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économie et finances - Page 140

  • La PAC moins opaque

    La politique agricole commune (PAC) représente plus de 10 milliards d'aide publique, et elle constitue le premier poste de dépense de l'Union Européenne.

    Ces subventions aux agriculteurs sont distribuées sur des critères qui favorisent plutôt les grosses exploitations. Jusqu'à maintenant, il est n'était pas possible de connaître le montant de subvention touché par chacun. La commission européenne a exigé la transparence de la part des états. Le ministère de l'agriculture vient donc de mettre en ligne la ventilation des sommes versée, commune par commune, exploitation par exploitation. Vous pouvez consulter les chiffres sur le site du ministère (cliquez ici).

    Il n'est pas vraiment intéressant de savoir ce que touche tel ou tel exploitant. Par contre, on peut noter des disparités très importantes, avec des montants qui atteignent plus de 100.000 euros par an dans notre secteur. Pour Vouziers le maximum est à 75.000 euros, mais la moyenne agriculture-biologique-en-ouganda_940x705.jpgest autour de 20.000 à 30.000 euros.

    Ces aides bénéficient donc souvent à ceux qui ont de grosses exploitations, et ne servent pas principalement à impulser une politique agricole différente (agriculture biologique, cultures sans OGM par exemple). Une réforme de la PAC est programmée, elle était devenue indispensable depuis l'élargissement de l'UE. On peut être sûr que certains vont chercher à défendre leurs privilèges : on en a eu un avant goût lors de récents débats au sein de la FNSEA, le principal syndicat agricole.

    Ces subventions constituent une aide très importante aux exportations agricoles. En cela elles déséquilibrent le marché en défaveur des pays du tiers-monde. Les agriculteurs des pays pauvres n'ont pas de telles subventions, et ils ne peuvent pas lutter contre les importations. C'est 8da97286-35ba-11de-ae33-511cae571ce9.jpgainsi que les paysans du Sud sont contraints de quitter leurs terres, et ces pays deviennent dépendants pour se nourrir.

     

    Voici un extrait du Figaro sur ce problème :

    Si les agriculteurs perçoivent collectivement 91% de l'enveloppe de la PAC (9,5 milliards d'euros sur 10,39 milliards) à titre individuel, les montants reçus sont nettement inférieurs au groupe précédent ( l'industrie agro-alimentaire) avec cependant de fortes disparités entre paysans. 280 000 agriculteurs ont touché au titre des aides directes (premier pilier de la PAC) une moyenne de 20.396 euros par bénéficiaire. Parmi ceux-ci, 9,8% ont reçu plus de 50.000 euros d'aides, c'est-à-dire 36% des aides, tandis que 30% ont perçu moins de 5.000 euros, c'est-à-dire 2,5% des aides. Pour le développement rural (second pilier de la PAC), 228.000 agriculteurs ont perçu 1,3 milliard d'euros, y compris les contreparties nationales. La moyenne par bénéficiaire est de 5.700 euros. Une concentration que dénonce José Bové. «80% des aides vont pour 20% des exploitations, il faudrait les plafonner et changer radicalement la PAC, explique le leader écologiste. Il faudrait que la PAC prenne en compte la diversité des productions, soit respectueuse de l'environnement et encourage une agriculture qui favorise l'emploi, avec aides liées aux UTH (unité de travail humain). Enfin les aides aux entreprises doit favoriser une organisation commune des marchés européens».

  • La dette du tiers-monde

    Le comité pour l'annulation de la dette du tiers monde publie un ouvrage sur la réalité de la crise vue du côté des pays les plus pauvres. Un regard sans concession sur les rôle des États du nord et des organisme comme le FMI et la Banque Mondiale.

