Dessin du Canard Enchaîné
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Dessin du Canard Enchaîné
Le conseil de communauté avait déjà dû être repoussé pour cause de routes impraticables.
Ce soir, il s'agissait donc d'une séance de rattrapage, certaines délibérations devant être prises avant le 31 décembre. La date tardive dans l'année et l'approche des fêtes ont découragé nombre de délégués à la communauté de communes. Quelques dizaines étaient présent ce soir dans la salle de fêtes de Vouziers, pas assez pour que la réunion se déroule valablement.
Les responsables ont rapidement compris que le quorum ne serait pas atteint, et il n'y avait pas de plan B, malgré les téléphones portables.
Un quart d'heure d'attente, et beaucoup de chaises vides.
Cette dernière séance de l'année devait se terminer par un verre et quelques petits fours. Il aurait été regrettable de laisser perdre toutes ces marchandises. Les présents ont donc discuté un verre à la main, le temps de distribuer les pains surprise et les petits gâteaux.
Il faudra prévoir une troisième réunion avant la fin de l'année, pour voter dans les délais les tarifs des prestations communautaires. En principe, cette deuxième réunion peut délibérer valablement, même si le quorum n'est pas atteint.
Un petit tour au buffet, et le président est vite reparti de la salle des fêtes.
Lors de la remise des prix du concours des maisons fleuries, le Maire a annoncé le décès ce matin d'Edith Wernimont, conseillère municipale de Vouziers. Une minute de silence a été respectée, en mémoire de celle qui s'était engagée depuis longtemps dans le combat contre les injustices. Militante du Parti Socialiste, élue municipale depuis plusieurs mandats, elle était particulièrement engagée dans les actions sociales. Elle faisait ,entre autres, partie du CCAS de Vouziers. A sa famille, à ses proches, à ses camarades de combat, L'an Vert présente ses sincères condoléances.
Ce soir, la mairie recevait les Vouzinois primés pour leur travail de fleurissement.
Beaucoup de monde pour écouter le palmarés et recevoir un prix.
Le Maire et Françoise Busquet adjointe à l'environnement ont félicité les habitants qui ont contribué à l'embellissement du cadre de vie.
Marianne était parée pour la circonstance.
L’Observatoire de la liberté de création dénonce vigoureusement cette atteinte qui ne s’en prend pas seulement aux œuvres, mais à leurs auteurs, et à leurs libertés fondamentales de créateurs et de citoyens, et exige que ces sanctions iniques soient immédiatement abrogées. Nul ne doit être privé de liberté pour ses opinions politiques, nul ne doit être privé de sa liberté de s’exprimer et de créer. Les droits de l’Homme doivent être universels.
L’Observatoire de la liberté de création, qui représente notamment les auteurs de l’écrit, du cinéma, des arts plastiques, et les artistes interprètes, exprime sa totale solidarité aux deux cinéastes victimes de la dictature iranienne.
Paris, le 21 décembre 2010
A Vouziers comme dans tout le pays, la population vieillit.
Une partie de ces personnes âgées devient dépendante, et nécessite un lieu adapté pour finir sa vie.
Les EHPAD (établissement d'Hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont conçus pour répondre à ce besoin. L'hôpital de Vouziers (site de Vouziers du GHSA) comporte un EHPAD qui est dispersé sur plusieurs sites, et qui ne répond plus aux normes. Il est prévu depuis longtemps de le restructurer, mais aucun projet n'aboutit. Il a été envisagé de construire un nouvel établissement près de la route de Sainte-Marie, mais le dossier a été abandonné.
Les financeurs (dont le conseil général), attendent un nouveau projet de la part de la direction du GHSA, et ce depuis de longs mois.
Pendant ce temps, le privé ne reste pas inactif. Le groupe ORPEA, spécialisé dans la construction et la gestion de résidence pour personnes dépendantes, a déposé un permis de construire pour Vouziers. Il prévoit de s'implanter à Condé, avenue Charles de Gaulle, en face des établissements Soplan Elevage.
