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fne - Page 35

  • Les Français payeront l’addition pour les camions

    Le premier ministre a annoncé ce matin un moratoire sur la Taxe Kilométrique Poids Lourds( TKPL)) . Réaction indignée de France Nature Environnement.


    Les routes ne sont pas gratuites. Elles sont payées par les Français et usées par les camions. En outre le « tout camion » pollue et réchauffe le climat. Cette taxe, juste écologiquement et socialement, si elle n’entre pas en vigueur va entrainer une augmentation des impôts locaux pour payer l’entretien des routes passées sous l’autorité des collectivités locales. Elle est aussi un signal pour les poids lourds de toute l’Europe : venez traverser la France, c’est pas cher pour vous !

    Le cadeau fiscal ne résoudra rien et enfonce le pays dans la crise


    Le cadeau fiscal coûtera plus d’un milliard par an à l’Etat, en manque à gagner, 800 millions de plus si le contrat avec le prestataire est rompu. Par ailleurs, la crise profonde que traversent certains secteurs agricoles ne saurait trouver de solution si nous sommes incapables de favoriser une production (notamment agricole) de proximité, faiblement émettrice de gaz à effets de serre et de pollutions atmosphériques.

    Le moins disant environnemental et social, payant le plus mal ses salariés et polluant le plus, continue d’être l’alpha et l’oméga d’un dogme productiviste qui saigne nos territoires et notre économie. Tant pis pour les conséquences tant que le prix est le plus bas possible et qu’on ne paye pas pour son outil de travail (la route)…

    Nous n’aurons pas les moyens de la transition écologique

    Pour mémoire, rappelons que le gouvernement avait promis que la baisse du budget du ministère de l’écologie de 7% serait compensée par la TKPL. Sans elle qui le financera ?...

    On ne peut continuer à faire comme avant en espérant que ça change. La transition écologique nécessite des investissements et il nous semble naturel que ceux qui sont les principaux responsables de la crise écologique soient aussi ceux qui financent prioritairement la sortie de crise au profit de tous ceux (dont de nombreuses entreprises, exploitants agricoles…) qui essayent de construire la France de demain. A moins de remettre en cause le principe pollueur-payeur et d’assumer un état de fait : aujourd’hui c’est pollué-payeur !

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  • Discours du président de la République à la conférence environnementale : encore des mots, toujours des mots

    Communiqué de la FNE le 20.09.2013

    Le président de la République a prononcé ce matin le discours d’ouverture de la conférence environnementale. Suite au climat tendu des dernières semaines, FNE attendait d’être rassurée, que François Hollande prouve que la transition écologique annoncée l’année dernière n’était pas une vaine promesse ne visant qu’à apaiser les écologistes de toute nature. Si la parole est belle, elle n’a engagé à rien de nouveau ni de concret. Décevant.


    Seule bonne nouvelle : l’objectif de diviser par deux la consommation d’énergie d’ici 2050

    Il revient au président de la République de fixer des objectifs ambitieux à son Gouvernement. Nous sommes heureux d’avoir su, avec l’ensemble des ONG, convaincre l’Etat de la justesse de cet objectif pour être l’un des moteurs de la transition énergétique.

    Peu de nouvelles décisions

    Il nous reste visiblement du chemin à parcourir pour que le président de la République intègre un certain nombre d’enjeux de la transition écologique. Ce discours est une redite de celui de l’année dernière, mais avec un périmètre réduit à la seule transition énergétique.

    Pour l’économie circulaire, l’enjeu n’est pas compris. Pas un mot sur la nécessité de développer hollande_hp.jpgl’économie de la prolongation de la durée de vie des objets, qui est une vraie opportunité à la fois en termes d’emplois et de préservation des ressources.

    Sur l’efficacité énergétique, le président n’annonce toujours rien de concret concernant la rénovation du parc de bâtiments du tertiaire, sauf l’application de la RT 2012 en 2014,qui représente la plus grosse part des économies d’énergie facilement atteignable. C’est pourtant une des clés essentielles de la maitrise de la consommation de l’énergie.

    Alors que la France a une lourde responsabilité en tant que puissance maritime de premier plan, aucun engagement n’est pris pour faire de notre un pays un leader dans l’encadrement et la transparence des activités en haute mer.

    Encore des mots, toujours des mots…

    Pas d’annonces concrètes ce matin pour mettre en œuvre les objectifs déjà fixés précédemment : pas de calendrier pour les 50% de nucléaire en 2025, des décisions qui vont alourdir les amendes européennes pour non respect de la directive sur l’eau (directive nitrates et DCE) sans qu’aucun signal contraire ne soit envoyé…

    La création de l’agence de la biodiversité est confirmée, mais rien n’est dit sur les moyens qui lui seront dédiés, ni sur le statut de son personnel.

