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  • Un cadeau aux sociétés concessionnaires privées

    Le Grenelle de l'environnement devait mettre fin au "tout autoroute".

    On en est loin, le développement des transports collectifs a bien du mal à se mette en place.

    autoroute.jpgPendant ce temps, les sociétés qui bénéficient des concessions d'exploitation des autoroutes dégagent des bénéfices qui ne sont pas réinvestis au service des usagers, mais plutôt au bénéfice des actionnaires .

    Voici, sur le sujet des sociétés privées,  une analyse de Rue 89


    Etrangement, ce dernier point n'apparaît pas du tout dans le débat. Il est pourtant crucial. En 2005, lorsque les sociétés d'autoroutes sont cédées à Eiffage, Vinci, au groupe espagnol Abertis et à la banque australienne Macquarie, les conditions imposées pour l'exploitation du réseau sont pratiquement inexistantes.

    Comme Martine Orange l'a décrypté dans le livre que nous avons co-signé, ces entreprises privées ont les mains libres pour fixer les prix des péages et transformer les exploitants en machine à cash :

    « Dès 2006, année suivant la privatisation, la marge nette (bénéfice sur chiffre d'affaires) d'APRR est passée de 14% à 31%, celle des ASF est montée à 18% et celle de la Sanef à 31,5%. »

    Chiffres confirmés en 2009 -une année noire pour l'économie- où les rapports annuels de ces sociétés foisonnent de bonnes nouvelles :

    • APRR dégage un résultat net de 349 millions d'euros,
    • ASF s'en sort encore mieux avec un résultat net de 629 millions d'euros,
    • Cofiroute (groupe Vinci) parvient à un résultat net de 310 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 1,285 milliard, soit un taux de profit de 24% !
    • Sanef doit publier ses résultats la semaine prochaine.

    Or, ces exploitants n'investissent quasiment pas dans le réseau, sauf pour entretenir les infrastructures existantes. Au contraire, les bénéfices sont réinvestis dans de coûteuses acquisitions à l'étranger. Dans une très intéressante étude menée en 2006 par deux élèves ingénieurs de l'Ecole des Ponts Paris Tech, cette impasse était évoquée :

    « […] Ces gains de productivité vont constituer : un surplus net pour les sociétés, qui […] ne sera pas utilisé au profit du réseau concédé ; une perte sèche pour l'usager qui finance ainsi une rente pour l'entreprise et ses actionnaires, ce qui est en totale contradiction avec la notion de service public. […] Cela signifie que les péages payés sur les autoroutes nationales pourront donc servir à financer des acquisitions privées en Europe, sans aucun bénéfice pour les usagers français. »

    Ainsi, l'Etat va maintenant payer l'agrandissement d'un réseau dont l'ensemble des bénéfices terminera dans l'escarcelle d'une poignée de géants des services. Vive le Grenelle des autoroutes.

  • Enregistrements chez Bettencourt : la légalité de la diffusion confirmée

     

    L'affaire Bettencourt est passée d'une affaire privé à un scandale public, suite aux enregistrements pratiqués par le majordome.


     

    La nature de ces propos intéresse la vie publique, puisque les enregistrements relatent les liens entre les eric-woerth-ministre-du-budget-et-tresorier-de-lump.jpgfamilles les plus riches et le personnel politique actuel et passé.

    Les révélations sur l'embauche de l'épouse d'Eric Woerth et sur les liens qu'il entretenait  avec l'entourage de Liliane Bettencourt en tant que trésorier de l'UMP sont édifiantes.

    La cour d'appel vient confirmer que les journalistes pouvaient porter  ces enregistrements à la connaissance du public .

    Reste à espérer que la justice ose utiliser au mieux ces éléments, le fait qu'un juge indépendant n'ait pas été nommé ne va pas dans ce sens.

    Voici le commentaire du Figaro sur ce jugement d'appel.