L'autorisation administrative est délivrée depuis le mois de janvier 2010, et il faudra compter 3 à 4 mois pour que le permis de construire soit accordé.
Voici ci dessous l'arrêté conjoint, qui précise les capacités autorisées :
Arrêté autorisant la création d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – résidence Orpéa à Vouziers
Par arrêté conjoint de la Préfecture n° 8 et du Conseil Général n° 10-2010 du 14 janvier 2010
Article 1er : L’autorisation de créer un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes d’une capacité de 84 lits et
4 places est délivrée à la SA ORPEA pour une implantation sur la commune de Vouziers. Cette capacité est répartie comme suit :
- 80 lits d’hébergement permanent dont 2 unités de 14 lits dédiés à la maladie d’Alzheimer ou troubles apparentés
- 4 lits d’hébergement temporaire dédiés à la maladie d’Alzheimer
- 4 places d’accueil de jour dédiées à la maladie d’Alzheimer.
Article 2 : Cette autorisation est délivrée pour une durée de 15 ans et est subordonnée à :
- la délégation par la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) des financements des lits et places mentionnés à
l’article 1
- la réalisation du projet dans un délai de 3 ans, délai qui prendra effet à compter de la notification.
- le résultat de la visite de conformité réalisée dans un délai de 2 mois avant la date d’ouverture.
- le respect des conditions et caractéristiques du projet prévues dans la demande
Son renouvellement sera subordonné au résultat de l’évaluation externe mentionnée à l’article L 312-8 du code de l’action sociale et
des familles, dans les conditions prévues à l’article L 313-5 du dit code.
Article 3 : L’établissement n’est pas habilité à recevoir des bénéficiaires de l’Aide Sociale.
La société Orpea est une société en plein développement sur ce "marché" très porteur. Sa progression en chiffre d'affaire et en établissements gérés est impressionnante.
Voici les chiffres donnés par le site du Figaro en mars dernier :
Le groupe indique qu'il prévoit, pour les trois prochaines années, une croissance soutenue de son chiffre d'affaires. Pour 2010, il espère atteindre 960 millions d'euros de ventes, puis 1,1 milliard en 2011 et 1,225 milliard en 2012 «tout en maintenant une rentabilité solide, une croissance des cash-flows d'exploitation, et des ratios d'endettement maîtrisés».
Pour le Docteur Jean-Claude Marian, PDG d'Orpea, le groupe va continuer «sa dynamique de développement au rythme d'environ 3.000 lits par an, tant par création de nouveaux établissements, via l'obtention d'autorisations supplémentaires dans le cadre des appels à projets, que par des acquisitions ciblées. En effet, en France, comme dans les autres pays européens d'implantation du groupe, il existe toujours un potentiel considérable lié au vieillissement de la population, et une offre notoirement insuffisante.»
Orpea disposait en mars 2010 d'un réseau d'établissements répartis sur 300 sites en Europe pour 28.073 lits, dont 22.892 lits en France sur 252 sites, le reste disséminé entre l'Espagne, la Belgique, l'Italie et la Suisse.
Le titre Orpea à la Bourse de Paris grimpait de 2,79% à 31,35 euros vers 9h05 ce mercredi.
Optimisme pour Orpea, pessimisme pour le GHSA, le match tourne largement à l'avantage du privé.
A qui la faute ?
Le maintien du Mediator comme antidiabétique jusqu'en 2009 en France provoque un vrai scandale.
Ce médicament était utilisé très largement de manière détournée comme coupe-faim, ce que personne ne pouvait ignorer, ni le laboratoire Servier, ni les autorités sanitaires. Il appartient à une classe de médicaments, les dérivés d'amphétamines, qui était reconnue dangereuse depuis plusieurs années. Une alerte à été donnée dès 1998 par 3 professeurs de médecine de la sécurité sociale, d'autres voix s'étaient également élevées pour son interdiction.
