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fne - Page 35

  • Le gouvernement doit interdire le maïs OGM

    Le Conseil d’Etat vient d’annuler la mesure d’urgence, prise le 16 mars 2012 par le gouvernement français, qui suspendait la mise en culture du maïs MON 810. La décision intervient alors que Monsanto a récemment acté qu’il n’y avait pas de marché pour eux en Europe, par l’abandon de ses demandes d’autorisation de culture d’OGM, à l’exception du maïs MON810. Cette variété de maïs OGM produit une toxine insecticide et n’a été évaluée que de façon très insuffisante et contestable au niveau européen.

    C’est la deuxième fois depuis 2008 que la France essuie une annulation d’une mesure de protection contre cet OGM. Nous, organisations environnementales, paysannes, biologiques et apicoles, attendons du gouvernement des mesures d’interdiction définitive des cultures d’OGM, à l’instar de 8 pays européens. Ces mesures ne doivent plus prêter le flanc à des arguties juridiques. 80% des Français refusent toujours les OGM.

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    OGM ou non ? La coexistence est impossible, il faut choisir !



    Les productions OGM contaminent les chaînes alimentaires, par les pollens et les graines transgéniques, mais aussi par les pesticides très liés à ces OGM, pesticides nuisibles à la biodiversité et à la santé. Il s’agit désormais de refuser sans davantage tergiverser cette coexistence quelles qu’en soient les modalités : plusieurs contentieux ont montré que les cultures biologiques, les semences paysannes et les productions apicoles en sont victimes, puisqu’elles ne peuvent commercialiser leurs produits, contaminés par les OGM.

    Les OGM ennemis de la pollinisation qui nous nourrit



    L’apiculture et les insectes pollinisateurs, déjà gravement fragilisés par l’agriculture industrielle, sont menacés par la toxine insecticide du MON 810. Sa toxicité sur les abeilles n’a d’ailleurs jamais été évaluée. De plus, cette production permanente de toxines favorise l’apparition d’insectes résistants. L’enjeu ici est bien de préserver notre capital alimentaire très dépendant de la pollinisation.

    Une agriculture de terroirs ou une uniformisation dangereuse ?



    Les OGM menacent également nombre de productions françaises de qualité (AOC, AOP, etc.), très liées à la spécificité des territoires et qui seraient anéanties par la standardisation et l’industrialisation d’une agriculture génétiquement manipulée. Il s’agit là de respecter l’article 2 de la loi française du 25 juin 2008 relative aux OGM, qui stipule qu’on ne peut nuire « à l’intégrité de l’environnement et à la spécificité des cultures traditionnelles et de qualité ».


    Des paroles aux actes M. Le Foll !



    Le Ministre de l’agriculture prône l’avènement d’une agroécologie, résolument opposée au monopole alimentaire des firmes agroproductivistes. Pour être cohérent, le gouvernement doit refuser sur nos territoires les cultures de plantes génétiquement manipulées.

    Signataires
    Les Amis de la terre, Confédération paysanne, Fédération française des apiculteurs professionnels, Fédération nationale d’agriculture biologique, France Nature Environnement, Greenpeace, Nature & Progrès, Réseau Semences paysannes, Union Nationale d’apiculture française.
  • Grand rassemblement à Notre-Dame-des-Landes les 3 et 4 août 2013

    Communiqué de la FNE

    Retrouvez-nous le week-end des 3 et 4 août lors d'un grand rassemblement à Notre-Dame-des-Landes. Objectif : réunir les défenseurs de ces terres menacées par la construction d’un aéroport et mettre l’accent sur les différents aspects de la lutte.

     L’ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et la Coordination des Opposants au projet appellent à une grande manifestation festive et militante autour de forums et de débats, et animée par de nombreux concerts : Tryo, Sanseverino, Les Trompettes du Mozambique..

     

    Parmi les thèmes abordés lors des conférences : les Grands Projets Inutiles Imposés partout en France et hors de France, les terres nourricières, la transition écologique et énergétique. Sur les milieux naturels et de la biodiversité, six spécialistes apporteront des explications sur la problématique des  compensations environnementales. France Nature Environnement interviendra dans deux tables-rondes différentes sur le thème des transports.


