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L'AN VERT de Vouziers : écologie et solidarité. - Page 837

  • Voile intégral: bien poser la question.

    Le gouvernement prépare une loi sur l'interdiction du voile intégral.

    Cette question est pour le moins complexe, et par ailleurs elle ne concerne qu'une toute petite minorité en France.

    Il n'est pas possible de répondre par oui ou par non à la question de l'interdiction du port du voile intégral, comme il est pratiquement certain qu'une loi ne réglera pas le problème

    Les autorités veulent faire croire que leur mesure n'est pas anti-musulmane, faut-il rappeler qu'en France l'existence de religieuses voilées et arton326.jpgtotalement cloîtées n'a semble-t-il jamais choqué personne : la loi qui se prépare ne souhaite pas se préoccuper des femmes qui subissent une contrainte dans la sphère "privée". Pourtant, quand on s'inquiète des violences physiques faites aux femmes, personne n'aurait l'idée de limiter leur protection à la sphère publique.

    Si le port du voile est si intolérable, pourquoi l'autoriser dans la vie privée ?

    Nous vous présentons deux positions argumentées : une venant d'Amnesty International, l'autre de la Ligue des Droits de l'Homme.

    A vous de vous faire votre propre opinion.

     

     

    logo.gifTribune de Widney Brown, directrice générale chargée des questions relatives au droit international et à la stratégie politique, à Amnesty International.

    «A l'heure ou la France s'achemine vers une loi interdisant le port de la burqa ou du niqab dans l'espace public, le gouvernement semble ignorer le droit à la liberté d'expression et de religion. Le corps des femmes ne doit jamais devenir un champ de bataille. Ce sont les femmes, et elles seules, qui doivent décider de ce qu'elles portent.

    Les défenseurs du projet de loi maintiennent qu'ils protègent les femmes vivant dans un milieu musulman contre toute contrainte visant à leur faire porter la burqa ou le niqab. Ils se présentent donc comme des défenseurs de l'égalité des droits pour les femmes.

    Il est vrai que certaines femmes font l'objet de pressions de la part de membres de leur famille ou de leur entourage. Cela est inacceptable. Aucune femme, aucune jeune fille ne doit vivre dans la peur de subir des violences ou de voir sa réputation salie parce qu'elle refuse de porter le voile.

    Aucun gouvernement ne doit tolérer au nom de valeurs religieuses ou culturelles les attaques cruelles infligées à des femmes en Afghanistan, au Pakistan, en Algérie, en Iran et en Irak par des individus dont certains sont à la solde de l'État, d'autres non. L'État a cependant le devoir de réagir à ces menaces et à ces violences en ciblant l'auteur des faits, et non en exerçant sa propre domination sur la victime.

     

    Exclusion de la sphère publique

     

    Dans le cas des femmes qui sont contraintes de porter une burqa ou un niqab, la conséquence d'une interdiction sera de les exposer à une sanction pénale de l'État si elles s'aventurent dans l'espace public; plus vraisemblablement, elles se retrouveront enfermées dans l'espace privé. Un tel résultat irait à l'encontre du but recherché.

    Si l'État est prêt à intervenir pour mettre ces femmes à l'abri des traitements coercitifs, brutaux, violents ou discriminatoires infligés par leur entourage, les femmes doivent savoir quelles ressources sont mises à leur disposition. Privées de la possibilité d'évoluer dans l'espace public, elles n'auront guère l'occasion, par exemple, de lire une affiche concernant leur situation apposée dans le métro.

    En France, quelques femmes font le choix de porter le voile intégral. En excluant des femmes de la sphère publique, propice à la prise de décisions, on ne protège pas celles qui subissent la contrainte et la violence, pas plus qu'on ne renforce la capacité d'agir de celles qui usent de leur droit de choisir. Cette loi porte atteinte, de manière discriminatoire et injustifiée, à leur droit à la liberté de religion et d'expression.

    Une autre justification avancée par les défenseurs du projet de loi repose sur des motifs liés à la sécurité publique. Il est vrai que les pouvoirs publics sont dans l'obligation d'assurer la sécurité mais les représentants des autorités peuvent très bien demander aux femmes concernées de montrer leur visage lorsque cela s'impose. Il est absurde de prétendre que les femmes qui portent un niqab mettent en danger la sécurité publique en France.

