On ne se taira pas ! Solidaires contre l’injustice (05/02/2018)

Il y a quelques mois, Greenpeace se mobilisait pour dénoncer les procédures bâillons dont elle était victime, en particulier en Amérique du Nord, suite à sa campagne contre l’exploitant forestier canadien Résolu. Greenpeace n’est malheureusement pas la seule à être poursuivie pour avoir pacifiquement dénoncé des pratiques illégales ou illégitimes, et nous dénonçons régulièrement ces procédures.

Ces prochains jours, deux retraitées, bénévoles pour des associations françaises, vont faire face à des procédures juridiques abusives.

Tout comme le militant Jon Palais poursuivi l’an dernier et que nous avions également soutenu, l’une d’elles, Nicole Briend, est accusée d’avoir participé à une réquisition citoyenne de chaises dans une agence de la BNP Paribas à Carpentras, activité organisée par plusieurs associations dont Attac et ANV pour protester contre les pratiques bancaires favorisant l’évasion fiscale.

Elle est convoquée le 6 février au tribunal  pour « vol en réunion ».

La seconde, Martine Landry, est membre d’Amnesty International à Menton, à la frontière italienne. Munie de documents attestant de leur demande de prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance, elle a attendu deux mineurs isolés étrangers au poste frontière Menton/Vintimille, du côté français, pour les présenter à la police aux frontières.

Elle risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour avoir « facilité l’entrée de deux mineurs étrangers en situation irrégulière ».

Pour Amnesty international et l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), dont Martine Landry est également adhérente, son intervention a été dictée par le renvoi illégal vers l’Italie de ces deux mineurs, en dépit de la protection dont ils auraient dû bénéficier en tant que mineurs.

« Délit de solidarité  », vraiment ?

Le cas de cette bénévole d’Amnesty nous renvoie au concept de « délit de solidarité », utilisé pour qualifier le comportement d’une personne ayant aidé des étrangers à entrer, à rester ou à séjourner illégalement sur le sol français. Si une exception existe pour les actions humanitaires et désintéressées, elle n’est invocable que pour l’aide au séjour et non à l’entrée et la circulation des étrangers en situation irrégulière, alors même que l’aide humanitaire constitue pourtant souvent, dans ces deux situations, un préalable indispensable à une aide humanitaire effective au séjour. Ainsi l’association Gisti commente :« Contrairement à ce que voudrait faire croire le titre de la loi, cet article [cesedal 622-1-et-exemptions] ne constitue toujours pas une protection suffisamment efficace contre des poursuites visant des actions humanitaires et désintéressées ” : dans bien des hypothèses elles peuvent encore être engagées pour intimider ou décourager des personnes qui n’agissent pourtant que dans un but entièrement altruiste. »

Quelle contradiction… Commettons-nous vraiment un « délit » quand on est solidaire ? Quand on agit à visage découvert, sans violence, pour dénoncer des agissements illégaux ou venir en aide à des personnes fragiles ?

La solidarité dans notre ADN

Greenpeace est née du courage et de la conviction d’un petit groupe de personnes engagées contre les essais nucléaires en 1971. Leur action était illégale, mais  elles ont montré au monde entier que la protection de l’environnement et la promotion de la paix étaient des causes  à défendre.

Aujourd’hui encore, nous restons convaincus que le changement passe par l’engagement et l’action d’un nombre toujours plus important de citoyen-ne-s qui refusent la fatalité et décident d’agir ensemble pour plus de justice sociale et environnementale.

Parce que l’ouverture, la générosité et la solidarité font aussi partie de la colonne vertébrale de Greenpeace, nous soutenons Nicole Briend et Martine Landry qui participent à rendre la société plus juste et plus humaine.

Greenpeace soutient également Attac, contre qui Apple intente un procès, suite à des actions non-violentes dans ses magasins. En demandant des dommages-intérêts exorbitants (Apple réclament 150 000 euros en cas de nouvelle action dans  ses magasins), les plaignants cherchent essentiellement à réduire au silence toute contestation – une procédure disproportionnée et aux motifs fallacieux, alors que le combat contre l’évasion ou l’optimisation fiscale des multinationales nous semble indispensable pour lutter contre les effets pervers de la mondialisation, et pour contribuer à plus de justice fiscale et sociale.

Greenpeace France est engagée dans le collectif  On ne se taira pas pour dénoncer les procédures abusives dont sont victimes associations, individus ou médias et qui n’ont qu’un but : faire taire les voix discordantes et épuiser financièrement les organisations qui font vivre la démocratie.

Vous aussi, vous pouvez soutenir Nicole Briend, Martine Landry et Attac !

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Des gilets de sauvetage récupérés forment le symbole de la paix.

 

22:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solidarité, procèdures baillons, greenpeace, délit de solidarité, amnesty international | |  Facebook | |  Imprimer |