    France Nature Environnement et les associations adhérentes concernées (FNE Pays de la Loire, Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, LPO-Loire-Atlantique...) seront présentes. Michel Dubromel, responsable des questions de transport à FNE, interviendra à la tribune samedi après-midi. Sur le stand France Nature Environnement, chacun pourra venir échanger et s'informer sur les positions de FNE en matière de transport, de biodiversité etc.

     

    Le matin du dimanche 4 août, lors d'une "occupation du ciel", mille cerfs-volants planeront dans le ciel pour une action symbolique. Les organisateurs de l’événement font appel au bénévolat pour les assister pendant ce week-end. Il est possible de s’y rendre en covoiturage et de dormir sur place (camping ou hébergements militants).

    Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site de l’évènement : www.notredamedeslandes2013.org

     

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  • Extinction d’éclairages nocturnes superflus : moins de pollution lumineuse et plus de sobriété

     La lutte contre le gaspillage est une des premières mesures à prendre pour préserver les ressources de la planète. Voici l'avis de la FNE sur la mesure de limitation de l'éclairage nocturne qui vient d'entrer en application.

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    Paris – 27 juin 2013 : En juillet 2010, grâce à la ténacité de l’ANPCEN membre de FNE, était inscrite dans le Code de l’environnement la lutte contre la pollution lumineuse pour prévenir ou limiter les dangers ou troubles excessifs aux personnes et à l'environnement et limiter les consommations d’énergie. Après une mesure pour les nouvelles enseignes lumineuses, la première application concrète de ce principe, à partir du 1er juillet 2013, concerne les bâtiments non-résidentiels (bureaux, commerces, vitrines) qui devront éteindre leurs éclairages inutiles en milieu de nuit. Cette mesure de simple bon sens vise à la fois un objectif de réduction des nuisances lumineuses afin de préserver l’environnement nocturne et d’économie d’énergie.


    L’ANPCEN et FNE saluent l’entrée en vigueur de cet arrêté qui s'applique en milieu de nuit aux vitrines, façades et bureaux non occupés. Après avoir constaté, de 1992 à 2012, la multiplication des mises en lumière, 64 % d’augmentation des points lumineux en France et une durée d’éclairement passée de 2400 à 4000 H par an, sa mise en œuvre devrait permettre de contribuer à la réduction des nuisances lumineuses d’une part et d’économiser, selon l’Ademe, chaque année l’équivalent de la consommation électrique d’environ 750 000 ménages et 200 millions d’euros, d’autre part.

    Bruno Genty : « Cet arrêté devrait mettre fin à une absurdité économique et écologique dont les conséquences sont payées par toute la société. Le gaspillage énergétique, cette ébriété qui nous a égarés, est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre ».

    Anne-Marie Ducroux : « Au moment où 3,8 millions de nos concitoyens sont touchés par la précarité énergétique, chacun doit faire preuve d’exemplarité et de sobriété énergétique et lumineuse, en respectant mieux l’alternance du jour et de la nuit sur laquelle la vie s’est fondée. Ce premier pas en appelle d’autres sur les publicités lumineuses, par exemple ».

    Cet arrêté n’est pas une régression comme certains voudraient le faire croire mais notre adaptation collective aux enjeux du XXIème siècle. Cette mesure vient utilement compléter les démarches de réduction des nuisances lumineuses et de sobriété énergétique et lumineuse déjà engagées par les communes et, ainsi, partage mieux les efforts entre tous les acteurs. L’ANPCEN a recensé 6000 communes et estiment que 10000 mettent déjà en œuvre pour tout ou partie de leur territoire un arrêt de l’éclairage en milieu de nuit.

    Éteindre en milieu de nuit des éclairages superflus est le premier pas d’une démarche de progrès. Pour aller plus loin, les acteurs territoriaux pourront réduire l’intensité lumineuse, les puissances installées, le nombre de points lumineux, éviter d’éclairer vers le haut, prévoir des détecteurs de présence, éviter les lumières trop blanches, faire évoluer les installations et leur gestion… Ceci demande des investissements. Il est donc utile dans un contexte budgétaire tendu pour tous de commencer par des mesures sans coût et dont les résultats sont immédiatement lisibles. L’ANPCEN et FNE ont demandé une évaluation de la mise en place de la mesure, de ses contrôles et dérogations, en janvier 2014

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  • La chimère des gaz de schiste et du renouveau nucléaire

    Certains s'accrochent encore à l'idée de sauver l'économie par plus de croissance, plus d'exploitation des ressources. Les limites de cette vision passéiste des choses ont été montrés et même atteintes depuis plusieurs années.