     

     


    Pour comprendre la crise mondiale en cours, le CADTM met à disposition un ensemble de données qui permettent de déchiffrer un des ressorts essentiels de la situation internationale envisagée du point de vue du Sud de la planète. Des années chiffres_dette-6353e.png1960 à la crise globale qui frappe la planète aujourd’hui, le réseau international CADTM n’a cessé et ne cesse de jeter un regard critique sur l’économie mondiale et les mécanismes de domination qui sont en jeu. L’analyse des différentes statistiques est un élément central afin d’identifier les véritables enjeux et de proposer des alternatives à la hauteur de ceux-ci. Mal-développement humain, inégalités, dette odieuse, transferts financiers, cours des matières premières, Banque mondiale et FMI, tous les chiffres de la dette sont passés au crible par le CADTM dans ce vademecum 2009. Loin des longs discours dominants, le vademecum du CADTM projette un éclairage cru sur les réalités chiffrées d’un monde qui vacille. Un tel éclairage alimente la réflexion pour jeter les bases d’une logique économique radicalement autre, socialement juste et écologiquement soutenable.

    Pour une analyse exhaustive reprenant ces différents chiffres, voir le livre 60 Questions 60 Réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale.

  • dites 33

    La PDG d'Areva, Anne Lauvergeon n'est pas trop à plaindre. Areva se définit comme :"Leader mondial de l'énergie nucléaire, le groupe est le seul acteur présent dans l'ensemble des activités industrielles du secteur" C'est cette entreprise qui construit des EPR (centrales nucléaires) dont un prototype en Finlande. Celui-ci a accumulé des retards qui entraînent des surcoûts considérables par rapport aux prévisions.

    Pensez-vous que la principale dirigeante soit sanctionnée pour ces mauvais résultats ?

    On apprend qu'en fait le salaire d'Anne Lauvergeon a été augmenté de 33% en 2008. Et au niveau où se trouve sa rénumération, cela fait 329475.jpgvraiment beaucoup : près d'un million d'euros de revenu en 2008 On suppose qu'i se trouve des personnes qui trouve cela normal, puisque cette augmentation a été décidée et appliquée. Voici ce qu'en dit le site lesechos.fr :

    Le débat sur les rémunérations risque de rebondir avec la publication des rapports annuels d'Areva et de Renault. Au sein du géant nucléaire, les dirigeants ont été nettement augmentés l'an dernier, malgré la baisse des profits : + 33 % pour Anne Lauvergeon, présidente du directoire (à 919.000 euros au total) et + 32 % pour le numéro deux, Gérald Arbola (à 700.000 euros). Dans les deux cas, la part fixe a été augmentée de 10 % à 12 %, et la part variable a doublé, ou presque. Celle-ci dépend pourtant, pour 40 %, des profits d'Areva, qui ont fortement reculé l'an dernier (- 45 % pour le résultat opérationnel). Le reste est lié au chiffre d'affaires (en hausse) et à des « objectifs stratégiques et qualitatifs » non précisés.

     

  • Impôt sur la fortune : le début de la fin.

    Ami lecteur, toi qui hésites entre restaurer ton manoir, acheter une nouvelle Porsche ou prendre des vacances aux Séchelles, tu peux te réjouir. Tu vas pouvoir faire tout cela, grâce à notre cher président.

    Enfin, juste un détail, c'est à condition d'être soumis à l'impôt sur la fortune, et dans les tranches les plus élevées. Nicolas Sarkozy annonce une nouvelle possibilité d'échapper à cet impôt, en investissant dans les PME. Vous pourrez à la fois faire un investissement rentable et payer moins d'impôts. Peut-être que vous n'êtes pas assujetti à cet impôt, mais là franchement c'est comme ne pas avoir de Rolex, vous avez ratéRolex-116034.jpg quelque chose dans votre vie !

    Cette mesure supplémentaire réduit à peu de chose l'effet de cet impôt, déjà bien rogné par le bouclier fiscal et autres astuces.

    Voici l'avis (plus sérieux) de "L'Humanité" sur ce sujet :

     

    Fiscalité . Nicolas Sarkozy prépare la voie à une nouvelle réduction de l’impôt sur la fortune pour les plus riches.

