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société - Page 333

  • Leucémies et centrales nucléaires : que dit l'étude de l'INSERM ?

    La publication d'une étude de chercheurs sur le nombre de cas de leucémies chez les enfants qui vivent près des centrales nucléaires a fait naître de nombreux commentaires.

     

    Cette étude a été menée par une équipe de l'INSERM, et peut être considérée comme sérieuse car ni la façon dont elle a été réalisée ni ses résultats ne sont contestés, que ce soit par les pro ou les anti-nucléaires.

    Inserm.jpgLes résultats ont été publiés en anglais (voir ici), et sont donc assez difficiles à étudier, d'autant qu'il ne s'agit pas d'un article "grand public".( voir la note de l'INSERM)

    Ce qui fait que beaucoup de commentaires se basent sur la dépêche de l'AFP, qui ne reprend qu'une partie du document.

    Une première lecture rapide du texte original fait apparaître que les gros titres de la presse ne reflètent pas l'essentiel  des conclusions des auteurs du travail.

    La vision que l'on a, au survol des articles de presse et des commentaires, est une augmentation des leucémies, liée aux centrales nucléaires.

    En fait, si l'on considère cette étude comme valable, il faut  voir ce qu'elle décrit vraiment.

    • Pour la période 1990-2007 qui est celle de l'étude, il n'y a pas d'augmentation des cas de leucémies près des centrales (24 cas observés, alors que dans population comparable on devrait en trouver 21 , différence trop faible pour avoir un sens).
    • Cette durée a été scindée , pour étudier deux périodes :

              -2002-2007 où il y a une augmentation

               ( 14 cas observés pour 7,4 attendus)

              -1990-2001 où il y a une diminution       

              ( 10 cas observés pour  13,6 attendus)

    L'augmentation du nombre de leucémies ne porte donc que sur une faible partie de l'étude (6 ans sur 17 ). Le nombre de cas (peu élevé) ne peut pas donner une forte certitude dans l'analyse statistique.

     

    En dehors des chiffres, les auteurs donnent leur avis sur les causes de l'augmentation des cas constatés entre 2002 et 2006. Pour eux, cette hausse n'est pas reliée aux rejets des centrales et ce pour plusieurs raisons:

    • Ils considèrent que ces rejets sont trop faibles pour avoir une incidence réelle, en particulier en fonction de la radioactivité naturelle.
    • Ils trouvent que les cas de leucémies près des centrales ne sont pas plus importants dans les zones où les rejets prédominent.

     

    Les auteurs demandent donc des études complémentaires, car ils estiment que cette augmentation doit être confirmée par des études à plus grande échelle. Ils réfutent un lien entre les leucémies observées et le rejets des centrales nucléaires.

    Cette étude pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. En particulier elle n'ajoute rien à laarchive-darek-szuster.jpg recherche des causes des leucémies, qui sont probablement multiples (génétiques, environnementales, infectieuses ?,...)

    Elle ne remet pas en cause la dangerosité des centrales, en particulier en cas d'accident, et ne se penche pas sur le transports et le stockage des déchets. Elle porte sur une période de 17 ans, mais les effets génétiques des radiations peuvent apparaître bien au-delà.

    Nous sommes en présence d'un sujet qui concerne les enfants, le nucléaire, les leucémies : cet ensemble est particulièrement sensible et se prête à des présentations où le sensationnel domine le rationnel. Il semble qu'il existe assez d'arguments solides (et récents ) pour combattre le nucléaire. Il n'est pas nécessaire de monter en épingle des données qui posent des questions, mais n'apportent pas d'arguments supplémentaires pour démontrer les dangers du nucléaire.

     

  • Guantanamo : une décennie d'atteintes aux droits humains

    Le" pays des libertés" est intraitable pour tout ce qui touche à la libre entreprise.

    Pour les droits de l'Homme, les Etats-Unis sont beaucoup moins regardants, dès lors qu'ils considèrentguanta2012_orange.jpg que leur sécurité est en jeu. La création du centre de Guantanamo par l'administration Bush a généré une zone où aucune règle ne s'applique. Le candidat Obama avait promis de fermer ce centre, nous sommes à la fin de son mandat et Guantanamo héberge toujours des prisonniers qui ne bénéficient pas des droits élémentaires.

    Voici un extrait de la déclaration d'Amnesty International.

     

    Malgré la promesse faite par le président Barack Obama de fermer le centre de détention de Guantánamo avant le 22 janvier 2010, 171 hommes y étaient toujours incarcérés à la mi-décembre 2011. Au moins 12 prisonniers transférés à Guantánamo le 11 janvier 2002 y sont toujours détenus. L’un d’entre eux purge une peine de réclusion à perpétuité après avoir été déclaré coupable par une commission militaire en 2008. Les 11 autres n’ont toujours pas été inculpés.

