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mediator

  • Ciné-Rencontre : la fille de Brest le 10 janvier aux Tourelles

    Irène Frachon travaille comme pneumologue dans un hôpital de Brest. Elle découvre que le Mediator, un médicament vendu depuis trente ans, aurait de graves effets secondaires et serait responsable d'un certain nombre de morts suspectes. Elle décide de révéler l'affaire aux médias mais ne se doute pas des embûches qu'elle va rencontrer. Epaulée notamment par Antoine Le Bihan, un chercheur, elle se lance dans une lutte sans merci avec le laboratoire qui commercialise le médicament. Le combat est difficile d'autant que sa hiérarchie ne veut pas froisser une entreprise qui finance la recherche...

    Un film d'Emmanuelle Bercot, avec Avec Sidse Babett Knudsen (Irène Frachon) , Benoît Magimel (Antoine Le Bihan) , Charlotte Laemmel (Patoche).

    Extrait de la critique de Télérama :

    La Fille de Brest s'inscrit dans la lignée des grands films dossiers de Costa-Gavras. Même souci d'exactitude documentaire — au point de reconstituer une autopsie avec un luxe de détails à la limite du gore ! Même recours habile à quelques pointes d'humour malgré la gravité du propos. Et même importance apportée aux seconds rôles. Benoît Magimel est particuliè­rement émouvant en chercheur galvanisé par la fougue de l'héroïne. Il faut dire que, dans la blouse blanche du docteur Frachon, Sidse Babett Knudsen déménage. Les cinq premières ­minutes, le léger accent de l'actrice ­danoise a de quoi troubler. Mais sa sincérité, son énergie, son côté un peu clown aussi, finissent, comme son personnage, par briser toutes les résistances. — Samuel Douhaire

     

    Mardi 10 janvier à 20h15
    Soirée animée par Fred Voulyzé - En présence d'un médecin

     

    Pour voir la bande-annonce,cliquer ici

     

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  • Mediator : l'enquête ira jusqu'au bout

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    Dessin du Canard Enchaîné

     

  • Mediator : tirer les leçons de l'affaire

    Le maintien du Mediator comme antidiabétique jusqu'en 2009 en France provoque un vrai scandale.


    Ce médicament était utilisé très largement de manière détournée comme coupe-faim, ce que personne ne pouvait ignorer, ni le laboratoire Servier, ni les autorités sanitaires. Il appartient à une classe de médicaments, les dérivés d'amphétamines, qui était reconnue dangereuse depuis plusieurs années. Une alerte à été donnée dès 1998 par 3 professeurs de médecine de la sécurité sociale, d'autres voix s'étaient également élevées pour son interdiction.

    Devant cet échec évident des mécanismes d'alerte, les responsables de l'époque (Martine Aubry, Bernard Kouchner) disent ne rien avoir su. C'est possible mais inquiétant.

    Martin Hirsch était directeur de cabinet de Kouchner à l'époque. Il dit n'avoir pas non plus avoir eu connaissance du problème.

    Il ajoute "C'est effectivement gravissime, il faut peut-être maintenant interdire purement et simplement le démarchage des médecins par les laboratoires pharmaceutiques, par les visiteurs médicaux", a-t-il dit en prônant aussi l'interdiction du financement de la formation continue des médecins par les laboratoires pharmaceutiques.


    SarkozyServier.jpgLe problème ne se résume pas aux relations entre les médecins et les laboratoires pharmaceutiques, même s'il y a beaucoup à faire en ce domaine. Il faut aussi se poser la question des liens entre les laboratoires pharmaceutiques et le pouvoir politique. Le docteur Servier, président du laboratoire du même nom (qui commercialisait le Mediator) est très proche de la majorité actuelle. Il a été décoré en 2009 de la plus haute distinction française. Voici un extrait du site du labo :

    Le Docteur Jacques Servier vient d’accéder à la plus haute distinction de l’Ordre National de la Légion d’Honneur. Le  Président de la République Française, Monsieur Nicolas Sarkozy, a, par décret en date du  31 décembre 2008, élevé à la dignité de Grand’ Croix le Dr Jacques Servier.

    Cette exceptionnelle distinction vient récompenser les éminents services rendus à la France et son rayonnement scientifique.

     

    Ces liens se retrouvent également dans la rédaction de la récente "loi Bachelot". Celle-ci, loin d'écarter les labos de la médecine de terrain, les introduit auprès des malades. Leur influence auprès des médecins va donc être complétée par leur présence dans des programmes d'éducation sanitaire. Ceux-ci sont souhaitables dans des pathologies chroniques, pour lesquelles le malade doit jouer un rôle actif dans les choix et suivis thérapeutiques.

