Hier, l'émission Cash Investigation sur France 2 s'est intéressée aux pesticides, leurs dangers, leur forte présence dans notre environnement et leurs enjeux politiques. Cette très intéressante émission a vivement fait réagir les téléspectateurs qui ont témoigné de leurs inquiétudes face à ce fléau tant pour les citoyens que pour la biodiversité. Extrait du reportage et précisions de France Nature Environnement
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Pesticides : l'urgence de réduire l'usage et de promouvoir l'agro-écologie
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Pesticides : le seul moyen de réduire l’impact c’est de réduire l’usage
Le nouveau plan Ecophyto, rendu public le 26 octobre dernier par le ministère de l’agriculture et largement critiqué par la profession agricole, a été débattu ce matin en comité consultatif de gouvernance. FNE salue la réaffirmation par le ministre de l’agriculture de l’objectif de réduction de moitié de l’usage des pesticides et demande que l’indicateur de suivi de cet objectif, fondé sur le nombre de doses utilisées (NODU) et non sur la dangerosité des produits, comme le souhaite une partie de la profession agricole, soit maintenu.
La réduction : un objectif sanitaire et environnemental essentiel
Largement utilisés en agriculture mais aussi en zones non agricoles comme les parcs et jardins, les pesticides imprègnent aujourd'hui tous les milieux : l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, nos assiettes, avec des conséquences pour notre santé et celle des agriculteurs qui manipulent ces produits.
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Soutenons la bio !
France Nature Environnement encourage chaque citoyen à soutenir le développement de l'agriculture biologique.
La fédération nationale des agriculteurs biologiques (FNAB) organise demain mardi 17 mars des événements partout en France (délégations ou rassemblements à la rencontre des préfets de départements et/ou de régions) pour protester contre la baisse du budget accordé aux aides pour le maintien de l'agriculture biologique.
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Pesticides : Ecophyto 2, le plan de la « dernière chance »
Communiqué de la FNE le 28 janvier 2015
Le Ministre de l’agriculture dévoilera vendredi les bases du nouveau plan Ecophyto, suite au rapport remis au Premier Ministre par le député Dominique Potier le 23 décembre 2014. Pour France Nature Environnement (FNE) ce nouveau plan constitue la dernière chance pour réduire l’usage des pesticides, dont les agriculteurs sont les premières victimes, et engager enfin l’agriculture française dans l’agro-écologie.
Agriculteurs : premiers utilisateurs, premières victimes
Premiers utilisateurs de pesticides, les agriculteurs le paient tout d’abord par leur santé. Dans son expertise collective publiée en juin 2013, l’INSERM avait bien pointé du doigt « une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte », notamment la maladie de Parkinson et le cancer de la prostate.
Le fait que des agriculteurs victimes de pesticides se soient regroupés au sein d’une association appelée Phyto-Victimes témoigne bien de l’ampleur du problème.
Pour José Cambou, secrétaire nationale de FNE : « Les maladies professionnelles liées à l’exposition aux pesticides sont davantage reconnues aujourd’hui, grâce à l’engagement des mutuelles agricoles et des lanceurs d’alerte. Des données chiffrées commencent à être disponibles ; par exemple, en Midi-Pyrénées il y a une surreprésentation des assurés du régime agricole parmi les malades de Parkinson (20%)1 . Nous attendons beaucoup des nouveaux dispositifs de phytovigilance confiés à l'ANSES par la récente loi d'avenir agricole, qui permettront de mieux analyser les impacts sanitaires des pesticides. »
Une utilisation qui ne baisse pas
Issu du Grenelle de l’environnement, le premier plan Ecophyto, adopté en 2008, avait pour objectif de réduire de moitié l’utilisation des pesticides en France en 10 ans. Aujourd’hui, malgré des dizaines de millions d’euros dépensés2 et la mise en place de nombreuses actions (formations, recherche, fermes de démonstration), c’est un constat d’échec : l’usage des pesticides, loin de diminuer, a même augmenté de 5% en zones agricoles 2009 et 20133 .
