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conférence environnementale

  • Discours du président de la République à la conférence environnementale : encore des mots, toujours des mots

    Communiqué de la FNE le 20.09.2013

    Le président de la République a prononcé ce matin le discours d’ouverture de la conférence environnementale. Suite au climat tendu des dernières semaines, FNE attendait d’être rassurée, que François Hollande prouve que la transition écologique annoncée l’année dernière n’était pas une vaine promesse ne visant qu’à apaiser les écologistes de toute nature. Si la parole est belle, elle n’a engagé à rien de nouveau ni de concret. Décevant.


    Seule bonne nouvelle : l’objectif de diviser par deux la consommation d’énergie d’ici 2050

    Il revient au président de la République de fixer des objectifs ambitieux à son Gouvernement. Nous sommes heureux d’avoir su, avec l’ensemble des ONG, convaincre l’Etat de la justesse de cet objectif pour être l’un des moteurs de la transition énergétique.

    Peu de nouvelles décisions

    Il nous reste visiblement du chemin à parcourir pour que le président de la République intègre un certain nombre d’enjeux de la transition écologique. Ce discours est une redite de celui de l’année dernière, mais avec un périmètre réduit à la seule transition énergétique.

    Pour l’économie circulaire, l’enjeu n’est pas compris. Pas un mot sur la nécessité de développer hollande_hp.jpgl’économie de la prolongation de la durée de vie des objets, qui est une vraie opportunité à la fois en termes d’emplois et de préservation des ressources.

    Sur l’efficacité énergétique, le président n’annonce toujours rien de concret concernant la rénovation du parc de bâtiments du tertiaire, sauf l’application de la RT 2012 en 2014,qui représente la plus grosse part des économies d’énergie facilement atteignable. C’est pourtant une des clés essentielles de la maitrise de la consommation de l’énergie.

    Alors que la France a une lourde responsabilité en tant que puissance maritime de premier plan, aucun engagement n’est pris pour faire de notre un pays un leader dans l’encadrement et la transparence des activités en haute mer.

    Encore des mots, toujours des mots…

    Pas d’annonces concrètes ce matin pour mettre en œuvre les objectifs déjà fixés précédemment : pas de calendrier pour les 50% de nucléaire en 2025, des décisions qui vont alourdir les amendes européennes pour non respect de la directive sur l’eau (directive nitrates et DCE) sans qu’aucun signal contraire ne soit envoyé…

    La création de l’agence de la biodiversité est confirmée, mais rien n’est dit sur les moyens qui lui seront dédiés, ni sur le statut de son personnel.

    Concernant le projet de loi de finances pour 2014, qui avait été annoncé l’année dernière comme le virage vers la fiscalité verte, FNE salue la proposition de taxe carbone, mais cette dernière ne va pas assez loin si elle doit être « insensible pour les entreprises et les citoyens », et n’est pas suffisante à elle seule pour instaurer une fiscalité écologique. Et quid du Livre blanc du financement de la transition écologique annoncé l’année dernière ?

    Et quelle surprise d’entendre à peine une phrase sur les emplois de la transition écologique, alors que cette table ronde, réclamée par FNE, est au cœur de la préoccupation majeure des Français.

    Bruno Genty, président de FNE, conclut : « Espérons que les tables rondes relèveront le niveau des ambitions en posant des actes forts, applicables immédiatement. Nous attendions le passage aux actes, on continue à nous bercer de belles paroles et de promesses. Face à l’urgence l’Etat procrastine, mais plus tard pourrait être trop tard…»

  • Un joli cap, on attend le navire !

    La FNE tire un bilan positif de la conférence environnementale, mais attend maintenant les mesures concrêtes de mise en oeuvre

     

    Aujourd'hui s'achève la conférence environnementale. Les engagements pris par le président de la République ainsi que par le Premier ministre marquent la volonté de ce gouvernement de s'engager sur la voie de la transition écologique. FNE attend maintenant de connaître, dans les détails, l'agenda et les moyens mis en face de chacune des annonces, seuls éléments qui permettront de mesurer correctement la valeur de ces engagements.