    On est donc surpris de voir trois organisations syndicales de salariés et autant du patronat signer un rapport ensemble, qui s'intitule : "reinventer la croissance". La CFDT qui fait partie de ce groupe écrit sur son site:

    "Une croissance forte est possible en France." Dans une période qui incline au pessimisme, l’affirmation détonne d’autant plus qu’elle ne relève pas de l’incantation. Elle est le fruit d’un diagnostic précis, élaboré par six organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGC) et patronales (Medef, CGPME et UPA), dans le cadre de la délibération économique engagée depuis 2005.

    Parmi les propositions du rapport, on note un encouragement à la recherche et à l'exploitation des gaz de schiste,notamment en évaluant les réserves en gaz et huiles de schiste. Il est écrit (page 78) "Dès lors, pour les organisations signataires, les réflexions en cours sur la politique énergétique ne sauraient exclure les gaz de schiste."

    A noter également un chapitre présentant une image très positive du développement de l'énergie nucléaire (page 71 et suivantes)

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    Les sites de réserves supposées en gaz de schiste


     

    La FNE dénonce cette vision rétrograde et dangereuse de la transition énergétique :

    Patronat et syndicats ont présenté mardi 28 mai un rapport intitulé « Réinventer la croissance ». Ce rapport dresse des recommandations dans 7 domaines dont l’économie verte, les mobilités et la transition énergétique qui sont à fort potentiel économique. Il entrouvre la porte aux gaz et huiles de schiste (GHDS) en suggérant d’en évaluer les réserves. Encore une fois, France Nature Environnement dénonce la vision de court-terme des défenseurs des GHDS qui, obnubilés par l’indépendance énergétique américaine (non pérenne), oublient d’une part les impacts environnementaux, sanitaires et climatiques de l’exploitation de ces énergies fossiles, et, d’autre part, oublient de dire que les gains pour l’emploi et l’économie sont des leurres. Explications.


    Un contenu en emploi très faible

    Contrairement à une idée répandue, les gaz et huiles de schiste ne constituent pas un gisement important d’emplois. Les chiffres provenant tout droit des Etats-Unis[1], pourtant érigés en exemple à suivre par les défenseurs des gaz de schistes, montrent que pour 500000 forages réalisés en 8 ans, 600.000 emplois directs et indirects ont été créés, soit seulement 1,2 emplois en moyenne par forage, ce qui est très peu, et révèle le caractère très capitalistique de cette filière. Par ailleurs, installer une telle industrie en France ne se ferait pas sans impacts négatifs pour les emplois dans les secteurs agricoles et touristiques.

    Le prix du gaz ne baissera pas grâce aux gaz de schiste…

    Ni pour les ménages, ni pour les entreprises ! Si le prix du gaz a baissé aux Etats-Unis ces dernières années, cela est dû à la spécificité du marché du gaz américain : marché sur lequel les prix se forment à court terme par confrontation de l’offre et de la demande, d'où la formation d'une « bulle »qui ne manquera pas d’exploser et que les producteurs de gaz américains dénoncent publiquement, comme par exemple le PDG d’Exxon, Rex Tillerson, qui affirmait en juin 2012 à propos des GHDS : « Nous perdons tous nos chemises aujourd'hui. Nous ne faisons pas d'argent. Tous les signaux sont au rouge »[2].

    En Europe, le prix du gaz est fixé de manière différente par des contrats de long terme (10 à 30 ans), et s’aligne sur les coûts d’exploitation de la technique la plus coûteuse. Le prix du gaz ne baissera donc pas en France et les GHDS ne constitueront pas un « facteur gigantesque de compétitivité pour les entreprises françaises ».

    Pour un « non » ferme et définitif aux gaz de schiste

    Les énergies renouvelables qui sont également dans le rapport permettront de « réinventer la croissance » en France mais pas les gaz de schistes. Une chose est par ailleurs certaine : leur exploitation a de graves conséquences sur le climat, l’environnement et la santé. Surexploitation et pollution de l’eau, pollution de l’air, risques sismiques et impacts sanitaires ont été identifiés et trop de fois expérimentés aux Etats-Unis. Face à de telles réalités, une évaluation du potentiel français en gaz de schiste s’avérerait coûteuse, inutile et en contradiction avec une transition énergétique ambitieuse.

