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politique nationale - Page 252

  • Revitalisation des centres-bourgs : Vouziers non retenu

    L'Etat avait fait appel à candidature cet été pour un programme de revitalisation des centres-bourgs de communes situées en milieu rural.

    Parmi les 300 villes retenues comme pouvant faire appel à candidature, on trouvait Revin, Carignan et Vouziers pour les Ardennes. Revin n'a pas déposé de dossier, ce qui a provoqué des réactions assez marquées de la part d'élus et d'habitants de la commune.

    La ville de Vouziers a déposé un dossier de candidature, en lien avec la communauté de communes (2C2A). Les services de la Sous-préfecture, le député, les chambres consulaires ont également pris part à ce travail.

    Le but était donc de présenter un projet de rénovation et de revitalisation du centre, en particulier en visant l'amélioration de l'habitat, des commerces et services afin de rendre plus attractif le cœur de la ville.

    Des crédits importants étaient en jeu, à répartir sur les 50 dossiers retenus.

    Le ministère vient de rendre publique la liste des 54 lauréats : en moyenne 2 à 3 dossiers sont retenus par région. Pour la Champagne-Ardenne il s'agit de Langres et Joinville en Haute-Marne.

    C'est donc une grosse déception pour Vouziers et la 2C2A qui devront se passer de ces crédits, alors que les dotations habituelles de l'Etat sont revues à la baisse. Il va être difficile de monter plusieurs gros projets de front (pôle scolaire, accessibilité des bâtiments, maison des associations, aire de jeux pour les ados, "pavillons séniors" pour les personnes âgées, travaux de voirie, etc), tels qu'annoncés dans le programme de la liste "Vouziers Autrement" de Yann Dugard.

    Voici la carte publiée par le ministère et ses commentaires :

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    La qualité de l’ensemble les dossiers présentés témoigne de la volonté des zones rurales de renforcer le rôle des centres-bourgs comme animateurs et forces de rayonnement des territoires. 

    Parmi les 300 dossiers présentés par des communes et intercommunalités, cinquante projets retenus seront soutenus par l’État à hauteur de 40 millions d’euros par an.

    (...)

    Les ministres souhaitent également que l’État accompagne de manière spécifique les projets qui n’ont pas pu être retenus dans le cadre de cet appel à manifestation d’intérêt, notamment en mobilisant prioritairement les dispositifs de droit commun dont ils peuvent bénéficier.

  • La mort de Rémi Fraisse Une commission d’enquête ambitieuse

    Par Pierre Tartakowsky, président de la LDH

    La décision de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) d’être à l’initiative d’une commission d’enquête sur les conditions de la mort de Rémi Fraisse vise à répondre à des préoccupations multiples, toutes importantes. La première consiste évidemment à contribuer à faire la lumière sur les événements proprement dits ; à remonter la chaine de commandement, à tenter de déterminer qui a fait quoi, qui a tenté de trainer dans la boue la personnalité Rémi Fraisse et sur ordre de qui ? Bref, à éclairer les conditions d’avènement d’un drame humain qui est aussi un grave trouble apporté à l’ordre public dans toutes ses dimensions. De ce point de vue, le travail ne manque pas, tant les déclarations officielles ont varié, tant l’écart est grand entre les consignes que le ministre de l’Intérieur dit avoir donné et les termes concrets de l’affrontement. En effet, dès début septembre, la LDH est saisie d’un comportement délibérément provocateur et violent de la part des forces de l’ordre. De quelles instructions, de quel niveau de commandement procède ce comportement ? Les responsabilités s’arrêtent-elles à la porte du Premier ministre ou non ? Toutes ces questions doivent trouver leurs réponses. Car il dépend d’elles de garantir le droit de chacun à manifester en sécurité et à faire en sorte que le drame ne se reproduise pas.

    Il convient également d’éclairer les conditions de l’amont. Entendons par là ces procédures vidées de sens qui ont fait surgir un barrage là où il n’en était pas besoin ; ces montages institutionnels acoquinés qui ont superbement ignoré les conflits d’intérêts et cultivé les ententes un peu trop cordiales. Ces procédés affinitaires, qui sont à la démocratie ce que le hamburger est à la gastronomie, ont largement contribué à vider de leurs sens le dialogue civil et le recours à la justice. Car lorsque le dialogue se mène avec des sourds et que le droit place la justice devant le fait accompli, il ne reste guère que le bras de fer… On sait que, dans ce domaine, l’Etat joue gagnant. Sauf évidemment à ce que l’opinion publique s’en mêle. On peut supposer que c’est pour éviter d’en arriver là que des consignes d’extrême fermeté ont été données.

