IVG, un accès restreint dans les Ardennes (07/10/2020)

Alors que les députés doivent examiner cette semaine un texte de loi modifiant les conditions d'accès à l'IVG, les femmes habitant les Ardennes ne bénéficient pas des conditions minimales pour accéder aux dispositions prévues par la législation actuelle.

Les sections de Charleville et de Vouziers de la Ligue des Droits de l'Homme se sont adressées aux députés ardennais pour dénoncer les manquements existants et pour réclamer la mise en place d'améliorations nécessaires.

Vous trouverez ci-dessous une copie de ce courrier.

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Vouziers, le 4 octobre 2020

Monsieur Jean-Luc Warsmann

Député de la 3ème circonscription des Ardennes.


Monsieur le Député,




Le 30 septembre dernier, les députés réunis en commission ont approuvé plusieurs avancées de la loi IVG indispensables pour permettre aux femmes d’accéder réellement à ce droit fondamental que la situation actuelle ne leur donne pas.

Ainsi dans le département des Ardennes, sur les trois centres d’orthogénie, seul celui de Rethel propose encore l’IVG chirurgicale, les médecins de Charleville ayant fait valoir leur clause de conscience.

Dans le chef-lieu comme à Sedan, les sages-femmes peuvent pratiquer l’IVG médicamenteuse, mais dans un délai bien trop court.

Que dire des secteurs éloignés tels que la Vallée et le Vouzinois dont les CPEF de Revin et Vouziers ne peuvent, concernant l’IVG, que recevoir pour les entretiens préalables ? Il faut alors orienter les femmes vers les autres centres du département, entraînant un déplacement qui constitue pour beaucoup un obstacle, pour d’autres la nécessité de chercher hors du département ou à l'étranger des lieux où se pratique l'IVG

Notons que 20 % des femmes accueillies pour ces entretiens ont subi des violences.

Il est donc urgent d’élargir l’accès à l’IVG :

- en supprimant la clause de conscience des médecins et sages-femmes,

- en autorisant les sages-femmes à pratiquer les IVG chirurgicales,

- en repoussant le délai d’intervention chirurgicale à 14 semaines de grossesse,

- en développant les outils et les lieux de prévention par l’information sur les possibilités offertes par la loi, l’éducation à la sexualité et à la contraception.


Le 8 octobre, vous aurez à vous prononcer sur ce sujet. Nous vous demandons de voter en faveur des droits des femmes. Certains de vos collègues s’inquiètent de risques médicaux (comme pour toute intervention) et de prétendues séquelles psychologiques. Les femmes ne sont-elles pas, comme les hommes, capables de juger par elles-mêmes de ce qui les regarde, elles ?

Comptant sur votre attachement à l’égalité entre les hommes et les femmes, nous vous prions d’accepter, Monsieur le député, nos salutations distinguées.



Présidentes des sections de Charleville Mézières et de Vouziers.

Christine Depuiset. Corinne Blavier.

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