    Il y a du mépris dans la posture. En pleine contestation sociale sur l’utilisation de l’argent, et alors que la logique du « paquet fiscal » (loi TEPA) systématise des cadeaux aux plus riches, quand l’urgence est au relèvement des salaires pour relancer la machine en crise, Nicolas Sarkozy s’est livré, mardi, à une nouvelle provocation. Le style est désormais connu. Au cours d’une réunion sur la croissance, sans l’air d’y toucher et sur le mode de l’évidence, il a autorisé la ministre de l’Économie à accroître les réductions d’impôt de solidarité sur la fortune en échange d’investissements dans les PME. Ce qui revient à actionner la pompe à vide d’une imposition déjà considérablement réduite dans sa portée. La manière d’avancer de l’Élysée tient de la préparation psychologique quand on sait qu’une mesure dans ce sens est dans les tuyaux d’une nouvelle niche fiscale prochainement proposée au vote des parlementaires : il est proposé que le plafond de la réduction soit doublé pour être porté de 50 000 à 100 000 euros.

    3_isf.gifLa loi TEPA avait déjà créé une réduction substantielle de cet impôt pour un coût de 660 millions d’euros. Elle touchait prioritairement une première tranche des assujettis déclarant un patrimoine compris entre 770 000 et 1 240 000 euros. Cette fois, c’est la tranche des plus riches des riches qui va être concernée, de telle manière qu’un contribuable au patrimoine net imposable de 9 millions d’euros pourrait ne plus payer l’ISF. L’argument est celui-ci : il faut rediriger la richesse vers l’économie. Selon le syndicat SNUI SUD Trésor, « l’idéologie qui sous-tend cette mesure est choquante, car niant toute utilité économique de la dépense publique (…) dans une période où l’action publique est appelée à la rescousse d’un système économique défaillant ». Sauf à considérer que les finances publiques seront alimentées exclusivement par les contribuables les moins riches. Sauf aussi à considérer que les banques sont définitivement exonérées de leur mission d’aides aux PME, précisément au moment où l’État leur a offert des millions d’euros pour le faire. Argent dont les PME, dans leur majorité, n’ont toujours pas senti l’odeur. De quoi s’interroger après un G20 qui a mis l’accent sur l’urgence d’une relance économique censée rompre avec la financiarisation.

    Dominique Bègles

  • Brimont à Rethel en liquidation

    La société Brimont Agraire de Rethel vient d'être mise en liquidation judiciaire. Cette entreprise est très connue dans les Ardennes pour ses bennes agricoles, pour la fabrication desquelles elle est spécialisée depuis 1948.

    image_52588481.jpgLa société est en difficulté depuis plusieurs mois, et  le mois dernier FR3 alertait déjà sur la situation de l'entreprise. L'unité compte une trentaine de salariés, et se trouvait en redressement judiciaire depuis 2006. Elle a bénéficié à ce titre d'aides diverses, dont celle du conseil général. Celui-ci aurait versé plus de 700 000 euros pour que le site soit rénové, ce que la direction n'a pas fait. Il semble que l'argent ait uniquement servi à soulager la trésorerie. Le conseil régional aurait également versé 100 000 euros à Brimont.

    "L'Union" rapporte des réactions de salariés :

     

    « On s'y attendait, mais on est déçu. Ça a été brutal. Malgré tous les efforts qu'on a pu faire auprès des banques, des collectivités, de l'État, ça n'a pas marché. Pourtant, le carnet de commandes est toujours plein : 1,650 million de commande, environ 75 véhicules. Tous les jours, on a des appels. Les clients ont été très patients » confie Carole Michel, secrétaire de direction, 44 image_52556776.jpgans, dont la moitié passée chez Brimont.
    Avenir incertain
    « Ça m'a fait mal au ventre quand j'ai appris la nouvelle. Ça fait un choc au moral. Brimont, c'était notre vie. Ça aurait pu se passer autrement », déplore Jean Jovic, qui n'a connu que Brimont comme employeur depuis qu'il y est entré à l'âge de 17 ans. Père de quatre enfants, aujourd'hui âgé de 49 ans, Jean sait qu'après ce week-end pascal, il ne prendra pas sa voiture pour se rendre au boulot et prendre son poste au montage sur chaîne. « Ça va faire tout drôle de passer devant Brimont sans s'arrêter », poursuit-il. Il sait qu'il va devoir se serrer la ceinture pour continuer à payer les études du dernier. Et ils sont beaucoup comme lui à s'interroger sur leur avenir.