    La commission nationale d’enquête aura, enfin, à indiquer les conditions souhaitables à mettre en œuvre pour que de tels drames ne se reproduisent pas. Il ne s’agit pas là d’un vœu pieux. On considère qu’il existe actuellement plus d’une centaine de projets du type de celui qui a suscité la colère à Sivens. Veut-on réellement voir se multiplier les affrontements de ce type ? Ou travailler à redéfinir les règles du jeu, en fonction de nouveaux critères ? La LDH, et singulièrement sa section de Toulouse, l’avocat de la famille Fraisse, France Nature Environnement (FNE), le Syndicat des avocats de France (Saf), l’Unef, le Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’Homme (RaidH) entendent travailler ensemble à faire en sorte que la vérité, toute la vérité sur la mort de Rémi Fraisse, puisse devenir le bien commun du débat public.

    Il s’agit d’un travail citoyen de collecte de témoignages, de croisements de dépositions, d’un travail complémentaire à celui de la justice et qui procède d’une autre logique, puisque participant d’un scope plus large que les seuls événements directs ayant provoqués le drame. Il s’agit, somme toute, de prêter une grande attention à nos libertés.

    Elles ne méritent pas moins.

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  • Nucléaire : les Commissions locales d’information réclament un plus grand périmètre de secours

    En cas d'accident nucléaire, la contamination est sensée se limiter à un périmètre de 10 km autour de l'installation.

    C'est cette distance qui est actuellement retenue par les plans locaux d'intervention, la distribution d'iode aux populations, les exercices préventifs et les dispositifs d'alerte sont limités à cette zone. Les accidents récents ont démontré qu'en réalité, la pollution radioactive touche une zone beaucoup plus importante. Et sans préparation spécifique, les dégâts potentiels risquent d'être beaucoup plus lourds, alors qu’ils sont en partie évitables. Les Commissions Locales d'Intervention (CLI) sont chargées de l’information auprès du public sur l’activité des centrales nucléaires, elles représentent la société civile face aux exploitants nucléaires et aux pouvoirs publics. 

    L'Association Nationale des CLI (ANCCLI) vient de réclamer l'extension des PPI (Plans Particuliers d'Intervention) 10 à 80 km autour des centrales. Voici ses arguments, cités par la Gazette des communes.

    « A la lumière de la catastrophe de Fukushima, qui a révélé des traces de contamination dans un rayon de 50 km autour de la centrale », l’Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information (ANCCLI), pense «qu’il faudrait, en France, relever le périmètre des Plans Particuliers d’Intervention (PPI, plans de protection et de secours, ndlr) à 80km », selon un communiqué.

    « Tracer un cercle de 10 km de rayon autour d’une installation nucléaire ne répond pas à la réalité du terrain », le périmètre actuel est « inadapté », souligne-t-elle. Elle propose «d’avoir une réflexion à l’échelle du bassin de vie de la population autour de chaque installation nucléaire ».

    « On peut citer l’exemple de Gravelines, ville du Nord de 11.000 habitants. Le PPI autour de Gravelines concerne une population d’environ 65.000 personnes. Or, la centrale est située à 25 km à l’ouest de Dunkerque et à 25 km à l’est de Calais. De fait, ni la ville de Dunkerque ni celle de Calais n’entrent dans le PPI de Gravelines », explique l’ANCCLI.

    Selon elle, « dans un rayon de 30 km autour de Gravelines, la population est estimée à 451.000 personnes » et elle est estimée « à 2.490.000 personnes dans un rayon de 75 km ».

    L’ANCCLI déplore, par ailleurs, que les récents vols de drones signalés au-dessus ou aux abords de centrales nucléaires françaises depuis début octobre n’aient « donné lieu à aucune information officielle des services concernés de l’État et à aucune mesure politique de prévention ».

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  • Alain Juppé, dernier recours ?

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    Dessin de Aurel publié dans "Le Monde"

  • Sivens : la lettre ouverte des associations à Manuel Valls

    Suite au drame de Sivens, France Nature Environnement, FNE Midi-Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées et le Collectif pour la sauvegarde du Testet ont adressé mardi soir ce courrier à Manuel Valls, dénonçant le pourrissement de la situation à Sivens, la violente répression policière des manifestations pacifistes et demandant une nouvelle fois l'abandon du barrage. Ce courrier a également été envoyé à Bernard Cazeneuve et Ségolène Royal.

