Dessin d'Aurel pour Politis
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L"Europe ferme ses portes
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Mimmo Lucano : « L’histoire, c’est nous »
Domenico Lucano, est un homme politique italien, ancien maire de Riace, en Calabre. Il se fait connaître pour ses positions favorables à l’accueil des migrants, dont la mise en œuvre redonne vie à Riace dans les années 2000. Cette action lui vaut une lourde condamnation en 2021 : selon la justice italienne, « le modèle Riace n’était rien d’autre qu’une sorte de faux système d’accueil qui a profité des migrants plutôt que de les aider» ( repris de Wikipédia)
Traduction de la lettre de Mimmo Lucano lue sur la place de Riace, en Calabre, le 3 octobre.
Il est inutile de vous dire que j’aurais voulu être présent avec vous, non seulement pour les salutations formelles, […] mais pour profiter de cette sensation de spontanéité, pour sentir l’émotion que les paroles créent dans l’âme ; enfin, pour vous remercier un par un, tous, dans une accolade collective forte, avec toute l’affection dont les êtres humains sont capables.
À vous qui êtes un peuple en route vers un rêve d’humanité, vers un lieu imaginaire de justice, à vous qui mettez votre engagement quotidien pour défier même l’inclémence du temps, je dis merci. Le ciel est traversé par de sombres nuages, les mêmes couleurs, la même vague noire dans les cieux d’Europe, qui bouchent les horizons indescriptibles de cimes, abysses, terres, douleurs et croix, cruauté de nouvelles barbaries fascistes.
Ici, dans cet horizon, il y a les peuples. Et avec eux les souffrances, les luttes et les conquêtes. Les faits croisent les événements politiques, les problèmes cruciaux de toujours, des menaces d’expulsions renouvelées aux attentats, à la mort et à la répression.
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Les « sept de Briançon » relaxés !
Article publié par Politis le 10.09.2021
La cour d'appel de Grenoble a relaxé hier les « 7 de Briançon », qui avaient manifesté le 22 avril 2018 pour dénoncer l'action anti-migrants de Génération identitaire au col de l’Échelle. Ils avaient été condamnés en première instance pour « aide à l'entrée irrégulière d'étrangers en France ».
Tout ça pour ça ! » À la sortie du Palais de justice de Grenoble, Agnès Antoine de l'association Tous Migrants ne mâche pas ses mots malgré sa satisfaction. Ce jeudi 9 septembre, la cour d'appel vient de clore l'affaire des « sept de Briançon » par une relaxe. Le 22 avril 2018, Lisa, Mathieu, Juan, Benoit, Eleonora, Theo et Bastien avaient participé à une manifestation transfrontalière de l'Italie à la France pour dénoncer l'action anti-migrants engagée la veille par Génération identitaire, ainsi que « la militarisation de la frontière ». Le groupe d’extrême droite a été dissout depuis, en mars 2021, par le ministère de l'Intérieur.
Fin 2018, les « sept de Briançon » avaient été condamnés pour « aide à l'entrée irrégulière d'étrangers sur le territoire national » à des peines de six mois de prison avec sursis pour cinq d'entre eux, à douze mois dont quatre fermes pour les deux autres. Les enquêteurs ont affirmé qu'une vingtaine de personnes en situation irrégulière avaient pu venir en France grâce à la manifestation.
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Les États européens complices des violences contre les personnes migrantes en Libye
Publié le 16.07.2021 par Amnesty InternationalHommes, femmes et enfants interceptés en Méditerranée par les garde-côtes libyens sont renvoyés dans des centres de détention en Libye, où ils souffrent d’atroces violations de droits humains. Torture, violences sexuelles et travail forcé y sont monnaie courante, en toute impunité. Notre dernier rapport met en lumière les conséquences d’une politique européenne honteuse qui accepte de collaborer avec la Libye.
Notre rapport intitulé « Personne ne te cherchera ». La détention abusive des personnes réfugiées et migrantes débarquées en Libye révèle que les violations commises depuis une décennie contre les personnes réfugiées et migrantes se sont poursuivies sans relâche dans les centres de détention libyens durant les six premiers mois de 2021, malgré les engagements répétés à y mettre un terme.
