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politique internationale - Page 91

  • Le président d’Amnesty Turquie maintenu en détention

    Communiqué d'Amnesty International le 27.10.2017

    Le déni de justice continue. Alors que la directrice d’Amnesty Turquie et 9 défenseurs des droits humains ont été libérés sous caution la veille, Taner Kiliç a été maintenu en détention sans l’ombre d’une preuve contre lui.

    Le 26 octobre se tenait la première audience dans le procès de Taner Kiliç, suite à son arrestation le 6 juin dernier. Depuis le 9 juin dernier, Taner est accusé d’appartenance à un groupe terroriste.

    Maintenu en détention... faute de preuves

    Le président d’Amnesty Turquie est essentiellement accusé d’avoir téléchargé l’application de messagerie Bylock que le gouvernement turc dit être utilisé par le mouvement Gülen. Problème : aucun élément dans l’acte d’accusation ne vient appuyer l’accusation. Taner nie avoir téléchargé cette application, ce que confirment deux rapports d’experts indépendants.

    Pendant l’audience, le juge a lui-même reconnu qu’aucune preuve du téléchargement en question n’avait été apportée par la police ou le procureur.

    Et c’est précisément cette absence de preuves qui a été avancée par le juge pour décider de son maintien en détention, afin de laisser plus de temps aux forces de police pour amener ces preuves. Une situation absurde.

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  • Rohingyas : Amnesty International fournit des preuves accablantes

    Plus de 530 000 Rohingyas – hommes, femmes et enfants – ont fui ces dernières semaines le nord de l'État d'Arakan, où les forces de sécurité du Myanmar mènent une campagne ciblée, se livrant à des meurtres, des viols et des incendies généralisés et systématiques.

    Les forces de sécurité du Myanmar mènent une campagne de répression systématique, planifiée et impitoyable contre la population des Rohingyas, depuis qu'un groupe armé rohingya a attaqué une trentaine de postes de sécurité le 25 août.

    Le massacre de Chut Pyin

    Nous avons interrogé 17 survivants du massacre de Chut Pyin, dont six ont été blessés par balles.

    Fatima, 12 ans, a raconté qu'elle se trouvait chez elle avec ses parents, huit frères et sœurs et sa grand-mère, lorsqu'elle a vu de la fumée monter d'une autre partie du village. Alors que la famille prenait la fuite, des hommes en uniforme leur ont tiré dessus par derrière. Elle a vu son père et sa sœur de 10 ans tomber sous les balles, et elle a elle-même été touchée à l'arrière de la jambe droite, juste au-dessus du genou.

    Je suis tombée par terre, mais mon voisin m'a attrapée et m'a portée. Après avoir passé une semaine à fuir, elle a finalement été soignée au Bangladesh. Sa mère et son frère aîné ont été tués à Chut Pyin.

    Fatima, 12 ans

    Des professionnels de santé au Bangladesh ont relaté avoir soigné de nombreuses blessures qui semblaient résulter de balles tirées par derrière – ce qui corrobore les récits de témoins selon lesquels l'armée a tiré sur les Rohingyas alors qu'ils tentaient de s'enfuir.

    À Chein Kar Li et Koe Tan Kauk, deux villages voisins, nous avons constaté la même tactique mise en œuvre par l'armée du Myanmar.

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  • Le prix Nobel de la paix 2017 attribué à la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires

    Communiqué du réseau "Sortir du Nucléaire" le 06.10.2017

    Le prix Nobel de la paix 2017 vient d’être attribué ce 6 octobre 2017 à ICAN, la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (International Campaign to Abolish Nuclear weapons). Il couronne les efforts de centaines d’ONG du monde entier qui ont abouti à l’adoption, le 7 juillet 2017, du traité d’interdiction des armes nucléaires, par 122 pays membres de l’Onu.

    « Nous vivons dans un monde où le risque que les armes nucléaires soient utilisées est plus élevé qu’il ne l’a été depuis longtemps. Certains pays modernisent leurs arsenaux nucléaires, et le danger que plus de pays se procurent des armes nucléaires est réel, comme le montre la Corée du Nord », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen.

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  • La France accélère les renvois vers l’Afghanistan

    Communiqué d'Amnesty International le 04.10.2017

    Alors que le nombre de victimes civiles est plus élevé que jamais en Afghanistan, les gouvernements européens obligent de plus en plus les Afghans à repartir dans ce pays. Une violation flagrante du droit international.

