Le long intitulé officiel de cette journée de mémoire montre que les désaccords liés à la guerre d'Algérie persistent. Il existe en effet deux journées d'hommage en relation avec la guerre d'Algérie, celle d'aujourd'hui commémorant la signature des accords d'Evian, le 18 mars 1962. Mais une partie des associations d'anciens combattants ne reconnaît pas la validité de ce choix, considérant que des combats ont persisté au-delà de la signature des accords.
Seule la FNACA participe à cette cérémonie, aussi bien nationalement que localement. Voici comment elle se définit : "Créée en pleine guerre d'Algérie, le 21 septembre 1958, la FNACA, Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, est l'association spécifique des anciens combattants en Afrique du Nord.
Comme le stipule l'article 2 de ses statuts, elle est indépendante à l'égard des pouvoirs publics et de tout parti politique.
Elle regroupe à ce jour 358 505 adhérents rassemblés dans 3 560 comités locaux ou cantonaux."
A Vouziers, une quarantaine de personnes étaient présentes ce matin devant le monument aux morts. Après le dépôt des gerbes et le ravivage de la flamme, le message de l'association a été lu par Daniel Doyen, et celui du secrétaire d'Etat chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire a été lu par le Sous-préfet de Vouziers.
Voici le message de la FNACA :
19 MARS 1962, le Cessez-le-feu proclamé en Algérie annonce la fin de dix années de guerre en Afrique du Nord. Il fait échec aux extrémistes prônant haine et exclusion. Il confère aux peuples français et algérien le droit de se projeter dans un nouvel avenir fondé sur la réconciliation.
Sacraliser cette date historique, c'est partager et perdurer notre Histoire commune.
Rendre un hommage national à nos trente mille frères d’armes qui avaient le soleil dans le cœur et sont morts au printemps de leur vie.
Avoir de la compassion pour leurs familles cruellement affectées.
Arracher à l'ignorance qui nourrit la haine et génère les déviances.
Présenter et additionner toutes les mémoires pour tisser le fil conducteur d'une écriture correcte de cette guerre.
Parler vrai, transmettre notre Savoir, notre vécu, cette richesse, en y associant des actions pédagogiques et culturelles.
Dispenser une irremplaçable leçon d'Histoire suscitant la réflexion sur un passé bien présent pour le Futur.
Fidèles aux institutions, nous avons porté dignement les couleurs de notre drapeau. 55 ans après la fin de la guerre d'Algérie, nous réaffirmons notre volonté d'agir pour préserver toutes les valeurs de la République.
Vigilants, nous refusons que notre passé puisse devenir celui de nos enfants et petits-enfants. Par de là la déchirure, les blessures à l'âme d'une guerre aux feux mal éteints, nous sommes porteurs d'une espérance de vie. Toute notre gratitude aux jeunes, de plus en plus nombreux, présents à nos côtés. Ils s'affirment au cœur des cérémonies commémorant la date officielle de fin du conflit, une date porteuse de Paix. Jeunes et moins jeunes, citoyens d'une France Solidaire, nous possédons cette culture de l’écoute et du partage.
Commémorer le 19 mars, c'est œuvrer pour un monde tolérant préservant le droit à la Vie. Précieux porteurs et passeurs d'une Mémoire réconciliée, entre Français et Algériens mais aussi entre Français, nous somme les ambassadeurs de la Paix.
Vive la République, Vive la France !
Et le message officiel du Secrétaire d'Etat :
ll y a cinquante-cinq ans les Accords d'Evian, signés le 18 mars 1962, officialisaient la sortie de huit années de combats qui ont endeuillé et déchiré plusieurs centaines de milliers de familles de part et d’autre de la Méditerranée. Cette guerre, dont le nom était tu, a causé des souffrances et des douleurs dont la vivacité des souvenirs nous rassemble, aujourd'hui, dans un même hommage.
Nous honorons la mémoire des combattants de ces conflits : les appelés et rappelés du contingent, les militaires de carrière, les membres des forces supplétives ou assimilés, les forces de l'ordre originaires de métropole et d'Afrique du Nord.
Nous n'oublions pas les civils de toutes origines, de toutes confessions, victimes d'exactions, de représailles, déracinés de leur terre natale et désemparés à leur arrivée en métropole.
Enfin, nous pensons bien sûr aux disparus civils et militaires.
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