    Concernant le projet de loi de finances pour 2014, qui avait été annoncé l’année dernière comme le virage vers la fiscalité verte, FNE salue la proposition de taxe carbone, mais cette dernière ne va pas assez loin si elle doit être « insensible pour les entreprises et les citoyens », et n’est pas suffisante à elle seule pour instaurer une fiscalité écologique. Et quid du Livre blanc du financement de la transition écologique annoncé l’année dernière ?

    Et quelle surprise d’entendre à peine une phrase sur les emplois de la transition écologique, alors que cette table ronde, réclamée par FNE, est au cœur de la préoccupation majeure des Français.

    Bruno Genty, président de FNE, conclut : « Espérons que les tables rondes relèveront le niveau des ambitions en posant des actes forts, applicables immédiatement. Nous attendions le passage aux actes, on continue à nous bercer de belles paroles et de promesses. Face à l’urgence l’Etat procrastine, mais plus tard pourrait être trop tard…»

  • Biodiversité : Quand passe-t-on à l'action pour inverser une aussi mauvaise tendance ?

    Communiqué de la FNE

    Le comité national de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) se réunit ce mercredi 18 septembre, avec à l'ordre du jour le projet de loi sur la biodiversité. FNE a des attentes fortes. Explications.


    Indicateurs SNB : la situation n'est pas bonne

    Le 2ème jeu d'indicateurs1 de la SNB a été publié en mai dernier. Artificialisation et fragmentation du territoire, disparition de certaines espèces…de nombreuses données révèlent une nouvelle fois que la biodiversité ne se porte pas bien.

    Des résultats toujours mauvais

    Par ailleurs, une évaluation de l'état de conservation des habitats naturels et des espèces d'intérêt communautaire est menée par les États membres de l'Union européenne sur l'ensemble de leur territoire, tous les six ans. La Commission européenne en fait une synthèse globale. Pour FNE, cette évaluation constitue un bon indicateur de l’état de la biodiversité en France et en Europe.

    Une première évaluation a été publiée en 2007, FNE avait déjà alerté sur les mauvais résultats2 : 54% des espèces et 77% des habitats naturels d'intérêt communautaire n'étaient pas en bon état en France. La commission européenne avait même montré qu'on retrouve, dans les milieux agricoles, le plus d'habitats évalués en état dévaforable3 .

    Les résultats provisoires présentés cette année montrent malheureusement que la tendance ne s'est toujours pas améliorée : 54% des espèces et environ 70% des habitats naturels ne seraient pas en bon état en France.

    Une autre étude4 récente montre que les populations de 17 papillons associés aux prairies en Europe ont globalement diminué de presque 50% en 20 ans.

    Il faut agir avec plus de force

    Ces résultats, après d’autres, montrent que la réponse apportée par les pouvoirs publics à l’érosion de la biodiversité reste en deçà des enjeux. Il faut aller plus loin, et plus fort en lien avec le troisième enjeu essentiel identifié5 lors du récent Séminaire gouvernemental "La France dans dix ans".

    Plusieurs opportunités se présentent au Gouvernement pour changer la donne :

    - Le projet de loi cadre biodiversité avec notamment la création de l’agence de la biodiversité, à condition de la doter des moyens d’actions suffisants ;

    - Le plan d’action interministériel 2014-2016 de la SNB, annoncé récemment, mais qui reste à confirmer ;

    - Les politiques agricole et forestière avec la prochaine loi d’avenir et la PAC ;

    - Les politiques "régionales" avec l'utilisation des fonds structurels européens pour 2014-2020 et les contrats de plan Etat-Région notamment pour l'animation et la gestion de Natura 2000 et de la trame verte et bleue ;

    - Le projet de loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové, en la renforçant sur les aspects liant urbanisme et continuités écologiques.


    Pour Bruno GENTY, président de FNE : "Différentes études confirmant que notre patrimoine naturel ne se porte pas bien, FNE demande au gouvernement de se donner les moyens de concrétiser une politique coordonnée et efficace en faveur de la biodiversité. Il dispose des outils pour ce faire. FNE attend donc des actes. Ils devront s’accompagner d’une fiscalité innovante et une part des investissements d’avenir doit être consacrée à un fond d’intervention, confié à l’agence française pour la biodiversité."