     

    Mesures fortes pour promouvoir l'égalité

    Si la France veut réellement s'acquitter de l'obligation qui lui incombe de réaliser l'égalité entre femmes et hommes, il existe des mesures voile_204_146.jpgspécifiques que cet État peut prendre. Il peut ainsi évaluer la façon dont sa législation, ses politiques et ses pratiques mettent à mal l'égalité entre les sexes et rejettent les musulmanes et les immigrées. Il peut prendre des mesures fortes pour promouvoir l'égalité et combattre la discrimination. Par exemple, les autorités peuvent veiller à ce que les établissements scolaires développent pour tous les élèves une offre variée en matière d'enseignement, sans orienter systématiquement les fillettes et jeunes filles vers des filières traditionnellement «féminines». Et s'assurer que les femmes reçoivent bien à travail égal, un salaire égal.

    Le gouvernement peut faire en sorte que les femmes bénéficient d'un accès au crédit et à d'autres formes de participation à la vie économique. Il peut mettre sur pied des dispositifs destinés à encourager les femmes de toutes origines à participer aux instances politiques. Ce sont les femmes, et elles seules, qui doivent décider du moment et des conditions de leur participation à la vie publique, dans le domaine du travail ou celui de la politique. L'État est dans l'obligation de veiller à ce qu'elles disposent du pouvoir de décision nécessaire pour réaliser leurs aspirations. Il est indéfendable de pratiquer le paternalisme au nom de la fraternité.»

     

     

     

     

    logo.gifPrise de position du Comité central de la LDH
    Depuis l’affaire de Creil en 1989, la LDH a maintenu avec constance sa position, joignant la critique du port du foulard et du voile, au nom de l’émancipation des femmes, au refus de toute loi excluante, stigmatisante et empiétant sur les libertés publiques. Or, il se trouve qu’aujourd’hui cette position est celle de nombreux citoyens et responsables politiques et en particulier celle de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, alors même que le débat s’est crispé.

    Bien plus rédhibitoire que le foulard, on a vu apparaître le port ultra-minoritaire mais spectaculaire du voile intégral ; le gouvernement a lancé un débat sur l’identité nationale, très vite identifié par l’opinion comme un débat sur l’Islam ; le premier ministre nous annonce une loi interdisant le port de la burqa. Disons tout de suite, pour sortir de la confusion, que parler de « burqa » est un abus de langage : le mot désigne le costume généralement bleu, entièrement fermé, avec un grillage devant les yeux, imposé aux femmes par la société afghane. Le voile intégral, noir, d’origine saoudienne, est une négation rédhibitoire de la personne, mais il ne renvoie pas à l’horreur meurtrière des talibans. Dramatiser le débat, s’il en était besoin, n’est pas innocent.

    Nous tenons à affirmer un certain nombre d’éléments essentiels.

     

    1- La laïcité n’a rien à voir dans la question du voile intégral


    Les législateurs de 1905 s’étaient résolument refusés à réglementer les costumes, jugeant que c’était ridicule et dangereux : ils préféraient voir un chanoine au Parlement en soutane plutôt qu’en martyr. La laïcité qu’ils nous ont léguée et à laquelle nous sommes fortement attachés, c’est la structure du vivre ensemble : au-dessus, la communauté des citoyens égaux, la volonté générale, la démocratie ; en dessous, des communautés partielles, des syndicats, des associations, des Eglises, une socialisation multiple et libre qui peut même se manifester ou manifester dans l’espace public, mais en aucun cas empiéter sur la volonté générale, et enfin la singularité des individus qui choisissent librement et combinent entre elles leurs croyances et leurs appartenances.

    En conséquence, le politique n’a ni à se mêler de religion, ni à traiter une religion différemment des autres ; la loi n’a pas à régler les convictions intimes qu’elle suppose chez les individus ; la République n’a pas à dire ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas mais à protéger également tous ceux qui résident sur son territoire, sauf s’ils mettent en cause l’ordre public.

    Le pluralisme religieux et culturel est constitutif de l’unité de la France, qui a toujours connu à la marge des dérives fanatiques, intégristes ou sectaires déplorables mais éphémères. Donc laissons la laïcité tranquille.

     

    2- L’égalité hommes-femmes attend une vraie politique


    L’argument principal, et tout à fait justifié sur le fond, contre le port du voile, c’est qu’il signale de manière radicale l’infériorisation des femmes. C’est bien le cas si le port du voile est imposé par le mari ou un autre homme de la famille. Dans ce cas, la France dispose des outils législatifs permettant à une femme de déposer une plainte pour contrainte ou séquestration et d’obtenir le divorce aux torts de son mari ; sachant bien sûr combien cette démarche peut être difficile pour elle.