Le rapport détaille ce qu’ont vécu 53 personnes réfugiées et migrantes, la plupart interceptées en mer, puis détenues dans des centres officiellement contrôlés par la Direction de la lutte contre la migration illégale (DCIM).
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En Grèce, les renvois illégaux et violents sont devenus la règle
Publié le 23.06.2021 par Amnesty InternationalNous publions aujourd’hui un rapport faisant état d’actes de torture et d’arrestations violentes commis par le gouvernement grec à l’encontre de personnes réfugiées ou migrantes. Le pays systématise également les renvois forcés vers la Turquie et ce, en toute illégalité.
Les forces grecques postées aux frontières arrêtent violemment et illégalement des groupes de personnes réfugiées ou migrantes avant de les renvoyer sommairement en Turquie. Ces agissements bafouent les obligations du pays en matière de droits humains au regard du droit de l’Union européenne (UE) et du droit international.
Pour l’élaboration de ce rapport, nous nous sommes entretenus avec seize personnes victimes de ces renvois forcés illégaux qui ont eu lieu à la frontière délimitée par l’Evros entre juin et décembre 2020. Ces opérations illégales auraient concerné environ un millier de personnes.
Des personnes venues chercher la sécurité en Grèce
Ces renvois forcés et complètement illégaux ont lieu par voies terrestre et maritime. Notre rapport s’intéresse principalement aux opérations illégales menées dans la région de l’Evros, à la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie.
En février et mars 2020, la Grèce a violemment renvoyé des réfugiés et des migrants après l’ouverture unilatérale des frontières terrestres par la Turquie. Depuis lors, ces pratiques qui constituent des violations des droits humains sont devenues courantes.
Selon Adriana Tidona, spécialiste des migrations en Europe à Amnesty International, il semble y avoir un travail de coordination entre différentes branches de l’État grec. Le résultat ? Des arrestations brutales,des centres de détention officieux, de nombreuses violences et des renvois sommaires vers la Turquie.
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Joe Biden face à la crise migratoire
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Paris la blanche
Lidia Leber Terki met beaucoup d'elle-même dans ce premier long-métrage qui nous fait traverser la Méditerranée, comme tous ces immigrés qui passent d'Algérie en France. Le film relate le voyage de Rekia qui quitte sa Kabylie pour tenter de retrouver son mari. Celui-ci est parti depuis de très longues années en France pour travailler dans le bâtiment. Mais depuis sa retraite, il ne donne plus de nouvelles. Et Rekia veut le revoir pour le convaincre de revenir au pays.
La réalisatrice explique dans "Allocine" son parcours personnel qui résonne avec celui de ces migrants de générations successives. "Je venais de perdre mon père et, même si ces pages ne racontaient pas son histoire, cela m'a renvoyée à ses origines, et donc aux miennes. Algérien, né en Kabylie, sous la colonisation, mon père a épousé ma mère française à la fin des années 50. Elle a vécu en Algérie durant dix ans par amour. Je suis née là-bas. Nous sommes venus en France quand j'avais trois ans. Je suis sûrement le parfait produit de ce qu'on appelle une intégration réussie, celle de mon père, jusqu’à en oublier mes propres origines. Ma grand-mère kabyle, que j’ai peu connue, se prénommait Rekia, et c’est terrible, car je l’ai appris très récemment ; alors j’ai donné son prénom au personnage principal du film."
Lidia Leber Terki ajoute a propos de son film : "L’amour est assez rare dans les films qui traitent de l’immigration algérienne en France. Quand j’ai lu ces pages, cela a été évident pour moi qu’il fallait que je développe et m’approprie cette histoire. On ne parlait pas encore autant des Syriens. Les arrivées en Italie commençaient à peine. Je me suis dit : "C’est la même histoire qui se répète". J'ai toujours voulu faire un film qui englobe toutes les immigrations."