    1http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/
    2/_includes/mods/kb_upload/File/Biodiversite/CP_171007.pdf
    3/fr/especes-et-habitats-d-interet-communautaire.html?cmp_id=167&news_id=12019&vID=993
    4http://www.eea.europa.eu/highlights/populations-of-grassland-butterflies-decline
    5http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/declaration-a-l-issue-du-seminaire-gouvernemental-la-france-dans-dix-ans

     

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  • Le gouvernement doit interdire le maïs OGM

    Le Conseil d’Etat vient d’annuler la mesure d’urgence, prise le 16 mars 2012 par le gouvernement français, qui suspendait la mise en culture du maïs MON 810. La décision intervient alors que Monsanto a récemment acté qu’il n’y avait pas de marché pour eux en Europe, par l’abandon de ses demandes d’autorisation de culture d’OGM, à l’exception du maïs MON810. Cette variété de maïs OGM produit une toxine insecticide et n’a été évaluée que de façon très insuffisante et contestable au niveau européen.

    C’est la deuxième fois depuis 2008 que la France essuie une annulation d’une mesure de protection contre cet OGM. Nous, organisations environnementales, paysannes, biologiques et apicoles, attendons du gouvernement des mesures d’interdiction définitive des cultures d’OGM, à l’instar de 8 pays européens. Ces mesures ne doivent plus prêter le flanc à des arguties juridiques. 80% des Français refusent toujours les OGM.

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    OGM ou non ? La coexistence est impossible, il faut choisir !



    Les productions OGM contaminent les chaînes alimentaires, par les pollens et les graines transgéniques, mais aussi par les pesticides très liés à ces OGM, pesticides nuisibles à la biodiversité et à la santé. Il s’agit désormais de refuser sans davantage tergiverser cette coexistence quelles qu’en soient les modalités : plusieurs contentieux ont montré que les cultures biologiques, les semences paysannes et les productions apicoles en sont victimes, puisqu’elles ne peuvent commercialiser leurs produits, contaminés par les OGM.

    Les OGM ennemis de la pollinisation qui nous nourrit



    L’apiculture et les insectes pollinisateurs, déjà gravement fragilisés par l’agriculture industrielle, sont menacés par la toxine insecticide du MON 810. Sa toxicité sur les abeilles n’a d’ailleurs jamais été évaluée. De plus, cette production permanente de toxines favorise l’apparition d’insectes résistants. L’enjeu ici est bien de préserver notre capital alimentaire très dépendant de la pollinisation.

    Une agriculture de terroirs ou une uniformisation dangereuse ?



    Les OGM menacent également nombre de productions françaises de qualité (AOC, AOP, etc.), très liées à la spécificité des territoires et qui seraient anéanties par la standardisation et l’industrialisation d’une agriculture génétiquement manipulée. Il s’agit là de respecter l’article 2 de la loi française du 25 juin 2008 relative aux OGM, qui stipule qu’on ne peut nuire « à l’intégrité de l’environnement et à la spécificité des cultures traditionnelles et de qualité ».


    Des paroles aux actes M. Le Foll !



    Le Ministre de l’agriculture prône l’avènement d’une agroécologie, résolument opposée au monopole alimentaire des firmes agroproductivistes. Pour être cohérent, le gouvernement doit refuser sur nos territoires les cultures de plantes génétiquement manipulées.

    Signataires
    Les Amis de la terre, Confédération paysanne, Fédération française des apiculteurs professionnels, Fédération nationale d’agriculture biologique, France Nature Environnement, Greenpeace, Nature & Progrès, Réseau Semences paysannes, Union Nationale d’apiculture française.
  • Grand rassemblement à Notre-Dame-des-Landes les 3 et 4 août 2013

    Communiqué de la FNE

    Retrouvez-nous le week-end des 3 et 4 août lors d'un grand rassemblement à Notre-Dame-des-Landes. Objectif : réunir les défenseurs de ces terres menacées par la construction d’un aéroport et mettre l’accent sur les différents aspects de la lutte.

     L’ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et la Coordination des Opposants au projet appellent à une grande manifestation festive et militante autour de forums et de débats, et animée par de nombreux concerts : Tryo, Sanseverino, Les Trompettes du Mozambique..

     

    Parmi les thèmes abordés lors des conférences : les Grands Projets Inutiles Imposés partout en France et hors de France, les terres nourricières, la transition écologique et énergétique. Sur les milieux naturels et de la biodiversité, six spécialistes apporteront des explications sur la problématique des  compensations environnementales. France Nature Environnement interviendra dans deux tables-rondes différentes sur le thème des transports.


