30 juin, un communiqué d'Attac France
Á l’issue du sommet européen des 28 et 29 juin, le président de la République vient d’annoncer qu’il va demander au Parlement une ratification « rapide » du Pacte budgétaire. Il renie ainsi l’une de ses principales promesses électorales, celle de renégocier ce traité. Les décisions du sommet européen ne comportent en effet aucune mesure de nature à stopper la plongée aujourd’hui engagée de la zone euro dans un gouffre économique, social et démocratique. La ratification du Pacte budgétaire et les politiques d’hyperaustérité qu’il commande vont au contraire accélérer cette plongée. Pour Attac, la seule manière d’éviter ce désastre est que les citoyens s’emparent du débat et exigent d’être consultés par un référendum.
Durant la campagne électorale, François Hollande avait affirmé de façon répétée que la France ne ratifierait pas le Pacte budgétaire sans l’avoir renégocié de façon substantielle. Il avait précisé lui-même les trois points clés de cette renégociation : la possibilité pour la Banque centrale européenne de financer directement les États, la mise en place d’euro-obligations pour que les pays de la zone euro puissent emprunter solidairement, et des mesures de relance de la croissance en Europe. Sur ces trois points, et malgré l’enthousiasme habituel, après chaque « sommet de la dernière chance », des éditorialistes et des marchés financiers devant « des mesures enfin courageuses et décisives », l’échec est total :
Non seulement la BCE ne financera pas directement les États, mais elle n’aura plus besoin, après le sommet du 28-29 juin, d’acheter des obligations des pays attaqués par les marchés financiers, comme elle avait du le faire à son corps défendant – en 2011. Désormais, c’est le Fonds européen de stabilité financière (puis le Mécanisme européen de stabilité qui va lui succéder) qui interviendra pour réduire la pression sur les États attaqués. Même le FESF (puis le MES) ne pourront pas être financés directement par la BCE : ils devront se financer eux-mêmes sur les marchés. En outre les pays recourant à l’aide du FESF-MES – comme l’Espagne et l’Italie très prochainement - devront signer un mémorandum les soumettant à la Troïka (Commission, BCE, FMI) ;
La perspective des euro-obligations est remise aux calendes grecques, et même pas évoquée dans les conclusions du sommet ;
Quant au « pacte pour la croissance » de 120 milliards d’euros, c’est une opération de communication politique sans grande signification économique. 60 milliards proviennent de fonds structurels « redéployés » : des sommes déjà votées et programmées pour 2012-2013. C’est comme remettre un cadeau dans son emballage pour l’offrir à nouveau... L’autre moitié sont des prêts hypothétiques de la Banque européenne d’investissement pour des « grands projets » d’investissements privés dont on ne connaît encore rien.
Ce sommet européen marque une étape supplémentaire dans la décomposition des solidarités et de la démocratie en Europe. Même si les trois promesses de François Hollande étaient pour nous très insuffisantes pour remédier à la crise, leur abandon signifie un renoncement à tout espoir d’enrayer la catastrophe qui s’annonce. En France et en Europe, il appartient aux mouvements sociaux et citoyens de s’opposer à cette démission des dirigeants européens
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François Hollande renie sa parole, les électeurs doivent être consultés
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Hersant-Rossel : la désunion
En grande difficulté financière, le groupe Hersant cherche à vendre ses journaux.
L'Union-L'Ardennais font partie des titres qui doivent trouver un repreneur sous menace de liquidation judiciaire. Dans notre article du 15 juin dernier, nous vous avons fait état des difficultés rencontrées par le groupe belge Rossel qui s'est porté repreneur.
Depuis les choses n'ont pas progressée. On apprend ce jour par un communiqué du groupe Rossel qu'il
"se retire du projet de rapprochement (..), obligé de constater que les conditions nécessaires à la faisabilité du plan d'affaires qui le sous-tendaient n'ont pu être réunies".
Les conditions nécessaires consistent en particulier dans l'acceptation de plus de 200 départs pour les employés des titres locaux, sur 640 qui sont actuellement en poste.
Le groupe Hersant en rajoute une couche, en accusant les syndicats qui refusent tous ces licenciements d'être responsables de l'échec de la reprise. Voici un extrait de leur communiqué :""gâchis industriel" uniquement imputable, selon elle, aux syndicalistes "irresponsables et coupables" de la CGT-Filpac".
