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économie et finances - Page 136

  • Cantona vide les banques.

    Eric Cantona vient de réinventer la révolution, et c'est pour demain, enfin pour le 7 décembre.

     

    Le footballeur a trouvé la façon de se débarasser de l'exploitation capitaliste : il propose de faire imploser le systéme en retirant l'argent de tous les compte en banque.

    article_eric-cantona-255x300.gifCette démarche correspond bien à l'air du temps: beaucoup sont exaspérés par cette crise, par ceux qui la crée et ceux qui en profite. Aucune solution évidente semble émerger de la part des responsables politiques.

    Alors, catastrophe pour catastrophe, autant faire sauter les banques, estime l'ancien buteur.

    Effectivement, si un très grand nombre de personnes vident leurs avoirs en même temps, cela va créer une panique et, au mieux (?!), une faillite.

    Mais quels problèmes aura-t-on résolu ? Il est possible que l'on arrive à un nouvel équilibre de pouvoirs, mais qui en sera écarté : les pauvres qui ne possèdent rien et qui n'ont pas les moyens de s'organiser rapidement face aux possédants qui garderont leurs biens et leurs réseaux politiques.

    Cela fait un moment que plus grand monde n'attend le grand soir où tout va changer par une révolution violente. Une "révolution", cela se prépare, s'organise, et même s'il a un moment fort, cela demande du temps  et beaucoup d'efforts pour s'installer réellement.

    Une révolution non violente, à la Cantona, ne peut échapper à ces contraintes. Cela peut paraître tentant faute de mieux, mais ce n'est pas un buzz sur Facebook qui va abattre définitivement le capitalisme.

     

    Pour une analyse plus documentée et plus complète, voir l'article du "Monde diplomatique", dont voici un extrait :

     

    Mais quels choix reste-t-il vraiment quand les marchés auxquels les Etats se sont livrés gaiement s’apprêtent à faire leur ruine ? Quand la collusion des élites politiques et économiques a atteint le degré que nous lui connaissons, quand le gouvernement est devenu le fourrier du capital à un point de caricature qui ferait rougir Marx (jusqu’à faire nommer sans discontinuer des chefs d’entreprise ministre des finances depuis dix ans…), quand l’asservissement des politiques publiques aux intérêts de la finance est tel que même la plus grande crise à l’échelle d’une génération ne parvient pas à obtenir le moindre commencement de régulation, quand tous les mécanismes institutionnels du présido-parlementarisme organisent la parfaite coupure d’avec le peuple et la capture de fait du pouvoir par une oligarchie séparée qui ne répond plus de rien ni à personne – comme l’attestent à propos des retraites une désapprobation de masse balayée d’un revers de main –, quand n’existe plus nulle part aucun mécanisme institutionnel de réelle représentation, aucune force de rappel politique, alors il est avéré qu’il n’est plus de solution de transformation à froid de l’ordre social – à l’encontre même de la (fausse) promesse « démocratique » d’ingénierie politique ordonnée du changement. Ce sera donc à chaud.

     

     

  • Café débat d'Attac à Charleville

    7 décembre: café débat à 19 h au bar le baratin ( 25, quai Rimbaud) animé par Michel Pinçon et Monique Charlot-Pinçon autour de leur livre "le président des riches" (thématique dans la lignée d'Attac : du bouclier fiscal aux paradis fiscaux)

     



     

    0f0dfe349980f8e4383038343338343532333837.jpgLes deux auteurs du livre sont sociologues et étudient depuis de longues années le fonctionnement  et les codes de la fraction la plus aisée de la société française : sa vie, ses coutumes, sa reproduction, son influence. Leur dernier ouvrage montre la place qu'ils occupent au niveau politique, et comment Nicolas Sarkozy représente leurs intérêts au plus haut sommet de l'Etat.



    Voici comment "Alternatives économiques" présentait leur travail en 2000.



    Alors que la sociologie française est toute tournée vers l'étude de l'exclusion, Michel Pinçon9782355220180.jpg et Monique Pinçon-Charlot continuent, très isolés, leur travail sur la haute société, qui nous avait valu, il y a une dizaine d'années, Dans les beaux quartiers (éd. Seuil). Sociologie de la bourgeoisie est une synthèse de ce travail, que les sociologues résument point par point: niveaux et modes de vie, logement, sociabilité, éducation, etc. Contrairement à certaines idées reçues, le capital économique (revenus et patrimoine) va de pair avec un capital culturel qui, dans ce cas, ne se limite pas au diplôme: "La diversité des champs culturels concernés et la familiarité qui marque le rapport avec cette culture font la différence avec les purs produits du système scolaire." Tout en haut de la pyramide sociale, on est à la fois riche et cultivé.

