Certains anciens se souviennent encore des slogans qui fleurissaient comme le muguet en mai 68.
Les manifestants qui passaient devant le siège de L'Union, place d'Erlon, criaient "L'Union torchon" (pour la rime) ou "L'Union vendu", pour dénoncer la façon dont le journal rendait compte des événements.
Plus de 40 ans plus tard , l'expression est à prendre au sens propre. Le groupe Hersant qui est le propriétaire de nombreux journaux, dont l'Union, connaît de grosses difficultés financières. Il doit vendre des titres, et l'Union serait racheté par un groupe belge (Rossel).
Cette reprise devrait s'accompagner de nombreux licenciements, plusieurs centaines dans notre secteur.
Voici un extrait de la lettre du syndicat CGT à François Hollande, sur ce sujet. Etant donné le nombre de plans sociaux qui devraient être lancés prochainement, le prochain gouvernement va avoir du pain sur la planche.
(...)
Nous avons accepté, sous l’égide du ministère du Travail, d’entrer en négociations avec un repreneur a priori sérieux, le groupe Rossel-La Voix du Nord, qui, ce 9 mai, se proposait d’exposer son plan de reprise devant tous les syndicats, invité qu’il était par le groupe Hersant.
Las, l’affaire semble tourner cours, du fait de l’entêtement du groupe Hersant à ne parler que de licenciements massifs :
113 à Paris Normandie et Presse Havraise ;
270 à L’Union et en Champagne Ardennes Picardie.
Le tout avant de connaître le sort réservé à Nice Matin et à La Provence.
De plus, fait inédit dans la presse, Philippe Hersant a pris soin de déposer le bilan du pôle normand, dans l’attente d’une issue qui soit favorable à la couverture de ses dettes par la décision d’un tribunal de commerce du Havre, qui devrait se prononcer le 21 juin. Tribunal dont nous doutons de la compétence en matière d’information.
Nous nous adressons à vous pour que vous bloquiez les licenciements massifs qui nous menacent, pour que les titres soient mis hors de portée de manoeuvres financières douteuses, pour qu’une négociation réelle et sérieuse se tienne entre Hersant, le repreneur Rossel et les syndicats dans les délais les meilleurs sous l’égide du gouvernement.
Des assemblées vont se tenir dans tous les titres de presse en région, car nous sommes tenus par le peu de sérieux et la brutalité du groupe Hersant de recourir à la mobilisation.
Nous espérons compter sur votre prompte action pour sauver les journaux, l’information qu’ils véhiculent et nos emplois qui y sont consacrés.
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de notre détermination sans faille dans l’attente ardemment souhaitée de votre intervention.