    Mais la loi Bachelot prévoit que les laboratoires pourront financer ces programmes. On va donc se retrouver dans le même cas que la formation continue des médecins : une des parties prenantes sera à la fois sujet du programme (comment prendre un traitement, quels effets secondaires, combien de temps traiter, etc. ...) et partenaire financeur de ce programme. Comme conflit d'intérêt, on ne peut guère faire mieux. C'est courir tout droit vers d'autres scandales, pour lesquels personnes n'aura bien sur été au courant.

    Voici l'article de la loi Bachelot sur le sujet :

    « Art.L. 1161-4.-Les programmes ou actions définis aux articles L. 1161-2 et L. 1161-3 ne peuvent être ni élaborés ni mis en œuvre par des entreprises se livrant à l'exploitation d'un médicament, des personnes responsables de la mise sur le marché d'un dispositif médical ou d'un dispositif médical de diagnostic in vitro ou des entreprises proposant des prestations en lien avec la santé. Toutefois, ces entreprises et ces personnes peuvent prendre part aux actions ou programmes mentionnés aux articles L. 1161-2 et L. 1161-3, notamment pour leur financement, dès lors que des professionnels de santé et des associations mentionnées à l'article L. 1114-1 élaborent et mettent en œuvre ces programmes ou actions.

    Admirez l'hypocrisie totale : les programmes ne peuvent être ni élaborés ni mis en oeuvre par le laboratoires pharmaceutiques, (...) toutefois ces entreprises peuvent prendre part aux actions(...), notamment par leur financement.

    Il ne fait pas de doute que ces entreprises vont payer par pur amour du prochain, sans aucunement chercher à protéger leurs intérêts.


    Les liens entre le pouvoir politique et les milieux économico-financiers sont multiples, ils sont encore plus forts et nombreux sous Sarkozy.

    L'Etat ne peut plus jouer son rôle de garant impartial de l'intérêt général. Dans le domaine de la santé, les conséquences seront d'autant plus graves que les laboratoires pharmaceutiques prendront place non seulement près des médecins et pharmaciens, mais aussi auprès des malades eux-mêmes.

  • Mediator partagé

     

    Dans l'affaire du Mediator, tout le monde est (un peu ou beaucoup) coupable.

    En premier lieu, le laboratoire Servier, fabriquant et vendeur du produit. Il en a par essence la responsabilité, et ne l'a pas assumée. Ce médicament avait pour indication le diabète : c'était en réalité un mauvais antidiabétique, très peu efficace. Tout médicament a peu ou prou des effets indésirables, mais ceux-ci ne peuvent être tolérés que si des effets positifs existent : ce n'était pas le cas. Le Mediator était principalement utilisé comme coupe-faim, alors qu'il n'était pas indiqué pour cela. Et toutes les molécules de cette famille avaient été retirées de la vente à cause du danger qu'elles h-4-2306167-1289890978.jpgreprésentaient.

     

    En second lieu les autorités gouvernementales qui ont réagi très tardivement, faisant preuve d'un aveuglement persistant. Il faut savoir que le laboratoire Servier, un des grands noms français de ce secteur, possède de solides appuis dans le milieu politique.

    Les informations du Dr Frachon, suite à ses études du produit n'ont pas été prises en compte sérieusement.

    Une des très rares revues médicales indépendantes (la revue Prescrire) écrivait en 2006 : "La revue regrette qu'au vu des données sur le benfluorex (Le Médiator, note de L'An Vert), la Commission nationale de pharmacovigilance ait seulement proposé de mettre en route de nouvelles études en vue d'évaluer les risques du benfluorex. Les données sont pourtant suffisantes depuis 30 ans pour conclure que la balance bénéfices-risques du benfluorex est défavorable.
    Pendant les études, les ventes vont continuer et des patients seront exposés à des effets indésirables qui n'en valent pas la peine."

     

    Enfin les médecins qui l'ont prescrit, sont coupables de négligence, d'avoir trop entendu le message du laboratoire à travers ses délégués médicaux, et pas assez celui des scientifiques indépendants. La molécule était interdite depuis 1997 aux Etats-Unis, comme toute la famille à laquelle elle appartient.

    Il est plus facile de prescrire un médicament que d'essayer de prendre en charge de manière globale le problème de l'obésité.

    Même si leur place se situe au bout de la chaîne des responsabilités, leur niveau d'étude et de rémunération ne leur permet pas de s'exempter de leur part de culpabilité dans cette affaire.