    Pour Maryse Arditi, « Il est temps de se tourner résolument vers l'avenir et d’engager de vrais efforts de recherche et d’investissements dans le secteur des ENR, du stockage de l'électricité et de l’efficacité énergétique, secteurs davantage porteurs d’emplois comme le démontre les premières études macro économiques sur les scénarios ambitieux de l'ADEME et de Negawatt. Par ailleurs, nous notons avec intérêt que la contribution climat-énergie que demande FNE est soutenue dans ce rapport ».

  • Le coût de la panne.

    Le projet de loi sur la consommation devra mettre fin à l’obsolescence programmée.(Communiqué FNE)


    Mardi 23 avril, une proposition de loi pour lutter contre l’obsolescence programmée[1], portée par Jean-Vincent Placé, a été débattue au Sénat. Trois textes concernant ce sujet sont actuellement en préparation[2]. Pourtant les changements attendus par France Nature Environnement (FNE), dont la mesure emblématique sur l’allongement de la garantie, pourraient être bloqués par l’action des lobbies.

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    Le modèle perdant-perdant perdure

    Les premiers perdants de l’obsolescence programmée, où la durée de vie des objets est raccourcie à dessein, sont bien sûr les consommateurs qui achètent des produits dont ils ne connaissent pas la durée de vie probable et, qui, confrontés à la moindre panne, vont racheter un produit neuf car faire réparer est devenu sinon mission impossible, du moins mission compliquée. Les autres grands perdants de l’obsolescence programmée sont les fabricants qui, en France ou en Europe, produisent souvent des équipements de qualité. Pourquoi un consommateur paierait un produit plus cher s’il n’est pas assuré que celui-ci va véritablement durer 10 ans et qu’en cas de panne, la pièce détachée sera accessible à un prix raisonnable, qu’un réparateur saura la changer. Sans garantie sur la durabilité des produits, la concurrence s’opère sur les prix grâce au dumping social et environnemental, course au moins-disant social et environnemental que les fabricants européens ne peuvent pas gagner.

    Une mesure simple pour sortir de cette spirale : allonger la durée de garantie des appareils

    Etendre la durée de garantie à 5 ans puis à 10 ans inciterait d’une part le fabricant à proposer à ses clients des produits plus robustes et d’autre part à rendre la réparation plus simple ; les fabricants en assumant eux-mêmes la mise en œuvre et les coûts.

    Ce « gage de confiance » doit être accompagnée d’une série d’actions pour faciliter l’achat de produits de qualité et réparables : création de tests normés pour évaluer la durée de vie prévisible d’un produit ; aide à l’investissement des ménages pour l’acquisition de certains produits à longue durée de vie (comme un crédit gratuit…) ; développement des pièces détachées d’occasion ; accès à l’information sur les pièces fragiles ; création de chèque réparation…

    Pour Pénélope Vincent-Sweet de FNE « La fabrication de produits robustes et le développement de la réparation permettent non seulement de prélever moins de ressources et de produire moins de déchets, mais en plus ils sont créateurs d’emplois locaux. Nos concitoyens expriment de fortes attentes, les débats au Sénat du 23 avril ont montré que nos parlementaires sont également attentifs à ce sujet, nous espérons que le gouvernement saura écouter et agir. »

    Pour Bruno Genty, président de FNE : « On voit bien que ce débat sur la consommation débouche inévitablement sur la question d’un glissement nécessaire de notre économie consumériste, reposant sur la sur-consommation, au détriment de la planète et des consommateurs, vers une économie de la fonctionnalité où les objets doivent durer le plus possible pour servir au plus grand nombre possible de personnes en répondant plus au besoin qu’au sentiment de possession. »

    [1] Le terme même d’obsolescence programmée fait débat, l’ADEME en propose la définition suivante «
    La notion d’« obsolescence programmée » dénonce un stratagème par lequel un bien verrait sa durée normative sciemment réduite dès sa conception, limitant ainsi sa durée d’usage pour des raisons de modèle économique ». A savoir que des définitions plus larges englobent la notion d’obsolescence marketing notamment.

