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L'AN VERT de Vouziers : écologie et solidarité. - Page 915

  • Déchets nucléaires: le pire est à venir

    Les déchets nucléaires continuent à faire parler d'eux.


    Mardi 30 juin, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a rendu public son inventaire triennal des matières et déchets radioactifs. Les associations dénoncent le manque de contre-expertise.

    Le débat dépasse largement le cadre de notre région, qui a été sélectionnée pour accueillir les sites d'enfouissement de déchets nucléaires.

    Le journal de l'environnement donne la parole à des associations qui contestent le bilan présenté par l'agence officielle (L'ANDRA).

     

    Un article de "Geo" sur le sujet

     

    Le contexte

    L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a vu le jour en 1991. Elle est chargée de gérer, exploiter et surveiller les centres de stockage des déchets radioactifs. Tous les trois ans, elle publie un inventaire pour répertorier l’état et la localisation des déchets nucléaires en France, en fonction des informations que lui fournissent les opérateurs du nucléaire en France (EDF, Areva…).

    L’enjeu

    L’Andra a recensé 1 152 533 m3 de déchets radioactifs en France à la fin de l’année 2007, soit 2 kg par an et par habitant.centrale-nucleaire_620x465.jpg

    Deux tiers de ces déchets (62%) proviennent de la production d'électricité à partir d'énergie nucléaire. Les autres sont issus des laboratoires de recherche (17%), de la défense (17%), de l’industrie (3%) et du matériel médical (1%).

    La majorité de ces déchets (68,8%) sont dits "de faible et moyenne activité à vie courte", c’est-à-dire que leur radioactivité diminue de moitié au bout de 31 ans et ne présente plus de risque du tout après un peu plus de 300 ans. Ils ne représentent aujourd’hui que 0,03% de la radioactivité totale des déchets nucléaires.

    L’Andra stocke aujourd’hui ce type de déchets dans l’Aube, un département qui accueille également les déchets de "très faible activité". Ces derniers représentent 20% du volume total, mais une part infime de la radioactivité. Leur nombre pourrait quadrupler d’ici 2030, selon les prévisions de l’Andra.

    Les déchets "à vie longue" et à faible ou moyenne activité représentent un peu plus de 10% du volume total. Aujourd’hui entreposés chez leur producteur, ils devraient être stockés en sous-sol dans les prochaines années. L’Andra vient d’ailleurs de présélectionner les communes d’Auxon et Pars-lès-Chavanges, dans l’Aube, pour accueillir en 2019 un nouveau site de stockage.

    S’ils constituent une part infime du volume total (0,02%), les déchets dits de "haute activité" sont les plus radioactifs. Il s’agit pour l’essentiel de combustibles usés provenant des centrales nucléaires, qui mettent plusieurs centaines de milliers d’années avant de se dégrader. Ils sont aujourd’hui conservés sur les sites de La Hague (Manche), Marcoule (Gard) et Cadarache (Bouches-du-Rhône). Mais un centre de stockage doit être creusé près de Bure, dans la Meuse. Ce site, qui pourrait ouvrir ses portes en 2025, pourrait accueillir des déchets à près de 500 mètres de profondeur.

    Le débat

    La quantité de déchets radioactifs devrait doubler en France d’ici à 2030, pour atteindre 2,5 millions de m3, selon les prévisions de l’Andra. Un chiffre qui inquiète le réseau Sortir du Nucléaire : "On ne sait déjà pas quoi faire des déchets actuels et on va en produire le double" dénonce Stéphane Lhomme, porte-parole de l’organisation.

    Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la France s’est engagée à porter à 23% la part des énergies renouvelables dans sa consommation énergétique en 2020. Le nucléaire, qui n’est pas une énergie renouvelable, est à l’origine de 80% de notre production d’électricité. "L’objectif ne sera pas atteint si on ne réduit pas la part du nucléaire en fermant les réacteurs qui arrivent à l’âge de 30 ans, comme cela était prévu au départ", assure Stéphane Lhomme.

    Selon lui, l’enfouissement des déchets radioactifs envisagé par l’Andra, n’est pas une solution mais "un crime contre les générations futures". A l’étranger non plus, cette option n’a pas la cote. Les États-Unis ont renoncé fin juin à enfouir leurs déchets radioactifs dans la roche volcanique de Yucca Mountain, dans le Nevada. Quant à l’Allemagne, la contamination en 2008 d’une mine de sel où avaient été enfouis des déchets radioactifs a mis un coup d’arrêt à la volonté de la chancelière Angela Merkel de relancer son pays sur la voie du nucléaire.