La décision du groupe Rossel fait monter la pression, et c'est bien là le but recherché. Il s'agit de faire craquer les employés et d'isoler le syndicat en le rendant responsable de la situation. Comme si la politique menée par Hersant et les exigences de Rossel n'étaient pas l'essentiel du problème. Que des syndicalistes défendent jusqu'au bout le maintien d'un maximum d'emploi est bien le moins que l'on puisse attendre en cette période de chômage.
Il y a bien une part de bluff dans l'attitude de Rossel, mais dans cette partie de poker seuls les salariés sont sûrs d'y perdre. Est-ce que ce sera un peu ou beaucoup, nous le saurons prochainement.
Il certain par contre que la pressse quotidienne régionale va s'en trouver fortement modifiée, elle qui avait déjà vécue le passage du journal local au rang de petite entité au sein du puissant groupe Hersant.
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Ardennes : la hausse du chômage sur la même courbe
Changement de majorité ou pas le nombre de chômeurs continue de progresser en France et dans la région.
Pour le pays, selon Pôle Emploi, "le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 2 922 100 en France
métropolitaine fin mai 2012. Ce nombre est en hausse par rapport à la fin avril 2012 (+1,2 %, soit +33 300).
Sur un an, il croît de 8,0 %.Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à
4 347 100 en France métropolitaine fin mai 2012 (4 621 000 en France y compris Dom). Ce nombre est en
hausse de 0,7 % (+28 600) au mois de mai. Sur un an, il augmente de 6,4 %."Le ministre communique sur le sujet et rejette sur l'équipe précédente la responsabilité des chiffres (ce qui n'est pas faux) : "Ces chiffres confirment une tendance très négative, artificiellement atténuée ces derniers mois par la concentration des contrats aidés sur le 1er semestre et le retard de l’annonce de nombreux plans sociaux.
Face à cette situation, le Gouvernement entend agir de façon vigoureuse, pour faire face à l’urgence sociale mais aussi préparer l’avenir en agissant de façon structurelle pour l’emploi et la formation. Malgré un contexte budgétaire que chacun sait très contraint, le Gouvernement a d’ores et déjà décidé de mobiliser 80 000 contrats aidés supplémentaires en 2012, revenant sur les choix budgétaires de la précédente majorité. En outre, des moyens supplémentaires seront bientôt annoncés pour Pôle Emploi. Enfin, dans chaque région, les commissaires au redressement productif permettront d’accompagner plus efficacement les entreprises en difficultés pour limiter les plans sociaux."
Dans la région, on retrouve la même tendance (source DIRRECTE Champagne-Ardenne)
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi de catégorie A s’établit à 63 136 en Champagne-Ardenne, fin mai 2012. Ce nombre augmente de 2,6 % (+ 1627) par rapport à la fin avril 2012 (+ 12,1 % sur un an).
Par département, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A varie de + 1,9 % à + 3,1 % en mai 2012 par rapport à fin avril : Ardennes (+ 1,9 %), Aube (+ 3,1 %), Marne (+ 2,7 %), Haute-Marne (+ 3,1 %).
En Champagne-Ardenne, le nombre des demandeurs d’emploi de catégorie A, B, C s’établit à 95 433 fin mai 2012. Ce nombre croît de 1,2 % (+ 1131) au mois de mai (+ 7,0 % sur un an).
Par département, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, B, C varie de + 0,6 % à + 1,5 % en mai 2012 par rapport à fin avril : Ardennes (+ 0,6 %), Aube (+ 1,5 %), Marne (+ 1,3 %), Haute-Marne (+ 1,4 %).
Au total on constate une augmentation qui s'accélère par rapport aux mois précédents. La question qui se pose est de savoir jusque quand le gouvernement socialiste pourra faire porter la responsabilité sur son prédécesseur et de savoir jusque quand la société française va tolérer cette situation catastrophique sans réagir, si rien de significatif ne se passe
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Chômage : 12 mois de hausse dans les Ardennes et en France
Le bilan chiffré du chômage vient d'être publié pour le mois d'avril 2012.
