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  • Vouziers : la CCAA voudrait s'élargir

    Menu chargé au conseil de communauté de ce  jeudi 23 juin, qui a mené les délégués à terminer leurs délibérations tard dans la soirée.

     

    Le point le plus débattu a porté sur la réforme du schéma départemental de coopération intercommunale. Cette réforme est imposée par une loi récente, et le gouvernement est pressé de la voir appliquée. D’après le Sous-préfet, il ne serait pas souhaitable de mélanger ce débat à ceux qui auront lieu lors de la campagne présidentielle de 2012. En réalité, il ne semble pas que le sujet soit indigne d’une campagne électorale présidentielle, mais comme les décisions risquent de faire des mécontents, il est politiquement souhaitable de déconnecter les deux événements.

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    Le président Signoret a présenté la carte proposée par le Préfet. Le périmètre de la CCAA resterait identique si ce schéma est adopté. Le bureau de la CCAA a suggéré d’inclure les cantons d’Attigny et de Tourteron, dans le souci d’une cohérence de bassin de vie. Le problème est que la communauté des crêtes pré-ardennaise et les communes concernées ne sont pas forcément de cet avis. Un vote indicatif a eu lieu, qui ne montre pas une adhésion totale à cette idée de la part des délégués communautaires.

     

    Cette réforme s’attaque aussi aux syndicats communaux (ce sont les SIVOM et SIVU). La loi demande une réduction significative de leur nombre, ce que le gouvernement a traduit par une baisse d’au moins 30%. Le pourquoi de cette disparition obligatoire n’est pas clairement donné. Par contre les conséquences seraient multiples et complexes à gérer. C’est pourquoi la salle a demandé des explications, qui ne sont pas toujours venues. Le président Signoret s’est interrogé publiquement sur les objectifs : Le regroupement de Sivom ou Sivu va-il- coûter moins cher en fonctionnement ? Le travail souvent bénévole des élus locaux sera-il encore possible ? Le bénéfice d’une gestion de proximité pourra-t-il être maintenu sur un grand territoire ?

    Beaucoup de questions et peu de réponses, puisque les services de l’Etat qui devaient fournir des simulations en sont incapables actuellement.

    Le Sous-préfet a confirmé que le calendrier était très contraint, avec une échéance finale au 31 décembre. Il a recommandé des délibérations motivées, afin d’envisager des modifications possibles aux schémas présentés.

    Mr Lahotte a fait une intervention dans laquelle il a insisté sur les conséquences voulues ou pas de ces propositions : la disparition des bénévoles et la disparition à terme des communes.

    Le Sous-préfet a répondu qu’il appliquait une loi votée par des élus nationaux. Ceci est exact, mais pour d’autres lois (proportion de logements sociaux, aménagement de terrains pour les gens du voyage, …) on a connu des représentants de l’Etat nettement moins vigoureux et pressés pour faire ccaa,vouziers,ardennesappliquer la loi.

    Frédéric Mathias et Francis Signoret ont insisté sur les conséquences complexes et non maîtrisées des changements imposés. La CCAA délibérera en juillet sur ces propositions, le temps de rédiger un texte motivé.

    A noter que les élus de la Ville de Vouziers sont restés bien passifs le long de ce débat pourtant très politique au sens large et lourd de conséquences dans la vie locale.

     

    Ce débat provisoirement clos des délibérations techniques ont été rapidement validées dans le domaine du tourisme et de la gestion du personnel.

     

    Concernant l’environnement, le rapport annuel sur le prix et la qualité du service concernant la collecte des OM a été approuvé.

    La mise en place de composteurs individuels se fera à un prix réduit pour les habitants, grâce à une participation de l’ADEME et de la CCAA.

    Le marché pour les collectes sélectives (conteneurs) a été attribué à l’entreprise Copel pour 5 ans (855 000 euros HT)

     

    Dans le domaine de l’économie, un bâtiment de 1000 m2 sera construit sur la zone de Vouziers. Il pourra accueillir  5 cellules de taille variable pour de nouvelles entreprises qui se créeront, pour une duré maximale de 4 ans, avec un loyer progressif.

    L'assemblée a également été informée que le département participera bien en subvention et en avance de trésorerie pour la zone de Vouziers, à hauteur de ce qui avait été inscrit au plan de financement.

    Une troisième et dernière tranche de l’ORAC sera lancée à destination des commerçants et artisans du secteur.