    Mais il peut s’agir aussi, comme l’attestent de nombreux témoignages, d’une servitude volontaire. Or la liberté ne s’impose jamais par la force ; elle résulte de l’éducation, des conditions sociales et d’un choix individuel ; on n’émancipe pas les gens malgré eux, on ne peut que leur offrir les conditions de leur émancipation. Pour faire progresser l’égalité et la mixité entre les hommes et les femmes, ce qui est urgent, c’est de promouvoir des politiques dans les domaines éducatifs, salariaux et professionnels, des droits sociaux, un meilleur accès à la santé et à la maîtrise de la procréation. Ces problèmes concernent des millions de femmes dans la France d’aujourd’hui et ne sont en rien traités de façon prioritaire. Un abcès de fixation sur quelques centaines de cas ne fait certainement pas avancer l’égalité, qui appelle au contraire à revenir à la solidarité entre toutes les femmes.

     

    3- Une surenchère de discriminations n’est pas la solution

    La question du voile intégral renvoie en réalité à un profond malaise des populations concernées, auxquelles la République n’a pas pu ou pas été capable de faire une place. D’où l’apparition de vêtements et de coutumes dont la signification est très complexe, depuis le port du foulard par des adolescentes des banlieues comme signe identitaire jusqu’à ce voile intégral qui est un paradoxe : à la fois dissimulateur de la personne et signe ultra-visible, provocateur, d’un refus de la norme sociale, sous prétexte tantôt de religion, tantôt de pudeur. Même si nous réprouvons ce choix, ce n’est pas une raison pour essentialiser et déshumaniser des femmes qu’on réduit à un signe abstrait et que l’on exclut de toute vie publique.

    Interdire le voile, c’est conforter la posture de ces femmes, c’est en faire doublement des victimes : résultat absurde d’une volonté soit-disant émancipatrice. Elles porteraient seules le poids d’une interdiction imposée en grande partie par la domination masculine, et cette interdiction les exclurait à coup sûr de la cité. En revanche tous les musulmans, hommes compris, se sentiraient blessés par une loi qui ne toucherait que l’islam.

     

    4- Droits et libertés


    Ce serait en plus ouvrir une voie extrêmement dangereuse en termes de libertés publiques. Réglementer les costumes et les coutumes est une pratique dictatoriale ; que ce soit de façon discriminatoire, pour signaler une population donnée, ou au contraire par l’imposition d’une règle universelle. Obliger les femmes à porter le voile comme leur interdire de cacher leur visage (sauf dans les cas prévus où l’identité doit être prouvée) est également liberticide.

    Si une telle hypothèse est présente, c’est que la société française a été profondément intoxiquée par des idées venues de l’extrême-droite et qui se sont infiltrées jusque dans la gauche : la peur de l’immigré, de l’étranger, les relents de notre histoire coloniale, la tentation de l’autoritarisme.

    La LDH a une tout autre conception de la démocratie, des droits, de l’égalité et des libertés.

     

    4- Vivre ensemble


    La LDH refuse les termes d’un débat instrumentalisé, qui risque de déboucher sur une loi perverse et dangereuse.

    Des millions de musulmans vivent en France, et pour beaucoup vivent mal. Ce n’est pas un ministère de l’Identité nationale qui résoudra leurs problèmes et qui leur offrira un avenir, mais des politiques sociales et anti-discriminatoires ; c’est un travail politique, citoyen, de réflexion sur les conditions du “vivre ensemble“.

    C’est aussi leur responsabilité individuelle et collective, qui attend par exemple, pour ceux qui sans en avoir la nationalité résident en France, le droit de vote pour pouvoir s’exercer.

  • Conseil municipal de Vouziers

    150px-08490_-_Blason_-_Vouziers.pngMardi prochain se tiendra un conseil municipal à l'Hôtel de Ville.


    Chacun peut assister à ces réunions qui sont publiques : le fait d'élire des conseillers municipaux ne doit pas empêcher les citoyens de s'intéresser de près à la vie de la cité.

    Le compte-rendu de l'essentiel des débats et des décisions prises sera sur le blog dès la soirée de mardi.

    Voici l'ordre du jour prévu:

     

    482558-0251.jpg?t=8322

     

  • Parc Naturel d'Argonne

    Nous vous avons déjà présenté l'association qui est porteuse d'un projet de parc naturel pour l'Argonne.

     

    Celle-ci doit tenir prochainement son assemblée générale, nous vous communiquons l'invitation.