Pour Claudine Joly, en charge du dossier à FNE : « Il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain. Le plan Ecophyto était de qualité. Mais face à l’absence de résultats, il faut renforcer les actions et activer tous les leviers qui permettront de réduire l’utilisation des pesticides par les agriculteurs : la formation, bien sûr, mais aussi l’évolution des aides de la PAC, la fiscalité, la réglementation. »
Marie-Catherine Schulz-Vannaxay, chargée de mission agriculture, ajoute : « Il faut aussi impliquer l’amont et l’aval. Les agriculteurs ne sont pas seuls responsables. Ils traitent aussi parce qu’ils sont conseillés par des coopératives qui vendent des pesticides, ou parce que les entreprises agro-alimentaires et la grande distribution exigent des produits standardisés. Cela doit changer. Le choix du consommateur sera déterminant aussi. »
Ecophyto, pilier de l’agro-écologie
Réduire de moitié l’usage des pesticides nécessite de revoir en profondeur les systèmes de production : choisir des variétés résistantes aux ravageurs et aux maladies, mettre en place une rotation des cultures sur les parcelles agricoles, combattre les ravageurs en laissant faire les prédateurs naturels qui trouvent refuge les haies, les bosquets, les mares… Il existe donc un lien indissociable entre le plan Ecophyto et l’agro-écologie, qui consiste à produire de l’alimentation en utilisant la nature comme une alliée et non comme une contrainte. De nombreux agriculteurs sont déjà engagés dans cette voie, ce qui montre que c’est possible.
Jean-Claude Bévillard, Vice-Président de FNE en charge des questions agricoles, conclut : « Dans son rapport, Dominique Potier a intégré la réduction de l’usage des pesticides dans le projet agro-écologique du Ministre de l’agriculture. Nous attendons du Ministre qu’il reprenne, en les renforçant, les préconisations du député pour engager résolument l’ensemble des agriculteurs français dans cette nouvelle manière de produire qu’est l’agro-écologie. » -
Affaire du viticulteur bio de Côte d’Or : la justice n’a pas tranché
Communiqué de la FNE
Il y a quelques semaines, l’affaire du viticulteur bio de Côte d’Or poursuivi en justice pour avoir refusé de traiter sa vigne contre la cicadelle avait défrayé la chronique. Le tribunal vient de condamner le viticulteur à 500€ d’amende. FNE regrette que la justice ne se soit pas intéressée au bien-fondé de l’arrêté préfectoral. Explication
La lutte contre la flavescence dorée : un mal nécessaire…
La flavescence dorée est une maladie grave qui touche la vigne. Elle est provoquée par un phytoplasme (bactérie sans paroi cellulaire), lui-même véhiculé par un insecte, une cicadelle originaire de l'Amérique du Nord. Il est indispensable de lutter contre la propagation de la flavescence dorée sous peine de mettre le vignoble en grand danger. C’est pourquoi l’arrêté ministériel de 2003, en vigueur au moment des faits, prévoit un traitement obligatoire contre la cicadelle.
… mais sur des zones bien ciblées
Cet arrêté ministériel prévoyait en revanche que le traitement contre la cicadelle se limite aux communes touchées par la maladie et aux communes avoisinantes. L’arrêté pris par le préfet de Côte d’Or, qui généralisait la lutte à l’ensemble du département sans le justifier par l’état de contamination constaté sur le terrain, était donc excessif. Le jugement du tribunal de Dijon n’a pas pris en compte le fait que l’arrêté préfectoral ne respecte ni la lettre ni le fond de l’arrêté ministériel.
Pour Claudine Joly, en charge des pesticides à FNE : « S’il ne fait aucun doute que les traitements contre la cicadelle sont indispensables, ces interventions doivent impérativement être très ciblées. Et ce d’autant plus que ces traitements sont très impactants pour la faune et la flore, même ceux homologués en agriculture biologique. »
En effet, à l’heure actuelle, le seul traitement homologué en France en viticulture biologique, est à base de molécules appelées pyréthrines. Il est classé dangereux pour les abeilles et très toxique pour les organismes aquatiques. Son usage entraîne donc un impact fort sur le milieu naturel.