    Les deux sociologues montrent notamment comment la haute bourgeoisie, derrière une idéologie de la concurrence, met des barrières entre elle et le reste de la société. Elle est mobilisée en permanence pour défendre ses intérêts et cherche à transmettre son patrimoine de génération en génération, dans les meilleures conditions possibles.

  • Qui va protéger le bouclier fiscal ?

    Nicolas Sarkozy représente un modèle pour tous les chefs d'Etat du monde.

    Il est donc normal que les mesures qu'il préconise et qu'il fait mette en application soit des mesures "phares", éclairant ce bas monde de sa lumière radieuse.

    Le bouclier fiscal fait partie de ces décisions géniales, indispensables (surtout aux plus riches), qu'il n'est pas question de supprimer pour notre président.

    Pourtant cette mesure commence à être mollement défendue par ses premiers partisans (Fillon bouclier-fiscal.jpgcompris), elle est même attaquée par des députés UMP qui souhaitent sa disparition.

    Voici ce qu'en dit Europe1

     

    Le bouclier fiscal, c’est une des mesures phares du début de mandat de Nicolas Sarkozy. Un dispositif qui fait l’objet de critiques de plus en plus fréquentes depuis quelques jours. 97 députés UMP sont passés à la vitesse supérieure jeudi en annonçant un amendement au projet de loi de finances pour une suppression dès 2011.

    Parmi les signataires, figurent l'ancien ministre de l'Economie Hervé Gaymard et le villepiniste François Goulard. Mais aussi Patrick Balkany, considéré comme un ami très proche de Nicolas Sarkozy.


    Si ses braves petits soldats attaquent le bouclier du chef, où va-t-on ?

  • Des résineux partout ?

    La forêt devient aussi un enjeu économique important.


    Nous le savons bien dans le Vouzinois, nos forêts ont une importance capitale.

    Elles façonnent le paysage de l'Argonne depuis des siècles. Elles jouent aussi un rôle dans les loisirs, le tourisme, l'écologie (stockage du CO2, lutte contre l'érosion et les inondations) et la biodiversité...

    Bien entendu, l'exploitation du bois fait partie de l'activité forestière. Mais pour les responsables de cette filière, le critère rentabilité prend le dessus sur toute autre considération.

    vallée Meuse.jpgEt il est plus  facile et plus rentable d'exploiter des résineux. Pour ces tenants de l'économie à visée uniquement financière, le monde doit s'adapter à leurs valeurs.

     

    Photo ci-contre : la vallée de la Meuse et la forêt ardennaise.

     

     

    La FNE (qui regroupe de nombreuses associations écologiques) condamne cette vision étroite et mercantile du rôle que doit avoir la forêt.

    Voici un extrait de leur communiqué :

     

     

    Lundi 27 septembre, sur France-Info, le président de la Fédération Nationale du Bois (FNB), Laurent Denormandie, a déclaré que la multifonctionnalité en forêt était un obstacle à la production de bois. Dans la continuité de la campagne « Réinvestir la forêt », qui aurait touché 3 millions de personnes, en faveur d’une relance de la politique de plantation de résineux, il a jugé que les feuillus, comme le chêne ou le hêtre, n’avaient plus d’intérêt de production en France. Réaction de FNE.

    Le « tout résineux » envers et contre tout et tous…

    Pour François Lefèvre, pilote du Réseau Forêt de FNE « en se positionnant ainsi, la FNB se place à contre-courant total du consensus du Grenelle qui propose de produire plus de bois, tout en préservant mieux la biodiversité par une approche territoriale concertée pour une gestion multifonctionnelle des forêts. Or, certains n’entendent que le « produire plus « !»

    Notre filière bois subit les marchés actuels au lieu d’adopter une démarche plus volontariste et dédaigne la ressource feuillue disponible en abondance. Quand nos hêtres de qualité ne sont pas exportés en Chine, ils ne trouvent plus d’acheteurs en France ! Pour François Lefèvre, « c’est à l’industrie de s’adapter à la forêt, et non l’inverse. Il faut s'affranchir d'un marché international normalisé pour les bois résineux, à commencer par le marché national.»

  • Professions libérales : 500 millions d'impôts en moins.

    Sarkozy ne compte plus tellement de supporters capables de le soutenir aux prochaines élections.

     

    C'est une bonne raison pour essayer d'en garder quelques uns dans les milieux socio-économiques qui lui sont le plus favorables.

    Ainsi pour les personnes âgées, le thème de l'insécurité est toujours bon à agiter, même si l'ex-ministre de l'intérieur ne peut présenter que des résultats bien médiocres en ce domaine. Il est vrai qu'il ne s'attaque jamais aux causes ; il est pourtant certain que l'exclusion dont est victime toute une partie de la population ne peut que favoriser la marginalité et la délinquance.