    [2] Un projet de loi sur la consommation porté par le ministre Benoît Hamon, un plan national de prévention des déchets que la France doit obligatoirement réalisé pour décembre 2013 comme le prévoit la directive déchets de 2008, la préparation d’un nouveau barème pour les éco-contribution des équipements électriques et électroniques.

  • Hydroélectricité : la France a atteint la limite de son potentiel

    Communiqué de France Nature Environnement

    Mercredi 22 mai, l’Union Française de l’Electricité (UFE) organise, dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, une table ronde intitulée « Hydroélectricité, atouts de la filière et développement de son potentiel » à laquelle sont invités les signataires de la Convention d’engagement pour le développement d’une hydroélectricité durable. Impliquée dans le débat national sur la transition énergétique, FNE souhaite rappeler les conséquences environnementales du développement de l’hydroélectricité en France.


    Un taux d’équipement à son maximum

    Nous sommes tout à fait conscients de l’intérêt énergétique de l’hydroélectricité mais tout en gardant à l’esprit que cela a de graves impacts environnementaux sur les cours d’eau. La France est un pays déjà fortement équipé en grands barrages hydroélectriques et la limite est déjà atteinte. Nous sommes favorables à la modernisation et à l’optimisation énergétique des ouvrages existants en y intégrant bien sûr la mise aux normes environnementale comme la loi l’exige… L’Etat doit s’engager à les faire respecter. Il est bon de rappeler que FNE milite pour une société qui vise la sobriété énergétique et la réduction de l’utilisation des ressources. Rappelons également qu’en 2010 France Nature Environnement n’avait pas signé la Convention d’engagement pour le développement d’une hydroélectricité durable en cohérence avec la restauration des milieux aquatiques.

    Bernard Rousseau, responsable des questions eau de FNE : « cette convention est porteuse d’illusions. Son titre l’annonce clairement. Ainsi nous ne sommes pas favorables au développement d’une l’hydroélectricité dans un pays où pratiquement tous les grands sites énergétiques sont déjà équipés : aucun fleuve, rivière, ou ruisseau n’échappent au tronçonnage ! Cette convention, était en réalité tournée vers le développement de la petite hydroélectricité. Elle validait la destruction des derniers tronçons de rivières du pays, en particulier des petits cours d’eau, souvent de très bonne qualité. C’était également cautionner l’installation de 500 à 1000 microcentrales qui viendraient s’ajouter aux quelques 1700 déjà existantes et en activité2 . »

    L’hydroélectricité : un obstacle à la préservation des masses d’eau

    L’argument climatique pour justifier l’équipement hydroélectrique des cours d’eau ne tient pas. Ce nehydroelectricite-03.jpg sont pas 500 ou 1000 microcentrales supplémentaires qui vont changer de manière significative le bilan carbone du pays. Pourquoi les organisateurs de ce colloque sont –ils tellement attachés à la convention pour le développement de l’hydroélectricité ?

    Pour eux, construire de nouvelles microcentrales est  une opération très rentable grâce au tarif de rachat par EDF de l’électricité produite.

    Il semble maintenant évident que l’objectif issu du Grenelle de deux tiers des masses d’eau en bon état en 2015 ne sera malheureusement pas atteint. La raison de cet échec est en grande partie liée aux perturbations hydromorphologiques générées en particulier par les équipements hydroélectriques.

    En diminuant les débits à certains moments et sur certains tronçons pour les augmenter soudainement sur d’autres, en remplaçant des cours d’eau vifs et courants par des plans d’eau immobiles, en modifiant le rythme des crues et des étiages, en modifiant les transports sédimentaires qui sculptent le lit des cours d’eau, en bloquant les graviers dans les retenues alors que leur rôle est irremplaçable pour la vie aquatique, en les relâchant brutalement et massivement à l’occasion des opérations de chasses, en modifiant la température des eaux, en compliquant et en ralentissant jusqu’à les interdire les migrations des espèces aquatiques provoquant leur disparition…l’hydroélectricité menace la biodiversité et contribue de façon majeure à la dégradation de l’état de nos eaux.

