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Samuel Scheuer, maire de Vouziers de 1929 à 1953.

Lors de la récente manifestation contre les inscriptions antisémites et xénophobes retrouvées au skate-parc de Vouziers, les participants ont entendu un hommage particulièrement poignant à Dora Levi, jeune écolière vouzinoise déportée à Auschwitz à cause de sa religion juive.

Elle n'a  malheureusement pas été la seule victime du nazisme parmi les habitants de Vouziers. Si Samuel Scheuer a réussi à échapper à la déportation en se réfugiant en zone libre, son parcours  est fortement marqué par cette période tragique de notre histoire récente.

Les éléments historiques repris ici sont principalement tirés du numéro  45 du Curieux Vouzinois. Dans ce numéro, Jacques Musset consacre un long article à la carrière de Samuel Scheuer.

En ce qui nous concerne, nous nous attacherons principalement à retracer son action en tant qu'élu municipal. Arrivé à Vouziers peu après la Grande Guerre, il est élu dès 1922 au conseil municipal, devient adjoint en 1925 et rapidement il est élu maire en 1929.

Dans cette période de reconstruction de la ville, il a un rôle important dans la remise en ordre des infrastructures de Vouziers (le nouvel hôtel de ville, les réseaux d'eau et d'assainissement, l'hôpital, le lycée, l'école Taine, la place Carnot....).

En mai 1940, Vouziers a été évacué de ses habitants à l'arrivée des troupes allemandes. Dès son retour dans sa ville, Samuel Scheuer retrouve son poste de maire. A ce titre il est pris comme otage avec  5 autres habitants, suite  à un coup de feu tiré sur un soldat allemand. Il restera 52 jours incarcéré par l'occupant.

Début novembre 1940, la Kommandantur de Vouziers fait savoir au Sous-préfet qu'aucun rapport administratif ne peut exister entre l'Autorité allemande et un maire de confession juive. Samuel Scheuer ne peut qu'en prendre acte et remettre sa démission, que le Sous-préfet accepte en le "remerciant bien vivement  de la collaboration qu'il bien voulu lui prêter".

Le  procès verbal du conseil municipal du 25 novembre 1940 reprend cette information, en "regrettant que les circonstances actuelles aient mis le Maire dans l'obligation de se démettre de fonctions qu'il exerçait avec dévouement depuis tant d'années."

Vers la fin de 1940, il se réfugie avec sa famille dans la Creuse, échappant ainsi aux rafles dont furent victimes tant d'autres, dont son frère et sa famille.

A la fin de la guerre, Samuel Scheuer retrouve son poste de maire de Vouziers, qu'il gardera jusqu'en 1953. Il a encore siégé au sein du conseil municipal de 1956 jusqu'à sa mort  le 21 novembre 1959.

Nous ne parlerons pas maintenant de ses autres domaines d'action, en particulier au sein  du conseil d'Administration de l'hôpital ou en faveur de l'Harmonie Municipale. Là aussi son passage en tant que responsable a laissé une trace profonde, et une salle de répétition porte son nom dans le bâtiment des Tourelles.

Ce court résumé de la vie de Samuel Scheuer a comme seul but de rappeler comment un homme qui a tant donné pour sa ville en a été banni par l'occupant nazi, et vu son frère déporté avec sa famille et la famille Levi, au seul motif de leur confession juive.

Les manifestants qui se sont réunis le 21 décembre dernier pour parcourir les rues de Vouziers ont voulu rappeler que le racisme et l'antisémitisme sont des délits pénaux en France. Et qu'à partir de ces appels au meurtre, il ne reste malheureusement qu'un pas à franchir pour arriver à commettre de véritables crimes.

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Un article de S. Scheuer sur sa ville de Vouziers

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