En France, il est interdit d'épandre des pesticides dans certaines zones, dites "de non traitement", en bordure de cours d'eau. Malheureusement, un arrêté ministériel passé en mai dernier introduit un flou dans la définition de ces zones. Résultat, certains départements en ont profité pour exclure près de la moitié des aires qui étaient jusqu'alors protégées. Avec France Nature Environnement, demandez à Stéphane Travert et à Nicolas Hulot de garder nos cours d'eau #LoinDesPesticides : signez la pétition.
92 % des cours d'eau surveillés en 2013 contenaient des pesticides1. Vous trouvez le constat alarmant ? La situation risque malheureusement de s'aggraver à cause d'un arrêté ministériel fraîchement adopté. En effet, depuis le 4 mai 2017, les préfets ont davantage de pouvoir pour définir les zones de non traitement (ZNT), bandes de 30 cm à 5 mètres en bordure d'un point d'eau sur lesquelles il est interdit d'épandre des pesticides. Contre toute logique, certains préfets en profitent pour être bien plus laxistes sur la protection de nos cours d'eau.
Auparavant, les préfets devaient a minima s'appuyer sur les données contenues dans les cartes au 1/25 000ème de l'IGN. Avec le nouvel arrêté, plusieurs préfets ont choisi des cartes encore moins précises, élaborées souvent sous la pression de certains syndicats agricoles. Résultat : elles excluent de nombreuses zones et cours d'eau jusqu'alors protégés des pesticides. Par exemple, dans le Tarn et Garonne, 30 % des aires préalablement protégées ont purement et simplement été exclues2. En Indre-et-Loire3, ce sont 43 % des zones de non traitement aux abords des cours d'eau qui ont désormais disparues. Dans le Gard 4, la comparaison des cartes est à elle seule éloquente. Malheureusement, France Nature Environnement pourrait multiplier les exemples de cette nature.
Si la réduction de l’usage des pesticides est le meilleur moyen pour limiter la pollution de nos cours d'eau, l'interdiction d'épandage de pesticides à leurs abords s'avère une mesure de bon sens. Il s'agit d'un enjeu majeur de santé publique et de protection de l'environnement : ne laissons pas les pressions locales aggraver la situation.
Pour faire face, les associations du mouvement France Nature Environnement ont déposé des recours gracieux à l’encontre de plus d'une quarantaine d'arrêtés départementaux. Mais la source du problème réside dans la rédaction même de l'arrêté ministériel.
Avec le mouvement France Nature Environnement, demandez à Stéphane Travert et Nicolas Hulot de le réécrire et ainsi de maintenir nos cours d'eau #LoinDesPesticides : signez notre pétition.
Commentaires
La commune de Bar les Buzancy vient d'acquérir plus de 10ha de pâtures le long du ruisseau de la fontaine qui bruit, pour protéger le captage d'eau potable qui se trouve sur le territoire. Le conseil municipal à l'unanimité m'a suivi dans cette démarche. Le taux de nitrates étant en augmentation à cause du retournement des pâtures en terre agricole, ces terres seront louées à un petit exploitant avec un cahier des charges très strictes: protection des haies, sans pesticides, et utilisation d'engrais naturels.
excellente initiative à saluer , il faudrait beaucoup de communes comme Bar aussi responsables puisque le bon sens paysan n'est plus là , même pas pour protéger les points de captage d'eau des communes
Toujours plus à n'importe quel prix voilà la triste réalité
Inversement il y a des producteurs qui ont fait le choix de remettre leurs terres labourable en herbe et qui ne sont pas protégés face à l urbanisation car les communes préfèrent laisser construire des maisons que préserver l agriculture entre les parcelles inondable et les parcelles qui disparaissent pas grand monde n'en parle la dessus tout le monde ferme les yeux