    Les arrêtés de classement des cours d’eau ont été signés pour certains bassins et sont en cours d’instruction dans d’autres. Ces listes de classement malheureusement très insuffisantes sont réduites de jours en jours sous la pression des exploitants de micro-centrales dans deux bassins en particulier. FNE demande la fin de cette braderie et exige l’application rapide des mesures engendrées par ces classements c’est à dire la mise aux normes environnementales des installations existantes et l’interdiction de la construction de nouveaux ouvrages pour les cours d’eau classés en liste 1.

    Pour Bruno Genty, président de FNE : « Il ne faudrait pas laisser croire que la poursuite de l’équipement en hydroélectricité pourrait résoudre la crise énergétique à laquelle nous devons faire face. Ce ne sont pas les quelques terra-watt/heure que certains pensent gagnables, au détriment de l’environnement, qui nous sortiront de l’impasse. Nous devons avant tout réduire drastiquement notre consommation d’énergie, sous peine de tous devenir des précaires. Parallèlement il est indispensable de développer les énergies renouvelables, mais en priorité celles sur lesquelles la France a pris du retard : l’éolien, le solaire, la géothermie et les énergies marines. »

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  • Les méga-camions en embuscade à Bruxelles

    Après la campagne de FNE contre les méga-camions, le dossier semblait oublié. A l'occasion de la révision d'une Directive Européenne (96/53), les méga-camions s'invitent à nouveau et essaient de franchir les frontières entre les Etats membres. Explications.

    Bruxelles cède sous le poids des lobbies routiers

    Michel Dubromel, responsable Transports et Mobilité Durables confirme : "L'Union européenne doit réviser la réglementation en autorisant une longueur supplémentaire de 80 cm pour la cabine de façon à améliorer la sécurité mais la capacité de chargement doit rester identique".
    Une partie de la révision de la directive 96/53 envisage une cabine de camion avec une forme plus aérodynamique. FNE soutient  cette propositon : elle se traduirait par une économie de 3 à 5 % de gazole sur les longues distances, une diminution de l'impact lors des chocs frontaux, une amélioration générale de la sécurité.

    Cependant, la face cachée du projet de révision permettrait la circulation de poids lourds jusqu'à 60visuel-mega-camions-2009.jpg tonnes en itinéraires transfrontaliers ou en itinéraires internationaux, ce qui ne manquera pas d'encourager les Etats à "légaliser " ces méga-camions pour les transports intérieurs. Aujourd'hui, comme hier, nous n'accepterons pas la généralisation des méga-camions aussi bien au niveau européen qu'au niveau français. Au niveau national, notre gouvernement a d'ailleurs été un très mauvais élève en généralisant la circulation des camions de 44 tonnes sur notre territoire.

    Ils détruisent les autres modes de transport

    Ces méga-camions à 60 tonnes consommeraient jusqu'à 20% de fioul en moins. Ce qui semble être une performance environnementale se traduit par un avantage économique supplémentaire : une diminution des coûts de l'ordre de 15 à 20%.

    Moins de carburants et des coûts encore plus compétitifs

    Toutes les études confirment que l'introduction des méga-camions et l'augmentation de la charge des camions conduit à un report modal et à une plus forte demande en transports routiers. Le report serait encore plus important depuis le ferroviaire et le fluvial vers le transport routier. Les impacts environnementaux du transport augmenteraient et chaque citoyen aurait l'obligation de payer ces coûts supplémentaires alors que le transport routier n'acquitte déjà pas son coût sociétal.

    Mobilité et transition énergétique

    En cette période de "Débat National sur la Transition Energétique", le secteur des transports est dans le viseur, au même titre que celui du bâtiment. Alors que de nombreuses solutions pour des mobilités alternatives ou des transports plus doux sont proposées, il serait absurde de promouvoir un nouveau développement du mode le plus polluant.

    Bruno Genty, président de FNE : "Alors que des choix importants doivent être faits pour transporter autrement, la France doit s'opposer fermement à toute mesure permettant un développement incontrôlé du transport routier de marchandises dont notre pays, vue sa situation géographique, serait une des principales victimes. Avec ce dossier, la ministre de l'Ecologie et le ministre délégué aux Transports ont l'occasion de mettre en pratique les déclarations faites à l'occasion du dernier congrès de FNE, consacré à la mobilité."