C'est le dernier mois pour lequel l'équipe Fillon-Sarkozy était en pleine responsabilité, et doit donc prendre le résultat à son compte. Depuis 12 mois, la hausse des demandeurs d'emploi n'a pas cessé,
malgré toutes les mesures prises : augmentation des emplois aidés, retard d'annonce des plans sociaux, radiations pour causes administratives.
Voici les chiffres officiels :
Pour la région, les demandeurs d'emploi de catégorie A s’établit à 61 509 , fin avril 2012. Ce nombre augmente de 0,6 % (+ 347) par rapport à la fin mars 2012 (+ 9,2 % sur un an). En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A augmente de 0,1 % par rapport à fin mars 2012 (+ 7,5 % en un an).
Par département, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A varie de - 0,4 % à + 1,0 % en avril 2012 par rapport à fin mars : Ardennes (+ 0,4 %), Aube (+ 0,4 %), Marne (+ 1,0 %), Haute-Marne (- 0,4 %).
En Champagne-Ardenne, le nombre des demandeurs d’emploi de catégories B et C s’établit à 32 793 fin avril 2012. Ce nombre diminue de 0,8 % (- 274) au mois d’avril (+ 3,9 % sur un an).
On remarque à nouveau le résultat très décevant de la zone franche des Ardennes, qui couvre pratiquement tout le département (sauf le Rethelois). Warsmann va pourtant continuer à vanter ce dispositif qu'il a contribué à créer. En fait cette zone coûte cher en impôts non prélevés, mais elle n'a pas contribué à faire baisser le chômage : cherchez l'erreur.
Il est certain que cette tendance ne va pas s'inverser brutalement. Même si un gouvernement socialiste est reconduit après les législatives, les années 2012 et 2013 seront très vraisemblablement difficiles pour l'emploi en France.
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Zone communautaire de Vouziers : les travaux avancent
La 2C2A aménage une zone à vocation industrielle et commerciale en prolongement de celle existante à Vouziers.
L'achèvement des travaux est programmé pour l'automne 2012, si tout va bien. Depuis plusieurs mois les engins de chantier tracent les voies de circulation et installent les réseaux.
Cette zone a été nommée "porte d'Argonne" et s'étend sur 25 ha. Des entreprises du secteur, dont le centre Leclerc, ont
montré de l'intérêt pour acheter des terrains . Le prix varie en fonction de l'éloignement de l'axe principal de circulation.
Il semble que le financement du rond-point, qui doit se situer à l'intersection de la route de Sainte-Marie, soit encore en négociation avec le département.
Rappelons que la ville de Vouziers a financé les réseaux nécessaires en dehors du périmètre de la zone (raccordement aux réseaux de la ville rue Gambetta, en passant par la route de Sainte-Marie). En contre-partie la 2C2A devrait prendre à sa charge le financement de la rénovation de la voie communale, entre Leclerc et le rond-point à créer .
Quand au terrain pour les gens du voyage, il est en périphérie de la zone, rectangle vert à gauche du bassin pour les eaux pluviales sur le plan ci-dessus. Ce terrain est donc déporté le plus loin possible, à la demande d'habitants de Vouziers. La concertation n'a pas fonctionné dans l'autre sens, puisque les gens du voyage n'ont pas été partie prenante du projet. Ceux qui stationnent sur la zone en travaux ne savent où ils pourrront s'installer dans les prochains jours. Gageons que les élus et autres responsables du plan départemental aient prévu une solution acceptable pour tous.
La zone avec sa voie de circulation dans l'état actuel.
(Photo L'An Vert DR)
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RDTA, ou la faillite du Conseil Général des Ardennes
Nous publions ci-dessous une analyse du groupe de Sedan-Vouziers d'Europe-Ecologie Les Verts
Nous souhaitons engager une réflexion autour de la situation critique actuelle de la RDTA, en réponse aux différents écrits à ce sujet.
Nous constatons que les problèmes de la RDTA n’ont pas été suffisamment anticipés par le Conseil Général et principalement son président (ancien président du CA de la RDTA) : Benoit Huré.
Nous dénombrons les nombreuses incohérences de gestion de cette belle entreprise qui nous est chère :
- Locaux surdimensionnés avec donc un loyer excessif dès le début du transfert de l’activité à Prix-lès-Mézières.