     

     

    "C'est une confirmation, la cour d'appel a considéré que les journalistes avaient justement fait leur travail. C'est très important pour la presse, la vie publique et la suite de cette affaire", a salué Me Jean-Pierre Mignard, un des avocats de Médiapart. Mme Bettencourt et M. de Maistre avaient assigné en référé les deux organes de presse pour obtenir le retrait des retranscriptions écrites et audios des enregistrements clandestins réalisés chez la milliardaire par son ancien majordome, révélées mi-juin. Ils réclamaient également plusieurs dizaines de milliers d'euros de réparation.

    Me Mignard a rappelé que les journalistes avait distingué les conversations relevant de la vie privée et n'avaient publié que celles relevant de l'intérêt général: l'existence de possibles fraude fiscale et conflit d'intérêts touchant le ministre Eric Woerth ainsi que le financement de partis politiques. "Nous constatons que sur tous ces aspects, le débat public est né" depuis mi-juin, a affirmé l'avocat à l'AFP.

  • Roms/Gens du voyage : boucs émissaires des carences de l’Etat

    Un fait divers tragique vient de se dérouler dans le département du Loir et Cher. Comme à son habitude, le président de la République s'empare de ce cas particulier pour en tirer des conclusions générales.

    Il mélange de façon volontaire la situation des gens du voyage, citoyens français et celle des Roms venus de l'est (mais qui sont des citoyens européens).

    La libre circulation au sein de l'Europe est  annoncée comme un droit, mais Sarkozy parle d'expulsion.

    Les problèmes doivent trouver une solution basée sur le dialogue et la tolérance, et notre président nous refait le coup de l'exclusion et  du mépris pour toute une population. Après les habitants des quartiers difficiles, les bandes de jeunes, maintenant les gens du voyage.

    C'est vrai qu'on est mieux entre soi à Neuilly.

     

    Voici la réaction de la Ligue des Droits de l'Homme aux propos du président:

    Communiqué LDH
    Suite aux violences intervenues à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), et au lieu de réaffirmer la nécessaire primauté de la justice pour instruire ce dramatique fait divers et les inexcusables dégradations qui s’en sont suivies, le président de la République a choisi la stigmatisation raciste des populations Roms et Gens du voyage par des amalgames inacceptables, en annonçant l’expulsion, ciblée ethniquement, de tous les campements en situation irrégulière.

    De telles annonces, si elles étaient suivies d’effet, ne feraient qu’envenimer les choses en renforçant des préjugés séculaires.

    Plus de dix ans après l’adoption d’une loi imposant aux communes la réalisation d’aires d’accueil et de stationnement pour les Gens du voyage, à peine la moitié des places prévues sur toute la France sont aujourd’hui ouvertes. Les personnes vivant en caravane sont contraintes de s’installer là où elles le peuvent, faute de possibilités régulières. Les premiers responsables de cette situation tendue sont ceux des maires qui ne respectent pas leurs obligations légales, sans que les préfets ne les y contraignent, comme la loi le prévoit. L’injustice serait patente de sanctionner aveuglement les victimes de ces carences de l’Etat et des collectivités territoriales, sans offrir de perspectives d’accueil.

    A la différence de tous les autres français, une loi discriminatoire de 1969 impose toujours aux personnes vivant en caravane un contrôle policier régulier, avec l’obligation de carnets de circulation à faire viser tous les trois mois au commissariat ou en gendarmerie. Ainsi sous surveillance constante, IMG_2118_2.jpgavec une liberté de circulation en France sous contrainte, incapables de s’arrêter là où ils le souhaitent, exclus en pratique du droit de vote du fait d’un délai dérogatoire de trois ans pour s’inscrire, ces « Gens du voyage » peuvent légitimement être défiants envers des pouvoirs publics qui les traitent en citoyens de seconde classe.