  • Gaza : 22 jours de mort et destruction

    Gaza: le bilan d'Amnesty International

     

    Sans faire de parallèle entre Israel et le Hamas, AI tire le bilan de l'offensive contre Gaza, et démontre que l'état d'Israel refuse une enquête impartiale sur cette guerre.

     


    Les forces israéliennes ont tué des centaines de civils palestiniens non armés et détruit des milliers d'habitations à Gaza dans le cadre d'attaques qui bafouaient les lois de la guerre, a conclu Amnesty International dans le nouveau rapport très circonstancié qu'elle publie ce jeudi 2 juillet 2009 – premier rapport d'envergure qui traite du conflit de vingt-deux jours ayant éclaté au début de l'année.

    « Les autorités israéliennes se montrent peu enclines à enquêter dûment sur la conduite de leurs troupes à Gaza, y compris sur les crimes de guerre, et refusent obstinément de coopérer avec la mission d'enquête indépendante et internationale de l'ONU dirigée par Richard Goldstone. Il est clair qu'Israël souhaite se soustraire à un examen public et à l'obligation de rendre compte de ses actes, a indiqué Donatella Rovera, qui a conduit une mission de recherche sur le terrain à Gaza et dans le sud d'Israël durant et après le conflit.

    « La communauté internationale, à l'instigation du Conseil de sécurité de l'ONU, doit user de toute son influence pour qu'Israël coopère pleinement à la mission d'enquête de Richard Goldstone, qui représente actuellement le meilleur moyen d'établir la vérité. »

    Le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens ont tiré des centaines de roquettes sur le sud d'Israël, tuant trois civils israéliens, faisant de nombreux blessés et provoquant la fuite de milliers de civils. « Ces attaques menées en toute illégalité constituent des crimes de guerre et relèvent de l'inacceptable », a ajouté Donatella Rovera.

    Fondé sur des éléments de preuve recueillis par les délégués d'Amnesty International, dont un expert militaire, au cours de recherches menées sur le terrain en janvier et février 2009, le rapport donne des précisions sur l'utilisation par Israël d'armes conçues pour les champs de bataille contre une population civile prise au piège à Gaza, incapable de fuir.

    L'ampleur et l'intensité des frappes contre Gaza étaient sans précédent. Parmi les 1 400 Palestiniens tués par les gaza_juin2009_300pix.jpgforces israéliennes, on a recensé quelque 300 enfants et des centaines de civils non armés n'ayant pas pris part au conflit.

    La plupart ont été victimes d'armes de haute précision, guidées par des drones de surveillance dotés d'optiques d'une qualité exceptionnelle qui permettent aux opérateurs de voir leurs cibles en détail. D'autres ont été tués par des armes imprécises, notamment des obus au phosphore blanc, qui n'avaient jamais été utilisées à Gaza auparavant et ne devraient en aucun cas l'être dans des zones à forte densité de population.

    Après avoir enquêté sur plusieurs attaques, Amnesty International a conclu que les victimes n'avaient pas été prises entre deux feux durant les affrontements entre militants palestiniens et troupes israéliennes, pas plus qu'elles n'avaient servi de boucliers humains à des militants ou à des objectifs militaires. Beaucoup ont péri dans le bombardement de leur maison, pendant leur sommeil. D'autres étaient assises dans leur cour ou étendaient du linge sur leur terrasse. Les enfants ont été touchés alors qu'ils jouaient dans leur chambre, sur le toit ou près de chez eux. Les secouristes et les ambulanciers ont été agressés à plusieurs reprises alors qu'ils s'efforçaient de porter secours aux blessés ou de récupérer les corps des victimes.

    « La mort d'un si grand nombre de civils – et d'enfants – ne peut être simplement qualifiée de " dommage collatéral ", comme le laisse entendre Israël, a déclaré Donatella Rovera. De nombreuses questions restent en suspens sur ces attaques et sur le fait qu'elles se sont poursuivies sans relâche malgré le nombre croissant de civils tués. »

    Les frappes israéliennes ont démoli plus de 3 000 maisons et en ont endommagé environ 20 000, réduisant en ruines des quartiers entiers de Gaza et portant le dernier coup à une situation économique déjà catastrophique. La plupart des destructions étaient gratuites et non justifiées par une « nécessité militaire ».

