Vouziers : près de 200 personnes pour bannir le racisme et l'antisémitisme (21/12/2013)
Cet après-midi, à l'appel de la section de Vouziers de la Ligue des droits de l'Homme, une manifestation a rassemblé de nombreuses personnes de la ville et au-delà.
Le point de départ se situait devant le skate-parc de Vouziers, celui dont les installations avaient été recouvertes de tags antisémites et racistes et de sigles nazi et d'extrême-droite. La violence des inscriptions, appelant clairement au meurtre, et la référence à des valeurs nauséabondes ne pouvaient rester sans réponse. Le sujet avait déjà été abordé au dernier conseil municipal, au cours duquel le Maire avait qualifié ces faits "d'inacceptables et de déplorables". Ce jour ce sont les citoyens qui se sont mobilisés pour montrer publiquement qu'ils n'acceptaient pas et ne toléreraient jamais le retour de cette haine destructrice.
Après un mot des responsables de la section vouzinoise de la LDH, la parole a été donné à un jeune pour bien mettre en évidence que cette idéologie n'était pas partagé par toute la jeunesse, loin de là.
Il a rappelé son parcours personnel lors de de sa prise de parole et a insisté sur les valeurs qui sont les siennes :
"Quelles que soient nos sensibilités nous réagissons ici pour dire non à la haine, au racisme, la xénophobie, l'homophobie et toutes formes de violences envers les minorités."(...)
"Non, les jeunes vouzinois ne sont pas racistes, non, ils ne sont pas xénophobes, non, ils ne sont pas fascistes, et ce n'est pas cette minorité imbécile qui va nous dicter notre pensée ! Il faut, ensemble, tous les jours, faire en sorte que cela ne se reproduise plus." (...)
"Aujourd'hui, nous devons réagir, aussi je vous remercie d'être venus si nombreux aujourd'hui, associations, politiques, citoyens, défendons ensemble les valeurs de la République !
LA HAINE NE VAINCRA PAS !"
Ensuite le cortège qui comprenait près de 200 personnes s'est mis en marche et à traversé le quartier Paul Drouot et celui de la rue Verte.
Les manifestants ont ainsi rejoint l'école Dora Levi, lieu hautement symbolique des horreurs de la barbarie nazie qui s'est abattue sur notre pays et notre ville il y a 70 ans.
Là, c'est Michel Coistia qui a pris la parole avec un discours très fort et très émouvant que nous reproduisons dans la note qui suit celle-ci (d'un point de vue chronologique, mais qui la précède dans l'ordre de lecture des notes) .
19:10 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : racisme, antisémitisme, xénophobie, extrême-droite, ldh, vouziers | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Devoir de mémoire et de résistance face à la résurgence de l'idéologie fascisante.
A cette remarquable intervention de Michel Coistia, comment ne pas faire, sans esprit partisan, le lien entre le passé et le présent.
Comment pourrait-on occulter, à l'aube d'une nouvelle année, la persistance d'un racisme d'Etat à l'encontre des sans papiers.
Comment ne pas évoquer cette situation angoissante d'une famille de Reims, comme bien d'autres en France.
Tous les êtres Humains naissent et demeurent libres et égaux en droits.
L' Humain d'abord !
Bernard Delaitre, membre de la Ligue des Droits de l'Homme.
Communiqué de Presse du RESF 51
Le 3 décembre 2013, la famille Hovsepian était convoquée au commissariat de Reims pour recevoir une assignation à résidence. (Cette mesure témoignant une fois de plus du harcèlement de la famille qui n’a jamais tenté de fuir ou de dissimuler son lieu de résidence).
Le 10 décembre 2013, la famille Hovsepian a reçu l’information selon laquelle son dossier avait été jugé la veille, dans l’après-midi. Elle n’avait reçu aucune information préalable sur la tenue précipitée de cette audience.
A la lecture du jugement rendu, il apparaît que la préfecture de la Marne a communiqué l’assignation à résidence délivrée la semaine passée, ce qui a provoqué un jugement dans les 72 h, alors même qu’aujourd’hui, 10 décembre 2013, sa cause devait être entendue par le
Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.
Il apparaît clairement, a posteriori, que la mesure d’assignation n’avait que pour seul objet de provoquer un jugement expéditif rendu dans des conditions que nous dénonçons depuis leur entrée en vigueur.
En effet, la loi du 16 juin 2011 relative à l’immigration a été votée dans un contexte où le nombre des expulsions effectives importait plus que l’examen des situations des personnes concernées :
1.L’audience se tient dans les 72 heures de la notification au Tribunal
2.Par exception au principe de la collégialité, seul un magistrat statue, contre trois habituellement
3.Le jugement est rendu sur le siège après un délibéré de quelques minutes.
C’est dans ces conditions, sans avoir été entendue, précipitamment et par un jugement expéditif, que la famille Hovsepian se retrouve aujourd’hui dans la crainte d’une expulsion imminente.
« Etre libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres » disait Nelson Mandela.
Aujourd’hui nous sommes libres et il nous appartient, par nos actions, de renforcer et de protéger celle de la famille Hovsepian… de Lilit, de Hracthe, de Louciné et d’Hayko.
Il est inenvisageable que nos enfants soient privés de leurs camarades. Et si le juge n’est que la « bouche de la Loi », même si la loi est liberticide, nos élus sont là pour la changer.
Nous demandons vigoureusement et inconditionnellement que le Ministre de l’Intérieur s’engage sans plus tarder à faire cesser la procédure d’expulsion de la famille Hovsepian et à leur délivrer des cartes de séjour dans les meilleurs délais.
Écrit par : Delaitre Bernard | 22/12/2013
On frappe à la porte...
L'angoisse permanente, la peur au ventre...Des bruits de pas dans l'entrée, va-ton frapper à la porte,ne serais-je pas suivi(e),mais qui sont ces hommes à la sortie de l'école,le courrier ne contient-il pas une convocation? le regard fixe de cet homme dans le bus, pourquoi? Cette menace suppliciante était celle des juifs et comme Bernard l'expose si clairement, elle est aujourd'hui celle des sans-papiers. Pour les premiers, beaucoup prétendait ne pas savoir;pour les seconds, on dit "mais la France ne peut pas accueillir toute la misère du Monde" en oubliant la fin de la citation initiale de Michel Rocard " mais elle doit en prendre sa part!"On ne choisit pas l'endroit où l'on naît.La souffrance de ces familles me tourmente souvent, toujours...
Écrit par : Coistia | 22/12/2013