Accélérer la recherche sur les alternatives aux pesticides
Afin de limiter les dégâts causés par la maladie tout en préservant les insectes auxiliaires, qui aident à lutter contre les ravageurs des cultures, il est indispensable de poursuivre les expérimentations pour valider officiellement ou mettre au point des moyens de lutte alternatifs réellement efficaces contre la cicadelle.
Pour être efficaces, ces moyens de lutte alternative doivent s’appuyer sur des démarches collectives, avec le soutien de l’administration et de la recherche. Certains vignobles comme celui de Cognac ont conduit ainsi des stratégies permettant de réduire fortement les traitements obligatoires.
Jean-Claude Bévillard, Vice-président de FNE en charge des questions agricoles, conclut : « Certains agriculteurs utilisent, sur le terrain, des méthodes naturelles pour combattre la cicadelle. Ces méthodes doivent être expérimentées à plus grande échelle et être validées officiellement, afin de protéger les vignobles tout en contribuant aux objectifs du plan Ecophyto, qui prévoit de réduire de moitié l’usage des pesticides en France d’ici 2018. » -
Ces précieux pollinisateurs que l’on éradique
Communiqué de Greenpeace
Les abeilles domestiques ou mellifères et les abeilles sauvages exercent un rôle majeur dans la production de notre nourriture. D’autres insectes tels que les papillons et les mouches font aussi un précieux travail de pollinisation.
Sans eux, les hommes et de nombreuses espèces animales seraient privés d’une partie des aliments constitutifs de leur régime de base. La production mondiale de nourriture dépend à 35% des insectes pollinisateurs. Sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90% de la nourriture dans le monde, 71 dépendent des abeilles pour leur pollinisation. 4000 variétés de légumes cultivés en Europe n’existeraient pas sans le travail assidu des abeilles.
Depuis quelques années, on observe dans le monde entier un déclin massif des abeilles
Les principales raisons du déclin des abeilles sont multiples : des parasites et maladies comme l’acarien Varroa ou le champignon Nosema ceranae, la disparition des biotopes, les dommages liés aux insecticides et de manière générale, une diminution des résistances immunitaires.
Un focus particulier doit être fait sur les pesticides
Greenpeace publie aujourd’hui un rapport intitulé Le déclin des abeilles qui propose une analyse des facteurs mettant en péril les pollinisateurs et l’agriculture en Europe.
Les pesticides employés principalement dans l’agriculture mais aussi dans les jardins et les parcs affectent les abeilles.
Les fabricants eux-mêmes ne nient pas qu’un contact direct avec ces produits est extrêmement toxique pour les abeilles. Même exposées à de faibles doses mais de manière constante, les effets sont ravageurs. C’est-à-dire que les abeilles sont non seulement affectées lorsqu’elles sont exposées régulièrement à de faibles doses de pesticides, mais aussi lorsqu’elles sont en contact avec leurs résidus dans le nectar, le pollen et l’eau des plantes de cultures et autres végétaux.Les pesticides dits systémiques sont particulièrement dangereux pour les abeilles, car ils ne sont pas seulement pulvérisés sur les végétaux mais pénètrent dans toute la plante. En font partie les insecticides de la classe des néonicotinoïdes utilisés depuis le milieu des années 90 en traitement prophylactique sur les semences ou les sols ou pulvérisés directement sur les cultures. Les néonicotinoïdes sont cent fois plus toxiques que d’autres insecticides. Un seul grain de maïs enduit de 0,5 mg de clothianidine peut tuer 80 000 abeilles.
Greenpeace révèle dans ce rapport les sept pesticides tueurs d’abeilles qui devraient être interdits en priorité en Europe en raison de leur extrême toxicité pour les abeilles. Il s’agit de l’imidaclopride, du thiaméthoxame, de la clothianidine, du fipronil, du chlorpyriphos, de la cyperméthrine et la deltaméthrine.
Il faut agir : dès maintenant et sur le long terme !
Les abeilles sont beaucoup trop précieuses pour que les responsables politiques continuent à rester passifs face à leur déclin spectaculaire. Des mesures doivent être prises !