    Au cours des cinq derniers mois, l'armée israélienne a ignoré les demandes répétées d'Amnesty International, désireuse d'obtenir des informations sur des cas précis exposés dans son rapport et de rencontrer des responsables pour débattre de ses conclusions.

    « Quant au Hamas, il n'a cessé de justifier les tirs de roquettes quotidiens de ses combattants et d'autres groupes armés palestiniens en direction de villes et villages du sud d'Israël durant le conflit qui a duré vingt-deux jours. Bien que moins meurtrières, ces frappes utilisant des projectiles non guidés impossibles à diriger contre des cibles précises ont violé le droit international humanitaire et ne sauraient en aucune circonstance être justifiées », a ajouté Donatella Rovera.

    gaza.jpgOutre les roquettes artisanales Qassam, les militants palestiniens ont tiré de nombreux missiles Grad de plus longue portée, introduits en contrebande à Gaza depuis l'Égypte par des tunnels. Frappant plus loin sur le territoire israélien, ils mettaient un plus grand nombre de civils en danger.

    « Durant cinq mois, aucune des parties au conflit ne s'est montrée disposée à renoncer à ses pratiques ni à respecter le droit international humanitaire, ce qui laisse présager que les civils seront une nouvelle fois les premières victimes si les affrontements devaient reprendre », a averti Donatella Rovera.

    Aux termes du droit international, il incombe aux États d'appliquer le principe de compétence universelle et d'ouvrir des enquêtes pénales devant des tribunaux nationaux, dès qu'il existe suffisamment d'éléments prouvant que des crimes de guerre ou d'autres crimes relevant du droit international ont été commis. Ils sont ensuite tenus d'arrêter les auteurs présumés et de les traduire en justice.

    « Toute personne qui s'est rendue responsable de crimes de guerre ou d'autres graves atteintes aux droits humains ne doit pas échapper à son obligation de rendre des comptes, pas plus qu'à la justice », a renchéri Donatella Rovera.

    Dans son rapport, Amnesty International recommande notamment aux États de suspendre tous les transferts de munitions, d'assistance et d'équipements militaires à destination d'Israël, du Hamas et des groupes armés palestiniens – tant qu'ils risquent de s'en servir pour violer gravement le droit international.

    L'organisation invite Israël à prendre l'engagement de ne plus lancer d'attaques directes, aveugles ou disproportionnées contre des civils, de cesser les tirs d'artillerie, de mortiers et d'obus au phosphore blanc dans des zones densément peuplées, et de mettre fin au blocus de la bande de Gaza, qui impose une sanction collective à toute la population.

    Enfin, elle exhorte le Hamas à renoncer à sa politique de tirs de roquettes illégaux en direction de localités israéliennes abritant une population civile et à empêcher les autres groupes armés de se livrer à de telles frappes.

  • des convergences à gauche

    Après les élections européennes, se profilent déjà les élections régionales.

     

    Dans cette perspective, des rencontres ont lieu entre différents courants "à gauche de la gauche". Ceci va-t-il déboucher sur une position commune? l'enjeu est important, et beaucoup suivent ces discussions avec intérêt.

    Voici le point de vue des Alternatifs, et celui de Clémentine Autin.

     

    Communiqué des Alternatifs en date du 1er juillet 2009arton163-f780f.png


    Lors de récentes rencontres avec le NPA et le PG, les Alternatifs ont pu constater de substantielles convergences, tant sur la nécessité de construire des mobilisations sociales et écologiques larges, offensives et propositionnelles, que sur les perspectives politiques.


    Ces convergences portaient notamment sur la nécessité d’un rassemblement durable de la gauche de transformation sociale et écologique et de l’écologie antilibérale, un front commun regroupant les organisations politiques et en lien avec les mobilisations citoyennes et altermondialistes, présent sur tous les terrains de lutte et en mesure de changer les rapports de forces dans les urnes. L’échéance des élections régionales doit permettre de concrétiser ce rassemblement durable.

    Une déclaration commune du NPA et du PG, rendue publique le 30 juin, propose la mise en oeuvre d’une démarche unitaire sans exclusive.