    Transition énergétique : de réelles avancées mais encore des zones d'ombre

    Le chantier annoncé pour la renovation thermique d'un million de logements est bien sûr une bonne nouvelle et reprend une de nos propositions. France Nature Environnement se réjouit également de l'annonce d'une date concernant la fermeture de la centrale de Fessenheim. Cette décision est la première pierre du volet « nucléaire » de la transition énergétique. Il convient maintenant de s'assurer que les différentes étapes conduisant à la fermeture de la centrale (notamment le volet social pour la reconversion des salariés, y compris les sous-traitants) seront inscrites dans un agenda pour éviter de voir ce quinquennat s'achever avec une centrale toujours en activité...Concernant les gaz de schiste, le rejet des demandes de permis est une bonne nouvelle même si, dans la mesure où la fracturation hydraulique est déjà interdite par la loi, ces permis avaient peu de chance d'aboutir. Le président de la République a définitivement enterré la fracturation hydraulique. Pour ce qui est de l'exploitation des gaz de schiste, il convient d'être prudent. Quid des permis de recherche en cours ? Du côté des énergies renouvelables, FNE accueille favorablement la décision de supprimer le dispositif ZDE, obstacle au développement de l'éolien en France. Malheureusement, ce n'est pas le seul baton dans les pales de l'éolien qui en compte un certain nombre que le gouvernement devra également supprimer.

     Biodiversité : une agence enfin...mais pas une coquille vide !

    L'annonce de la création d'une agence de la biodiversité est saluée par l'ensemble des ONG et par FNE en particulier. Sur le plantes_et_planete_2.pngmodèle de l'ADEME, elle viendra en aide aux entreprises, aux collectivités et aux associations. Nous attendons maintenant d'en savoir un peu plus sur ses prérogatives et ses moyens. Pour FNE, la limitation de l'artificialisation de nos territoires devra être une priorité de l'agence, au même titre que la mise en œuvre de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité ainsi que de la Trame Verte et Bleue. Sur l'agriculture, seuls quelques engagements du Grenelle sont retenus.

     Santé : les ambitions sont encore trop modestes

    La suppression du bisphenol A dans les contenants alimentaires est une bonne chose mais dissimule mal le peu d'annonces faites dans le domaine de la santé. Dommage. Un engagement concernant la lutte contre la pollution de l'air en ville était attendue par plusieurs ONG. Alors que les impacts sanitaires du diesel sont de plus en plus dénoncés et que la France fait partie des mauvais élèves pour ce qui est de l'exclusion des véhicules les plus polluants de nos centre-villes, le gouvernement devra sérieusement accélérer s'il veut enfin être à la hauteur des attentes des Français en matière de risques sanitaires et environnementaux. Et ce n'est pas la création de véhicules parcourant cent kilomètres en n'utilisant que deux litres qui réglera le problème...

     La fiscalité, parent pauvre de cette conférence...

     Malheureusement, le verdissement de la fiscalité n'est pas encore devenu une priorité du gouvernement alors que le Premier ministre a rappelé dans son discours que, là encore, nous étions très en retard par rapport à nos voisins européens. FNE s'emploiera donc, de nouveau, à rappeler que le premier levier en matière de fiscalité est la suppression des niches fiscales défavorables à l'environnement.

     Des lettres de cadrage pour les ministres

     La bonne nouvelle concerne l'annonce par le Premier ministre de lettres de cadrage pour l'ensemble des ministères. Ainsi, même le ministère de la culture participera à la mise en œuvre de la transition écologique ! FNE est satisfaite de la prise en compte d'une demande formulée dans l'Appel des 3000, son cahier de propositions rédigé à l'occasion de l'élection présidentielle.

     Bruno Genty, président de FNE : « Arrivés assez inquiets, nous repartons avec quelques satisfactions et encore beaucoup d'interrogations. Qu'il s'agisse de la fermeture de Fessenheim, de la création d'une agence de la biodiversité ou encore de la réforme de la fiscalité, nous attendons avec impatience de connaître les détails de la mise en œuvre et les budgets alloués. L'ambition est là mais nous avons vécu trop de déconvenues par le passé pour nous laisser aller à un débordement de joie. Je reste inquiet sur le financement du dialogue environnemental même si je me réjouis de voir que le dialogue avec les autres parties prenantes a plutôt bien fonctionné lors de cette conférence environnementale».