La décision de Peugeot de fermer des sites de production et de licencier massivement illustre malheureusement de façon exemplaire le fonctionnement de l'économie dans une logique libérale.
Les hommes ne sont pas au centre du projet de l'entreprise, les ouvriers ne sont qu'une variable d'ajustement du profit souhaîté.
Rappelons que le plan de PSA ne touche pas seulement Aulnay et Rennes, mais aussi Charleville où la fonderie doit perdre plusieurs dizaines d'emplois,sans compter la sous-traitance.
Voici un communiqué des"Alternatifs" sur ce sujet.
Communiqué des Alternatifs du 13 juillet 2012
Les conférence sociales passent, et passe l’illusion de compromis entre le capital et le travail. L’annonce par le groupe PSA du plan de redéploiement de ses activités en France remet les pendules à l’heure.
Les restructurations d’activités et les suppressions d’emplois vont peser très lourdement sur les intérimaires et la sous traitance, comme sur les salariéEs de nombreux sites (8.000 emplois menacés).
L’arrêt de la production sur le site d’Aulnay touche au cœur un bassin d’emploi de Seine-Saint-Denis déjà fortement affecté par le chômage. Il est vrai que les traditions syndicales et les capacités de mobilisation des salariéEs du site sont assez mal vues par la direction, et que la localisation de l’établissement laisse espérer quelques plus values foncières.
Le plan de licenciements chez PSA oblige à une réponse alternative :
-oui, le maintien de milliers d’emplois ouvriers au cœur de la Seine Saint Denis est nécessaire
-non, les milliers de suppressions d’emplois chez PSA ne sont pas acceptables
-oui, la production automobile doit avoir sa place dans une agglomération mondiale comme la région Ile-de-France
-non, il n’est plus acceptable que des entreprises bénéficiaires dans la durée, et rétribuant largement chaque fois que possible leurs actionnaires, se défaussent sur l’Etat et les collectivités territoriales dès qu’apparaissent des difficultés
-oui, il est indispensable d’engager dès à présent une reconversion sociale et écologique du secteur automobile, sauf à considérer la fuite en avant comme une issue raisonnable
-non, cette reconversion ne pourra pas se réaliser en respectant la logique patronale.
Le premier enjeu est de combattre la précarité du travail, celle, structurelle, des intérimaires, celle subie par les salariéEs victimes de plans de licenciements. La garantie du revenu des travailleurs, la sécurisation de leurs parcours professionnels doivent être assurées par une caisse solidaire financée par des prélèvements sur la spéculation financière et une contribution socialisée des grandes entreprises.
Le second enjeu est l’intervention des salariéEs et de leurs organisations syndicales : droit de veto suspensif sur les plans de licenciements, droit d’expertise contradictoire en vue de construire des projets alternatifs. Le troisième enjeu est la reconversion du secteur automobile : reconversion portée par les collectifs de travail, en lien avec les collectivités territoriales, pour répondre aux urgences écologique et sociale
-Une localisation des activités de production limitant les déplacement de main d’œuvre et de marchandises
-Des activités productives à empreinte écologique réduite
-Un recentrage sur les transports collectifs et des véhicules individuels durables, à faible consommation énergétique, peu polluants, mais aussi la diversification des activités sur les sites.
Un débat démocratique doit aussi être engagé sur une réorganisation des activités sociales (travail et autres) qui réduise la dépendance individuelle à l’automobile.
Le patronat du secteur automobile refusera sans doute la multiplication des " contraintes" sociales et écologiques.
Se pose donc clairement la question de l’appropriation sociale publique de l’outil de production, sous le contrôle des salariéEs et en lien avec les usagers et les pouvoirs publics.
Une appropriation sociale d’un secteur au cœur des enjeux d’avenir pour la reconversion de l’économie, le devenir de la planète et la justice sociale.