    France Nature Environnement et les associations adhérentes concernées (FNE Pays de la Loire, Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, LPO-Loire-Atlantique...) seront présentes. Michel Dubromel, responsable des questions de transport à FNE, interviendra à la tribune samedi après-midi. Sur le stand France Nature Environnement, chacun pourra venir échanger et s'informer sur les positions de FNE en matière de transport, de biodiversité etc.

     

    Le matin du dimanche 4 août, lors d'une "occupation du ciel", mille cerfs-volants planeront dans le ciel pour une action symbolique. Les organisateurs de l’événement font appel au bénévolat pour les assister pendant ce week-end. Il est possible de s’y rendre en covoiturage et de dormir sur place (camping ou hébergements militants).

    Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site de l’évènement : www.notredamedeslandes2013.org

     

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  • Extinction d’éclairages nocturnes superflus : moins de pollution lumineuse et plus de sobriété

     La lutte contre le gaspillage est une des premières mesures à prendre pour préserver les ressources de la planète. Voici l'avis de la FNE sur la mesure de limitation de l'éclairage nocturne qui vient d'entrer en application.

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    Paris – 27 juin 2013 : En juillet 2010, grâce à la ténacité de l’ANPCEN membre de FNE, était inscrite dans le Code de l’environnement la lutte contre la pollution lumineuse pour prévenir ou limiter les dangers ou troubles excessifs aux personnes et à l'environnement et limiter les consommations d’énergie. Après une mesure pour les nouvelles enseignes lumineuses, la première application concrète de ce principe, à partir du 1er juillet 2013, concerne les bâtiments non-résidentiels (bureaux, commerces, vitrines) qui devront éteindre leurs éclairages inutiles en milieu de nuit. Cette mesure de simple bon sens vise à la fois un objectif de réduction des nuisances lumineuses afin de préserver l’environnement nocturne et d’économie d’énergie.


    L’ANPCEN et FNE saluent l’entrée en vigueur de cet arrêté qui s'applique en milieu de nuit aux vitrines, façades et bureaux non occupés. Après avoir constaté, de 1992 à 2012, la multiplication des mises en lumière, 64 % d’augmentation des points lumineux en France et une durée d’éclairement passée de 2400 à 4000 H par an, sa mise en œuvre devrait permettre de contribuer à la réduction des nuisances lumineuses d’une part et d’économiser, selon l’Ademe, chaque année l’équivalent de la consommation électrique d’environ 750 000 ménages et 200 millions d’euros, d’autre part.

    Bruno Genty : « Cet arrêté devrait mettre fin à une absurdité économique et écologique dont les conséquences sont payées par toute la société. Le gaspillage énergétique, cette ébriété qui nous a égarés, est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre ».

    Anne-Marie Ducroux : « Au moment où 3,8 millions de nos concitoyens sont touchés par la précarité énergétique, chacun doit faire preuve d’exemplarité et de sobriété énergétique et lumineuse, en respectant mieux l’alternance du jour et de la nuit sur laquelle la vie s’est fondée. Ce premier pas en appelle d’autres sur les publicités lumineuses, par exemple ».

    Cet arrêté n’est pas une régression comme certains voudraient le faire croire mais notre adaptation collective aux enjeux du XXIème siècle. Cette mesure vient utilement compléter les démarches de réduction des nuisances lumineuses et de sobriété énergétique et lumineuse déjà engagées par les communes et, ainsi, partage mieux les efforts entre tous les acteurs. L’ANPCEN a recensé 6000 communes et estiment que 10000 mettent déjà en œuvre pour tout ou partie de leur territoire un arrêt de l’éclairage en milieu de nuit.

    Éteindre en milieu de nuit des éclairages superflus est le premier pas d’une démarche de progrès. Pour aller plus loin, les acteurs territoriaux pourront réduire l’intensité lumineuse, les puissances installées, le nombre de points lumineux, éviter d’éclairer vers le haut, prévoir des détecteurs de présence, éviter les lumières trop blanches, faire évoluer les installations et leur gestion… Ceci demande des investissements. Il est donc utile dans un contexte budgétaire tendu pour tous de commencer par des mesures sans coût et dont les résultats sont immédiatement lisibles. L’ANPCEN et FNE ont demandé une évaluation de la mise en place de la mesure, de ses contrôles et dérogations, en janvier 2014

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  • La chimère des gaz de schiste et du renouveau nucléaire

    Certains s'accrochent encore à l'idée de sauver l'économie par plus de croissance, plus d'exploitation des ressources. Les limites de cette vision passéiste des choses ont été montrés et même atteintes depuis plusieurs années.