     

    En ce qui concerne l’aménagement du territoire et le Pays, le contrat de développement 2011-2013 a été approuvé. Il apportera un financement en particulier de la Région à des dossiers du secteur.

    Enfin la prise d’une compétence a été approuvée, elle devra l’être  également à la majorité qualifiée des communes dans les trois mois.

    Il s’agit de la compétence « Relais d’Assistantes maternelles », ce qui permettra la signature d’un contrat Enfance avec la CAF qui finance ce type d’équipement.

    Roule-doudou.jpgSi la prise de compétence ne semble pas poser de problème, le futur mode de gestion a été l’objet d’un « couac » de communication. La présentation du dossier a fait état d’une gestion directe par la collectivité pour ce relais, avec l’embauche d’un agent qui serait chargé en plus d’un accompagnement technique des communes dans le domaine de l’enfance. Un financement  prévisionnel a été présenté avec ce mode de gestion.

    Des questions ont été posées, en particulier sur le devenir du Centre Social qui a mis en place cette action et la gère actuellement. Le président a répondu que les 3 mois à venir serviraient à réfléchir sur la gestion, et que ce jour on n’était qu’au stade de la prise de compétence. La présentation qui venait d’avoir lieu avait pourtant montré que la réflexion avait déjà eu lieu, et que des choix avaient été faits même s’ils n’étaient pas validés dans un vote. Il est souvent répété que le choix final appartient à l’assemblée, mais, ici comme ailleurs, ceux qui maîtrisent l’ordre du jour et les informations laissent souvent un choix restreint aux élus de base, qui ne possèdent pas toutes les données.

    La séance a été close après une question diverse de F Courvoisier-Clément sur les travaux d'archéologie et le choix forcé de l'entreprise qui procède aux travaux.

    En dernier lieu, le Maire de Vouziers a fait état de la poursuite des recherches d'une solution pour AMI, mais il a déclaré qu'en ce moment il ne pouvait communiquer plus avant sur ce dossier.

  • Ardennes : un quart des allocataires CAF sont au RSA

    Parmi les marqueurs de pauvreté d'un territoire, le taux de personnes qui touchent le RSA est très significatifs.

     

    Cette prestation (le RSA ) a remplacé le RMI et elle permet tout juste aux personnes qui en sont bénéficiaires de pouvoir se nourrir en comptant avec les aides venant d'association humanitaires. Certains à droite considèrent le montant comme un luxe, et veulent faire la chasse aux tricheurs. Étant donné les montants versés, il faut vraiment être dans la misère pour faire une demande. Tant que le problème de l'exclusion et du chômage ne seront pas traités sérieusement, on est obligé de retrouver un nombre important de bénéficiaires : c'est sur les causes qu'il faut agir, et non chercher à  tous les culpabiliser sous prétexte que quelques uns tricheraient.

     

    Voici un extrait de l'aticle du blog "Debout les Ardennes qui souffrent" :

     

    Selon les chiffres officiels de la CAF 08, les allocataires du RSA ( revenu de solidarité active) ont encore augmenté de 3,1% entre mars 2010 et mars 2011 ! LES ARDENNES COMPTENT 12046 ALLOCATAIRES à la fin mars : de plus, le taux d'allocataires ardennais percevant le RSA est supérieur de 7,5 % à la moyenne nationale ( 24,9% contre 17,4 %) !!!!!! Enfin , le RSA jeunes ( que l'ump avait annoncé comme une grande réforme ??) ne concerne que ....42 jeunes ardennais ! (sic) riche2

    On est donc bien loin des annonces officielles sur la "fin de la crise" ! ce n'est pas un hasard si la droite lance actuellement une vaste campagne idéologique contre les soi-disants fraudeurs aux prestations sociales dans tous les pays européens !rappelons que le RSA est de 460 euros /mois ...alors que le seuil de pauvreté est fixé à 791 euros/mois ....il n'y a donc pas beaucoup de chance qu'un "rasiste" puisse tricher !!

  • Tunisie : il est temps de venir en aide aux "doubles" réfugiés

    L'intervention militaire en Lybie ne devait durer que le temps nécessaire à protéger les populations civiles de Benghazi et de sa région.

    Elle se transforme de plus en plus en guerre directe contre le régime libyen, et semble s'installer dans une longue guerre de position.

    Des réfugiés ont été obligés de fuir la Libye, et se retrouvent "doubles réfugiés" en Tunisie : ils doivent être pris en charge par la communauté internationale. Voici une analyse de la situation par Amnesty International.

