Rassurons d'emblée les partisans de Jean-Luc Warsmann, celui-ci est toujours l'élu de la troisième circonscription des Ardennes. Ce qui n'interdit pas à Christophe Léonard, député de la deuxième circonscription, de venir à Vouziers pour rencontrer les militants locaux et tenir une réunion publique.
Les deux élus, comme tous les députés, représentent la Nation toute entière et leur mandat ne se limite pas à la circonscription qui les a portés à l'Assemblée.
Après avoir échangé avec les militants de la section de Vouziers, c'est au CPR que Christophe Léonard tenait sa réunion publique. Une trentaine de personnes étaient présentes dans la salle, ce qui peut paraître comme une participation modeste. Il est vrai que si l'actualité est particulièrement riche (enfin ... disons particulièrement dense), il n'y a pas d'échéance électorale à court terme.
Christophe Léonard a été élu en juin 2012 et exerce donc son premier mandat depuis moins d'un an.
Il a débuté son propos par une explication de son rôle au parlement. Il n'est pas évident pour un nouvel arrivant de faire sa place au sein de l'Assemblée comme à l'intérieur de son groupe parlementaire. Christophe Léonard appartient naturellement au groupe SRC (Socialiste, Républicain et Citoyen pour ceux qui l'aurait oublié), mais il tient à garder son indépendance de jugement. Ainsi il a voté contre deux textes importants : le traité européen et l'accord national interprofessionnel devenu projet de loi relatif à la sécurisation de l’emploi. Ces deux manifestations de liberté n'ont pas forcement été appréciées par le président du groupe, Bruno Le Roux.
Christophe Léonard a affirmé qu'il était de sa responsabilité de se battre pour ses idées et de défendre ses convictions.
Après ces propos liminaires, un échange a eu lieu avec les personnes présentes dans la salle.
La politique de rigueur et l'accord national interprofessionnel ont suscité des échanges qui laissaient parfois paraître des désaccords internes au PS.
Sur une question portant sur les valeurs de la Gauche, Christophe Léonard a répondu qu'il défendait le non cumul des mandats, qu'il ferait la transparence sur l'utilisation des fonds liés à sa réserve parlementaire et sur ceux de l'indemnité de frais de mandat ( l’IRFM s’élève à 6412 euros par mois et a pour vocation de permettre aux députés « de faire face aux diverses dépenses liées à l’exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l’Assemblée ». Elle est distincte de l’indemnité parlementaire qui est de 7100,15 euros brut par mois et de l’enveloppe dédiée à la rémunération des collaborateurs qui se monte à 9138 euros par mois).
Les problèmes locaux ont été à peine évoqués, mais ce n'était pas l'objet de la réunion. Le problème de l'organisation de la semaine scolaire a cependant été débattu.
Si cette réunion a permis à quelques uns de découvrir le nouveau député des Ardennes, elle laisse cependant un goût d'inachevé. A aucun moment une perspective d'avenir n'a été clairement présentée, pas plus qu'une proposition de mobilisation forte.
Cela tient probablement à un positionnement mal défini de cette réunion :
Bilan de l'élu ? Au bout de 10 mois c'est un peu tôt et assez difficile.
Remobilisation des militants ? Fallait alors tenir une réunion publique ?
Soutien à une campagne nationale ? Le PS est plutôt contraint à "faire le gros dos" dans le contexte actuel.
Pour juger pleinement de l'efficacité de Christophe Léonard en tant que député et de sa capacité à mobiliser localement, il faudra probablement une autre visite vouzinoise pour l'élu de la Pointe.