actualités Ardennes - Page 28
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La hulotte n°109
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Un projet de territoire pour l'Argonne
Texte d'Olivier Aimont
C'est fait ! La signature officielle de l'Entente Intercommunautaire est réalisée entre les quatre intercommunalités de l'Argonne : Argonne Meuse (Président Sébastien Jadoul), Argonne Ardennaise (Président Francis Signoret), Argonne Champenoise (Président Bertrand Courot), l'Aire à l'Argonne (Présidente Martine Aubry) signent cette Entente en présence de Franck Leroy Vice-président de la Région Grand Est (accompagné de Jean Notat Conseiller Régional).
Avec cette signature, je pense à toutes celles et ceux qui ont œuvré pour que l'Argonne soit unie et en particulier tous les membres d'Argonne PNR qui n'ont pas compté leur temps pendant 10 ans pour que cette signature soit envisageable. Cela n'a pas été une tâche facile et il est important de prendre conscience que cet événement n'est pas anodin ! N'oublions pas les nombreuses tentatives qui ont malheureusement, échouées dans le passé.
Cette signature est un point de départ et notre belle association "Argonne-PNR" sera mobilisée pour accompagner les élus et leurs services dans l'animation du projet de territoire : "Nous Argonne".
La signature de l'Entente Intercommunautaire faite à l'Hôtel de Ville de Sainte-Menehould constitue une nouvelle étape dans la reconnaissance de l'Argonne et de son patrimoine. -
Solidarités rurales : l'Argonne récompensée.
Le Conseil économique social et environnemental régional ( Ceser ) est une assemblée consultative auprès des Conseils régionaux. Sa mission centrale consiste à " (...)donner aux élus régionaux l’éclairage de la société civile organisée sur toutes les affaires pouvant concerner la région." Il a aussi pour " (...)ambition de participer au débat public régional et à la gouvernance territoriale permettant un développement nouveau de la démocratie participative."
Le CESER Grand Est a pris la succession des 3 CESER antérieurs. Celui de Champagne-Ardenne organisait chaque année le prix Gauby-Lagauche, qui s'est transformé en Prix Régional des Solidarités Rurales depuis la fusion en grande région. Ce prix est organisé sous la forme d'un concours ouvert aux associations, aux groupements, aux entreprises, aux collectivités et à leurs établissements qui, dans les communes rurales de la région Grand Est, œuvrent pour soutenir l’initiative économique, sociale ou environnementale dans le but de dynamiser les territoires ruraux et d’améliorer les conditions de vie des habitants.
Dans le palmarès 2019, dévoilé la semaine dernière, on remarque deux associations argonnaises :
L'association« Pays d’Argonne » aux Islettes (55) reçoit le Prix Spécial Foire de Châlons-en-Champagne(7 000 €) pour son projet Argonne 1792. Il "propose aux visiteurs de marcher sur les pas des armées prussiennes et françaises en revêtant leur uniforme pour suivre les circuits de randonnées qui retracent leurs déplacements.
Action culturelle et festive visant à promouvoir le territoire en valorisant son Histoire et son patrimoine, Argonne 1792 est un projet de développement local global qui cherche à créer de nouvelles formes de solidarité et de coopération entre tous les acteurs du territoire."
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La Convention Internationale des Droits de l’Enfant fête ses 30 ans !
La Convention Internationale des Droits de l’Enfant fête ses 30 ans. A cette occasion, la section vouzinoise de la
Ligue des Droits de l’homme propose de faire un point sur les multiples atteintes portées aux droits de ces enfants, alors que la France fut l’un des premiers états à ratifier la CIDE : droits à la protection, à l’éducation, à la scolarisation des enfants qu’ils soient du voyage, en situation de handicap, en grande pauvreté, mineurs non accompagnés...
Dans ce contexte, Nicole Belloubet, Garde des sceaux, a présenté le 11 septembre 2019, le projet de « nouveau code de la justice pénale des mineurs » destiné à remplacer l’ordonnance de 1945, relative à l’enfance délinquante.Outre qu’il reprendrait les nombreuses mesures de plus en plus répressives qui ont modifié cette ordonnance, malgré les propos rassurants de la Garde des sceaux, le nouveau Code de justice pénale des mineurs continuerait de se référer en permanence au Code pénal et au code de procédure pénale, au détriment du volet éducatif souhaité par les représentants des personnels éducatifs et judiciaires.
Hélène Leclerc, membre du comité central et co-responsable du groupe de travail « Jeunesse et droits des enfants » de la Ligue des Droits de l’Homme, viendra nous apporter son éclairage sur ces sujets qui donnent à notre pays un visage bien peu digne d’une république moderne et bienveillante. -
Des écailles et des hommes
Guy Pleutin est venu à Vouziers ce vendredi 15 novembre pour tenir une conférence sur l'ardoise à Rimogne. C'est à l'invitation de l'Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Vouzinois (ASPV), que ce spécialiste de la question a rencontré le public argonnais, plus habitué à la gaize qu'au schiste.