  • ArcelorMittal continue de réduire sa production

    ArcelorMittal, le géant indien de la sidérurgie continue de réduire sa production, et ne fonctionne plus qu'au ralenti sur de nombreux sites . Parmi les unités menacées se trouve celle de Mouzon. Voici les informations de l'AFP :

     

    Confronté à des carnets de commande toujours dégarnis, ArcelorMittal est contraint de mettre temporairement à l'arrêt de nouveaux hauts-fourneaux en Europe, en particulier à Florange (Moselle) où un millier de salariés vont se retrouver au chômage partiel pour au moins 5 mois.

    Le numéro un mondial de l'acier compte faire tourner ses usines européennes à seulement 50% de leurs capacités, un rythme suivi "depuis Mouzon.jpgplusieurs mois" selon la direction. La réduction de la voilure est toutefois accrue: à l'automne, ArcelorMittal avait évoqué une réduction de production de 35%, puis de 45% en février.

    (...)

    Désormais, ArcelorMittal ne s'avance plus sur un redémarrage de l'activité et gardera fermées nombre d'installations "jusqu'à une reprise de la demande", dont il n'y a pour l'instant aucun signe.

    Dans le détail, en France, la situation ne devrait pas empirer pour les usines de Fos-sur-Mer et de Dunkerque. En revanche, des lignes de galvanisation de l'acier vont être arrêtées à Mouzon (Ardennes), Montataire (Oise) et celle mise en berne à Mardyck (Nord) le restera.

  • On ira tous au paradis

    Le paradis fiscal n'est pas donné à tous. Le G20 vient de définir les pays qui sont considérés comme participant à la fraude financière . Mais la liste retenue est assez curieuse, oubliant certains noms .  Ceux qui avaient un appui au sein du G20 ont bénéficié de mansuétude. Ainsi Hong Kong et Macao n'y figurent pas, pour ne pas déplaire à la Chine. Et Jersey se trouve également blanchie . Il fallait bien sortir une liste pour faire plaisir à notre président, mais de compromis en compromis, le choix final n'a pas beaucoup de sens, d'autant plus qu'aucun système de sanction paradisFiscaux-5eme.jpgn'a été validé . Voici un extrait de l'analyse de Libération.

     

    Question piège : qui sont les trois pays considérés comme les plus grands paradis fiscaux selon le G20 ? Sont-ce les îles Caïman, la Suisse, les Bermudes (les principaux centres financiers offshore de la planète) ? Pas du tout. Les nouveaux pestiférés de la finance mondiale ont pour nom Costa Rica, Philippines, île de Labuan (une zone franche de la Malaisie), l’Uruguay ayant été retiré de cette liste vendredi soir, 24 heures après que l’OCDE eut établi celle des pays «fiscalement non coopératifs», c’est-à-dire qui n’ont pas (ou pas encore) signé au moins 12 conventions de coopération avec d’autres pays membres de l’organisation.

    Pour le coup, c’est une surprise. Les trois pays figurant sur cette «liste noire» se voient reprocher de n’avoir pris «aucun engagement de se plier aux standards internationaux sur le plan fiscal». Quant aux principaux centres offshore connus, l’OCDE les cite, mais sur une «liste grise» à part, qui inclut les pays ayant pris des engagements, mais ne les ayant pas «substantiellement» mis en œuvre. Et certains territoires, comme Jersey ou la Barbade, ont même eu le plaisir de faire partie de la «liste blanche», aux côtés de la France et des principaux pays de la planète. Du coup, l’initiative du G20 contre le secret bancaire et les paradis fiscaux s’en est trouvée de beaucoup relativisée.