Mercredi 30 août, la justice brésilienne s’est opposée à un décret du gouvernement qui visait à abolir le statut de réserve naturelle d’une zone grande comme le Danemark, au cœur de la forêt amazonienne. Le gouvernement de Michel Temer souhaitait brader la réserve de Renca, située entre les États du Pará et d’Amapá, à des compagnies minières privées, poursuivant ainsi le troc du trésor amazonien contre le soutien politique du lobby industriel.
L’Amazonie en danger
Ce revers cinglant pour le gouvernement donne raison à la société civile brésilienne, de plus en plus mobilisée contre la politique de destruction de l’environnement mise en œuvre par un gouvernement aux mains des sociétés minières mais aussi de l’agro-business, dont les activités constituent la première cause de déforestation en Amazonie brésilienne. C’est en effet l’élevage qui arrive en tête des moteurs de la déforestation (80 %).
« C’est la pire attaque contre l’Amazonie des cinquante dernières années. Même la dictature militaire n’avait osé aller aussi loin », a déclaré le sénateur Randolfe Rodrigues, du parti de gauche REDE. L’industrie minière a en effet des impacts très lourds sur la forêt : déboisement de vastes zones pour construire des routes et des carrières, risques extrêmement importants de contamination aux métaux lourds pour les sols et les cours d’eau, déplacement des populations locales au mépris de leur mode de vie et de leurs droits…