    Le gouvernement de Barack Obama – en fait de larges sections des trois branches du gouvernement fédéral – ont adopté le cadre de la « guerre » mondiale mis en place sous le gouvernement de George W. Bush. Le gouvernement a ainsi affirmé en janvier 2010 qu'une cinquantaine de détenus de Guantánamo ne pouvaient être ni inculpés ni libérés, mais devaient être maintenus en détention militaire pour une durée indéterminée, sans inculpation ni jugement, au titre de l’interprétation unilatérale que font les États-Unis des lois de la guerre.

    Ce centre de détention, établi quatre mois après les attentats du 11 septembre sur une base navale américaine à Cuba, est devenu un symbole de torture et de mauvais traitements.

    guantanamo,obama,ai,droits de l'homme


    Parmi les prisonniers qui y sont toujours incarcérés, certains ont été victimes aux mains des États-Unis d’actes de torture et de disparitions forcées avant d’être transférés à Guantánamo. L’obligation de rendre des comptes n’a pas ou presque été mise en œuvre pour ces crimes relevant du droit international commis dans le cadre d'un programme de détentions secrètes ayant reçu l’aval du président.  Le gouvernement américain a systématiquement bloqué les démarches d’anciens détenus visant à obtenir des réparations pour ces violations des droits humains.

  • Une « bonne naturalisation » est une naturalisation empêchée


    Communiqué LDH

    Le ministre de l’Intérieur plastronne en annonçant avoir « largement atteint ses objectifs » pour faire baisser tant l’immigration illégale que légale en France.
     

    Claude Guéant a profité de l’occasion pour faire à nouveau état de chiffres liant immigration et délinquance, chiffres une fois encore sortis d’on ne sait quel chapeau. Il faut inscrire au chapitre de ce bilan la chute de trente pour cent du nombre de naturalisations. Une situation largement due au durcissement des procédures et conditions d’octroi de la nationalité, parmi lesquelles la maîtrise de la langue et le transfert de compétences aux préfectures… Rappelons que dans les débats qui se sontdyn004_original_400_280_pjpeg_2585772_4343b66050f0d7cae7e41764d87b5697.jpg déroulés dans la dernière période sur le droit de vote des résidents non européens aux élections locales, la droite s’est répandue dans les médias pour opposer à cette mesure une « véritable citoyenneté », passant par… la naturalisation. Une orientation que Claude Guéant s’emploie à réduire comme une peau de chagrin. A moins évidemment qu’à ses yeux, les « bonnes naturalisations » soient justement celles qu’on empêche. Ces affichages martiaux, davantage destinés à l’électorat du Front national qu’à toute autre chose, ne font que souligner une double urgence démocratique. D’une part accorder, enfin et comme l’a récemment voté le Sénat, le droit de vote des résidents non européens aux élections municipales ; d’autre part, rompre avec la stratégie de stigmatisation mensongère des populations migrantes ou assimilées.

    Paris, le 10 janvier 2012.

  • Etats-Unis : Christi Cheramie enfant emprisonnée à vie pour échapper à la peine de mort



    Communiqué d'Amnesty International (Extraits, pour lire tout l'article, cliquer sur le lien précédent)

     

    La Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, qui est entrée en vigueur il y a plus de vingt ans, interdit expressément les peines d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération pour les infractions – quelle que soit leur gravité – commises par des personnes âgées de moins de 18 ans.
    Tous les pays, à l’exception des États-Unis et de la Somalie, ont ratifié cette Convention.

     

    Christi_Cheramie800509.jpgEn 1994, Christi Lynn Cheramie, âgée de 16 ans, est condamnée, à l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle, pour avoir plaidé coupable dans le meurtre de Mildred Turnage, grande tante de Gene Mayeux, son fiancé à l’époque. Aujourd’hui âgée de 33 ans, elle nie avoir commis le meurtre, assurant avoir plaidé coupable afin d’échapper à la peine de mort. Le fait d’avoir plaidé coupable l’empêche de faire appel directement de la déclaration de culpabilité ou de sa peine.

     

     

    Soutenez la demande de grâce de Christi Cheramie

  • Les oubliés du RSA

    Il est de bon ton actuellement de dénoncer la "fraude sociale", en particulier au sein la fraction la plus dure de l'UMP, la droite populaire.

     

    Cette campagne cherche à montrer du doigt  et à culpabiliser les plus démunis, ainsi qu'à détourner l'attention sur les inégalités croissantes dans la société française.

    Un récent rapport montre que la richesse existe bien en France: 2,6 millions. C'est le nombre de millionnaires en dollars en France. Selon une étude du Crédit suisse, l'Hexagone est le pays européen qui compte le plus de gens fortunés, loin devant le Royaume-Uni (1,6 million) et la Suisse (620 000).