     

    Il espère aussi pouvoir compter sur les professions libérales (médecins, pharmaciens, notaires, avocats, ...) qui constituent traditionnellement un réservoir de votes pour la droite.

    Pour ces personnes, l'argument du cadeau fiscal a du apparaître pertinent à notre président. Il vient de renoncer avec son gouvernement à une rentée fiscale de 500 millions. (voir Les Echos)

    bl_111224536_px_501__w_lanouvellerepublique_.jpgIl faut savoir que lors de la réforme de la taxe professionnelle, il a été décidé de ne plus la faire reposer que sur la valeur ajoutée et la valeur locative liées à leur activité.

    Pour les professions libérales, ces deux postes sont très faibles, il était donc prévu de les taxer sur leurs recettes. Mais le Conseil Constitutionnel a censuré cette disposition au nom de l'égalité entre toutes les entreprises.

    Le gouvernement n'envisage pas de revoir sa copie, et on obtient donc une belle réduction d'impôt pour ces professions.

    Par la politique fiscale, on peut juger objectivement les choix politiques d'une équipe : bouclier fiscal, réforme de la taxe professionnelle, abandon de la taxe carbone, ... voici des mesures qui donnent une image très réaliste de l'équipe Sarkozy Fillon.

  • 10 milliards d'impôts en plus : qui va payer ?

    Sarkozy et Fillon annoncent un "rabotage" des niches fiscales.

     

    Celles-ci permettent de réduire l'impôt versé, et jusqu'à preuve du contraire quand on diminue une réduction on augmente la somme à payer.

    Mais nous sommes dans l'ère de la communication, et il plus correct d'annoncer la fin de niches fiscales niche-fiscale.jpgque de prononcer les termes d'augmentation d'impôts.

     

    A ce sujet, Xavier Bertrand ne veut pas entendre parler d'une augmentation généralisée. Qu'il se rassure, avec le bouclier fiscal, les grandes fortunes ne seront pas touchées : puisqu'un plafond a été fixé, les plus riches n'ont rien à craindre de ces mesures.

     

    Pour les plus pauvres, cela ne change rien non plus, sur le plan fiscal. Les moins riches ne bénéficient pas de ces niches, la majorité d'entre eux est exonérée d'impôts sur le revenu.

    Mais on sait que les dotations aux collectivités vont baisser, et que la Sécurité Sociale va devoir faire des économies. Ce sont donc ces mécanismes de redistribution des richesses qui vont moins bien fonctionner : c'est là une manière de faire payer les pauvres.

     

    Les classes moyennes seront directement touchées par ces augmentations d'impôt, ainsi que par d'autres mesures dont le gel des salaires des fonctionnaires.

    Le gouvernement va chercher encore d'autres moyens de remplir ses caisses, vidées par ses choix politiques (baisse d'impôts, aide massive aux banques,...).

     

    Il va être obligé de demander la contribution du plus grand nombre, et seuls les plus riches seront épargnés.

  • Logement : la crise va s'amplifier

    La France connaît depuis des dizaines d'années une pénurie de logements.

     

    Ce manque d'offre se traduit par des prix élevés pour les loyers, en particulier dans les grandes villes. Il aboutit aussi au mal logement pour de très nombreuses familles, avec en plus des transports interminables pour se rendre sur son travail.

    Pour les très riches, pas de problème : on reste entre soi à Neuilly, où la construction de logements sociaux est inexistante malgré ce qu'impose la loi (faut-il déchoir de sa nationalité l'ancien maire de Neuilly ?).

    Le gouvernement avait un beau plan de relance, et le logement social devait connaître un développement considérable. La réalité a rattrapé ces plans démagogiques, et les choix budgétaires actuels aboutissent à une baisse des construction de logements, en particulier sociaux.

    Le retard était considérable, et il ne pouvait être comblé rapidement étant donné le temps nécessaire hlm-inscrption.jpgentre un projet et une fin de réalisation en ce domaine.

    Le ralentissement constaté aura donc des conséquences dramatiques, qui n'auront pas disparu avant de nombreuses années. Manifestement le logement, comme la santé ou l'emploi sont des secteurs secondaires pour le gouvernement de Sarkozy. Il a comme clientèle la plus fidèle des personnes qui ne connaissent pas de problèmes dans ces domaines.

     

    Voici les chiffres officiels, repris par le nouvelobs.com

     

    Le nombre de mises en chantier entre juillet 2009 et juin 2010 est en baisse de plus de 10 % par rapport aux 12 mois précédents, avec seulement 334 000 mises en chantier. Dans le détail, 178 000 mises en chantier ont été enregistrées pour le logement individuel (+ 6,3 % par rapport aux 12 mois précédents) et 134 000 mises en chantier concernent le secteur du logement collectif (- 9 % par rapport à la même période).