     

     

    Au camp de Choucha, la vie est difficile. Dans le désert tunisien près de la frontière avec la Libye, le soleil brûlant de midi s’abat sur les rangées de petites tentes où des milliers de réfugiés s’abritent de la chaleur, des vents de sable et des scorpions.

    Les hommes, les femmes et les enfants, parmi lesquels des malades et des personnes âgées, se rassemblent en petits groupes dans les tentes, pour essayer de recréer une vie normale et un esprit de communauté dans cet environnement impitoyable. Ils mangent ensemble, gèrent de petites boutiques, donnent naissance, élèvent leurs enfants et même se marient. Mais la vie ici n’a rien de normal.


    La majorité des habitants du camp de Choucha sont des réfugiés originaires du Soudan, de Somalie, d’Érythrée et de la Côte d’Ivoire qui vivaient ou se trouvaient en Libye au moment où le conflit a éclaté.


    tunisia-choucha280.jpgNéanmoins, contrairement aux milliers de travailleurs migrants qui ont été rapatriés depuis longtemps, ces personnes ne peuvent rentrer chez elles à cause des persécutions et des guerres auxquelles elles seraient confrontées dans leurs propres pays : ce sont des "doubles" réfugiés, déplacés de chez eux puis de Libye. Alors pour l’instant, ils sont coincés au camp de Choucha et attendent que leurs problèmes soient résolus pour retrouver un peu d’apaisement.


    Des délégués d’Amnesty International sont venus dans le camp ces derniers jours pour rencontrer des réfugiés ainsi que pour documenter les conditions de vie. Faduma, une mère somalienne, ses deux petites filles assises à côté d’elle, nous a raconté : "Ici, le problème principal, c’est que nous ne sommes toujours pas en sécurité. Je suis si inquiète pour mes filles que je n’en dors pas la nuit. Je n’ai pas de mari et personne ici ne peut nous protéger."


    Azmina, une autre femme originaire de Somalie, mère de jeunes enfants, nous a expliqué : "Cela fait des mois que nous attendons ici. La vie ici n’est pas supportable, et beaucoup de personnes de notre communauté sont reparties en Libye parce qu’elles ne pouvaient pas rester. Il n’y a pas d’espoir ici."

    Pour de nombreuses personnes, la seule solution serait une réinstallation dans un autre pays pour commencer à reconstruire une vie et retrouver réellement et durablement paix et sécurité.

    Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a émis un appel d’urgence demandant aux pays européens ainsi qu’aux États-Unis et à l’Australie, entre autres, de participer à la réinstallation d’un grand nombre des réfugiés de Choucha afin qu’ils puissent trouver la paix et la sécurité dont ils ont tant besoin.

    Par Charlotte Phillips, chercheuse sur les droits des réfugiés et des migrants pour Amnesty International.

  • La LDH en congrès à Reims : nos droits, nos forces !

    Communiqué LDH
    Du 11 au 13 juin, la Ligue des droits de l’Homme a réuni à Reims 350 délégués représentants les sections, fédérations et comités régionaux lors de son 86e congrès national.

     

    Un grand nombre d’invités représentant les organisations (associations, syndicats et partis politiques)P100030311.jpg amies de la Ligue des droits de l’Homme sont venus renforcer nos débats et marquer la force de notre travail en réseau.

    Le président du conseil régional, Jean-Paul Bachy, et la maire de Reims, Adeline Hazan, ont apporté au congrès leur aide et soutien politique.

    Quatre résolutions, à savoir les positions stratégiques de la LDH, ont été adoptées après débats :

    - « Penser et agir pour les droits de l’Homme dans un monde global ? » : l’actualité montre tous les jours que faire progresser ces droits n’est pas de l’ordre du souhaitable mais du nécessaire. Comme le montrent les révolutions venues du Sud, mais aussi les échecs des politiques économiques et sociales « orthodoxes », aucun développement humain durable n’est possible sans garantie effective de ces droits indivisibles et universels ;

    - « Non à la politique de la haine » : la proximité des échéances présidentielle et législative en France réduit encore trop souvent le débat politique à des manœuvres d’abord personnelles de conservation ou de conquête du pouvoir. Au centre de toutes les manipulations politiciennes des faits, la négation des droits, la désignation de l’étranger comme risque d’insécurité, l’ethnicisation des rapports sociaux, voire parfois la racialisation des caractères physiques. Alors que l’extrême droite, en embuscade, surfe sur toutes les colères et les désillusions, la LDH entend mobiliser contre la politique de la haine ;