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    Monsieur le Premier Ministre,
     
    Dans la nuit du 25 au 26 octobre, Rémi Fraisse, 21 ans, jeune naturaliste passionné de botanique et engagé au sein du réseau associatif pour la préservation de notre environnement, membre de Nature Midi Pyrénées, FNE Midi Pyrénées et France Nature Environnement, perdait la vie sur le site du projet de retenue de Sivens, dans le Tarn.
    Ce drame intervient après 2 ans de protestations et d'argumentaires que nos associations auront largement défendus et développés mais sans être entendues par les pouvoirs publics. Le pourrissement ayant résulté de ce refus du dialogue aurait pu être évité, de même que ses récentes conséquences dramatiques.
    Pourquoi la réponse de l’Etat face à des manifestations pacifistes est-elle si disproportionnée comparée à celle des destructions de portiques écotaxe ou des bureaux d’une perception des impôts, ou bien encore face aux menaces de blocages des routes, trouble manifeste à l’ordre public ? S’il faut en appeler à la modération, que le message soit adressé aux forces de l’ordre ! A faire de l’écologie le bouc émissaire de la crise profonde qui mine notre pays, on envenime la situation.
    Rien ne peut justifier la mort d'un homme, quel que soit son combat, mais elle est encore plus insoutenable lorsque c’est l’intérêt général qu’il défendait.
    Au lendemain d'un rassemblement par ailleurs pacifique et ayant mobilisé 7000 personnes, un rapport d'experts commandé par Mme la Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie vient corroborer presque point par point l'ensemble des aberrations de ce projet que nous dénonçons depuis plus d’un an. Pourtant, ce même rapport préconise dans ses conclusions la poursuite du projet au motif qu'il serait déjà trop avancé, ce qui reviendrait à légitimer de fait une politique du passage en force et du fait accompli contraire aux principes fondamentaux de la démocratie, et, désormais, contraire à la décence la plus élémentaire.
    Rien ne pourra ramener Rémi à sa famille et à ses proches. Il est encore temps, malgré tout, de faire entendre enfin un peu de bon sens et de raison à Sivens. Monsieur le Premier Ministre, vous seul avez maintenant le pouvoir d'amener l'apaisement dont ce territoire a plus que jamais besoin. En tant que mouvement associatif représentant plus de 850 000 citoyens, nous en appelons désormais à vous pour que vous vous prononciez pour l’abandon immédiat du projet de retenue de Sivens, seul moyen de permettre l'ouverture d'un processus serein de débat public et de dialogue sur les alternatives portées par l’ensemble des acteurs concernés.
    Il est également et évidemment indispensable que toute la lumière soit rapidement faite sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse et que les responsables soient jugés. L’écologie a perdu un de ses membres parce qu’elle a perdu la voix. La démocratie et le dialogue restent les meilleures des réponses face à la violence. Vous en êtes, Monsieur, le garant.

    Nous vous prions, Monsieur le Premier Ministre, d’agréer l’expression de nos plus sincères salutations.
     
    Denez L'Hostis
    Président de France Nature Environnement
     
    Jérôme Calas
    Président de Nature Midi-Pyrénées
     
    Thierry de Noblens
    Président de France Nature Environnement Midi-Pyrénées
     
    Ben Lefetey
    Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet

     

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    Manifestation en hommage à Rémi Fraisse, le 27 octobre 2014 à Albi., MATHIEU PATTIER/SIPA

  • Sivens : Nature Midi-Pyrénées, FNE Midi-Pyrénées et France Nature Environnement en deuil

     Rémi Fraisse est mort lors du rassemblement du week-end dernier, en opposition à la construction du barrage de Sivens.

    Ce combat dure depuis de longs mois, et jamais les responsables du projet, Conseil Général du Tarn en tête n'ont eu un geste d'ouverture vers les opposants. Ils ont refusé toutes les propositions de dialogue, et ont préféré un passage en force. Sans attendre le rapport demandé par le Ministère de l'Ecologie, ils ont fait raser des dizaines d'hectares situés en zone humide, tentant ainsi de rendre la situation irréversible. On comprend leur hâte, quand on apprend que ce rapport est très critique par rapport aux arguments mis en avant par les partisans du barrage. Pour permettre ce passage en force, les forces de l'ordre présentes sur place ont usé de provocations( biens personnels brûlés, insultes et mépris vis-à-vis des opposants) et fait un usage immodéré de violence (Contre toutes les règles d'usage, une grenade a été jetée à l'intérieur d'une caravane, entrainant une très grave blessure à la main d'une opposante). 