    Les Alternatifs sont prêts à s’associer à une telle démarche.

    C’est l’orientation qu’ils défendront, lors de leurs prochaines rencontres avec les organisations de la gauche de gauche, dont le PCF dans les prochains jours.

    Ils se réjouissent que leur Université d’été de Dunkerque soit l’occasion d’un débat public, le samedi 4 juillet, entre les représentant-e-s des organisations d’un possible front commun durable pour la transformation sociale et écologique.

     



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    Une rencontre a eu lieu aujourd’hui entre le NPA d’Olivier Besancenot et le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon. A l’issue, les deux forces ont rédigé un communiqué commun : vous pouvez le consulter, au choix, sur www.lepartidegauche.fr ou www.npa2009.org. L’engagement unitaire dans les luttes contre les ravages de la politique Sarkozy est réaffirmé avec force. Et un groupe de travail va se mettre en place, ouvert aux partenaires disponibles, pour travailler concrètement à la constitution de listes unitaires de l’autre gauche, indépendantes du PS.

    Même s’il ne s’agit à ce stade que d’un début de discussion et que personne ne peut présager de la réussite in fine de la démarche, on avance…

    Je ne doute pas que les questions de fond seront vite surmontées (on avait bien réussi à bâtir 125 propositions pour la candidature unitaire introuvable en 2007 !) et que les divergences stratégiques peuvent être positivement dépassées (autonomie vis-à-vis du PS au premier tour, fusion avec les listes de gauche au deuxième tour pour battre la droite). Il s’agit bien d’une union et pas d’une fusion entre les différentes composantes susceptibles d’être réunies. Reste à convaincre le PCF d’être partie prenante de cette démarche, ce qui devrait être possible si l’on en juge par les appels à poursuivre le Front de Gauche qui n’ont pas manqué chez les communistes depuis le relatif succès de cette union aux européennes : il y a de quoi être optimiste.

    En attendant, je suppose que la Fédération sociale et écologique, à laquelle j’appartiens, va être sollicitée et associée à cette démarche lancée par le PG et le NPA. En effet, cette dernière correspond à l’état d’esprit de la déclaration adoptée lors de notre dernière rencontre nationale. Il faudra mettre toutes nos forces pour que le rassemblement soit le plus large possible, aux régionales et bien au-delà. C’est la seule méthode qui permette de sortir du concours de nains et de peser politiquement.Or, vu la situation sociale, économique, politique, il y a urgence…

    Bon, chat échaudé craint l’eau froide…  Mais quand même, ça me fait bien plaisir que l’idée de rassemblement reprenne du poil  de la bête.

    Clémentine Autain

  • précarité

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    Dessin du Canard Enchaîné

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  • Proposition de loi anti-bandes : jusqu’où nous conduira la démagogie sécuritaire ?


    Communiqué du Collectif Liberté Egalité Justice (CLEJ)

    Le 5 mai 2009, M. Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, a déposé une proposition de loi visant notamment à « renforcer la lutte contre les violences de groupes ». Ce texte a été adopté en commission des lois le 10 juin. Il est examiné au Parlement depuis le 23 juin. La création d’un tel délit, résurgence aggravée de la tristement fameuse « loi anti-casseurs », est totalement inutile pour lutter contre la délinquance et très dangereuse pour les libertés publiques.

    Le 5 mai 2009, M. Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, a déposé une proposition de loi visant notamment à « renforcer la lutte contre les violences de groupes ». Ce texte a été adopté en commission des lois le 10 juin. Il est examiné au Parlement depuis le 23 juin.

    Il prévoit en particulier de punir de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende « le fait de participer, en connaissance de cause, à un groupement, même formé de façon temporaire, qui poursuit le but, caractérisé par un ou plusieurs faits matériels, de commettre des violences volontaires contre les personnes ou des destructions de biens ».

    La création d’un tel délit, résurgence aggravée de la tristement fameuse « loi anti-casseurs », est à la fois totalement inutile pour lutter contre la délinquance et très dangereuse pour les libertés publiques.

    Inutile parce que le Code pénal permet déjà de punir très sévèrement les auteurs d’infractions en groupe.