    - « Roms, Gens du voyage" : assez de stigmatisation et de racisme » : depuis l’été 2010, les Gens du voyage puis les Roms, désignés comme boucs émissaires au plus haut niveau de l’Etat, sont en butte au racisme et à la xénophobie. Les uns sont roumains ou bulgares, les autres sont français. Tous sont citoyens européens. La LDH se bat pour leurs droits inaliénables, contre toutes les stigmatisations et les discriminations ;

    - « De la place Tahrir à la place Puerta del Sol, construire l’avenir » : les peuples et tout particulièrement les jeunes se lèvent pour faire respecter leurs droits et leur dignité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Récemment, en Europe, des mobilisations ont eu cours face aux crises sociales et à la précarisation. La Ligue des droits de l’Homme est solidaire de ces mouvements.

    Des voeux ont été adoptés.

    Le rapport moral, le rapport du secrétaire général et le rapport financier ont été adoptés par une forte majorité des délégué(e)s des sections.

    Les adhérents ont procédé à l’élection du Comité central et du Bureau national. Pierre Tartakowsky a été élu président de la LDH. Outre celui-ci, le Bureau national est désormais constitué ainsi : Françoise Dumont, Vincent Rebérioux, Malik Salemkour et Evelyne Sire-Marin sont vice-présidents ; Dominique Guibert reste secrétaire général ; Maryse Artiguelong, Nadia Doghramadjian et Tiphaine Inglebert sont secrétaires générales adjointes ; Jean-Claude Vitran devient trésorier ; Jean-François Mignard, Philippe Pineau, Michel Savy, Mylène Stambouli et Gislhaine Rivet complètent l’équipe élue. Jean-Pierre Dubois est désormais président d’honneur.

    Renforcée par cet intense moment de débats, de rencontres et de convivialité militante, la LDH, à tous les échelons, est ainsi en ordre de bataille pour la période à venir : lutter contre le racisme et la xénophobie, combattre les discriminations, gagner le combat du droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales, protéger les libertés individuelles et collectives, agir pour les droits économiques, sociaux et environnementaux, soutenir au quotidien les travailleurs sans papiers dans leurs luttes… Et, bien sûr, construire « partout, un monde de tous les droits pour tous ».

     

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  • Front de Gauche : Mélenchon sera le candidat

    Après le vote de la conférence nationale du PCF, les jeux étaient pratiquement faits.

     

    Le vote à plus de 60% pour une candidature Mélenchon donnait une valeur très relative au vote des militants. Il y avait peu de risque pour la direction du parti de voir la base désavouer ses délégués. C'est avec 59% des votants que la confirmation a été faite ces derniers jours.

    Les départements donnent des résultats différenciés, avec pour les Ardennes 22,6 % pour Mélenchon images?q=tbn:ANd9GcSCfWccJOWYRPW0-oOlc7BmoL6hmhPkKmYuqU1R-8hHG4HK_Wrbuw(soit 38 voix) et 72 % pour Chassaigne (soit 121 voix). C'est un des scores les plus élevés pour Chassaigne qui a reconnu rapidement la victoire de son concurrent. Dans sa déclaration, il s'adresse à ses électeurs en ces termes :

    Parce que l’heure est grave, parce que la menace d’une régression sociale inouïe est programmée par les libéraux de tous bords, parce que les forces de l’extrême droite menacent, j’en appelle solennellement à la responsabilité politique de chaque communiste : quel qu’ait pu être notre choix pour la désignation du candidat du Front de gauche, entrons et participons sans retenue à la bataille qui s’engage.

    L’avenir de nos concitoyens, celui des peuples d’Europe et le propre avenir de chacun d’entre nous en dépend.

    Ces mots forment sa conclusion, et on comprend que la déception de certains est forte, au point de faire naître des tendances centrifuges : partir plutôt que subir Mélenchon. Même si ce risque est marginal, le PCF ne peut se permettre une hémorragie militante, si faible soit-elle. Les Ardennes compteraient 347 militants à jour de cotisation, on imagine mal une fédération réduite aux 38 militants qui ont voté Mélenchon.

    Des discussions vont se poursuivre au sein du Front de Gauche, en particulier pour les candidatures aux législatives. Le Front de Gauche voit la FASE de Clémentine Autin frapper à sa porte, ce qui est un signe encourageant pour son avenir, mais annonce aussi des débats serrés sur l'avenir de ce Front.

  • Série noire à la centrale nucléaire de Fort Calhoun, dans le Nebraska

    Ce ne sont pas seulement les tremblements de terre exceptionnels qui menacent les centrales nucléaires, les inondations aussi.