D’abord, l’Union européenne doit agir immédiatement afin d’interdire durablement l’ensemble des pesticides les plus destructeurs pour les abeilles.L’interdiction des pesticides chimiques doit devenir la norme. Contrairement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture écologique n’utilise aucun insecticide chimique. L’élimination des mauvaises herbes se fait mécaniquement, la biodiversité est la norme. L’agriculture écologique utilise la diversification des cultures comme un outil pour combattre les dégâts des insectes nuisibles dans les champs.
Il est également nécessaire de mettre en œuvre des mesures de promotion de la biodiversité sur les terres agricoles et de protection et de restauration des écosystèmes pour préserver l’environnement dont les abeilles et autres pollinisateur ont besoin pour vivre. En font partie: les haies, les jachères florales et les réseaux de biotopes.
Les jardins et parcs naturels où poussent des espèces indigènes sont d’autres atouts. Il faut aussi renoncer aux pesticides chimiques dans ces espaces et favoriser une large biodiversité.
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Agriculture : un peu trop de pesticides dans l’air (du temps)
Communiqué de Greenpeace.
La France a bien du mal à se passer des pesticides … L’utilisation de pesticides (herbicides, fongicides et insecticides) en France, premier pays consommateur en Europe, a ainsi augmenté de 2,5% en 2011.
L’agriculture industrielle sur la sellette
L’actualité agricole ou plutôt l’actualité de l’agriculture intensive et industrielle est on ne peut plus fournie ces derniers temps … Les scandales alimentaires se multiplient. Et les enquêtes et études sur les doses importantes (et dangereuses !) de pesticides utilisées se multiplient.
Une enquête de l’EFSA vient de confirmer la présence importante de résidus de pesticides dans l’alimentation. Comme tous les ans, l’EFSA vient de publier son rapport sur les résidus de pesticides dans les aliments. La contamination des aliments reste à un haut niveau, avec 65% des fruits et 39% des légumes contenant des résidus en moyenne en Europe selon le plan de surveillance. En effet, selon l’enquête, le niveau de multirésidus est aussi toujours inquiétant.
Une étude menée par Générations futures, spécialiste des effets des produits phytosanitaires sur la santé et l’environnement, et le laboratoire d’analyses Kudzu Science, dans les vignobles de Listrac-Médoc, a montré la présence accrue de résidus d’herbicides, d’insecticides et de fongicides chez les quinze salariés qui se sont prêtés à l’étude.
Le déclin des abeilles et autres pollinisateurs est l’une des conséquences les plus visibles et les plus dramatiques de l’industrialisation de l’agriculture et une famille d’insecticides en particulier, les néonicotinoïdes, les met particulièrement en danger. Ses effets sont dévastateurs pour les insectes pollinisateurs : ils provoquent notamment la perte du sens de l’orientation des abeilles, les empêchant de retrouver le chemin vers leur ruche et entraînant leur mort. L’usage de ces pesticides est l’une des raisons bien connues du déclin des abeilles (aux côtés du dérèglement climatique, du développement de parasites, de l’appauvrissement génétique, …) mais c’est surtout une cause sur laquelle on peut agir dès maintenant en interdisant leur usage.
Et face à tout ça ? On peut agir
Des initiatives fleurissent, de différentes associations, collectifs … Greenpeace est partenaire cette année de la semaine d’alternatives aux pesticides, organisée du 20 au 30 mars partout en France à l’initiative de l’association Générations Futures. Plus d’une dizaine de groupes locaux de Greenpeace vont y participer en organisant des actions de sensibilisation variées : stands sur des marchés, projections, interpellation d’élus, sensibilisation dans la rue.
Pendant les 10 premiers jours du printemps, période de reprise des épandages de pesticides, le public est invité à mieux s’informer sur les enjeux tant sanitaires qu’environnementaux des pesticides et sur les alternatives…
Rejoignez les militants de Greenpeace et de toutes les associations partenaires, ils se passe sûrement quelque chose près de chez vous !!
Mobilisons-nous pour une agriculture écologique, seule à garantir des pratiques agricoles et une alimentation saines aujourd’hui et pour les générations futures.
Cette agriculture repose sur la biodiversité, sur la protection des sols, des eaux et du climat et ne contamine pas l’environnement avec des produits chimiques ou des OGM.