    Voici un lien vers le site de l'association.

     

     

    Un travail ouvert aux habitants, aux acteurs socio-économiques et auxargonne-automne.JPG
    élus des Ardennes, de Marne et de Meuse, pour un projet de
    développement durable fédérateur.
    Envisageons notre avenir ensemble.

     

    Assemblée Générale de
    Argonne Parc Naturel Régional
    Le samedi 5 juin 2010 accueil café à partir de 9 H 30 – démarrage 10 h 00
    A l’Hôtel de Ville de Sainte Ménehould


    L’ordre du jour de cette Assemblée Générale est le suivant :

     

    • Rapport d’activités :Echange sur les premières orientations de la Charte pour

    l’Argonne avec la participation de Thibaut VILLEMIN Vice-Président de la Région Lorraine et Président du Parc Naturel Régional de Lorraine et Gérard BERTHIOT Vice-Président de la Région Champagne-Ardenne.

    • Présentation du rapport aux comptes,
    • Présentation du rapport moral,
    • Renouvellement du Conseil d’Administration,
    • Adoption du compte rendu de l’Assemblée Générale constitutive du 7 mai 2009,
    • Questions diverses…

     

    131115-0252.jpg?t=3314
  • Transports scolaires : Huré déstocke

    Le Conseil Général des Ardennes se débarasse des transports scolaires, trop côuteux pour son budget.

     

     

    La décision de principe avait déjà été prise lors du vote du budget de l'assemblée départementale. Ce jour, les conseillers de la majorité (sauf un) ont voté l'arrêt de la gratuité pour les lycéens.

    le_conseil_general_des_ardennes_a_vote_son_budget_supplementaire_2008.jpgBenoit Huré motive sa décision par les arguments suivants:

    "Il s'appliquerait donc aux seules familles de lycéens l'obligation d'acheter une carte forfaitaire pour bénéficier du droit au transport scolaire. Je rappelle qu'ils disposent avec l'internat d'une alternative au transport quotidien, et que par ailleurs le Conseil Régional pourrait être légitimement sollicité pour leur apporter une participation."

    Il n'y a rien à voir, circulez!

     

    Le plus gros morceau est constitué par les transports de collégiens et des écoliers de primaire et de maternelle.

    Le conseil général a trouvé une idée pour refiler la charge à d'autres collectivités. S'appuyant sur le problème de la mobilité dans les territoires ruraux, il propose de donner cette  compétence aux communautés de commune et aux syndicats intercommunaux, en y incluant les transports scolaires. Joli tour de passe-passe ! Il se débarrasse du problème en l'emballant dans un beau paquet cadeau.

    Benoit Huré indique que sa proposition permet une cohérence pour le problème du transport en milieu rural. Il oublie qu'il vient de suggérer de laisser à la Région la charge du transport des lycéens.

    "Je suis convaincu que les questions de mobilité, particulièrement aiguës dans les zones rurales, qui trouvaient jusqu'à présent peu d'écho et peu de solutions, méritent et même nécessitent ce rapprochement des acteurs publics, qui jusqu'à maintenant prenaient en charge séparément, au titre de leurs compétences respectives, en fonction de leurs moyens et de manière facultative, tel ou tel aspect du problème, sans qu'une offre publique globale vienne répondre de manière satisfaisante à des besoins qui ne cessent de se développer."

    Évidemment, aucune structure intercommunale ardennaise n'a délibéré dans sens d'une prise de compétence des transports comprenant les transports scolaires, mais le président du conseil général a" senti au cours de nos discussions un intérêt très grand de la part des élus et responsables des territoires pour les problématiques des transports collectifs et de la mobilité des personnes, au-delà du seul transport des scolaires."


    Restera à régler le problème du financement, puisque c'est bien là le nœud du débat.Le-Conseil-General-des-Ardennes-a-vote-son-budget-2010.jpg

    Benoit  Huré propose d'aider les structures intercommunales:

    "Le transfert de crédits que nous affectons aux transports scolaires, à hauteur d'environ 85%, permettrait aux territoires d'assurer une offre de transport plus globale, plus souple et mieux adaptée aux besoins des populations."

    Si on comprend bien, avec une subvention qui serait de 85% de la somme actuellement nécessaire, ces structures intercommunales devraient se charger du transport scolaire et  assurer en plus la mobilité de tous les publics en milieu rural. Ce qui se ferait au prix d'une forte augmentation des impôts locaux, l'Etat et le Conseil Général pouvant alors montrer du doigt les méchants qui dépensent toujours plus.