- Mauvaises refontes successives des lignes interurbaines, sans anticipation de la modification du publique et de ses usages,
- Politique commerciale défaillante sur les réponses aux appels d’offres sur la vallée de la Meuse, le Vouzinois ou le Rethelois,
- Retrait progressif dommageable de son activité TourismeOutre des décisions et dépenses incohérentes, les rentrées financières se sont donc amenuisées au fil du temps, fragilisant ainsi la régie. La RDTA a donc pris de plein fouet la hausse progressive du prix du carburant dans un contexte commercial déjà malheureux.
En réponse à M.Cordier, rappelons simplement que le CG08 UMP a décidé de retirer le service des transports scolaires gratuits, l’une des toutes premières rentrées pour la société.
En parallèle les agglos PS de Charleville dans un premier temps, puis de Sedan ont, où vont, privatiser les services de transports urbains. Ce qui est effectivement un coup fatal porté à NOTRE régie ardennaise.
Rappelons que cette société porte beaucoup d’attention aux règles de sécurité, ce qui représente un coût plus élevé que la concurrence directe lorsque l’on compare les tarifs pratiqués dans le domaine.
Refonte des lignes interurbaines
Récemment nous avons appris que le CG08 souhaite refondre ses lignes interurbaines, en évitant soigneusement de se baser sur la connaissances des seuls experts de ce domaine, les usagers et les conductrices et conducteurs. Nous sommes assez circonspects sur la finalité d’un tel exercice s’il n’est pas partagé en amont.
S’il est essentiel de refondre l’interurbain pour en dégager des bénéfices pour les usagers et les comptes de la RDTA, nous pensons que cette refonte doit impérativement se faire avec les employés et les usagers de ce service.
Enfin en ce qui concerne le choix de la RATP dév, a-t-il été motivé par un coût moindre ou un niveau de service plus élevé ? A cette question nous attirons l’attention sur le fait que les différents articles ne sont pas clairs, ce qui en matière d’information, nous regrettons évidemment.Nous souhaitons aux syndicats, salariés (175) et dirigeants de cette belle entreprise de remonter la pente en refusant le diktat de donneurs d’ordres peu enclin à vouloir préserver un emploi local. La voix de la Régie va et doit se faire entendre !
Cordialement,
Pierre Potron
Porte-parole de campagne – Sophie Perrin 2012 -
Victoire pour les océans, et les pêcheurs artisans africains
Communiqué de Greenpeace
Début mai, le gouvernement du Sénégal a finalement annulé les autorisations de pêche qui avaient été octroyées aux 29 chalutiers pélagiques étrangers opérant dans les eaux sénégalaises.
Cette très bonne décision va bénéficier aux pêcheurs artisans locaux, qui voyaient leurs ressources diminuer du fait de la surpêche pratiquée par ces navires étrangers.
Il y a quelques mois, en pleine campagne présidentielle au Sénégal, Macky Sall, alors candidat, avait
rencontré des représentants de Greenpeace basés à Dakar. A l’issue de ce rendez-vous, il avait publiquement déclaré qu’il agirait, une fois élu, pour mettre fin au pillage des eaux sénégalaises par les bateaux étrangers. Il vient donc de tenir sa promesse.
Cette rencontre a eu lieu alors que les équipes de Greenpeace menaient une mission à bord de l’Arctic Sunrise en mars-avril dans les eaux ouest africaines. Cette expédition a été le point d’orgue d’une campagne de terrain, menée avec la population sénégalaise et les pêcheurs artisans locaux, pour réclamer plus d’équité dans le partage des ressources halieutiques et une meilleure protection pour les océans ouest africains.Bon nombre des énormes chalutiers qui viennent piller les mers d’Afrique viennent d’Europe. L’Union européenne doit prendre ses responsabilités et s’inspirer de cette décision des dirigeants africains. Plutôt que d’envoyer les navires en surnombre de sa flotte pêcher dans les eaux des pays en développement, la politique commune des pêches européenne, actuellement en pleine réforme, devrait limiter le nombre de bateaux industriels de pêches et favoriser une pêche locale plus responsable, une pêche artisanale.