Eric Cantona vient de réinventer la révolution, et c'est pour demain, enfin pour le 7 décembre.
Le footballeur a trouvé la façon de se débarasser de l'exploitation capitaliste : il propose de faire imploser le systéme en retirant l'argent de tous les compte en banque.
Cette démarche correspond bien à l'air du temps: beaucoup sont exaspérés par cette crise, par ceux qui la crée et ceux qui en profite. Aucune solution évidente semble émerger de la part des responsables politiques.
Alors, catastrophe pour catastrophe, autant faire sauter les banques, estime l'ancien buteur.
Effectivement, si un très grand nombre de personnes vident leurs avoirs en même temps, cela va créer une panique et, au mieux (?!), une faillite.
Mais quels problèmes aura-t-on résolu ? Il est possible que l'on arrive à un nouvel équilibre de pouvoirs, mais qui en sera écarté : les pauvres qui ne possèdent rien et qui n'ont pas les moyens de s'organiser rapidement face aux possédants qui garderont leurs biens et leurs réseaux politiques.
Cela fait un moment que plus grand monde n'attend le grand soir où tout va changer par une révolution violente. Une "révolution", cela se prépare, s'organise, et même s'il a un moment fort, cela demande du temps et beaucoup d'efforts pour s'installer réellement.
Une révolution non violente, à la Cantona, ne peut échapper à ces contraintes. Cela peut paraître tentant faute de mieux, mais ce n'est pas un buzz sur Facebook qui va abattre définitivement le capitalisme.
Pour une analyse plus documentée et plus complète, voir l'article du "Monde diplomatique", dont voici un extrait :
Mais quels choix reste-t-il vraiment quand les marchés auxquels les Etats se sont livrés gaiement s’apprêtent à faire leur ruine ? Quand la collusion des élites politiques et économiques a atteint le degré que nous lui connaissons, quand le gouvernement est devenu le fourrier du capital à un point de caricature qui ferait rougir Marx (jusqu’à faire nommer sans discontinuer des chefs d’entreprise ministre des finances depuis dix ans…), quand l’asservissement des politiques publiques aux intérêts de la finance est tel que même la plus grande crise à l’échelle d’une génération ne parvient pas à obtenir le moindre commencement de régulation, quand tous les mécanismes institutionnels du présido-parlementarisme organisent la parfaite coupure d’avec le peuple et la capture de fait du pouvoir par une oligarchie séparée qui ne répond plus de rien ni à personne – comme l’attestent à propos des retraites une désapprobation de masse balayée d’un revers de main –, quand n’existe plus nulle part aucun mécanisme institutionnel de réelle représentation, aucune force de rappel politique, alors il est avéré qu’il n’est plus de solution de transformation à froid de l’ordre social – à l’encontre même de la (fausse) promesse « démocratique » d’ingénierie politique ordonnée du changement. Ce sera donc à chaud.