    Il faut savoir qu'à l'autre bout de l'échelle sociale, il y a près de 2 millions de personnes qui sont au RSA, dispositif qui a succédé au RMI.

    Une personne seule touche 450 euros par mois. Il existe probablement un certain nombre de fraudeurs dans ce domaine. Mais tricher pour toucher 15 euros par jour, il faut vraiment vivre dans la misère.

    Quand on pense aux sommes en jeu dans la fraude fiscale par exemple, il faut avoir de sacrés préjugés pour dénoncer comme prioritaire la lutte contre la fraude sociale.

     

    Un récent rapport montre que, dans la réalité, de très nombreux bénéficiaires potentiels du RSA ne le touchent pas. Le RSA "socle" ne serait pas perçu par 35% de ceux qui pourraient y prétendre, et ce images?q=tbn:ANd9GcQmR1EVRW2kGZ_p_g21-2e9d68Q_pIIOkSaZfTFTTD2jj5MusgbKwchiffre monterait à 68% pour le RSA "activité" qui concerne ceux qui sont des "travailleurs pauvres"

    L' Etat économiserait ainsi 1,8 milliard d'euros, somme à mettre en face de ce que la fraude est sensée coûter.

    Les personnes qui renoncent au RSA le font parfois volontairement (refus de dépendre des autres) mais le plus souvent par manque de connaissance du dispositif.

    Le RSA peut donc largement  être amélioré : il est mal connu de beaucoup, sous-utilisé, et le RSA "activité" montre encore plus ses limites dans cette période de crise où le chômage devient de masse.

    On entend souvent les politiques, en particulier à droite, appeler à accepter des sacrifices pour sauver le pays. On les entend moins affirmer que la solidarité doit être encore plus forte dans les périodes de crise. Et il difficile de demander de se serrer la ceinture à ceux qui sont déjà au dernier cran.

  • Cartes d’identité : Tous fichés !

    Communiqué commun LDH / Saf / SM


    Alors que le Sénat l’avait supprimée, la majorité présidentielle de l’Assemblée nationale, toujours aux ordres du pouvoir exécutif, a, par un amendement, rétabli une disposition qui autorise la création d’un fichier centralisé des nouvelles cartes d’identité dotées de puces électroniques.

    A terme, l’ensemble de la population française verra donc ses données biographiques et biométriquesimages?q=tbn:ANd9GcRHgDhhjePUGk2bQqckDFMNQYME-3hrSjLHbWfRtAwIoQsBBAlz d’identité (état civil, adresse, taille, couleur des yeux, empreintes digitales, photographie) fichées au ministère de l’Intérieur. Une disposition démesurée et dangereuse pour les libertés publiques, unique dans les pays démocratiques et qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives.

    Ce choix, sans justification raisonnable, est dans la continuité de la politique de surveillance généralisée des citoyens menée par les gouvernements de droite successifs qui, en moins de dix ans, ont fait voter pas moins de 42 lois sécuritaires et doublé le nombre de fichiers de police.

    Nous ne pouvons accepter cette politique de fuite en avant irrationnelle et nous militerons pour l’abrogation de cette disposition autoritaire.

    Communiqué commun
    Paris, le 16 décembre 2012

     

    Ligue des droits de l’Homme

    Syndicat des Avocats de France

    Syndicat de la Magistrature

  • Salah Hamouri, de la prison à la prison…

    Communiqué LDH
    Alors que l’on pensait acquise sa libération le 28 novembre 2011, au terme de six ans, huit mois et quinze jours d’emprisonnement, Salah Hamouri, étudiant franco-palestinien, est maintenu en prison en Israël.

    Incarcéré depuis mars 2005, condamné par un tribunal militaire pour un « délit d’intention terroriste », il a toujours clamé son innocence.

    images?q=tbn:ANd9GcRmiqOKeBKwzD7MxUEdCaZCOsrMQ6AsM3JD5qm8w3KZEHvcjzDDEn appliquant une décision arbitraire de prolongation de sa détention sans jugement, le gouvernement israélien continue à montrer qu’il ne s’embarrasse guère des droits de la défense et pas du tout des droits de la personne. A l’image d’une occupation armée illégale, l’administration développe une justice d’exception. Il faut mettre à l’épreuve d’une juridiction civile un jugement qui avait été développé à charge devant un tribunal militaire, qui n’inflige que des peines pour l’exemple.

    La LDH exige du gouvernement israélien la libération immédiate de Salah Hamouri. La LDH demande au gouvernement français d’utiliser enfin les moyens dont il dispose pour apporter à un concitoyen l’aide qu’il était et est toujours en droit d’attendre.

    Paris, le 29 novembre 2011.