Le conférencier a développé brièvement un rappel géologique et géographique, mais son propos a plus particulièrement porté sur les hommes. Scailleteux est le nom donné à l'ouvrier des ardoisières dans les Ardennes, rappelant l’écaille de pierre qu'il tire de la masse rocheuse.
Cette extraction est très ancienne, et a connu un développement aux 18e et 19e siècles et jusqu'au début du 20e. Les encyclopédistes, avec Diderot et d'Alembert, ont consacré un article aux ardoisières, reposant en partie sur l'étude du site de Rimogne (voir ci-dessous)
Ce rude métier s'exerçait en grande partie sous terre, avec tous les dangers liés à l'obscurité, à l'étroitesse des galeries, à la présence des poussières de schiste et à celle de l'eau qu'il fallait pomper en continu.
Guy Pleutin a pu rencontrer les derniers survivants de ce monde particulier, qui laisse encore des traces profondes dans le paysage et dans la mémoire des hommes. Il a pu, grâce à son expérience de spéléologue, parcourir des galeries encore accessibles, avec l'autorisation des propriétaires, mais à ses risques et périls.
L'exploitation souterraine a cessé depuis 1971, seule persiste une mine à ciel ouvert qui alimente une usine où l'ardoise est broyée pour la transformer en poudre et paillettes à l'usage de l'industrie chimique.
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Paris la blanche
Lidia Leber Terki met beaucoup d'elle-même dans ce premier long-métrage qui nous fait traverser la Méditerranée, comme tous ces immigrés qui passent d'Algérie en France. Le film relate le voyage de Rekia qui quitte sa Kabylie pour tenter de retrouver son mari. Celui-ci est parti depuis de très longues années en France pour travailler dans le bâtiment. Mais depuis sa retraite, il ne donne plus de nouvelles. Et Rekia veut le revoir pour le convaincre de revenir au pays.
La réalisatrice explique dans "Allocine" son parcours personnel qui résonne avec celui de ces migrants de générations successives. "Je venais de perdre mon père et, même si ces pages ne racontaient pas son histoire, cela m'a renvoyée à ses origines, et donc aux miennes. Algérien, né en Kabylie, sous la colonisation, mon père a épousé ma mère française à la fin des années 50. Elle a vécu en Algérie durant dix ans par amour. Je suis née là-bas. Nous sommes venus en France quand j'avais trois ans. Je suis sûrement le parfait produit de ce qu'on appelle une intégration réussie, celle de mon père, jusqu’à en oublier mes propres origines. Ma grand-mère kabyle, que j’ai peu connue, se prénommait Rekia, et c’est terrible, car je l’ai appris très récemment ; alors j’ai donné son prénom au personnage principal du film."
Lidia Leber Terki ajoute a propos de son film : "L’amour est assez rare dans les films qui traitent de l’immigration algérienne en France. Quand j’ai lu ces pages, cela a été évident pour moi qu’il fallait que je développe et m’approprie cette histoire. On ne parlait pas encore autant des Syriens. Les arrivées en Italie commençaient à peine. Je me suis dit : "C’est la même histoire qui se répète". J'ai toujours voulu faire un film qui englobe toutes les immigrations."
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Lumières de femmes : Un hommage aux réalisatrices de cinéma.
Les femmes aussi sont derrière la caméra et nous offrent un cinéma souvent singulier que « Les Rimbaud du Cinéma » ont souhaité mettre à l’honneur, via la première édition de « Lumières de Femmes ».
Cette avant-première – qui annonce un hommage plus conséquent le 8 mars prochain, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes- aura lieu :
Le vendredi 8 novembre à 20h, au Centre culturel Les Tourelles, 6 rue Henrionnet à Vouziers (tél : 03 24 71 64 77)
Le samedi 9 novembre à 14h, au cinéma Turenne, 17 avenue de Verdun à Sedan (tél : 03 24 27 05 30)
Le dimanche 10 novembre à 15H, au Centre culturel, 6 boulevard Jean-Baptiste Clément à Nouzonville (tél : 03 24 37 37 49)
Au programme :
Projection du film « Paris la Blanche », en présence de la réalisatrice Lidia Terki et de son actrice principale Tassadit Mandi : sans nouvelles de son mari, parti travailler en France depuis 48 ans, Rekia, 70 ans, quitte sa Kabylie natale pour le retrouver à Paris. Epuisée, elle échoue à Pigalle où Tara va l’aider dans sa quête…
Le public aura l’occasion de débattre avec les deux protagonistes du film, avec une pensée particulière pour Tassadit Mandi, qui retrouve les Ardennes où une partie de sa famille a émigré…
Lidia Terki a obtenu pour « Paris la Blanche » le prix Alice Guy 2018 qui, à l’initiative de Ciné-Woman, récompense chaque année un film réalisé par une femme et pallie au manque de reconnaissance des réalisatrices, à leur audace et leur contribution au 7éme art.voir la bande-annonce (cliquer ici)
Invisibilisée par l’histoire du cinéma, ignorée du grand public, Alice Guy est une pionnière parmi les pionniers, puisqu’elle est la première cinéaste de fiction, qu’elle a fondé sa société de production -la Sofax- en 1896 et produit quelque 200 films entre 1896 et 1920 !