     

    Le point faible des centrales nucléaires se situe au niveau du refroidissement, qui ne doit jamais être interrompu sous peine de fusion du coeur . L'eau est  le plus souvent utilisée pour cet usage, mais qui dit eau dit mer et tempête possible ou rivière et inondation ou séchesse éventuelles.

    Et après le Japon, c'est le tour des États-Unis de connaître des difficultés majeures : un article de "Sortir du nucléaire"

     

    Nos informations proviennent de la page spéciale du Nuclear Information and Resource Service (NIRS) : http://www.nirs.org/reactorwatch/accidents/fortcalhoun.htm

    La centrale nucléaire de Fort Calhoun (Nebraska), composée d’un réacteur de 500 MW, est actuellement4df8ad3fac74f.image.jpg menacée par les inondations causées par le débordement du Missouri.

    Cette centrale est à l’arrêt depuis le 9 avril pour rechargement de combustible. L’opération est terminée, un tiers du combustible ayant été renouvelé, mais elle n’a pas encore redémarré. Les piscines de combustibles contiennent actuellement environ 670 tonnes de combustible usé, pour une radioactivité de 100 millions de curies (aux Etats-Unis, depuis 1992, le combustible usé reste stocké sur les sites). Le césium 137 (radioélément d’une demie-vie de 30 ans, connu pour causer des lésions aux viscères) représente 40 % de cette radioactivité. Ce seul réacteur contiendrait donc plus de Césium 137 dans ses déchets que ce qui a été relâché par les quatre réacteurs de Fukushima Daiichi jusqu’ici.

    Le site est actuellement en alerte maximale, étant encerclé par les eaux à la suite d’une crue du Missouri. La centrale est en effet située à 1004 pieds (environ 306 mètres) au-dessus du niveau de la mer. Selon la Nuclear Regulatory Commission, le niveau des eaux au 15 juin était de 1005 pieds et 7 pouces au-dessus du niveau de la mer, et pouvait atteindre 1006 pieds et 4 pouces dans les prochains jours.

    Par ailleurs, deux autres évènements se sont produits ces derniers jours :
    - le 7 juin, un incendie dans une armoire électrique a privé le site d’alimentation électrique, et donc privé les piscines, qui contenaient du combustible encore chaud, de refroidissement pendant 90 minutes.
    - le 13 juin, un rejet d’eau depuis la centrale dans le Missouri s’est produit, au rythme de 105 gallons (environ 397 litre) à la minute, pendant une durée indéterminée. Il n’est pas possible de savoir si cette eau, qui provenait du bâtiment administratif, était irradiée.

    Nous ne pouvons pas fournir plus d’informations pour le moment et vous invitons à consulter la page du NIRS : http://www.nirs.org/reactorwatch/accidents/fortcalhoun.htm

    Plus encore que la submersion des piscines, le risque est bien que l’eau n’endommage les systèmes de refroidissement et d’alimentation électrique de la centrale.

    Un tel scénario n’a malheureusement rien d’exceptionnel...

    Ainsi, lors de la fameuse tempête de 1999, à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) une forte inondation a également touché une partie des bâtiments, mettant hors d’usage plusieurs dispositifs du système de refroidissement, avant d’atteindre la moitié des pompes. Pendant quelques heures, la sûreté du réacteur n°1 n’a plus reposé que sur deux pompes. Du fait de la crainte du "bug de l’an 2000", les techniciens de la centrale étaient sur le pied de guerre et la catastrophe a pu être évitée de justesse... mais si de telles conditions n’avaient pas été réunies, ou si la marée avait été plus forte, on aurait pu craindre une défaillance totale des systèmes de refroidissement, pouvant potentiellement mener à la fusion du coeur (1).

    Une partie des centrales nucléaires françaises sont situées le long de fleuves sujets à de grandes crues (comme la Loire). La centrale de Gravelines, dans le Nord, est construite sur un polder, à proximité d’un réseau de canaux (2). Du fait des changements climatiques, les phénomènes extrêmes (tempêtes, fortes pluies) pourraient voir leur fréquence et leur amplitude s’accroître. Il est donc urgent de sortir du nucléaire, avant que de tels phénomènes ne provoquent un accident grave sur nos centrales.

    (1) Le Blayais dans la tempête ou merci au bogue de l’an 2000, in Nucléaire : le déclin de l’empire français, Les Cahiers de Global Chance, 2011