Lors de la récente manifestation contre les inscriptions antisémites et xénophobes retrouvées au skate-parc de Vouziers, les participants ont entendu un hommage particulièrement poignant à Dora Levi, jeune écolière vouzinoise déportée à Auschwitz à cause de sa religion juive.
Elle n'a malheureusement pas été la seule victime du nazisme parmi les habitants de Vouziers. Si Samuel Scheuer a réussi à échapper à la déportation en se réfugiant en zone libre, son parcours est fortement marqué par cette période tragique de notre histoire récente.
Les éléments historiques repris ici sont principalement tirés du numéro 45 du Curieux Vouzinois. Dans ce numéro, Jacques Musset consacre un long article à la carrière de Samuel Scheuer.
En ce qui nous concerne, nous nous attacherons principalement à retracer son action en tant qu'élu municipal. Arrivé à Vouziers peu après la Grande Guerre, il est élu dès 1922 au conseil municipal, devient adjoint en 1925 et rapidement il est élu maire en 1929.
Dans cette période de reconstruction de la ville, il a un rôle important dans la remise en ordre des infrastructures de Vouziers (le nouvel hôtel de ville, les réseaux d'eau et d'assainissement, l'hôpital, le lycée, l'école Taine, la place Carnot....).
En mai 1940, Vouziers a été évacué de ses habitants à l'arrivée des troupes allemandes. Dès son retour dans sa ville, Samuel Scheuer retrouve son poste de maire. A ce titre il est pris comme otage avec 5 autres habitants, suite à un coup de feu tiré sur un soldat allemand. Il restera 52 jours incarcéré par l'occupant.
Début novembre 1940, la Kommandantur de Vouziers fait savoir au Sous-préfet qu'aucun rapport administratif ne peut exister entre l'Autorité allemande et un maire de confession juive. Samuel Scheuer ne peut qu'en prendre acte et remettre sa démission, que le Sous-préfet accepte en le "remerciant bien vivement de la collaboration qu'il bien voulu lui prêter".
Le procès verbal du conseil municipal du 25 novembre 1940 reprend cette information, en "regrettant que les circonstances actuelles aient mis le Maire dans l'obligation de se démettre de fonctions qu'il exerçait avec dévouement depuis tant d'années."
Vers la fin de 1940, il se réfugie avec sa famille dans la Creuse, échappant ainsi aux rafles dont furent victimes tant d'autres, dont son frère et sa famille.
A la fin de la guerre, Samuel Scheuer retrouve son poste de maire de Vouziers, qu'il gardera jusqu'en 1953. Il a encore siégé au sein du conseil municipal de 1956 jusqu'à sa mort le 21 novembre 1959.
Nous ne parlerons pas maintenant de ses autres domaines d'action, en particulier au sein du conseil d'Administration de l'hôpital ou en faveur de l'Harmonie Municipale. Là aussi son passage en tant que responsable a laissé une trace profonde, et une salle de répétition porte son nom dans le bâtiment des Tourelles.
Ce court résumé de la vie de Samuel Scheuer a comme seul but de rappeler comment un homme qui a tant donné pour sa ville en a été banni par l'occupant nazi, et vu son frère déporté avec sa famille et la famille Levi, au seul motif de leur confession juive.
Les manifestants qui se sont réunis le 21 décembre dernier pour parcourir les rues de Vouziers ont voulu rappeler que le racisme et l'antisémitisme sont des délits pénaux en France. Et qu'à partir de ces appels au meurtre, il ne reste malheureusement qu'un pas à franchir pour arriver à commettre de véritables crimes.

Un article de S. Scheuer sur sa ville de Vouziers


mieux ne pas trop en parler. C’est ce que disent aussi, en général, les témoins d’expressions d’intolérance. On ne dit rien, à quoi ça servirait ? Devant cette réelle résignation il est un devoir de réagir publiquement et de clamer haut et fort, notre indignation. Mais il est un autre devoir c’est de tenter de comprendre. La misère matérielle ajoutée à une pauvreté culturelle, le sentiment d’être abandonné par la société au point de s’y sentir oublié, humilié même, conduit à considérer la réussite, l’existence même de l’autre avec lequel on ne peut s’identifier parce qu’il est différent, comme une provocation insupportable. L’absence de reconnaissance de ces détresses, la multiplication de ces désespérances conduisent à chercher des boucs émissaires et à les trouver parmi ceux auxquels on ne peut s’identifier, ceux desquels on se sent étranger. Elles incitent aussi à espérer en un pouvoir radical voire barbare qui puisse éradiquer de la société ces briseurs d’espoirs, ces voleurs d’avenir. La main qui ne leur est plus tendue, ils la tendent vers le ciel, ils la plient en quenelle sur leurs avant-bras. Au signe de leur reconnaissance, de leur écoute qu’ils attendent en vain de notre société ils préfèrent la croix celtique ou gammée, signe de leur appartenance à une communauté qui répond à leurs fausses espérances. Par leurs mots, leurs cris, leurs bulletins de vote, ils crachent au visage de notre république leur déshumanité.



L’ACIPA, toujours dans l’attente du rendez-vous avec Monsieur Philippe Martin, rendez-vous que Monsieur Cuvillier s’était engagé à faire aboutir, l’avait posé comme préalable à sa participation à ces travaux. Elle n’en a pas moins observé le déroulement, aussi limité soit-il.
différentes parties concernées par ce dossier d’aéroport. De son côté, Monsieur Cuvillier a affirmé à plusieurs reprises en juin et lors d’une entrevue accordée en septembre dernier, que le travail de concertation devait se faire dans la transparence et la recherche de vérité.
Sous prétexte d’intérêts supérieurs, cette loi prévoit donc une atteinte grave aux principes fondamentaux de notre démocratie et au respect des libertés individuelles. Le tout, sans aucune concertation des associations de protection des libertés fondamentales et des acteurs du numérique.
cadre des surveillances administratives.