    La mort de Rémi Fraisse n'est donc pas un fait isolé, elle n'est malheureusement que l'aboutissement d'une situation très mal gérée par les responsables politiques. La présence de quelques dizaines d'anarchistes sur le terrain ne peut en aucun cas justifier l'enchainement des faits. Les organisateurs avaient négocié avec le Préfet l'absence de forces de l'ordre pendant les 2 jours du rassemblement, pour éviter toute provocation de part et d'autre. La zone de Sivens ne contenait aucun objectif à protéger, le terrain étant déjà raboté par les engins de génie civil, qui avaient été  provisoirement retirés du site.

    On apprend ce jour que des traces d'explosif utilisé dans les grenades offensives des forces de l'ordre ont été trouvées sur les vêtements de la victime. Les premiers éléments de l'autopsie confirment une mort immédiate, due à une explosion.

    Et le ministre de l'Intérieur vient de suspendre l'utilisation des grenades offensives par les forces de gendarmerie, confirmant ainsi la très forte suspicion portant sur la cause du décès de Rémi Fraisse.

    Voici la réaction de France Nature Environnement, groupement d'associations de défense de la Nature, dont faisait partie Rémi.

    Samedi 25 octobre, Rémi, un jeune bénévole botaniste de Nature Midi-Pyrénées, association affiliée à France Nature Environnement, est décédé en marge de la mobilisation citoyenne pour lutter contre le barrage de Sivens. L'ensemble du mouvement FNE se joint à la famille de Rémi, aux bénévoles et aux salariés de Nature Midi-Pyrénées dans ce moment de deuil.


    C’est avec une intense émotion et la plus grande tristesse que nous avons appris la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, dimanche,en marge de la manifestation citoyenne organisée à Sivens, dans le Tarn, contre le projet de barrage, à laquelle de nombreux militants du mouvement FNE participaient. Rémi était un jeune bénévole investi au sein de Nature Midi-Pyrénées, association affilée à FNE Midi-Pyrénées et France Nature Environnement. Actif au sein du groupe botanique de NMP, il suivait la flore protégée en Haute-Garonne où il assurait la coordination du suivi de la Renoncule à feuille d'ophioglosse.

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    Jérôme Calas, président de Nature Midi-Pyrénées : « Nous sommes sous le choc de la disparition de ce jeune bénévole passionné. Nous adressons nos condoléances et un message de soutien à sa famille et à ses proches. Nous avons toujours condamné toutes les violences qui entouraient la contestation au projet de ce barrage, les circonstances nous obligent à les condamner encore plus fermement aujourd'hui. Il est nécessaire de retrouver la sérénité, ne serait-ce que pour la mémoire de Rémi. »

    Thierry de Noblens, président de FNE Midi-Pyrénées : « C'est un moment très dur pour notre mouvement, qui a souhaité montrer son engagement dans ce combat par une présence forte samedi dernier à Sivens. Nous ne pouvons que rendre hommage à ce jeune homme mobilisé contre ce projet, pour le respect de la flore et des espaces naturels de Midi-Pyrénées. Nous sommes consternés par la mort prématurée de ce jeune bénévole, nous condamnons les violences qui entourent la lutte contre ce projet inutile et l’acharnement des forces de police depuis le 1er septembre, nous espérons que cette escalade cessera au plus vite. »

    Denez L’Hostis, président de France Nature Environnement : « Nos pensées vont d’abord à la famille de Rémi, à ses proches et ses amis de Nature Midi-Pyrénées. Nous nous associons à leur peine. Pacifistes par nature, nous condamnons fermement toute forme de violence : nul ne devrait mourir parce qu’il s’oppose à un projet insensé. C’est un jour de deuil pour le mouvement écologiste français et pour FNE. La responsabilité des pouvoirs publics et de l’Etat est engagée. »

  • Le TGV rattrapé par la Cour des comptes

    Après le "tout autoroute" la France a connu le "tout TGV". Chaque Région, chaque département, chaque agglomération exigeaient d'être desservis par ces voies de communication. En fait, elles ne sont pertinentes que sur les grands axes où un flux suffisant peut être assuré.