Devant cet échec évident des mécanismes d'alerte, les responsables de l'époque (Martine Aubry, Bernard Kouchner) disent ne rien avoir su. C'est possible mais inquiétant.
Martin Hirsch était directeur de cabinet de Kouchner à l'époque. Il dit n'avoir pas non plus avoir eu connaissance du problème.
Il ajoute "C'est effectivement gravissime, il faut peut-être maintenant interdire purement et simplement le démarchage des médecins par les laboratoires pharmaceutiques, par les visiteurs médicaux", a-t-il dit en prônant aussi l'interdiction du financement de la formation continue des médecins par les laboratoires pharmaceutiques.
Le problème ne se résume pas aux relations entre les médecins et les laboratoires pharmaceutiques, même s'il y a beaucoup à faire en ce domaine. Il faut aussi se poser la question des liens entre les laboratoires pharmaceutiques et le pouvoir politique. Le docteur Servier, président du laboratoire du même nom (qui commercialisait le Mediator) est très proche de la majorité actuelle. Il a été décoré en 2009 de la plus haute distinction française. Voici un extrait du site du labo :
Le Docteur Jacques Servier vient d’accéder à la plus haute distinction de l’Ordre National de la Légion d’Honneur. Le Président de la République Française, Monsieur Nicolas Sarkozy, a, par décret en date du 31 décembre 2008, élevé à la dignité de Grand’ Croix le Dr Jacques Servier.
Cette exceptionnelle distinction vient récompenser les éminents services rendus à la France et son rayonnement scientifique.
Ces liens se retrouvent également dans la rédaction de la récente "loi Bachelot". Celle-ci, loin d'écarter les labos de la médecine de terrain, les introduit auprès des malades. Leur influence auprès des médecins va donc être complétée par leur présence dans des programmes d'éducation sanitaire. Ceux-ci sont souhaitables dans des pathologies chroniques, pour lesquelles le malade doit jouer un rôle actif dans les choix et suivis thérapeutiques.
Mais la loi Bachelot prévoit que les laboratoires pourront financer ces programmes. On va donc se retrouver dans le même cas que la formation continue des médecins : une des parties prenantes sera à la fois sujet du programme (comment prendre un traitement, quels effets secondaires, combien de temps traiter, etc. ...) et partenaire financeur de ce programme. Comme conflit d'intérêt, on ne peut guère faire mieux. C'est courir tout droit vers d'autres scandales, pour lesquels personnes n'aura bien sur été au courant.
Voici l'article de la loi Bachelot sur le sujet :
« Art.L. 1161-4.-Les programmes ou actions définis aux articles L. 1161-2 et L. 1161-3 ne peuvent être ni élaborés ni mis en œuvre par des entreprises se livrant à l'exploitation d'un médicament, des personnes responsables de la mise sur le marché d'un dispositif médical ou d'un dispositif médical de diagnostic in vitro ou des entreprises proposant des prestations en lien avec la santé. Toutefois, ces entreprises et ces personnes peuvent prendre part aux actions ou programmes mentionnés aux articles L. 1161-2 et L. 1161-3, notamment pour leur financement, dès lors que des professionnels de santé et des associations mentionnées à l'article L. 1114-1 élaborent et mettent en œuvre ces programmes ou actions.
Admirez l'hypocrisie totale : les programmes ne peuvent être ni élaborés ni mis en oeuvre par le laboratoires pharmaceutiques, (...) toutefois ces entreprises peuvent prendre part aux actions(...), notamment par leur financement.
Il ne fait pas de doute que ces entreprises vont payer par pur amour du prochain, sans aucunement chercher à protéger leurs intérêts.
Les liens entre le pouvoir politique et les milieux économico-financiers sont multiples, ils sont encore plus forts et nombreux sous Sarkozy.
L'Etat ne peut plus jouer son rôle de garant impartial de l'intérêt général. Dans le domaine de la santé, les conséquences seront d'autant plus graves que les laboratoires pharmaceutiques prendront place non seulement près des médecins et pharmaciens, mais aussi auprès des malades eux-mêmes.