    Circonstances aggravantes de réunion et de bande organisée, coaction, complicité, délits d’association de malfaiteurs, d’attroupement armé et d’attroupement non-armé constituent un arsenal répressif déjà considérable contre les personnes qui, collectivement, commettent ou commencent à commettre des violences ou des dégradations et même celles qui préparent la commission de tels faits.

    28258216zn8.pngDangereuse parce qu’au-delà de l’affichage politique, la définition retenue est extrêmement floue et porte en germe un arbitraire policier et judiciaire qui n’est pas acceptable en démocratie.

    En effet, compte tenu de la pression statistique sans précédent qui s’exerce sur les forces de l’ordre, un tel « délit préventif », qui repose sur une suspicion d’intention (le « but poursuivi », en l’absence de toute violence ou dégradation effective), ne manquera pas d’engendrer des gardes à vue abusives (arrestation, menottage, fouilles, fichage…), dont tout laisse à penser que les « populations cibles » seront les habitants des quartiers populaires, notamment les jeunes, et les militants, déjà souvent présumés suspects…

    Compte tenu de l’imprécision de l’incrimination, il est même à craindre que les tribunaux prononcent des condamnations sur la base de ces procédures aléatoires, notamment dans le cadre des audiences expéditives de comparutions immédiates…

    Se promener à plusieurs dans une cité en marquant une certaine méfiance au passage de la police, occuper un appartement vide pour revendiquer une politique du logement digne de ce nom, protester contre une expulsion sans relogement, participer à une manifestation dans un climat tendu, organiser un happening, investir un bâtiment d’université pour dénoncer telle ou telle « réforme »…, autant de comportements étrangers à la délinquance qui risquent cependant d’alimenter la politique du chiffre sévissant au ministère de l’Intérieur.

    En réalité, sous couvert de lutter contre les bandes, dont l’existence n’est pas nouvelle et qui sont déjà réprimées, y compris lorsque, comme récemment, de graves violences sont commises, ce texte contribuera à pénaliser à la fois les plus démunis et ceux, militants et citoyens, qui veulent agir ensemble pour faire reconnaître leurs droits.

    Il est vrai que M. Estrosi est un fervent pratiquant de l’idéologie sécuritaire. On se souvient notamment qu’il avait déposé en 1991, suite à une affaire criminelle médiatisée, une proposition de loi tendant à rétablir la peine de mort pour certains crimes…

    Les organisations membres et partenaires du Collectif Liberté Egalité Justice (CLEJ) dénoncent la surenchère démagogique que représente ce nouveau texte et en demandent le retrait pur et simple.

    Alors que le Code pénal a été modifié 116 fois entre le 1er janvier 2002 et le 18 juillet 2008, elles rappellent par ailleurs qu’il est urgent de mettre fin à l’inflation législative, particulièrement nocive en matière pénale. Un fait divers = une loi, ça suffit !

    Le 29 juin 2009

     

     

    - Organisations signataires :

    - associations : Association Française des Juristes Démocrates (AFJD) Association Française des Magistrats de la Jeunesse et de la Famille (AFMJF) Droit Au Logement (DAL) Fédération des Conseils de Parents d’Elèves des écoles publiques (FCPE) Groupement Etudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées (GENEPI, membre observateur) Ligue des Droits de l’Homme (LDH)

    - autre collectif : Collectif « Nous refusons la politique de la peur »

    - mouvements et partis politiques : Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) Parti Communiste Français (PCF) Parti Socialiste (PS) Les Verts.

    - syndicats : Confédération Générale du Travail - Protection Judiciaire de la Jeunesse (CGT-PJJ) Confédération Générale du Travail - Pénitentiaire (CGT-Pénitentiaire, UGSP) Fédération Syndicale Unitaire (FSU) Solidaires Unitaires Démocratiques - Santé/Sociaux (SUD-Santé/Sociaux) Syndicat des Avocats de France (SAF) Syndicat de la Magistrature (SM) Syndicat National de l’Ensemble des Personnels de l’Administration Pénitentiaire (SNEPAP/FSU) Syndicat National des Enseignants du Second degré (SNES/FSU) Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social - Protection Judiciaire de la Jeunesse (SNPES-PJJ/FSU) Syndicat National Unitaire des Collectivités Locales, de l’Intérieur et des Affaires Sociales (SNU-CLIAS/FSU) Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) Union Syndicale de la Psychiatrie (USP)

  • Hénin-Beaumont : 100 % contre Le Pen

    Communiqué de la LDH


    Sept ans après le séisme du 21 avril 2002, quatorze ans après Vitrolles, Toulon, Orange et Marignane, la réplique d’Hénin-Beaumont a le goût amer du déjà-vu.

