Communiqué commun
D’une capacité d’accueil de 2 500 personnes, le camp de Grande-Synthe qui vient d’ouvrir ses portes est déjà menacé de fermeture. Il doit pourtant permettre à des migrants vivant jusqu’à présent dans des conditions inhumaines de se délester un peu des angoisses quotidiennes nourries par l’insalubrité et la précarité.
Qu’importe. Malgré l’urgence d’héberger les migrants dans de bonnes conditions, les autorités françaises dénoncent dans une lettre de mise en demeure adressée au maire de Grande-Synthe l’ouverture précipitée du camp, qu’elles estiment « préjudiciable à la sécurité de centaines de personnes ». Au lieu de s’engager enfin dans des actions concrètes dont beaucoup relèvent de sa responsabilité, voici que l’Etat se pose en inspecteur des travaux finis : au prétexte de normes qui ne sont pas respectées, il menace le maire de Grande-Synthe, insistant sur le risque juridique qu’il encourt à titre personnel. A ce dernier, nous témoignons ici notre total soutien.
Le 9 avril 2014, des agents chargés de remplir un réservoir l’ont laissé déborder. 3 m3 d’eau se sont alors déversés dans les étages inférieurs, aspergeant des armoires électriques et provoquant un court-circuit. Ce court-circuit a bloqué les systèmes de contrôle et obligé EDF à arrêter le réacteur en urgence. EDF n’a pas pu recourir aux mécanismes habituels, qui étaient apparemment indisponibles en raison des défauts électriques. Sans doute pour ne pas fragiliser la cuve, il n’a pas été envisagé de procéder à un arrêt brutal en laissant retomber automatiquement les barres de commande. EDF a donc été contraint d’arrêter le réacteur en injectant massivement dans l’eau de refroidissement du bore, substance qui a la capacité de freiner les réactions en chaîne.