Communiqué d'Amnesty International du 21.05.2024
Depuis que le Parlement français a adopté un projet de loi modifiant les règles électorales dans le territoire, de violents troubles secouent le territoire non autonome français de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Dans ce contexte de violence, nous alertons sur l'importance de respecter les droits du peuple kanak
L’Assemblée nationale française a adopté cette semaine un projet de loi qui étend le droit de vote aux habitants récents de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, majoritairement des ressortissants français. Cette décision risque de priver encore davantage le peuple autochtone kanak de ses droits, notamment au niveau de la représentation politique locale et dans les futures discussions sur la décolonisation.
Cette modification constitutionnelle est contestée et de violents troubles ont éclaté dans la capitale Nouméa, faisant au moins cinq morts jusqu’à présent, trois Kanaks autochtones et deux policiers.
Le président français Emmanuel Macron a décrété l’état d’urgence dans l’archipel mercredi 15 mai. Le gouvernement français, qui est la puissance administrante en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, a annoncé l’interdiction d’utiliser l’application de réseau social TikTok sur le territoire, ainsi que le déploiement de centaines de renforts de police. L’armée française a aussi été déployée pour « sécuriser » les ports et l’aéroport de l’archipel.
Les autorités auraient assigné à résidence les manifestants qui seraient à l’origine des violences et procédé à plus de 200 arrestations.