    L’amalgame avec les Roms présents en France qui sont essentiellement venus de Roumanie et de Bulgarie, confirme l’ethnicisation de l’action publique du gouvernement. Ces ressortissants européens, libres de circuler au sein de tous les pays de l’Union, sont frappés, du fait de la décision du gouvernement français, de mesures transitoires qui les excluent en pratique du marché de l’emploi. Faute de pouvoir travailler légalement et d’avoir des ressources régulières, ils ne peuvent louer un appartement. Des bidonvilles sont ainsi réapparus aux périphéries des grandes villes, témoignant du manque criant de logements en France particulièrement ceux accessibles aux plus faibles revenus. Expulser ces personnes des terrains qu’elles occupent sans solution alternative ne fait que déplacer le problème et accroître la précarité. Là encore, les Roms ne sauraient être les victimes de l’incurie de l’Etat, qui refuse d’imposer aux communes leur obligation légale de réaliser 20 % de logements sociaux et les hébergements d’urgence nécessaires sur leur territoire.

    Les rapports officiels se succèdent pour dénoncer la situation des Roms et des Gens du voyage en France (CNCDH 2008, Halde 2009, Ecri /Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe 2010…). Plutôt que d’en faire des boucs émissaires et d’exacerber les passions, le gouvernement se devrait de suivre enfin les recommandations qui lui sont faites pour affirmer l’égalité des droits.

  • Le Vouzinois à l'excellence

    Nous vous avions informés du projet de la communauté de communes de présenter un dossier dans le cadre des pôles d'excellence rurale.


    Dans le compte-rendu du conseil de communauté du 15 février 2010, à la salle des fêtes de Vouziers, il était relaté le choix de la collectivité de s'inscrire dans cette démarche.p_htecorse_calenzana_2.jpg

    Voici un extrait de cette note, qui présente les options retenues pour ce projet :

    Il reposerait principalement sur la relance de la filière bois, sur le parc éolien de Machault, sur une construction HQE (Haute Qualité Environnementale) pour la future piscine. Il y aurait en complément un axe sur le développement local (construction d'un bâtiment pour héberger des entreprises innovantes dans ce secteur) et un volet communication (point info énergie, ...).

    A l'unanimité le conseil s'est montré favorable à la présentation du dossier auprès des responsables du dispositif "Pôles d'Excellence Rurale".

     

    L'appel à projet 2010 est terminé pour sa première vague, et la proposition de la 2C2A a été retenue avec 114 autres.(Voir le tableau de la DATAR)

    Cette labellisation "pôle d'excellence rurale" devrait permettre d'obtenir des financements supplémentaires pour les actions prévues.

    Pour le parc éolien, cela pourrait entraîner une concrétisation plus rapide de la mise en place des "super éoliennes" dans ce secteur.

    La mise aux normes HQE de la future piscine serait un avantage manifeste : la construction serait plus respectueuse de l'écologie, et le fonctionnement moins gourmand en énergie.

    Le volet développement local avec un bâtiment relais semble intéressant, mais il apparaît moins reposer sur des engagements précis de partenaires.

    Le développement de la filière bois est un thème qui revient depuis des décennies pour l'Argonne, sans qu'on ait pu voir de réalisations véritables. Ce cadre sera-t-il l'occasion de mettre en place quelque chose de viable en ce domaine ?

     

    livre-batiments-hqe-et-developpement-durable.jpgLe projet de la 2C2A est en fait assez hétérogène, dans le choix de ses axes, ainsi que dans l'avancement des projets et  dans l'implication de partenaires privés ou publics.

    Il va falloir créer une dynamique autour de ces actions, pour tirer un réel profit de cette labellisation.

    Le dossier a été monté très vite pour pouvoir être présenté à la première vague. Ce projet s'intitule :

    "Mise en œuvre d'une stratégie de croissance durable".

    Nous ne pouvons que soutenir cette ambition, mais sa mise en œuvre va demander un investissement humain important et une réelle volonté de s'engager sur cette voie. Les élus communautaires auront dans les mois qui viennent des choix à valider pour que cette stratégie se mette en place et soit couronnée de succès.

     

     

  • Unité syndicale pour le 7 septembre.