    Les Ardennes ont obtenu aussi leur accès TGV, jusqu'à Sedan, alors que le Vouzinois est abandonné par la SNCF. Le fameux Y ardennais va mettre Rocroi à quelques minutes de Charleville, mais dans quel état est le réseau secondaire du département, celui que les usagers fréquentent en priorité. Un récent rapport de la Cour des comptes dénonce cette politique de l’investissement vitrine, fait au détriment de l'entretien des réseaux existants.

    Dans le Vouzinois, on a connu la course des élus pour être le premier à annoncer une quatre voies entre Vouziers et Rethel, liaison qui n'a jamais fait la preuve de son utilité. L'abandon de ce projet pour des raisons budgétaires n'a pas donné lieu à une étude sérieuse des besoins en voies de communication pour le Sud-Est ardennais.

    Notons également qu'un  projet de canal à grande capacité entre les réseaux belges et la Seine n'a pas permis de poser la question de l’entretien des canaux existants (canal des Ardennes et la branche de Vouziers par exemple)

    Cette politique à courte vue, basée sur des choix de grands travaux, à surtout l’avantage d'être visible et de fournir de beaux clichés aux magazines destinés aux électeurs. La pertinence réelle de ces investissements au regard de leur coût financier et écologique est beaucoup moins évidente.

    Voici la réaction de la FNE à la publication de ce rapport.

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    La Cour des comptes, dans un rapport publié ce jeudi 23 octobre 2014, pointe les dérives de la gestion du réseau des trains à grande vitesse. Ce rapport confirme les inquiétudes de France Nature Environnement. Car si la mobilité durable ne peut se passer du train, il n’est pas judicieux, ni économiquement, ni écologiquement, de construire des Lignes à Grande Vitesse (LGV) pour un faible trafic. Une rénovation du réseau existant suffirait amplement et serait plus utile au quotidien pour les français.


    Réseau Ferré de France gonfle artificiellement les chiffres du trafic

    Les sages constatent que RFF a ‘’exagéré significativement’’ le niveau de trafic escompté de la ligne Limoges-Poitiers, ce qui induit d’importantes subventions pour financer la LGV : jusqu’à 80% pour faire fonctionner la ligne alors que la liaison est peu rentable. Dans le meilleur des cas, sa rentabilité est estimée à 3,3%. La Cour des comptes déplore donc un projet non prioritaire, non financé, mais poursuivi avec vigueur. Et cet entêtement des élus se retrouve dans de nombreux projets de LGV quelle que soit la région concernée.


    Des élus obsédés par la LGV

    Car sur les lignes à grande vitesse, le TGV peut filer jusqu’à jusqu’à 320 km/h alors que sur le réseau classique, il peut rouler jusqu’à 220 km/h. Un atout pour les LGV qui ne sont pertinentes économiquement que pour une poignée de destinations. « Pourtant, à l’arrivée des premières LGV, les élus se sont montrés obsédés par ces nouveaux rails et ont complètement délaissé l’entretien et à la modernisation du réseau classique. Mais les rapports Rivier de l’Ecole Polytechnique de Lausanne en 2005 et 2012 rappellent bien que cette rénovation est la vraie priorité ! » souligne Michel Dubromel, responsable transports et mobilités durables de FNE.

    Un caprice des collectivités territoriales

    Face à cette mode des LGV, une question taraude France Nature Environnement : l’Etat aurait-il une fâcheuse tendance à céder à la pression des Collectivités Territoriales ? Les sages constatent que les annonces politiques, à haut niveau, confortent solidement les projets avant même que soient menées à bien les phases préliminaires.
    Raymond Lang, spécialiste transport ferroviaire à FNE estime que « c’est la modernisation des lignes actuelles qui doit être privilégiée. Ce n’est pas le matériel roulant TGV qui est à remettre en cause mais le développement du réseau de LGV sans examen de la pertinence réelle du maillage ferroviaire »

    L’Europe, par le biais de son plan ambitieux de réseau européen de transports, a sa part de responsabilité dans le développement de la grande vitesse car il promeut des projets dont la rentabilité socio-économique n’est pas toujours avérée.

    Denez L’Hostis, président de FNE « La création d’une nouvelle ligne a un coût économique et environnemental. D’un point de vue écologique mais aussi économique, de nombreux projets ne sont pas pertinents quand une modernisation du réseau existant suffirait amplement. Les projets de création de lignes doivent être conditionnés par des prévisions de trafic réalistes en cohérence avec la politique des transports. Il faut donner la priorité aux transports du quotidien pour offrir une alternative à « l’auto solo », la carte du réseau ferroviaire 2014 comparée à celle du siècle précédent est à ce titre édifiante. »