    Cette deuxième étape n'est pas pour cette année, mais on comprend qu'elle est fortement envisagée pour l'an prochain.

    Il reste un an au Conseil Général et à son Président pour peaufiner l'argumentation, et à réussir à faire payer par les autres ce qu'il n'est plus capable d'assurer en faisant passer ce transfert pour un progrès.

     

  • Manifestation du 27 mai

     

    Défendre les salaires, l'emploi et les retraites



    78986_Manifestation-pour-la-defense-des-retraites-le-29-mars-2008-a-Bordeaux.jpgSix confédérations syndicales - CGT, CFDT, Unsa, Solidaires, FSU et CFTC - appellent à se mobiliser le 27 mai pour la défense des salaires, de l'emploi et des retraites, alors que le gouvernement doit présenter son projet de réforme d'ici la fin juin. Force ouvrière a décidé de son côté d'organiser une journée d'action le 15 juin sur la thème de la défense des retraites.

     


    A Charleville Mézières, rendez vous à 10 h place Ducale


    Manifestation jusqu'à la préfecture

    à l'appel de la CFDT, la CGT, l'UNSA, la FSU et Solidaires

  • Base élèves : levée des sanctions, sécurisation des données personnelles

    Communiqué commun FCPE , LDH et Snuipp-FSU
    La FCPE, le Snuipp-FSU et la LDH rappelant leurs interrogations et leurs exigences formulées à propos de l’application de « Base élèves » dans une lettre commune adressée au ministre de l’Education nationale en mars 2009, réaffirment que les risques de diffusion de données personnelles concernant les enfants et leurs familles hors de la communauté éducative et la durée excessive de conservation de ces données mettent en danger le droit au respect de la vie privée et entrent en contradiction avec les stipulations de la Convention internationale des droits de l’enfant.

    Nous rappelons que le Comité des droits de l’enfant de l’Onu a fermement questionné, en juin 2009, le gouvernement français sur l’utilisation de fichiers de personnes dans les écoles et a recommandé à la République française « de ne saisir dans les bases de données que des renseignements personnels anonymes et de légiférer sur l’utilisation des données collectives en vue de prévenir une utilisation abusive des informations ».

    Alors que le ministre avait promis d’apporter toutes les garanties demandées, nous constatons l’absence d’explication sur la nécessité de faire 200912021352_zoom.jpgcirculer ces données hors des établissements scolaires et de garanties quant à leur sécurisation ; l’absence d’application des garanties de suppression des données désormais non exigibles mais collectées durant la phase d’expérimentation du fichier ; l’absence d’informations sur les interconnexions que rendra possible cette base nationale et de garanties quant au contenu des données, à leur anonymisation et aux conditions d’accès à cet outil. Nous continuons également à demander dans quelles conditions ont été et seront informés les parents d’élèves du traitement informatisé des informations qu’ils donnaient à l’école, conformément aux dispositions de la loi de 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. Enfin, nous demandons que dans le cadre de cette remise en cause de cette application un bilan de « Base élèves » soit effectué en termes de fonctionnalité de l’outil et de protection des libertés publiques.

    BaseEleves1.jpgEnfin, deux directeurs d’écoles de l’Isère se sont vu retirer leur fonction le 30 mars 2010 par l’inspectrice d’Académie au seul motif qu’ils refusaient de renseigner la base de données « Base élèves » premier degré. Une douzaine de leurs collègues sont déjà dans ce cas à l’échelle nationale. Pour un autre, directeur d’école dans le Vaucluse, le blâme reçu de sa hiérarchie est officiellement motivé, non seulement par ce refus, mais aussi par l’envoi à un collègue de dessins humoristiques illustrant la campagne sur les dangers du fichage ; ce qui est une atteinte manifeste à la liberté d’expression.

    Nous ne pouvons accepter que des enseignants soient menacés ou sanctionnés alors qu’ils veulent que l’exercice de leurs fonctions ne porte pas atteinte aux droits des enfants et de leurs familles.

    Nous demandons instamment au ministre de l’Education nationale de lever toutes les sanctions prises contre les directeurs d’école qui refusent d’alimenter le fichier « Base élèves premier degré, et de mettre sans délai les conditions d’information, de diffusion et de conservation des données collectées en conformité avec les obligations constitutionnelles et internationales de la France en matière de protection des droits de l’enfant et de libertés fondamentales conformément aux engagements pris en 2009.

    Paris, le 19 mai 2010