    Les syndicats organisent une nouvelle journée de mobilisation le 7 septembre prochain.

     

    ALeqM5g7nSGb87mMRxGOyV7mFRgqARavaA?size=lCette date est celle du début du débat à l'assemblée nationale sur la réforme des retraites. Malgré la fermeté affichée par le gouvernement, celui-ci sera bien obligé de tenir compte de la force et du nombre des personnes qui manifesteront ce jour là.

    Les annonces de FO et tout dernièrement de la CFE-CGC (les cadres), font que l'unité syndicale sera complète pour cette journée : cela ne s'était pas vu depuis assez longtemps.

    Cette unité syndicale laisse penser que la mobilisation sera importante, d'autant que l'objectif de faire plier le gouvernement sera rendu plus concret par le déroulement du débat sur le projet de loi.

     

    Voici l'annonce du choix de mobilisation de la CFE-CGC par l'AFP:

     

    L'ensemble des syndicats français sera dans la rue le 7 septembre pour la défense des retraites, la CFE-CGC ayant annoncé mardi qu'elle rejoignait le front syndical contre le projet gouvernemental au moment même où les députés entamaient l'examen de ce texte en commission.

    La journée de grèves et de manifestations sera, ce jour-là, la première démonstration d'unité syndicale totale --les mots d'ordre variant toutefois d'un syndicat à l'autre-- depuis celle du 13 juin 2009, qui avait par ailleurs marqué le déclin des grands rassemblements populaires contre la politique gouvernementale de lutte anti-crise.

    Seul syndicat à n'être pas hostile au recul de l'âge légal de départ à la retraite, la CFE-CGC n'avait participé ni à la journée d'action du 27 mai ni à celle du 24 juin, toutes deux organisées par l'intersyndicale (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa). Entretemps, FO a aussi appelé à la journée de grèves et de manifestations du 7 septembre.

  • C'est de l'algue ou du cochon ?

    Les algues vertes prolifèrent en Bretagne, à cause des élevages industriels mal contrôlés.

     

    Les élevages de porcs en particulier entraînent le rejet de nitrates dans les rivières. Ces mêmes nitrates vont permettre la multiplication des algues vertes près des côtes. Ce phènomène n'est pas seulement gênant, il devient préoccupant. Ces masses végétales sont  suspectées d'être à l'origine de problème de santé graves.

    Le gouvernement a beaucoup de mal à s'attaquer à la racine du problème ; ce serait mettre en cause 19136_3.jpgl'agriculture productiviste. Les autorisations d'extension d'élevages continuent à être délivrées par les préfets des départements concernés.

    Dans le même temps, deux ministres inaugurent une installation de traitement des algues vertes. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres il est illusoire de s'attaquer aux conséquences sans traiter la cause.

     

    Voici d'après l'agence Bretagne Presse la réaction d'associations locales :

    Pour Thierry Dereux, président de Côtes-d'Armor Nature Environnement : « Tant que la pollution par les nitrates ne sera pas abaissée à moins de 10 mg/l, ce gaspillage d'argent public ne pourra que continuer ».

    L'action exclusivement curative des pouvoirs publics s'explique en partie par la prise en considération de la santé publique et de la responsabilité pénale des maires qui se trouverait engagée en cas d'accidents.

    Il n'existe pas d'actions préventives, ce qui fait dire à Michel Guillemot, président de Halte aux Marées vertes « une fois de plus, les activités agro-industrielles à l'origine de la pollution par les nitrates et des marées vertes, sont exonérées de l'application du principe pollueur-payeur. Pourquoi nos impôts devraient-ils servir à nettoyer les plages victimes des pollutions agricoles ? »

    En période de rigueur budgétaire et de crise économique majeure, les pouvoirs publics viennent de dépenser plus de 5 millions d'euros pour traiter les algues vertes. Un encouragement à polluer !

    Invitées à l'inauguration, les associations ont choisi de s'abstenir et elles ont préféré venir informer la presse et les citoyens