responsabilité des actionnaires et des investisseurs. Je me suis dit que c’était un thème à creuser".

    Alors vous êtes partie enquêter ?

    • "J’ai voulu voir s’il existait aujourd’hui des institutions, des gens, qui essayaient de réfléchir à la schizophrénie dans laquelle nous fait vivre ce système financier ultra-libéral. Nous sommes nombreux à souhaiter un monde plus juste, un modèle de société qui respecte les femmes, les hommes ici et ailleurs. Nous sommes interpellés par les désastres écologiques. Alors il est légitime de s’interroger sur la circulation de l’argent et sur ce que cela produit".

    Comme cette religieuse étonnante qui apparaît dans votre film…

    • "J’ai fait la connaissance de Sœur Nicole Reille en 2003. Cette religieuse a créé en 1983 le premier fonds de placement éthique sur des critères non pas religieux mais sociaux en insistant sur le respect des salariés dans l’entreprise. elle avait donné une liste de vingt critères à la société qui gérait l’argent de sa congrégation : création d’emploi, participation à la valeur ajoutée, formation, possibilité d’expression au sein de l’entreprise, conditions de travail et sécurité, etc. C’était pour l’époque une approche « révolutionnaire » de la responsabilité des placements. La question qu’elle posait était : « mon argent peut-il croître à n’importe quel prix ? » Elle a été la première en France à penser très concrètement et pratiquement à des moyens d’agir sur le système financier, de façon responsable. Cette rencontre m’a encouragée à poursuivre mes recherches. cependant, je continuais à penser que ces affaires d’argent, d’investissement ne concernaient que les riches ou très riches, ceux qui ont des actions et un portefeuille à gérer…"

    … le film commence par une proposition de placement qui vous a été faite sur un livret Développement durable.

    • "En 2008, j’ai reçu un coup de fil de ma banquière me proposant de placer 3 000 euros de droits d’auteur que je venais de percevoir, sur un livret développement durable. Ma première réaction a été de dire : « Oui. si mon argent peut servir la planète ! » Mais le lendemain, je l’ai rappelée et je lui ai tout simplement demandé : « mais développement de quoi et durable pour qui ? » elle m’a dit : « Je ne sais pas, je me renseigne et je vous rappelle. » Je n’ai jamais eu de nouvelles. Là, j’ai repensé à Sœur Nicole, et je me suis dit que j’avais trouvé mon film. La responsabilité des placements, c’était aussi la mienne, la nôtre ! Alors j’ai repris ma caméra !"

    Extraits de l'entretien paru dans cdurable.info