     

    Sept ans après le séisme du 21 avril 2002, quatorze ans après Vitrolles, Toulon, Orange et Marignane, la réplique d’Hénin-Beaumont a le goût affiche_henin_beaumont_pour_vous_steeve_briois_marine_le_pen_500.jpgamer du déjà-vu. Image affligeante du politique, ajout d’une division suicidaire au dégoût devant la corruption : nous ne pouvons pas assister à ce spectacle mortifère en détournant les yeux.

    Au lendemain d’un premier tour catastrophique, la LDH appelle solennellement à l’unité républicaine contre l’extrême droite, sans délais ni prétextes.

    La responsabilité de chacune des deux listes qui peuvent fusionner est à la hauteur de l’enjeu. Relancer l’extrême droite en pleine crise sociale serait la pire des fautes morales et politiques. Il est encore temps de ne pas la commettre.

  • Répression syndicale en Nouvelle-Calédonie


     

    "La Nouvelle-Calédonie, c'est la France", pour paraphraser une célèbre réplique qui s'appliquait à l'Algérie.


    C'est bien la France puisqu'on y élit des députés qui siègent au Palais Bourbon. Ce qui s'y passe donne une idée de ce que pourrait connaître notre pays si les conquêtes sociales n'avaient imposé des droits aux plus démunis.

    Ce n'est pas tout à fait la France, malgrè tout, dèjà  au regard de l'histoire et de la géographie. Ce territoire est coupé en deux entre les riches colons qui dominent les villes (Nouméa), et les populations locales qui végètent dans le campagnes. Tout n'est pas bien sûr toujours caricaturaUSTKE-STC-Kanaky-Corse.jpgl entre le bien et le mal, mais une situation néo-coloniale règne bien là-bas.

    Cette inégalité fondamentale entre "citoyens français" ne semble pas choquer beaucoup de responsables politiques métropolitains.

    Voici un article du "Monde Diplomatique" sur des événements locaux, et une répression"ordinaire".

     

    Le président du syndicat indépendantiste de Nouvelle-Calédonie USTKE, Gérard Jodar, a été condamné lundi à Nouméa à un an de prison ferme pour « entrave à la circulation d’un aéronef », annonce l’Agence France Presse. La même peine a été prononcée à l’encontre d’un autre responsable du syndicat, Michel Safoka. En tout, vingt-huit militants étaient poursuivis ; de 4 à 12 mois de prison ferme ont été prononcés pour six d’entre eux. Tous vont faire appel.

    En mai dernier, dans le cadre du conflit déclenché par le licenciement, jugé abusif, d’une employée de la compagnie Aircal, plusieurs centaines tont.jpgde militants USTKE avaient marché sur l’aérodrome de Magenta. Le Haut commissaire de la République, Yves Dassonville, avait fait donner les gendarmes mobiles et le GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale). Des échauffourées avaient éclaté avec la police et certains manifestants étaient montés à bord de deux appareils de la compagnie Aircal.

    L’AFP juge que l’USTKE est « coutumière de coups d’éclat en Nouvelle-Calédonie, qui perturbent la vie quotidienne de la population », et souligne qu’une « pétition pour dénoncer ses actions » a rassemblé 15 000 signatures.

    Après le conflit chez Carsud (Veolia) en janvier 2008, qui avait déjà mené ses dirigeants au tribunal, l’organisation, majoritaire en Nouvelle-Calédonie, fait surtout les frais, une fois de plus, de la répression féroce qui sanctionne toute action syndicale sur l’île. Sur ce territoire, le code du travail français ne s’applique pas, les conseils de prud’hommes n’existent pas, et le Mouvement des entreprises de France (Medef) local « appelle les entreprises à sanctionner les travailleurs qui se mettent en grève pour défendre le droit syndical », écrivait en novembre dernier Christian Darceaux dans Le Monde diplomatique (« Climat tendu en Nouvelle-Calédonie »). L’USTKE a encore aggravé son cas en étant à l’origine de la création du Parti travailliste, parti indépendantiste radical dont la naissance inquiète autant la droite que les indépendantistes institutionnels.