    On est donc surpris de voir trois organisations syndicales de salariés et autant du patronat signer un rapport ensemble, qui s'intitule : "reinventer la croissance". La CFDT qui fait partie de ce groupe écrit sur son site:

    "Une croissance forte est possible en France." Dans une période qui incline au pessimisme, l’affirmation détonne d’autant plus qu’elle ne relève pas de l’incantation. Elle est le fruit d’un diagnostic précis, élaboré par six organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGC) et patronales (Medef, CGPME et UPA), dans le cadre de la délibération économique engagée depuis 2005.

    Parmi les propositions du rapport, on note un encouragement à la recherche et à l'exploitation des gaz de schiste,notamment en évaluant les réserves en gaz et huiles de schiste. Il est écrit (page 78) "Dès lors, pour les organisations signataires, les réflexions en cours sur la politique énergétique ne sauraient exclure les gaz de schiste."

    A noter également un chapitre présentant une image très positive du développement de l'énergie nucléaire (page 71 et suivantes)

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    Les sites de réserves supposées en gaz de schiste


     

    La FNE dénonce cette vision rétrograde et dangereuse de la transition énergétique :

    Patronat et syndicats ont présenté mardi 28 mai un rapport intitulé « Réinventer la croissance ». Ce rapport dresse des recommandations dans 7 domaines dont l’économie verte, les mobilités et la transition énergétique qui sont à fort potentiel économique. Il entrouvre la porte aux gaz et huiles de schiste (GHDS) en suggérant d’en évaluer les réserves. Encore une fois, France Nature Environnement dénonce la vision de court-terme des défenseurs des GHDS qui, obnubilés par l’indépendance énergétique américaine (non pérenne), oublient d’une part les impacts environnementaux, sanitaires et climatiques de l’exploitation de ces énergies fossiles, et, d’autre part, oublient de dire que les gains pour l’emploi et l’économie sont des leurres. Explications.


    Un contenu en emploi très faible

    Contrairement à une idée répandue, les gaz et huiles de schiste ne constituent pas un gisement important d’emplois. Les chiffres provenant tout droit des Etats-Unis[1], pourtant érigés en exemple à suivre par les défenseurs des gaz de schistes, montrent que pour 500000 forages réalisés en 8 ans, 600.000 emplois directs et indirects ont été créés, soit seulement 1,2 emplois en moyenne par forage, ce qui est très peu, et révèle le caractère très capitalistique de cette filière. Par ailleurs, installer une telle industrie en France ne se ferait pas sans impacts négatifs pour les emplois dans les secteurs agricoles et touristiques.

    Le prix du gaz ne baissera pas grâce aux gaz de schiste…

    Ni pour les ménages, ni pour les entreprises ! Si le prix du gaz a baissé aux Etats-Unis ces dernières années, cela est dû à la spécificité du marché du gaz américain : marché sur lequel les prix se forment à court terme par confrontation de l’offre et de la demande, d'où la formation d'une « bulle »qui ne manquera pas d’exploser et que les producteurs de gaz américains dénoncent publiquement, comme par exemple le PDG d’Exxon, Rex Tillerson, qui affirmait en juin 2012 à propos des GHDS : « Nous perdons tous nos chemises aujourd'hui. Nous ne faisons pas d'argent. Tous les signaux sont au rouge »[2].

    En Europe, le prix du gaz est fixé de manière différente par des contrats de long terme (10 à 30 ans), et s’aligne sur les coûts d’exploitation de la technique la plus coûteuse. Le prix du gaz ne baissera donc pas en France et les GHDS ne constitueront pas un « facteur gigantesque de compétitivité pour les entreprises françaises ».

    Pour un « non » ferme et définitif aux gaz de schiste

    Les énergies renouvelables qui sont également dans le rapport permettront de « réinventer la croissance » en France mais pas les gaz de schistes. Une chose est par ailleurs certaine : leur exploitation a de graves conséquences sur le climat, l’environnement et la santé. Surexploitation et pollution de l’eau, pollution de l’air, risques sismiques et impacts sanitaires ont été identifiés et trop de fois expérimentés aux Etats-Unis. Face à de telles réalités, une évaluation du potentiel français en gaz de schiste s’avérerait coûteuse, inutile et en contradiction avec une transition énergétique ambitieuse.

    Pour Maryse Arditi, « Il est temps de se tourner résolument vers l'avenir et d’engager de vrais efforts de recherche et d’investissements dans le secteur des ENR, du stockage de l'électricité et de l’efficacité énergétique, secteurs davantage porteurs d’emplois comme le démontre les premières études macro économiques sur les scénarios ambitieux de l'ADEME et de Negawatt. Par ailleurs, nous notons avec intérêt que la contribution climat-énergie que demande FNE est soutenue dans ce rapport ».