    Près de 10 000 personnes ont été renvoyées en Afghanistan par des pays européens en 2016 alors que les violences s’y intensifient. Les personnes renvoyées sont en grave danger. Nos enquêtes ont démontré qu’au moins une personne a été assassinée à son retour.

    C'est le cas de Sadeqa (le nom de la personne a été modifié) et ses proches qui ont fui l’Afghanistan en 2015, après que son mari, Hadi, eut été enlevé, roué de coups et finalement relâché après paiement d’une rançon. Au terme d’un voyage périlleux de plusieurs mois, ils sont arrivés en Norvège, espérant y trouver un avenir meilleur, en lieu sûr. Malheureusement, les autorités norvégiennes leur ont refusé l’asile, leur donnant le choix entre la détention dans l’attente de leur expulsion et un retour « volontaire », assorti d’une allocation de 10 700 euros.

    Le mari de Sadeqa a disparu quelques mois après leur retour en Afghanistan. Les jours ont passé, sans que personne ne sache ce qu’il était devenu. En fait, Hadi avait été tué. Sadeqa pense qu’il a été assassiné par ses ravisseurs. Aujourd’hui, elle a peur de se rendre sur sa tombe.

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  • Inquiétante escalade répressive du gouvernement espagnol

    Communiqué LDH

    Les événements qui se produisent en Catalogne concernent toute l’Europe, et la France en particulier. Si la Ligue des droits de l’Homme (LDH) n’a pas à prendre position pour ou contre l’indépendance de la Catalogne, elle entend rappeler des principes qui valent en tout état de cause.

    La revendication d’indépendance n’a pas à être criminalisée. Une réponse judiciaire et policière ne peut être une solution politique. Un peuple doit être consulté quand il en manifeste, de manière aussi évidente, la volonté. Réprimer cette aspiration et cette volonté au nom de la loi relève alors d’une application illégitime de celle-ci. Les intimidations et violences infligées aux participant-e-s à cette tentative de consultation populaire traduisent une conception de la démocratie par le gouvernement espagnol qui en ignore les fondements.

    La LDH condamne cette attitude qui ne peut conduire qu’à un durcissement du conflit. Elle assure de sa solidarité celles et ceux qui en sont les victimes.

    La LDH reste très attentive aux suites de cette situation explosive au cœur de l’Union européenne, d’autant plus à la veille de nouvelles manifestations de protestation.

     

    Paris, le 2 octobre 2017

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  • Réchauffement climatique, version courte

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    Dessin de Juin pour Charlie-hebdo

  • «Mon séjour en prison a encore renforcé ma détermination »

    Salil Shetty (secrétaire général d’Amnesty International) a rencontré le 9 septembre Idil Eser, directrice d’Amnesty International Turquie, actuellement emprisonnée. Il nous raconte son entrevue.

    Alors que j’avançais, j'avais une conscience aiguë de la présence, dans les tours de guet au-dessus de moi, des gardiens armés qui suivaient chacun de mes pas. J'étais en route pour rencontrer ma collègue et amie Idil Eser, dans la section la plus sécurisée de la prison la plus sécurisée de Turquie. Idil, directrice d'Amnesty International Turquie, a été arrêtée en même temps que neuf autres défenseurs des droits humains, sur la92a5c28c24100edc987e60ac6c0c109ddd6fba64_idil-eser.jpg base d’accusations absurdes de terrorisme, il y a plus de deux mois. Aussi incroyable que cela puisse paraître, mis à part ses avocats, qui la voient une heure par semaine, et un député, je serai le premier visiteur d'Idil.

    En raison des dispositions qui limitent aux membres de la famille immédiate les visites aux personnes emprisonnées en application de l’état d'urgence, Idil a été entièrement coupée de ses amis ; or, elle n'a plus de famille proche.

    J'avais tenté de rendre visite à Idil dès mon arrivée en Turquie, quelques jours plus tôt, mais une fois aux portes de la prison, je m’étais vu refuser l’accès à l’établissement. Après avoir rencontré à Ankara le ministre de la Justice, Abdülhamit Gül, et sollicité à nouveau une autorisation de visite, j’ai enfin pu la voir.

    De toutes les prisons du monde où je me suis rendu, celle de Silivri – le plus grand établissement pénitentiaire d’Europe – est la plus sophistiquée et la plus intimidante. Après être passé par son imposante entrée et avoir été soumis par des gardiens courtois à une fouille corporelle, à des détecteurs de métaux et à un scan de l'iris, je me suis retrouvé dans une immense ville de béton.

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